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Analyse du documentaireBibliographieQue sais-je : Alain COULONLes nouvelles sociologies : Philippe CORCUFFExamPréparer un oral 1/4h - analyse de documentaire en sʼappuyant sur la grille de lecture donnée dans le cours.Séances : 4/11, 18/11, 25/11Envoyer par mail le titre du film choisi : yann.kilborne@gmail.comRemettre un plan détaillé avec introduction et conclusionSi possible faire une comparaison entre deux films, extraits éventuellementIntroductionLes trois genres du documentaire :- Le genre de la transparence- Le genre du regard- Le genre de lʼexpérimentationLa transparenceIl regroupe des films dont le but premier va être de commenter la réalité. Ces films se servent de lʼeffet de réel pour augmenter lʼefficacité de la communication, et leur idéologie sous-jacente est quʼil est possible de restituer le réel de manière objective. Il y a une volonté dʼobjectivité, qui sʼappuie sur lʼidée que la captation du réel par la caméra est effective. La caméra devient un outil dʼaccès immédiat, de transparence aux choses. Cʼest un modèle qui repose sur lʼimage directe. Les films sont appréhendés pour leur capacité de monstration, et ils répondent à des besoins qui sont informationnels, didactiques, ou de démonstration. Dans tous les cas, ce sont des « films du visible » qui répondent à une attente sociale.Il y a une tradition fondée sur lʼimmédiateté du visible : voir le monde en image relève du sens commun. Il y a une évidence qui nʼest pas interrogée alors ...

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Langue Français

Extrait

Bibliographie
Que sais-je
: Alain COULON
Les nouvelles sociologies
: Philippe CORCUFF
Exam
Préparer un oral 1/4h - analyse de documentaire en sʼappuyant sur la grille de lecture
donnée dans le cours.
Séances : 4/11, 18/11, 25/11
Envoyer par mail le titre du film choisi :
yann.kilborne@gmail.com
Remettre un plan détaillé avec introduction et conclusion
Si possible faire une comparaison entre deux films, extraits éventuellement
Introduction
Les trois genres du documentaire :
- Le genre de la transparence
- Le genre du regard
- Le genre de lʼexpérimentation
La transparence
Il regroupe des films dont le but premier va être de commenter la réalité. Ces films se
servent de lʼeffet de réel pour augmenter lʼefficacité de la communication, et leur idéologie
sous-jacente est quʼil est possible de restituer le réel de manière objective. Il y a une
volonté dʼobjectivité, qui sʼappuie sur lʼidée que la captation du réel par la caméra est
effective. La caméra devient un outil dʼaccès immédiat, de transparence aux choses. Cʼest
un modèle qui repose sur lʼimage directe. Les films sont appréhendés pour leur capacité
de monstration, et ils répondent à des besoins qui sont informationnels, didactiques, ou de
démonstration. Dans tous les cas, ce sont des « films du visible » qui répondent à une
attente sociale.
Il y a une tradition fondée sur lʼimmédiateté du visible : voir le monde en image relève du
sens commun. Il y a une évidence qui nʼest pas interrogée alors que lʼimage occupe une
place prépondérante dans la société. Ce système de représentation va induire une
esthétique conventionnelle avec un rôle passif du spectateur, la forme est subordonnée au
contenu. => position univoque et assertive.
Le récit, le choix des personnages, la durée du tournage et du montage, tous ces
éléments sont là pour servir la compréhension et répondre aux contraintes pragmatiques
de la production. La dimension très matérielle des coûts, des salaires, des locations, etc.,
occupe une place importante dans le genre de la transparence. Le régime de croyance qui
relie le spectateur à lʼauteur est celui de la délégation : le spectateur sʼen remet au «
documentariste qui sait » et aux « images qui prouvent ».
On peut ainsi identifier trois éléments constitutifs :
- Le critère du sujet univoque : le sujet délivre un sens unique qui ne laisse pas de place
particulière au spectateur.
Analyse du documentaire
- Le critère du dispositif fonctionnel : le travail formel du film est secondaire, négligeable :
chaque plan est lʼindice dʼune réalité, lʼimage est transparente, elle ne dit rien dʼautre
quʼelle-même. La caméra est captive : « caméra esclave ».
- Le critère de lʼangle conformiste : la réponse est le renforcement de la pensée
dominante, le film satisfait une commande ou un projet.
Le genre de la transparence a placé le cinéaste dans une situation dʼhétéronomie puisque
le film puise dans la demande. Cette demande peut être de connaissance, dʼinformation,
de divertissement, de persuasion...
Le regard
Cʼest un mode dʼappréhension qui est attentif à ce qui est communément ignoré, et
soucieux de ce qui nʼest pas immédiatement apparent. Par « regard » on entend une
capacité dʼobservation particulière. Ce terme a ici un sens plus fort, mais cʼest également
un terme un peu flottant dans le milieu professionnel à cause dʼune grande utilisation. Il
glisse très souvent vers une sorte de don artistique quasi divin, réservé à quelques élus, et
qui confèrerait au film un statut dʼoeuvre dʼart.
