Cours de philosophie du corps Bernard Andrieu Master « Philosophie et Rationalités » Université Nancy 2 Second semestre 2005-2006 13/02/2006 « Une philosophie du corps est-elle possible ? » Claude Bruaire, Philosophie du corps, 1968 Bruaire C., 1976, Philosophie du corps, Paris, P.U.F Chirpaz F., 1963, Le corps, Paris, P.U.F Goddard J.C., Labrune M. eds, 1992, Le corps, Paris, Vrin. Jacquet C., 2001, Le corps, Paris, P.U.F. Lévine E., Touboul P., 2002, Le corps, Corpus Flammarion. Proudfoot M., 2003, The philosophy of Body, Blakwell. Itre. Quilliot, 2003 Le corps et l’esprit, Ellipses A) le contexte français Chirpaz Immédiatet Opacité Vécu Emotion Sexualité Corps et Matière et 1963 é corporel Existence Esprit d e f g h i j Bruaire Corps et Moi et mon L’ordre du 1968 Concept corps corps a b c Godard Antiquité Christianisme Philosophie Philosophie Psychanalys Approches Labrune moderne moderne e contempore e 1993 17 19 aines k l m n o p q Jacquet Des corps Le corps Le corps La Le corps 2001 au corps vivant humain : puissance sexué humain corps et pratique du esprit corps humain r s t u v w a) Peut-on conceptualiser le corps en dehors du rapport âme/corps ? Il faut rompre avec la conception traditionnelle. Il faut adopter une perspective moniste, matérialiste. b) Pour dépasser le dualisme, il faut poser la question de la subjectivité. D’où un recours à la phénoménologie (pour autant ...
Cours de philosophie du corps Bernard Andrieu Master Philosophie et Rationalités » Université Nancy 2 Second semestre 2005-2006 13/02/2006 Une philosophie du corps est-elle possible ? » Claude Bruaire,Philosophie du corps, 1968 Bruaire C., 1976,Philosophie du corps, Paris, P.U.F Chirpaz F., 1963,Le corps, Paris, P.U.F Goddard J.C., Labrune M. eds, 1992,Le corps, Paris, Vrin. Jacquet C., 2001,Le corps, Paris, P.U.F. Lévine E., Touboul P., 2002,Le corps, Corpus Flammarion. Proudfoot M., 2003,The philosophy of Body, Blakwell. Itre. Quilliot, 2003Le corps et lesprit, Ellipses A) le contexte français
Chirpaz 1963
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a)? Il faut rompre avec laPeut-on conceptualiser le corps en dehors du rapport âme/corps conception traditionnelle. Il faut adopter une perspective moniste, matérialiste. b)Pour dépasser le dualisme, il faut poser la question de la subjectivité. Doù un recours à la phénoménologie (pour autant nest-elle pas dualiste ? ça dépend de la période).Idée que le
corps est subjectif. Il faut substituer au dualisme une dualité interne au corps (vivant/ vécu, émotion/ sensation, schéma corporel/ image du corps, en soi / pour soi, désir/ objet du désir, etc.) c): sens et non sens du corps, expressivité du corps.Problème de lHerméneutique du corps (Opposition au structuralisme : FOUCAULT Lordre du discours ») Le corps est ineffable, inexprimable et complexe. Double jeu du corps » : organisme qui produit de la signification mais quon ne connaît que par ce quil produit, cest-à-dire la manifestation de cette signification. d)Le corps cest lexpérience immédiate. Volontaire / involontaire (Ricœur). Difficulté de prendre distance face à lagir. Je suis à la fois objet et sujet du corps. Relation du corps engendre un conflit entre le direct et lindirect. e)Questions opaques de La fatigue et la douleur me conduisent à penser que mon corps est un autre. Absence de transparence. Problème de modélisation de lexpérience, de prise de conscience de son corps. cest bien moi qui souffre mais mon corps me révèle quil est un autre. » f)Schéma corporel (physiologie) : membre fantôme, sommeil, schéma physiologique, développement du corps, question de la physiologie, innée / Image du corps (psychanalyse) : représentation consciente et inconsciente quon se fait de son propre corps, question de la pychanalyse, construite/ Durée. Anorexie, rêve, sommeil, besoins. Le corps est un moyen dentretenir un rapport au monde. g)Sartre,Esquisse dune théorie des émotions, 1948. séparation émotion / sexualité. Phénoménologie de lexistence : Biswanger, Merleau-Ponty. Sartre restitue à lémotion ses dimensions réelle, corporelles (pas seulement sexuelle ou sociale) Problème de distinction entre émotion / affect / sensation / sentiment / affectivité.Gabriel MARCEL (Philosophie de laffect ) Michel Henry (laffectivité). Naturalisation de lémotion par les neurosciences (Damasio, Ledoux) Lémotion a perdue son domaine de légitimité an philosophie pour être naturalisée alors que cest la philosophie qui a dégagée ce concept. h)La sexualité. Les philosophes lont abandonnée à la psychanalyse Référence à Freud : opposition désir/pulsion. Peut-on faire une philosophie du désir non pulsionnelle ? Nicolas Grimaldi,Le désir et le temps. En termes hégélien i)Relation organisme / milieu. Question traditionnelle dans les années 60, forte influence de Canghilem. Le corps se situe dans une philosophie du vivant j)Bergson,Matière et mémoire. k)Corps dispersé : on a entériné la disparité du corps. On étudie le corps par période. l)Opposition corps/ âme. m)Mystique n)Mécanisme, santé, maladie. (Spinoza et Montaigne) o)Nietzsche, lidéalisme allemand p)Freud et lacan q)R. Barbaras : travail sur Michel henry, Merleau-Ponty, la chair ; Dagognet : le corps dans la science ; corps concentrationnaire. Le corps devient un thème. La façon dont les philosophes pensent le corps est une étude différente dune philosophie du corps. En France entre 1975 et 1995 : travai de commentaire, détude des philosophies du corps (sauf Serres, Henry, Foucault) r)Elle repense la philosophie du corps s)Lessence du corps : comment définir le corps ? Immatérialité du corps, ce qui caractérise le corps humain cest quil puisse être métaphorisé, symbolisé (césure matérialiste) soit dans lexpérience religieuse soit dans lexpérience politique.
t)Lecture kantienne,Critique de la faculté de juger: histoire de la notion dorganisme (animiste, corps machine, organisme, finalité). Problématisé avec les apports de la bioogie (F ; Jacob) u)Réexposition de tous les dualismes (Ryle, Descartes, La Mettrie, Spinoza, Leibniz) v)Triple réflexion : technique et travail, art, éthique (1993 : première loi bioéthique en France). w)Le désir sexuel, différence sexuelle (culturelle ou naturelle ?). (Luce Irigaray, Monique Witig) B) Le contexte anglo-saxon Body-mind problem (années 60) : 1)cognition a): le corps peut-il être une machine I.A, Hubert Dreyfus ? Computationnisme. On voit dans lordinateur un modèle dexplication du corps. Robotisation : le robot a-t-il un corps ? Le corps nest pas une machine car Merleau-Ponty a montré lexistence dune intentionnalité corporelle. Le corps à des représentations et des dimensions intentionnelles que naura jamais une machine. b):Neurophilosophie : courant éliminativiste (Churchland, Fodor). Causalité neuro/ mental connexionnisme (causalité du corps sur le mental). c)Cognitivisme : représentations mentales : question de la causalité du mental sur le corps. Pour Dennet et Searle, on ne doit pas poser la question de la matérialité des représentations mentales. 2)Le corps et lidentité de la personne Dans une perspective dualiste, le corps nest pas lidentité de la personne. Ce qui fait lidentité des différent des éléments matériels qui composent le corps. (Stéphane FERRET) Lidentité de la personne est différente des éléments matériels de son corps. Lidentité : forme ? nom ? substance ? matière ? intensité ? qualité ? Putnam, Smart, Feigl. 3)Langage a)métaphore, déconstruction (Derrida, Irigarai) Le corps a-t-il une réalité en dehors du langage ? Est-ce un discours ? un signifiant ? A-t-il une réalité physique ? Est-ce simplement un effet de langage ? Tout ce quon connaît du corps passe par des signes, par lexpression, le langage. Judith Butler Le jugement que nous avons sur le corps est construit socialement et culturellement dans le langage. Il faut donc déconstruire le langage et les représentations. Le corps nest pas physique mais symbolique. Ricoeur,La métaphore vive. b)Incarnation, embodiment, incorporation Andy Clark, March Johnson, Francisco Varela, Jacques Fontanille. Le langage incarne le corps, dit quelque chose de la réalité du corps. Merleau-Ponty,La prose du monde. Reconnaissance dune matérialité du corps par les philosophes de lembodiment. C) comment définir le corps ? 1)Innéisme Post-Chomsky : Pinker. Il y a des structures préalables au développement : actualisation de pré-formes. Ex : la différence langage / langue. Nature des fonctions, des facultés : naturalisation du corps. Prédisposition. Behaviorisme : le corps peut développer des apprentissages dans la mesure où il dispose dun certain nombre de fonctions. Colloque de Royaumont, 1973 : Piaget / Chomsky.
