Comment démontrer par des actes la nécessité de la construction de  valeurs communes ?
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Comment démontrer par des actes la nécessité de la construction de valeurscommunes ? La socialisation des personnes qui fréquentent l'école repose sur l'instauration de règles de vie encommun à partir de la définition partagée de valeurs communes. L'école est traditionnellement conçue comme une structure hiérarchique dans laquelle desenseignants ont pour tâche de « former » des élèves. Si l'éducation suppose effectivement unerelation d'autorité entre ceux qui enseignent et ceux qui apprennent le fonctionnement démocratiquede l'école est l'acte fondateur, préalable à toute définition de règles. L'apprentissage de la démocratie par les élèves est directement lié à la vie démocratique de ceux quiont pour tâche de la leur enseigner et à l'expérience qu'ils en font, à l'école ou en dehors. Il est impératif que l'école mette en pratique un fonctionnement qui favorise la participation active desadultes et des jeunes au sein des établissements d'enseignement. La démocratie à l'école est un outil efficace pour contribuer à créer un climat de confiance et deresponsabilité à l'intérieur des établissements, voire de retrouver du sens à la présence à l'écolepermettant en cela de mieux gérer les conflits, de prévenir et de combattre la violence. C'est dans ce cadre qu'une éducation à la citoyenneté doit reposer également sur la participationactive des élèves, associés depuis l'élection de leur représentant jusqu'à la responsabilisation àtravers les actes de la ...

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Langue Français

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Comment démontrer par des actes la nécessité de la construction de valeurs
communes ?
La socialisation des personnes qui fréquentent l'école repose sur l'instauration de règles de vie en
commun à partir de la définition partagée de valeurs communes.
L'école est traditionnellement conçue comme une structure hiérarchique dans laquelle des
enseignants ont pour tâche de « former » des élèves. Si l'éducation suppose effectivement une
relation d'autorité entre ceux qui enseignent et ceux qui apprennent le fonctionnement démocratique
de l'école est l'acte fondateur, préalable à toute définition de règles.
L'apprentissage de la démocratie par les élèves est directement lié à la vie démocratique de ceux qui
ont pour tâche de la leur enseigner et à l'expérience qu'ils en font, à l'école ou en dehors.
Il est impératif que l'école mette en pratique un fonctionnement qui favorise la participation active des
adultes et des jeunes au sein des établissements d'enseignement.
La démocratie à l'école est un outil efficace pour contribuer à créer un climat de confiance et de
responsabilité à l'intérieur des établissements, voire de retrouver du sens à la présence à l'école
permettant en cela de mieux gérer les conflits, de prévenir et de combattre la violence.
C'est dans ce cadre qu'une éducation à la citoyenneté doit reposer également sur la participation
active des élèves, associés depuis l'élection de leur représentant jusqu'à la responsabilisation à
travers les actes de la vie scolaire quotidienne.
La nouvelle société multiculturelle
(www.csdecou.qc.ca)
De moins en moins de jeunes et de moins jeunes d'une France à plus de 80% urbaine se sentent
accrochés, référents à un « terroir ». Les déplacements de population, les mutations de l'habitat, la
dislocation des familles ont rendu de plus en plus problématique la notion de « terroirs » d'origine. Le
jeune d'origine malienne né en France ou arrivé très jeune, n'est plus une dizaine d'années après ni
totalement français, même s'il en a la nationalité, ni totalement africain...
Il est le plus souvent dans une situation instable où il rejette, il oublie ou il fantasme sa communauté
de naissance, dont il ne maîtrise plus une partie des codes ce qui fait qu'il est le « français » en
Afrique noire ou du nord et « l'africain » ou le « maghrébin » en France... Il ne se sent pas non plus
inséré, notamment en terme de logements et d'emploi dans une société française qui ne respecte
pas toujours les règles qu'elle édicte pour l'accueil des immigrés. Un certain nombre de ces jeunes a
construit toutefois une expérience personnelle de son territoire de vie : le quartier dans lequel il a
grandi et il est intéressant de vérifier quelle expérience concrète de la mobilité il a faite.
Placé devant ce « grand écart » d'identités ambivalentes et floues, l'adolescent ou le jeune adulte
peut rechercher une culture d'identification qui ne soit ni celle de sa famille, de ses traditions, ni celle
© La laïcité à l’usage des éducateurs - La Ligue de l'enseignement - Les Ceméa - Les Francas
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du pays d'accueil. Celle-ci peut se forger en dehors de la famille, du quartier, dans une démarche de
« retour au religieux » ou par l'impact de campagnes publicitaires ou médiatiques. L'identité de
certains jeunes est donc plus forgée par les médias, notamment par la télévision, que par la mémoire
de leur histoire familiale ou par le parcours migratoire, internes ou externes à la France, de leurs
familles. Le choc provoqué par cette crise des « terroirs » est d'autant plus fort que pendant de
nombreuses années, la nation dans ses fondements familiaux, idéologiques et religieux a été
relativement stable.
