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FMS, séminaire de doctorants-boursiers Paris, 14 et 15 décembre 2009 Emmanuel Deonna Université de Lausanne, Suisse Les origines du Congrès juif mondial: contribution à l’étude de la diplomatie juive de l’entre-deux-guerres Dans le cadre de cette présentation, j’ai choisi de présenter deux des principaux questionnements abordés dans ma thèse de doctorat sur les origines du Congrès juif mondial dans l’entre deux-guerres: la question de la diplomatie juive et celle de la dimension “transnationale” de cette diplomatie. J’évoquerai aussi succintement quelques dimensions politiques et juridiques de l’action du Congrès juif mondial pendant l’entre-deux-guerres. Poure introduire ma problématique, je propose une courte réflexion sur la question du rapport des Juifs au pouvoir politique. D’après Hannah Arendt, les Juifs auraient constitué un groupe purement apolitique 1avant l’avènement de l’ère moderne. Cette inexpérience du politique serait probablement à l’origine de l’incapacité juive à réagir de façon adéquate aux vagues d’antisémitisme durant l’entre-deux-guerres ainsi qu’à la Shoah elle-même. Yosef Hayim Yersuhalmi a contesté cette thèse en mettant en exergue la tendance historique des Juifs de la Diaspora à établir, depuis l’Antiquité, des alliances dites “verticales” avec les hautes sphères dirigeantes. La politique de l’intercession (Shtadlanut en hébreu) aurait pour ainsi dire toujours été au fondement des rapports entre ...

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Langue Français

Extrait

1
FMS, séminaire de doctorants-boursiers
Paris, 14 et 15 décembre 2009
Emmanuel Deonna
Université de Lausanne, Suisse
Les origines du Congrès juif mondial: contribution à l’étude de la diplomatie
juive de l’entre-deux-guerres
Dans le cadre de cette présentation, j’ai choisi de présenter deux des principaux
questionnements abordés dans ma thèse de doctorat sur les origines du Congrès juif
mondial dans l’entre deux-guerres: la question de la diplomatie juive et celle de la
dimension “transnationale” de cette diplomatie.
J’évoquerai aussi succintement
quelques dimensions politiques et juridiques de l’action du Congrès juif mondial
pendant l’entre-deux-guerres.
Poure introduire ma problématique, je propose une courte réflexion sur la question du
rapport des Juifs au pouvoir politique.
D’après Hannah Arendt, les Juifs auraient constitué un groupe purement apolitique
avant
l’avènement
de
l’ère
moderne.
1
Cette inexpérience du politique serait
probablement à l’origine de l’incapacité juive à réagir de façon adéquate aux vagues
d’antisémitisme durant l’entre-deux-guerres ainsi qu’à la Shoah elle-même. Yosef
Hayim Yersuhalmi a contesté cette thèse en mettant en exergue la tendance historique
des Juifs de la Diaspora à établir, depuis l’Antiquité, des alliances dites “verticales”
avec les hautes sphères dirigeantes. La politique de l’intercession (
Shtadlanut
en
hébreu) aurait pour ainsi dire toujours été au fondement des rapports entre les
1
Hannah Arendt,
The Origins of Totalitarism
, 2
e
éd., New York, 1958, p. 23
, Les
origines du totalitarisme
, première partie «
l’antisémitisme » trad. de l’angl. par
Micheline Pouteau, révision par Hélene Frappat,
in Les origines du totalitarisme.
Eichmann à Jérusalem
, Paris, Gallimard, 2002, p. 244.
2
représentants des Juifs et les détenteurs du pouvoirs.
2
La création dans le sillage de l’émancipation juridique accordée progressivement aux
communautés juives d’Occident au 19ème siècle d’organisations juives comme
l’Alliance israélite universelle et l’Anglo-Jewish Association ayant pour objectif la
défense des droits de leurs correligionaires juifs à l’étranger (en particulier dans les
Balkans et en Afrique du Nord) a permis à cette politique de l’intercession de prendre
des dimensions globales. La philantropie et l’éducation étaient également au coeur des
missions de ces organisations, lesquelles inscrivaient leur action dans le cadre plus
large de l’entreprise impériale de leurs Etats de résidence et d’allégeance citoyenne.
Cependant, cette diplomatie servait simultanément à diffuser l’idée d’une unité juive
transcendant le strict cadre de l’Etat-nation. En cela, elle présente une similitude
importante – encore que parfois negligée - avec la diplomatie du mouvement sioniste
dès son apparition sur la scène internationale à la fin du 19ème siècle.
3
Est-il légitime de faire appel au concept de diplomatie pour décrire l’activité politique
d’organisations juives dont les déploiements précèderent la création de l’Etat d’Israel?
