Contribution à l archéologie de la Guyane française. - article ; n°1 ; vol.35, pg 1-24
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1943 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 1-24
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1943
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henry Reichlen
Paule Reichlen
Contribution à l'archéologie de la Guyane française.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 35, 1943. pp. 1-24.
Citer ce document / Cite this document :
Reichlen Henry, Reichlen Paule. Contribution à l'archéologie de la Guyane française. In: Journal de la Société des
Américanistes. Tome 35, 1943. pp. 1-24.
doi : 10.3406/jsa.1943.2341
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1943_num_35_1_2341CONTRIBUTION A L'ARCHÉOLOGIF
DE LA GUYANE FRANÇAISE,
Par Henry et Paule REIGHLEN.
{Planches 1-11.)
A la. mémoire de Paul Sangnier.
La Guyane française est restée jusqu'ici une région à peu près total
ement inconnue au point de vue archéologique. Il est vrai que, sauf pour
certaines zones de la côte de la Guyane anglaise et surtout de la Guyane
brésilienne, nous n'avons guère plus de renseignements pour l'ensemble
des vastes territoires qui s'étendent de l'Amazone à l'Orénoque. Mais si
aucune fouille archéologique quelque peu systématique n'a été entreprise
en Guyane française, cependant, divers voyageurs, naturalistes, géo
graphes ou ethnographes, ont fait, dès la fin du siècle dernier, des décou
vertes isolées. Si celles-ci ne sont pas toujours très importantes, elles
n'en sont pas moins susceptibles de nous donner de précieux renseigne
ments sur les anciennes civilisations de ces régions qui, tout naturelle
ment, ont pu servir de trait d'union entre les civilisations de l'Amérique
Centrale, du Venezuela, des Antilles, d'une part, et celles du Bassin de
1 Amazone, d'autre part.
Une faible partie seulement de ces découvertes a été livrée jusqu'ici
à notre connaissance, le plus souvent d'une façon incomplète ou succincte,
dans des récits de voyage. Aussi avons-nous pensé faire œuvre utile en
rassemblant dans ce travail préliminaire les documents archéologiques
d'origine guyanaise que nous avons eu l'occasion de rencontrer dans les
collections américaines du Musée de l'Homme.
Il est bien évident que ces documents, si intéressants soient-ils, ne
peuvent permettre à eux seuls de fixer les caractères des civilisations
pré-karibde la Guyane française, ni de mettre sur pied une étude compar
ative approfondie. Ils démontrent cependant à l'évidence, qu'à l'instar
de la Guyane brésilienne, la région comprise entre l'Oyapoket le Maroni
est riche en restes archéologiques et ils délimitent, dès maintenant, un
Société des Américanistes, 1943-19 Í6. 1 .
SOCIÉTÉ DES AMÉRICAMSTES
du Salut
du M ahury
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ï
== lllll A % ф Rochers Extension Hachée Répartition Gisements Gra vu res ou ■ pot rupestres. des Fragments archéologiques. i actuelle ssoirs tribus des Arawak de tribus céra m vers Arawa i que 1730. isolés. k.
Carte 1. — Carte archéologique de la Guyane française. ARCHÉOLOGIE DE LA GUYANE FRANÇAISE 3
certain nombre de zones qui pourront servir de bases aux recherches
futures.
Ce qui, en premier lieu, nous a poussé à entreprendre ce travail fut
l'examen d'une série de fragments de poteries rapportés de Titany, en
1939, par Paul Sangnier. Ce jeune ethnographe, chargé par l'Institut
d'ethnologie de L'Université de Paris et le Musée de l'Homme, d'une mis
sion chez les Oyana, avait découvert, près du village indien de Taponaïké,
de nombreuses urnes funéraires. Mais, gravement touché par la maladie
et dépourvu des moyens de pratiquer des fouilles sérieuses, Sangnier
avait dû se contenter de rassembler les fragments épars à la surface du
sol et mis au jour par les pluies. L'importance de cette découverte l'avait
frappé et il se préparait à publier une note à ce sujet, lorsque, peu de temps
après son retour en France, il disparut tragiquement dans les gorges de
la Dordogne. Il s'agit là de la première rencontre de céramique ancienne
faite à l'intérieur du pays — à plus de 300 km. de l'embouchure de
l'Oyapok — et il nous est particulièrement agréable de présenter aujour
d'hui l'heureuse découverte de notre regretté camarade Paul San
gnier.