Elle reposait sur un certain nombre de mythes fondateurs et intégrait non seulement sur ses valeurs
universalistes, mais au travers d'institutions comme l'Eglise, le syndicalisme, les partis politiques ou
les associations sportives. Il suffit de se souvenir du cas des Italiens ou des Polonais.
Cette crise de la nation, des composantes de l'identité nationale, de ces jeunes qui ne se sentent ni
d'ici, ni d'ailleurs, pose d'autant plus question que la France est régie par le droit du sol.
Une telle acculturation par rapport aux valeurs qui fondent le contrat liant tous les êtres vivant sur un
même territoire est un défi pour le futur, car pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient et ce
que l'on veut....
Le cadre laïque français peut être le lieu de conciliation de cette double exigence : respecter la
diversité culturelle de chacun et forger un sentiment commun d'appartenance. Cette exigence doit
être pensée en liaison avec le droit du sol, qui n'existe pas dans d'autres pays européens. Sur 40
000 enfants nés en France de parents étrangers, il n'y en aura que 500 qui ne deviendront pas
français. Sur 40 000 enfants allemands nés dans ce pays de parents étrangers, seuls 1000
deviendront allemands.
Construire un projet commun pour vivre ensemble est donc un enjeu pour la société. Elle doit se
donner les moyens de faire coexister sur un même territoire des individus qui ne partagent pas les
mêmes convictions, au lieu de les juxtaposer en une mosaïque de communautés fermées sur
elles-mêmes et mutuellement exclusives. Elle est un moyen de faire coexister des individus qui ne
partagent pas forcément les mêmes convictions.
L'éducation civique, apprentissage de la citoyenneté
Dans ce cadre, l'éducation civique prend tout son sens.
C'est une matière essentielle pour mettre
en musique des principes et des valeurs : celles de la République. L'éducation civique n'est pas une
matière d'éveil, ce n'est pas un bouche-trou pour « boucler » les emplois du temps ou une heure
supplémentaire utilisée par les enseignants pour leur permettre d'achever des programmes. Elle joue
un rôle essentiel dans l'apprentissage du civisme, de la démocratie et de la socialisation de nos
élèves. L'éducation à la citoyenneté ne doit pas être une cerise sur le gâteau, mais être au coeur des
apprentissages et un outil de réussite scolaire. Elle s'adresse à tous les élèves, à tous les
établissements et pas uniquement à ceux réputés en difficulté.
Les pratiques de citoyenneté dans toutes les disciplines doivent donc reposer sur :
· des valeurs non négociables qui sont les fondements d'un fonctionnement social démocratique :
refus du racisme ou du sexisme, respect des droits de l'homme...,
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· une réflexion sur ce qu'est le bien commun, l'intérêt général, qui n'est pas la somme des intérêts
particuliers,
· des pratiques de médiation concernant la gestion des conflits dans un cadre clairement identifié et
reconnu par tous les partenaires,
· un apprentissage de l'argumentation, du débat, base de la vie démocratique. La minorité a le droit
de conserver ses idées, mais elle doit accepter les lois, les règles, les règlements définis en
commun.
L'école doit se concevoir comme un lieu de compréhension du monde :
· L'Ecole doit à travers ses pratiques et les savoirs qu'elles dispensent permettre à l'élève de
comprendre le monde pour ne pas le subir.
· L'école doit se vivre comme un lieu de compréhension, de connaissances des autres cultures,
notamment pour faire comprendre à l'élève, la part d'universel que recèle chaque culture.
L'école enfin peut prendre des initiatives dont voici quelques pistes :
· Permettre à certains jeunes de faire réellement l'expérience de la mobilité. Les rendre acteurs dans
la construction d'un projet (de classe, d'équipe, etc.) consomme beaucoup de temps, mais peut
transformer leurs représentations du monde, forgées par le territoire et leur communauté d'origine.
· Former les jeunes à la médiation interpersonnelle. Cela n'est possible que si la communauté
éducative est en accord avec ce projet.
· Engager un travail sur les représentations à travers les mémoires. Celles qui sont disponibles
localement, y compris celles issues de l'immigration. Les ressources de la littérature peuvent être
aussi un moyen de montrer que ces questions vives sont universelles, notamment auprès des
enfants et des jeunes adolescents.
· Les ressources de la pédagogie institutionnelle peuvent aussi être utilisées par les enseignants
avec profit. Elles nécessitent de la part des enseignants un travail approfondi sur leurs gestes
professionnels, les dispositifs de construction de la loi au sein de l'école.
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