2)Culturalisme Lévi-Strauss, Françoise Héritier : anthropologie structurelle : le corps est le résultat dune construction linguistique. Analyse des structures de la parenté. Incorporation de la culture. 3)Bioculturel Le corps nest ni entièrement culturel, ni entièrement naturel. Concept de développement. [Années 70 : métaphore programme : le corps est un résultat programmé]. Or le programme dépend beaucoup de la plasticité du corps (temporalité et intensité développementales variables). La plasticité nécessite une interaction entre le corps et le monde. La matière génétique, lexpression dans le développement est définie par le type dinteraction que la matière corporelle entretient avec le monde. Linteraction avec lenvironnement qualifie les structures du corps. Historicité de la structure. Spécialisation des structures au cours du développement, épigenèse. Doù des structures individuées (Simondon, Ruyer, Deleuze). Modification de la matière corporelle par interaction avec lenvironnement. Cest dans cette voie que sest développée la neurophénoménologie. Philippe DESCOLA Par delà nature et culture » concept bio-culturel, organise le développement du corps dans lépigenèse et le fonctionnement. Situation nouvelle en France et au USA : interdiciplinarité avec la phénoménoogie, les neurosciences, la cognition et le comportementalisme qui vont utiliser la philosophie du corps en faisant une relecture de Diderot et Spinoza. Reconsidérer au regard dune nouvelle description du corps au travers de : -Lémotion : lien entre vécu et réorganisation interne -Représentation corporelle : question du schéma corporel, de lintentionnalité corporelle. Comment le corps saccomplie. Un travail préconscient qui fournit une réponse motrice indépendant d ‘un travail de lesprit. -: série deDécision, action, mouvement : Domaine abandonné par la philosophie. BERTHOZ décicions prise bien avant le seuil de la conscience. Blondel Décison pour agir, revalorisation de la notion dinconscient (telle que la conçoit Helmholtz), motricité, question de lespace. Neuroscientifiques matérialistes et philosophes de la bioculturalité. USA : Cassam, Dreyfus, Proudfoot, Todes, Johnson, Lakoff -incarnation (relation chair/corps), concept émergentiste. Chair comme ensemble des incorporations bio-culturelles. Corps bio-subjectivé. France : Varela, Barbaras, Depraz, Lefeuvre, Roy D) Critiques épistémologiques 1)réalité corporelle ? On admet en postulat que le corps est une réalité matérielle. Postulat matérialiste. Mais quel matérialisme ?