Un déplacement et un retrait vont sʼopérer à lʼégard des conventions et de lʼutilité attendue
des films. Le documentaire du regard continue de remplir une certaine fonction, mais il y a
un changement suffisamment radical pour quʼon bascule dans une nouvelle dimension : la
densité de lʼimage. Elle devient plus forte, ce nʼest plus la duplication mécanique du
monde qui est recherchée, mais bien un approfondissement du visible. On passe de
lʼimmédiateté du visible à lʼapprofondissement.
Le cinéaste va puiser dans sa sensibilité, ce qui va lui permettre de saisir des détails
infimes, évocateurs, que le documentaire de la transparence ne cherche pas du tout. Le
jeu du montage est plus élaboré, et va créer des effets de sens que la dimension
utilitariste du documentaire de la transparence est incapable de produire.
Le mode de croyance du spectateur va changer, il va pouvoir sʼapproprier le film. Le
documentariste ne cherche pas à écraser le spectateur avec un dispositif de vision unique.
Il nʼy a pas de vision uniforme, la complexité est montrée et revendiquée. Dans le genre
du regard, on bascule vers de lʼartistique, il sʼagit de créer du trouble : on bouleverse les
habitudes.
La rupture avec les normes du premier modèle prend la forme dʼune innovation dans les
méthodes de film, dans le montage, et de lʼinnovation dans la narration, un renversement
des discours et des usages, et une critique implicite du traitement habituel des sujets.
Les éléments constitutifs :
- Le critère du sujet est équivoque. Les documentaires du regard sont volontairement
ambivalents et décalés, ils vont comporter plusieurs niveaux de lecture et offrir un
espace large de compréhension. Les images racontent plus que ce quʼelles montrent, et
ce qui est visé va plus loin que le sujet apparent du film. Le film est conçu comme
interrogatif, il laisse parler les images, même sʼil ne se contente pas de ça.
- Le critère du dispositif créatif : lʼinvention formelle est présente. Le cinéaste va explorer
les potentialités du montage, il va puiser dans la densité de lʼimage une énergie créatrice
et va affirmer sa volonté de construire un dispositif à lʼaide dʼun langage proprement
cinématographique. La caméra est autonome : caméra « maître » : le cinéaste organise
la prise de vue à partir dʼune intention de départ.
Analyse du documentaire
Lʼauteur sʼaffirme, sʼautorise des déplacements. Parfois le cinéaste va poser une
interrogation. Le documentaire du genre du regard joue déjà avec des interdits du
documentaire usuel. Les films décalés dépassent leur fonction. Les films industriels
peuvent se transformer en essais politiques.
Lʼexpérimentation
Il va remettre en question les objectifs des deux précédents, en mettant lʼauteur à la
première place. Il va sʼautoriser toutes sortes de transgressions à lʼégard des prétentions
objectivistes de représentation du réel, voire même va expressément critiquer et dénoncer
la
mimesis
. Le principe ici est celui du détournement du visible.
Il y a une sur-présence de lʼauteur dans le film. Les sources principales du film sont
lʼinconscient, les émotions très fortes de lʼauteur, lʼabsurde, et la non-narrativité. Cette
modification de la matière imagée qui provoque des troubles perceptifs caractérise
lʼexpérimentation. Ce genre va favoriser aussi les recherches poétiques.
Les éléments constitutifs :
- Le critère de la méta-conceptualité : cʼest une façon dʼexprimer la surintention de lʼauteur
qui va faire du film un support cinématographique dʼidées pures, en même temps quʼun
geste de ciné-poésie. Le concept, cʼest lʼidée qui organise la fabrication du
documentaire. Le film qui va au delà du concept devient le concept lui-même. Ce nʼest
plus un contenu et une idée exprimée dans un contenu qui compte, mais lʼinteraction
entre le spectateur et le film. Le statut de concept va changer puisquʼil ne guide plus le
film, il est le film. Le rapport au réel se trouve modifié, il y a volonté dʼexprimer son être
au monde. La caméra va servir le projet artistique dʼune recréation du réel à partir de son
idée.
- Le critère de lʼultra-formalisme : cʼest une sorte de surexcitation dans lʼorganisation
formelle des images ou dans lʼinvention du dispositif de diffusion des images.
Comprendre nʼest plus lʼimpératif premier, cʼest ressentir qui le devient. Le souci de
lʼimage devient une sorte dʼattention aux couleurs et aux formes qui renforcent le sens du
film. Le lien avec le réel devient ténu, on est à la frontière du documentaire.
Ce genre va aussi marquer une rupture radicale avec tous les autres usages du
documentaire. Il autorise un espace dʼautonomie pour le cinéaste, qui se donne le droit de
déterminer librement les règles auxquelles il se soumet. Le cinéaste peut expérimenter
sans souci de construction ni dʼabsolue véracité, toute la gamme dʼémotions est exploitée.
Ces trois genres ne sont pas les synthèses empiriques de la diversité documentaire : ce
sont des idéo-types. Tous les films ne rentreront pas dans ces rubriques.
