Collier, G. A. & E. Lowery Quaratiello E. — Basta ! Land and the Zapatista Rebellion in Chiapas. Monod, A. (sous la dir. de) — Feu maya, le soulèvement au Chiapas.  sous-commandant Marcos & Y. Le Bot — Le rêve zapatiste.  Leyva S., X. & G. Ascencio F. — Lacandonia. Alfilo del agua.  ; n°1 ; vol.84, pg 323-337
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Collier, G. A. & E. Lowery Quaratiello E. — Basta ! Land and the Zapatista Rebellion in Chiapas. Monod, A. (sous la dir. de) — Feu maya, le soulèvement au Chiapas. sous-commandant Marcos & Y. Le Bot — Le rêve zapatiste. Leyva S., X. & G. Ascencio F. — Lacandonia. Alfilo del agua. ; n°1 ; vol.84, pg 323-337

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Journal de la Société des Américanistes - Année 1998 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 323-337
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Publié le 01 janvier 1998
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Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nathalie Affre
Collier, G. A. & E. Lowery Quaratiello E. — Basta ! Land and the
Zapatista Rebellion in Chiapas.__**__Monod, A. (sous la dir. de)
— Feu maya, le soulèvement au Chiapas.__**__ sous-
commandant Marcos & Y. Le Bot — Le rêve zapatiste.__**__
Leyva S., X. & G. Ascencio F. — Lacandonia. Alfilo del agua.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 84 n°1, 1998. pp. 323-337.
Citer ce document / Cite this document :
Affre Nathalie. Collier, G. A. & E. Lowery Quaratiello E. — Basta ! Land and the Zapatista Rebellion in Chiapas.__**__Monod,
A. (sous la dir. de) — Feu maya, le soulèvement au Chiapas.__**__ sous-commandant Marcos & Y. Le Bot — Le rêve
zapatiste.__**__ Leyva S., X. & G. Ascencio F. — Lacandonia. Alfilo del agua. In: Journal de la Société des Américanistes.
Tome 84 n°1, 1998. pp. 323-337.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1998_num_84_1_1793COMPTES RENDUS 323
Collier, Georges A. and Lowery Quaratiello, Elisabeth — Basta ! Land and the
Zapatista Rebellion in Chiapas, « A Food First Book », The Institute for Food and
Development Policy, Oakland, 1994, 178 p.
Monod Aurore (sous la direction de) — « Feu maya. Le soulèvement au Chiapas »,
Ethnies (Survival International-France), « Documents », n° 16-17 (1994), Paris,
318 p.
Sous-commandant Marcos et Le Bot, Yvon — Le rêve zapatiste, Éditions du Seuil,
Paris, 1997, 294 p.
Leyva Solano, Xochitl y Ascencio Franco, Gabriel — Lacandonia. Alfilo delagua,
Centra de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropologia Social, Univer-
sidad Autonoma de Mexico, Centra de Investigaciones Humanisticas de Mesoa-
mérica, Gobierno del Estado de Chiapas, Universidad de Ciencias y Artes del
Estado de Chiapas, Fondo de Cultura Económica, Mexico, 1996, 210 p.
Les événements du Chiapas : pouvoirs, allégeances et émancipations citoyennes.
Le 1er janvier 1994, le monde apprenait qu'un conflit était né dans l'État mexicain
du Chiapas qui mettait en scène un nouvel acteur politique mexicain, l'Armée
Zapatiste de Libération Nationale (EZLN). Depuis la fin des années 80, les processus
de paix se sont succédés dans les États voisins de l'Amérique centrale, au
terme desquels l'opposition renonçait à la lutte armée pour devenir une force électo
rale légitime. La lutte de guérilla faisait ainsi à nouveau son apparition dans le
pays-frère pourtant le plus engagé dans la modernisation {cf. supra, Chronique du
Groupe d'Information sur les Amérindiens).
La « crise du Chiapas » : un reflet de l'épuisement du modèle politique mexicain.
Les différentes causalités qui donnent un éclairage au conflit chiapanèque sont
multiples et complexes ; elles ont été amplement présentées et commentées dans de
nombreux ouvrages scientifiques et journalistiques. S'interroger sur les raisons qui ont
poussé une partie de l'opposition mexicaine à prendre les armes pour se construire une
légitimité, asseoir un pouvoir et négocier des réformes avec le gouvernement semble
une œuvre légitime. Mais l'entreprise suppose que l'on aille au-delà des thèses simpli
ficatrices (quand elles ne sont pas tout bonnement de mauvaise foi, cf. de la Grange,
Tello Diaz) qui ne voient dans la crise du Chiapas que le « dernier sursaut du
communisme latino-américain » et présentent les bases sociales de l'EZLN comme
« une minorité d'internautes immatures et gauchisants ». Le réductionnisme et la
facilité intellectuelle ont toujours fait obstacle à un travail scientifique de compréhens
ion des phénomènes sociaux.