Nous aurions désiré aussi publier dans ce travail la totalité des docu
ments rapportés, il y a plus quarante ans, par le voyageur-naturaliste
François Geay qui avait contribué plus qu'aucun autre, par une série de
remarquables découvertes, à la connaissance de l'archéologie de la
Guyane française. Cet infatigable chercheur avait accompli, au cours des
dernières années du siècle passé et jusqu'en \ 902, plusieurs missions pour
le compte du Muséum d'histoire naturelle de Paris et il avait rencontré en
divers points de la région côtière de la Guyane des gisements anciens du
plus haut intérêt. De ces découvertes, seule une gravure rupestre de la
Table du Mahury a été publiée par le D1' Hamy. Quant aux nombreuses
urnes funéraires, aux vases et fragments de céramique, aux outils de pierre
recueillis tant aux alentours de la Table du Mahury, dans l'île de Cayenne,
que dans les grottes du Ouanary, près de l'embouchure de l'Oyapok
et qui, d'après la correspondance du voyageur, avaient été envoyés au
Musée d'ethnographie du Trocadéro (aujourd'hui Musée de l'Homme),
nous n'en avons retrouvé jusqu'ici qu'une petite partie. Il s'agit d'une
série d'échantillons de céramique provenant de la Table du Mahury et de
documents photographiques concernant une gravure rupestre inédite de
même origine. Malheureusement, le matériel archéologique de l'Oua-
nary, beaucoup plus important, est demeuré introuvable et si, en réalité,
il est entré au Musée du Trocadéro, nous n'en avons relevé aucune trace
dans les inventaires des collections de cette époque.
Enfin, nous avons tenu à examiner à nouveau les quelques découvertes 4 SOCIÉTÉ DES AMÉRICAMSTES
qui avaient été faites plus anciennement par Grevaux et Coudreau et à
faire figurer dans ce travail un certain nombre de pièces archéologiques
qui n'avaient pas été publiées ou qui n'avaient été que mentionnées dans
les ouvrages de ces explorateurs.
Nous pensons que la Guyane française, grâce à la variété et à l'a
ncienneté des documents d'ordre historique et ethnographique qui sont à
notre disposition, est un terrain particulièrement favorable pour l'étude
des civilisations indiennes du Nord de l'Amérique du Sud. Des fouilles
systématiques nous donneraient un matériel archéologique qui, étudié
parallèlement aux documents fournis par l'ethnographie moderne et sur
tout par les nombreuses relations du début de la colonisation existant
dans les archives françaises, permettrait sans aucun doute de résoudre
bien des questions concernant l'important problème des rapports entre
Karib et Arawak, ainsi que l'origine et le développement de cette dernière
civilisation dans le Bassin de l'Amazone.
I. — Gravures rupestres.
Les seules gravures sur rochers que nous connaissions de la Guyane
française sont celles découvertes par Jules Crevaux en 1878 dans le Bas-
Maroni, à la hauteur de l'île Portai, sur un îlot granitique « que les Gali-
bis appellent Tinéri ou Timéri » (1, 144) et celles rencontrées par Fran
çois Geay en 1902 à la Table du Mahury, sur l'île de Cayenne (16, 244-
246 ; 18, 239-242).
Gravures de l'îlot Timéri, Bas-Maroni. — Crevaux n'a pas donné une
vue d'ensemble des gravures de l'îlot Timéri, ce qui aurait permis de
voir leur disposition sur le rocher, mais il a cependant reproduit les trois
figures quiles composent [1, 210). Il s'agit de deux représentations humaines
et d'une figure plus difficilement déterminable, « un animal fantastique »
d'après Crevaux, qui a noté, d'autre part, que « ces dessins ou plutôt
ces ébauches enfantines sont creusés dans la roche à une profondeur d'un
centimètre sur une longueur de plus d'un mètre » (1, 144).
Gravures de la Montagne d'Argent, Bas-Oyapok. — Ce même voyageur
a signalé l'existence d'autres gravures sur des rochers de la Montagne
d'

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