Dans son acception classique, la diplomatie est l’affaire des Etats. L’accent est
traditionnellement mis sur le rôle des leaders étatiques dans les processus de prises de
décision en matière de politique étrangère. L’influence du rôle joué par les acteurs
individuels dans le cas de la politique juive ne fait aucun doute, que l’on songe par
exemple dans le cas des grands leaders sionistes à Chaim Weizmann ou David Ben-
2
YERUSHALMI, Yosef Hayim, « « Serviteurs des rois » et non « serviteurs des
serviteurs
»: sur quelques aspects de l’histoire politique des Juifs,
Raisons Politiques,
Presses de Sciences Politiques, No 7, 2002/2003, pp. 19-52.
3
GRAETZ, Michael,
The Jews in the Nineteenth-Century France
, Stanford
University Press, 1996, pp. 249-289.
3
Gurion et, dans le cas du Congrès juif mondial en particulier, à Leo Motzkin, Nahum
Goldmann et Stephen S. Wise.
En l’absence de référent étatique cependant, cette forme de diplomatie mérite
probablement
surtout
d’être
comparée
à
l’action
des
organisations
non-
gouvernementales telles qu’actives aujourd’hui à l’échelle planétaire. Mobilisées à
l’échelle transnationale, ces organisations non-gouvernementales jouent un rôle
politique grandissant à l’heure de la globalisation.
4
Pendant l’entre-deux-guerres, la période qui nous intéresse ici en particulier, les
mobilisations au sein du monde juif – qu’elles soient d’ordre politique, socio-
économique ou culturelle – transcendèrent très souvent le cadre de l’Etat-nation.
Leurs traits caractéristiques ressemblèrent beaucoup à celles des organisations non-
gouvernementales d’aujourd’hui. Comme ces dernières, le Congrès juif mondial en
voie de formation eût à faire face aux mêmes défis, en particulier en matière de
différentation nationale, de coopération transnationale et de formation d’une identité
organisationnelle.
Le Congrès juif mondial fut fondé à Genève en 1936, notamment grace à l’appui
politique et financier du mouvement sioniste américain. En nous interrogeant sur les
causes de la création de de cette organisation eu égard au contexte général de son
émergence,
nous
avançons
l’idée
selon
laquelle
cette
forme
de
mobilisation
transnationale ne put se cristalliser qu’à la faveur d’une recrudescence générale du
nationalisme dans le monde juif.
Cette recrudescence – liée aux proportions inédites
prises par la menace antisémite à l’échelle planétaire pendant l’entre-deux-guerres - se
4
GRAF,
Philipp,
Die
Bernheim-Petition
1933.
Jüdische
Politik
in
der
Zwischenkriegszeit
, Vandenhock & Ruprecht, Göttingen, 2008, pp. 34-36.
4
manifesta par une progression du mouvement sioniste dans l’ensemble du monde juif
5
et par une radicalisation de son idéologie, en particulier dans le contexte juif
allemand.
6
La décision du Congrès juif mondial en voie de formation d’endosser la
signature et la mise en oeuvre des accords de transfert
7
signés à l’été 1933 entre le
leadership du mouvement sioniste en Palestine et le Ministère de l’économie du
Reich
8
démontre le renforcement d’un nationalisme inflexible, prêt à renoncer à la
lutte pour le rétablissement des Juifs en Allemagne et à faire triompher les principes
de la
Realpolitik
pour servir ses propres intérêts, économiques et démographiques, en
Palestine.
9
Ces observations nous conduisent à formuler une hypothèse encore peu discutée dans
la littérature. Si les mobilisations transnationales émergent souvent du contexte
national pour en constituer un dépassement, elles peuvent tout aussi bien, au contraire,
5
Un exemple parmi d’autres est la progression du mouvement sioniste aux Etats
-
Unis. Voir BERMAN, Aaron,
Nazism, the Jews and American Zionism, 1933-1948
,
Wayne State University Press, Detroit, 1990.
6
TEICHERT, Karsten,
Chasak, Zionismus im nationalsozialistischen Deutschland
,
1933-1938, Elen Verlag, Köln, 2000 ; NICOSIA, Francis R.,
Zionism and anti-
semitism in Nazi Germany
, Cambridge University Press, 2008, pp. 145-207.
7
Ces accords permettaient aux
Juis allemands d’émigrer en Palestine en emportant
une partie de leur fortune en échange d’un commernce de biens et de services accru
entre la Palestine juive et l’Allemagne nazie.
8
Protocole de la IIème Conférence Juive mondiale, Genève, 5 -8 Septembre 1933
,
édité par le Comité exécutif pour le Congrès juif mondial, Genève, 1933, Dr. Nahum
Goldmann (Comité Exécutif du Congrès juif mondial), ibid., pp. 69-70 ; Résolution
sur le Boycottage,
Protocole de la IIIème Conférence Juive Mondiale, Genève, 20-23
Août 1934
, édité par le Comité exécutif pour le Congrès juif mondial, Genève, 1934,
p. 89 ; P. Horowitz (Angleterre), ibid., pp. 399-400 ;
Protocole du premier Congrès
juif mondial
, Genève,
8-15 Août 1936
, édité par le Comité Exécutif du Congrès juif
mondial, Genève-Paris-New-York, 1936, Louis Lipsky (Etats-
Unis d’Amérique), p.