Depuis l'institutionnalisation de la Révolution mexicaine, le parti au pouvoir et les
élites qui se sont succédées dans les instances dirigeantes sont passés maîtres dans l'art
politique d'un modèle précis de « gouvernance » : protection, manipulation, capta
tion, cooptation, récupération. Les stratégies d'encadrement de la demande sociale et
politique sont une force du pouvoir mexicain mais elles nécessitent aussi des ressourc
es. 324 JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
Depuis la fin des années 80, le Mexique s'est engagé dans un grand effort de
restructuration de son économie et de son appareil de gestion. À court terme, la
modernisation a entraîné, avec des nuances, une paupérisation des couches moyennes
de la société mexicaine. En 1989, le Président Salinas de Gortari met en place le
PRONASOL, modèle mexicain du nouveau paradigme de politique sociale élaboré par
les Organisations Internationales de Bretton Woods et adopté avec des différences nota
bles par l'ensemble des pays latino-américains. L'instrument, dont le Président fait un
usage dans la pure tradition du populisme, se révèle matériellement insuffisant,
n'apporte que des améliorations partielles alors qu'il augmente le mécontentement des
populations qui n'en bénéficient pas. À partir de 1 996, la dépense en matière de dévelop
pement social est répartie selon des critères de pauvreté et de marginalisation, mais la
guérilla zapatiste est déjà présente au Chiapas bientôt concurrencée par des mouve
ments de lutte armée beaucoup plus violents et radicaux dans les États de Oaxaca et du
Guerrero. Au Chiapas, les résultats du PRONASOL sont peu probants et sa mise en
œuvre est entravée par les pratiques courantes de clientélisme et de corruption.
En même temps que l'économie se modernise le système politique manifeste des
signes annonciateurs de pluralisme. L'hégémonie du Parti Révolutionnaire Institu
tionnel (PRI), au pouvoir depuis 1929, est sérieusement entamée par le parti de droite,
Parti d'Action Nationale (PAN), alors que le Parti de la Révolution Démocratique
(PRD) et les « Cardénistes » qui représentent, malgré des divergences, l'opposition du
centre gauche, gagnent de nombreux électeurs. L'érosion de l'hégémonie du PRI sera
confirmée par la suite, lors, notamment, des élections du 6 juillet 1997 : le candidat du
PRD est élu chef du gouvernement du District fédéral de Mexico et le PAN arrive en
tête dans six États.
La redistribution inéquitable des fruits de la croissance, les disparités régionales et
la lenteur de la modernisation de la machine politique auraient-elles entraîné une série
répétée de frustrations parmi la jeunesse mexicaine, une crispation des attentes de la
population, et une résurgence de la mobilisation des aînés « réprimés » de Tlatelolco
(manifestations étudiantes de 1968) ?
L'« indianisation » de la guérilla.
Le noyau réduit de guérilleros qui prennent position dans la Forêt lacandone
(Selva lacandona) du Chiapas dix ans avant les premiers affrontements n'arrive pas
sur un « terreau » neutre de conflits et de mouvements politiques. Comme le décrit en
détail et avec précision Yvon Le Bot, dans son ouvrage Le rêve zapatiste, la guérilla
zapatiste va naître de la rencontre entre ces jeunes militants urbains et des secteurs de
la population indienne en rupture avec les allégeances traditionnelles infra-
communautaires et extra-communautaires. Contrairement aux guérillas précédentes,
les zapatistes, du moins dans leur discours, n'aspirent pas au pouvoir étatique ni à la
remise en cause de la société. Ils ont pris les armes pour négocier des réformes
constitutionnelles principalement dans trois domaines : l'élargissement de la citoyen
neté démocratique (liberté d'expression et de participation, élections non frauduleus
es), la revendication du droit à une identité et une culture indienne avec la mise en
place d'un statut d'autonomie, la revendication de droits économiques et sociaux.
Après les nombreux tours de négociations, les Accords de San Andrés (février 1996)
laissaient prévoir des ouvertures encourageantes. COMPTES RENDUS 325
L'organisation d'un contre-pouvoir clandestin
Devant le refus du gouvernement d'appliquer et d'entériner les Accords de San
Andrés, les zapatistes entreprennent de mettre en place dans les régions qu'ils contrôl
ent des « municipios autànomos ». Dès lors, s'affrontent les populations qui bénéfi
cient des faveurs et des ressources du PRI et celles, zapatistes combattants ou popul
ations non combattantes mais sympatisantes, qui bénéficie

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