-modèle émergentiste On considère que la matière a de telles propriétés que ces niveaux dorganisation permettent de produire le mental. Boite noire de lépistémologie car on ne peut que le postuler du fait du manque de savoir médical pour passer dun réseau de neurones à des représentations mentales. -localisation corporelle des zones cérébrales (désir, mémoire, etc.) La localisation nexplique pas lémergence. Pas de moyen de vérifier le passage de la localisation à lémergence. Danger de passer dun disours descriptif à un discours causaliste. La localisation permet de montrer le résutat de lémergence mais pas lémergence elle-même. -symbolique Le corps produit de la parole, de lexpression, du symbolique pour décrire son vécu. Question de la réfléxivité. Le corps est un sujet qui sobjective dans le symbolique. Pourquoi le passage est-il difficile ? Cest à cause de la matière même du corps : cest son organisation qui produit du mental mais si on ouvre (cadavre) on ne trouve que de la matière. Les modèles de philosophies du corps sont des productions dune conscience incarnée réflexive, cest là toute la difficulté. Nous avons une position matérialiste mais rien ne nous permet de défendre une position matérialiste. Pas de modèle pour décrire la conscience car problèmes de gap. Peut-on avoir une description moniste matérialiste pour remonter vers les formes les plus complexes du mental, de la représentation ? Le problème du matérialisme dépend de la capacité du corps à se penser lui-même. Cest le corps qui invente des modèles. 20/02/06 La perception Il sagit de réfléchir au lien entre perception, impression et sensation dans une perspective non-dualiste (pas nécessairement matérialiste), dans une philosophie du corps où on présuppose que cest le corps (corps mental, pensant, cognitif) qui produit une activité danalyse et de traitement de linformation. On séloigne de la thèse proprement cognitiviste. I/ Trois types dinconscient Linconscient est ici entendu, non au sens freudien, mais comme un type dactivité inconsciente du corps au sein dune unité somato-psychique (qui est un postulat car on a du mal à comprendre les relations intimes et internes entre le corps et le psychisme). Il y a un travail inconscient du corps dans la production de significations inconscientes (P. Engel : connaissance tacite ; connaissance incorporée, implicite ou infra-consciente). Il ne faut pas penser lunité somato-psychique sous le rapport de la fusion car on peut y distinguer des degrés dactivités. Il faut donc distinguer trois types dactivités inconscientes. 1) linconscient cérébral Marcel Gauchet, 1992 Courant psycho associationniste (1820-1880) Alexander Bain,The senses and the Intellect, 1855, trad. 1874
Linconscient cérébral lie la psychologie et la physiologie, autrement dit, le schème sensori-moteur (schéma corporel) et lattention, ou perception ou sensation. Problème de hiérarchisation des connaissances, des informations traitées par le schéma corporel. Attention (conscience) Impression Informations sensori-motrices P. Buser (neuroscientifique),Linconscient aux mille visages, Odile Jacob Lamorçage attentionnel » : expériences qui proposent dexposer dans un temps bref (10 millisecondes) une perception sous-liminaire. On réactive ensuite cet amorçage (au bout dun certain temps) par un second stimulus pour savoir si cela a été mémorisé ou traité. Amorçage attentionnel 1 10 ms S1 S2 S1=S2 S2≠S1 Reconnaissance Discrimination La différence entre S1 et S2 pose des problèmes. Perception sous-liminaire (sensori-motrice). Aperception. La reconnaissance nécessite un certain temps (quelques millisecondes). Cest ce temps qui permet de penser structurellement linconscient cérébral. Laycock, Griesinger, bain : 1850-1880 découvrent linconscient cérébral. Le rêve est un réamorçage de linconscient cérébral. Le toucher peut amorcer une empreinte (Imprint) Intériorisation par le schéma corporel. Amorçage sémantique : il ne reste quà ressoliciter. Inconscient cérébral repose sur lincorporation, lincorporé. 2)Inconscient cognitif Seuil déveil de la conscience (information concernant le seuil conscient de lactivité perçue par le sujet). Ben Libet, P.S. Churchland: le temps par lequel linformation sensorial est captée puis analysée par le cerveau entraînant une réaction. Temps de réaction de la conscience = 353-450 ms). Circulation de linformation pendant 353ms avant quon en ait conscience. Linconscient cognitif repose sur ce retard. Seuil de conscience associé à une stimulation. Stimulation haptique, auditive, visuelle ... et on étudie la reconnaissance ( de lordre de la milliseconde). Retard de la conscience sur le vécu corporel. Le temps perçu est toujours en deçà du temps réel. Pas de coprésence à soi.