Docu « Art Total »
Le discours puise dans les traces dʼune réalité qui nʼa pas été créée par les auteurs. Il y a
une réalité pré-existante qui nous ramène au genre du documentaire. Ce film relève de la
posture de la performance. Le critère de la méta-conceptualité est donc respecté. Les
réalisateurs ne cherchent pas à faire étalage de lʼétendue exacte de la marée noire, pas
de dissertation sur le processus menant à la catastrophe pétrolière, etc. Ce qui est
premier, cʼest lʼidée de prendre des plans de la marée noire et dʼen faire le support du
documentaire. Lʼimage ne sert plus à informer ou à prouver lʼexistence dʼune catastrophe
environnementale mais à critiquer avec lʼarme de lʼhumour des dysfonctionnements liés à
Analyse du documentaire
des intérêts financiers et à des négligences diverses. On assiste bien à une forme de
recréation du réel, lʼidée dʼun détournement de lʼimage est le coeur du film et conduit à un
nouveau regard sur la marée noire.
Documentaire « Deux steaks bien tendres sʼil vous plait ! »
Caractère insupportable de la voix et de la musique «relou» (merci Julie).
Eros / Thanatos : pulsion de vie / pulsion de mort
Cʼest un documentaire qui remet en question notre condition humaine lorsque nous tuons
des animaux pour vivre. La consommation alimentaire permet au cinéaste de montrer la
similitude de nos pratiques. Le film met aussi en évidence la domination de lʼhomme sur
lʼanimal dans la lutte pour la vie, et mise en évidence du processus de rationalisation
proprement humain.
Le caractère social de la préparation et de la consommation de la viande en fait une
activité proprement humaine. Il est difficile de ne pas voir une volonté nette dʼévoquer les
erreurs du passé et de poser via le cinéma cette question qui est de comprendre comment
lʼesprit humain a pu servir lʼinhumain. Ce film traiterait au fond non pas du marché bovin
mais par le biais de lʼhumour noir un sujet impossible à montrer, à savoir les camps de
concentration. Le film répond entièrement au genre du regard. Lʼéquivocité est très nette,
car ce film porte en lui une critique de nos habitudes culinaires et de notre statut de
carnivore civilisé.
La créativité est omniprésente dans lʼexploitation des procédés cinématographiques, ou
encore dans lʼattention portée à la densité de lʼimage. Lʼanticonformisme est assuré par un
traitement distancié et ironique, et la remontée du circuit de fabrication de la viande : cette
inversion qui fait que lʼon va du steak à la vache et non pas de la vache au steak.
Régulation
Deux façons de sʼemparer de lʼimage du réel, deux idéaux régulateurs. Chaque idéal
régulateur est quelque chose vers lequel le cinéaste va tendre mais quʼil ne va jamais
atteindre.
- Lʼidéal de la présence
Cet idéal va favoriser un rapport phénoménologique aux choses, dans le sens où ce
rapport au réel est un rapport dʼaccueil de ce qui advient. Ce désir de présence est aussi
une forme de désir dʼimmortaliser lʼexistence, mais il va se heurter aux obstacles matériels
de la prise de vue. La caméra ne peut pas tout saisir et il faut bien choisir un angle, une
hauteur, etc. Il y a une limite matérielle concrète de la prise de vue. De plus le cinéaste ne
peut pas filmer en continu. Cʼest le rôle du tournage qui est le plus important.
La volonté dʼêtre pleinement présent aux choses ne peut pas faire lʼéconomie de sa
finitude et de ses limites. Cet idéal de la présence va guider le travail dʼécriture et les choix
esthétiques dans le sens dʼun réalisme de lʼimage et elle va inciter à exploiter lʼeffet de
réel au maximum de ses possibilités.
- Lʼidéal de lʼimagination
Analyse du documentaire
Il va révéler la volonté de raconter le monde en se passant de lʼeffet de réel produit par la
saisie directe des actions. Cet idéal sʼappuie sur le jeu de la mémoire, sur la
représentation indirecte de la suggestion par lʼarchive et de la reconstitution fictive. Cette
fois-ci, le rôle du montage est le plus important.
Grâce à la faculté de former des images, on peut représenter ce qui nʼest pas ou ce qui
nʼest plus. Le documentaire peut sʼattacher à des thèmes du passé, à des souvenirs, etc.
Lʼimagination va rendre possible une forme plus abstraite et va favoriser lʼimperceptible et
lʼinaudible.
Problème : épuisement de la pensée dans sa concrétisation.
Typologies
Deux grandes familles de typologies : les typos descriptives et les analytiques.
- Descriptives : caractérisées par la description de ce que raconte le film. On isole
intellectuellement des points communs entres des films à partir dʼune observation
systématisée des contenus. Exemples : la typologie chronologique, la typologie de la
fonction, la typologie de lʼintentionnalité.
- Analytiques : les critères de distinction sont plus indirects. Il sʼagit ici dʼapproches
transversales qui vont autoriser un schéma de lecture plus abstrait. Exemples : la
typologie multi-critères, la typologie des modes de croyance.
Analyse du documentaire
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