Où est cette information ? Conserve-t-on des traces cérébrales ? Temps du mouvement nerveux ? On peut le voir grâce à lIRM.Revue philosophique, 1992. 3)Inconscient corporel A.Berthoz,le sens du mouvement, 1997, Odile Jacob Nous avons deux moi(s) : le moi mental et le moi corporel. Il y aurait une organisation inconsciente de laction corporelle avant même que lintentionnalité consciente ne décide. On séloigne de Husserl. Le corps organise grâce au système nerveux des schémas daction, des réseaux de possibilités pour calculer les probabilités. Le corps traite des informations et décide des scénarios daction de manière inconsciente. Lintention corporelle est un analyseur a priori et un anticipateur, il analyse les données et les incarne. M.P,phénoménologie de la perception. Lintentionnalité corporelle nest pas une externalité transcendantale. Pas de faculté transcendantale qui permettrait dagir sur le monde. Externalité immanente : adaptation sensori-motrice avec une incorporation des sensation du monde extérieur. Pas dintérieur qui se projette sur un extérieur. Il y a une interaction entre le monde et le corps. Réponse motrice immédiate. Lintention (inconscient corporel) diffère évidemment de lattention (inconscient cérébral ou cognitif). Trois étapes à linsconscient corporel (se réalisant ensemble) : -décodage des signaux produits par les informations sensorielles -construction dans linteraction de réponses anticipées (lecture de lespace) -réalisation de laction : habitude, habitus, réflexe ? II/ Quest-ce que la perception ? Quest-ce que la perception ?, Vrin,p. 16-17 a)perception internalisée (texte) Expérience mentale expérience physique * Image mentale de IP Voir : sens Julia danse Danse Sujet perçoit IP / sens espace extérieur IP : information physique liée à un accident ou une contingence. Il faut un écart entre lEtat mental et lIP (évènement physique). Limage mentale de lIP est indépendante du fait de voir et même du fait que Julia danse. La perception diffère de la vision. La perception présuppose du mental, etc. Elle suppose que la perception nest pas la sensation. * = la situation perceptive est ici. Peut-on avoir des sensations sans perception ? La sensation nest-elle pas déjà une perception internalisée ? Y-a-t-il une expérience de la sensation pure ? b)Phénoménisme
Une table nest rien dautre quun faisceau de données sensorielles (sense data). Thèse ontologique de la réalité. Nous accédons à la réalité en tant quêtre par le moyen des sens. Texte, p. 24-25. Véracité de lexpérience sensorielle. Débat autour de Hume. Toute référence dun énoncé renvoie à un être physique réel : pas de perception subjective car perception = sensation. Hume critique les mécanismes de la pensée qui nous interdisent de saisir la réalité (anticipation / causalité). Est-ce quon nest pas déjà dans une construction de lentendement, de limagination, de la perception ? Question de la démarche expérimentale en science : elle attend que la sensation prouve la vérité de la réalité. Phénoménisme : méthode de la science mais échec de la subjectivité. et pourtant elle tourne ». Peut-on faire une analyse de la perception qui ne soit une analyse de la subjectivité ? III/ Y-a-t-il une expérience de la sensation ? Maurice Pradines,Philosophie de la sensation. Il sinspire de la théorie des seuils de sensibilité. Perception Réalité / Monde extérieur Sujet sentant Objet sensationnel Sensibilité affective O Sensibilité sensorielle Scientifique mesure Thérapie corporelle Archè-corps Seuil de sensibilité Distance, vivacité, vitesse, intensité Helmholtz, psychophysiologie Mesure les seuils dexcitation. Ce qui est produit par lobjet O = objet Ce qui est premier, cest ce qui est produit par lobjet : renversement. Distinction sensibilité affective / sensibilité sensorielle. Il existe des sensations sans perception : nécessaire déconstruction de la perception, des affections. IV) Le schéma corporel Merleau-Ponty,Structure du comportement
Critique 1 Médiation corporelle non maîtrisée Vécu corporel Résistance du corps propre Schéma corporel Signification Lesprit se fait à travers le corps Behaviorisme Critique 2 Critique 1 : sil ny avait quune conscience représentative, sujet épistémologique. Pas de représentations mentales, vécu corporel, pratique corporelle. p. 188 : décrire les mouvements sentis qui se relient entre eux par une intention pratique. Abandonner le sujet épistémologique cartésien, il faut un sujet pratique, dans laction. Schéma corporel = intention pratique. Critique 2 : le behaviorisme p. 195 : la biologie se réfère au corps phénoménal, à un corps dactions vitales, à un ensemble concret de stimuli. Or le corps nest pas simplement un stimulus, une réponse vitale à une situation. Il est une dialectique vivante » émotionnelle, un contact avec le milieu (différent de la réponse). Caractérisation du schéma corporel. Objectif : autonomie du schéma corporel vis-à-vis de la conscience. 1): la médiation corporelle méchappe le plus souvent. Absence de maîtrise du corpsp. 203 (lapsus). Lâme ne pilote pas le corps, car le corps est défini comme lenveloppe vivante de nos actions », le vêtement naturel », lincarnation. 2)Résistance du corps propre : le corps fait écran entre nous et les choses, cest ce à travers quoi nous percevons. le sujet perçoit à travers le corps » (p. 205). Sensations relatives au schéma corporel. La résistance du corps propre dépend de sa construction. 3)CestSignification : la perception est une organisation significative de laction corporelle. dans le corps que nous devons trouver les conditions adéquates de la perception (p. 207) Signification historique, existentielle de laction. Pas de substratum somatique, de matière objective de la perception. Signification subjective. 4)Lesprit se fait à travers le corps. Article Andrieu, 1991 Expression ? Non, le corps nest pas la manifestation de lâme. Ce nest pas non plus une réalisation intentionnelle du mental. Cest un entrelacement, un empiètement de signification. Un être psychophysique total. Perspective holistique. Concordance de phénomènes. Question de linterprétation. Tout nest pas significatif dans le corps. p. 226 : Notre corps na pas toujours de sens ». Le corps peut perdre son sens. La signification est incarnée. 6/3/6 La chair Travail sur les archives de Merleau-Ponty, Emmanuel de St Aubert, Vrin M. Ponty,Lœil et lespritF. Dastur,Chair et langage, encre marine M. Henry,Philosophie et phénoménologie du corps, PUF Merleau-Ponty,Le visible et linvisible
I/ Quest-ce que la chair ? Leib/leben: le corps vivant, le corps vécu, mon propre corps. Cela soppose àkörper: corps matériel, physique, corps occupant une position dans lespace. Pour Richir,leibest le corps propre, car cest ainsi que Husserl avait parlé deleib. On ne pouvait donc le traduire par chair (Fleisch: sens libidinal, érotique, chrétien de la chair). St Aubert montre que Merleau-Ponty ne traduit pasleib par chair mais par corps vivant. Merleau-ponty aurait alors inventé le terme de chair en opérant un glissement. 1957-1960 : il cherche à qualifier le sujet incarné. Le terme chair est alors un concept qui résume le fait que ce soit mon corps mais également lidée dincarnation. Cest donc plus que le corps propre. Le corps propre renvoie à une proprioception (action motrice) du sujet, la manière dont il utilise son corps. La chair nest pas la motricité dans le corps propre. Merlaeau-Ponty assimile schéma corporel et image du corps. Subjeck lieb : corps sujet. Pas de corps outil mais du point de vue du corps senti, du corps affecté. Lexemple type de la chair est le touchant/touché. Ce qui caractérise le sujet corporel cest quen touchant il est touché. réversibilité » (Merleau-Ponty), profondeur (qui rend la chair immatérielle) et asymétrie ( sensation inconnue du corps que je touche, car lautre est hors de moi). Est-ce que la chair est un concept qui va nous permettre de comprendre le processus dincarnation du sens ? Comment le langage sincarne en affect, émotion, en sentiment ? Le corps propre, la motricité ne suffit pas à répondre. Il y a un rapport à la construction du sujet corporel. Le processus dincarnation du sens et de la conscience : comment utiliser un concept qui ne soit pas métaphorique ? La chair nest pas un concept dualiste : différence de degré. Trois dimensions de la chair. Merleau-Ponty est contre les représentations archéologiques, il ny a pas de couches. 1)lempiètement différent de lengagement (chair = monde). Lempiètement représente en quoi il a du mon de dans la chair et de la chair dans le monde. Interaction entre le monde et la chair par empiètement. Mais pas de globalisation comme dans lengagement. Figure du désir : figure de la violence qui sont les expressions même de lempiètement. Conférence de 1949 sur autrui à mexico : le désir vient de la co-existence avec autrui, de la situation commune que cela implique. Lamour est linteraction entre autrui et moi dans une situation commune, doù empiètement sur la liberté dautrui. Entrelacement. La violence vient de limpossibilité de se retirer entièrement sur soi-même. Je ne peux pas me contenir car je suis un individu mêlé au collectif. Extériorité du monde mais comme partie de ma chair. Derrière la conception politique, il y a une conception ontologique. Merleau-ponty soppose à Sartre et à beauvoir. 2)la question du lien Merleau-ponty enseigne la psychologie de lenfant à la Sorbonne, il connaît donc les théories de lattachement, debonding. La question nest pas dopposer être et néant, mais de dire que dans la constitution même de lego, du sujet, il y a un lien avec les autres (attachement). Un lien préexistant. Notre être est construit sur un lien, pas dêtre pur, séparé, transcendant. Il y a toujours un être lié au monde. Chair liée. Dans mon corps, il y a les autres. La chair intégrale nexiste pas nous sommes toujours déjà dans le lien. Il y a un empiètement qui habite dès lorigine la constitution de lêtre. 3)lempreinte comme mémoire subjective de la chair, de lempiètement. La notion de mémoire suppose celle dincorporation comme qualification de linformation extérieure par la traversée sensible du corps. La manière dont nous sentons, éprouvons les choses colorie,
qualifie, oriente lintensité de mon vécu subjectif. Pas denregistrement objectif de ce qui sest passé, on est toujours dans la remémoration ; Lincorporation constitue la mémoire subjective du corps. Constitution ontologique de notre rapport au monde, singularité de lincorporation ; Cest cela qui constitue la subjectivité. Phénoménologie 60-80 : Comment décrire la constitution de la subjectivité ? Si je pouvais voir dans mon corps, je verrais le monde non tel quil est mais comme une mosaïque dincorporation. Indivision de la chair et du monde. Cest à travers la chair quon perçoit et ressent le monde. Le visible et linvisible, tel, p. 182-185 La chair nest pas une substance car elle est dynamique, vivante. Les mots ne sont pas suffisants pour définir le dynamisme de la chair. La chair est un mode de lêtre. La façon pour lêtre dêtre au monde. La chair est le moyen de sentir le monde. Sans chair pas de monde pour moi. Pas de visible sans voyant, pas de touché sans touchant. Il faut retrouver le corps opérant dans la perception. Il ny a pas de point de vue méta, on est toujours au travers. Pas un dedans pour un dehors, mais empiètement et interaction. On est dans le chiasme, lentrelacs, dans le pli. Subjectivité incarné du corps dans le monde. Pas de hasard. Le monde parle de moi. III/ Critiques : Simondon, Henry a)phénoménologie transcendantale Radicalisation de Merleau-Ponty par Michel Henry : thèse sur Maine de Biran (1965). Maine de Biran : le corps est subjectif, mais pour découvrir cette subjectivité, il faut faire appel à une aperception interne du corps subjectif. Fatigue, effort, ennui, lintime, la matière. Pas dego transcendantal chez Merleau-Ponty. Activité réflexive sur notre passivité (le moi »). Le corps a un savoir primordial. Ce que nous révèle le corps, cest notre être subjectif et transcendantal. Mouvement senti de lintérieur. Le monde réel nest quune occasion pour ressentir laffectivité, le monde intérieur. On va décomposer la pensée à loccasion dune analyse du mouvement corporel. Recherche une qualification phénoménologique transcendantal du moi intérieur. La sensation est active en nous mais nous sommes anesthésiés. Archéologie possible : corps originaire. Lego cest le corps. Affectivité primaire pure accessible dans un état de passivité ontologique. Il faut faire lépreuve de la passivité. Limite le cogito à lactivité intérieure du phénomène. Lego doit être passif. b)Psychophysiologies de la perception en action Gilbert Simondon,Cours sur la perception, 1964-1965Trois postulats nécessaires : -Chair biologique.post-informationnel : la sensorialité est un moyen dinformation. Ciomment les animaux subjectivent linformation par la structure psychophysiologique de leur corps. -Le perfectionnement de la sensorialité. Ce qui caractérise le vivant cest quil développe des capacités en situation déterminée. Doù spécialisation du corps. préselection perceptive ». -Sémantique des conduites : les organismes incarnent du sens. Il y a une sémantique corporelle qui indique une signification intentionnelle ou involontaire. Biologiquement, directement, le corps incarne la sémantique. Comment le corps biologique incarne une subjectivité non consciente ? Ruyer, Cuenot, Deleuze, etc.