400, Dr. B. Mossinson, ibid., p.400 ; Joseph Fraenkel (Autriche), ibid. p. 400 ; Dr. B.
Mossinson, ibid., p. 400.
9
FRAENKEL, Daniel,
Au bord de l’abîme, la politique sioniste e
t la question des
Juifs allemands
, Editions Magnes, Jérusalem, 1994. (hébreu).
5
servir à renforcer la nation comme cadre de référence à l’action politique.
10
Dès l’origine, le Congrès juif mondial fut engagé dans une lutte diplomatique pour
l’obtention de la reconnaissance, que l’on entende ce concept de reconnaissance sur
les plans politique, socio-économique ou culturel.
11
Les revendications à l’égalité et les revendications à la différence sont souvent
perçues comme incompatibles dans les luttes pour la reconnaissance.
12
Pendant
l’entre-deux-guerres, le mouvement sioniste s’efforça de poursuivre ces deux objectifs
simultanément de façon harmonieuse.
A notre avis, le Congrès juif mondial, dont le
pôle prinicipal d’action fut le cadre interétatique de la Société des Nations, fut en
mesure de faire reconnaître ces deux revendications et ce même si dans une mesure
très restreinte.
Pendant l’entre-deux guerres, l’ambition affichée de la diplomatie juive dans sa forme
non-gouvernementale était de lutter pour l’amélioration de la condition juive en
Diaspora par la surveillance étroite de la mise en oeuvre des traités de protection des
minorités censés protéger, entre autres, les populations minoritaires juives des Etats
nouvellement créés ou élargis du centre-est et du sud-est européen à la suite du
premier conflit mondial.
13
10
VOLKOV, Shulamit, « The Nationalism of Transnationalism », in Budde Gunilla-
Friederike, Conrad Sebastian and Janz
Oliver, eds. “
Transnationale Geschichte:
Themen, Tendenzen und Theorien
, Vandenhoeck und Ruprecht, 2006, p. 190.
11
HOBSON, Barbara, ed.,
Recognition Struggles and Social Movements
, Cambridge,
2003.
12
FRASER Nancy and HONNETH, Axel,
Redistribution or Recognition? A Political-
Philosophical Exchange
, Verso, London, 2003, pp.1-9.
13
L’ancêtre du Congrès juif mondial, le Comité des délégations juives, avait lui-
même été crée par des activistes sionistes d’Europe de l’est en vue de contribuer à la
définition de ces traités et il eût un impact important dans leur formulation. Le
Congrès juif mondial fut fondé principalement à l’initiative du Comité des délégations
juives et du Congrès juif américain.
6
Cette diplomatie fut directement affectée par le déclin du régime genevois de
protection des minorités dans les années 1930. Ce dernier fut fatal aux minorités
juives dans l’ensemble de l’Europe du centre-est et du sud-est européen et la marge de
manoeuvre du Congrès juif mondial en fut en conséquence considérablement réduite.
Parmi les maigres succès obtenus par le Congrès juif mondial dans le cadre de la
Société des Nations, citons les suivants: suite aux procédures engagées dans le cadre
de la pétition Bernheim, l’engagement allemand à respecter les droits de la population
juive de Haute-Silésie jusqu’à expiration du traité de partage germano-polonais datant
de 1922 en 1937; la préservation des droits de la minorité juive du territoire sarrois
pendant une année à compter du plébiscite du printemps 1935 rattachant ce territoire à
l’Allemagne, l’action engagée en faveur des Juifs de Danzig et l’obtention de la
démission du gouvernement farouchement antisémite roumain du premier ministre
Octovian Guga en 1938.
L’échec général de la protection des populations juives sur la base des traités des
minorités fut diagnostiquée par les experts du Congrès juif mondial pendant la Shoah.
Face à l’ampleur de la tragédie, la meilleure façon de fournir une protection aux
populations
juives
pour
l’après-guerre
était
d’abandonner
progressivement
la
protection sur une base minoritaire et de la remplacer par une protection à dimension
universelle.
Les
experts
juristes
du
Congrès
juif
mondial
s’engagèrent
ainsi
intensivement dans des efforts de conceptualisation visant à consolider un ordre
juridique
international
pour
l’après-guerre
reposant sur des normes plus
contraignantes car universelles dans leur fondement.
14
14
FEUEUREISEN, Omry, « Geschichtserfahrung und Völkerrecht
Jacob Robinson
und die Gründung des Institute of Jewish Affairs”
, München: K. G. Saur Verlag,
2004;
LEWIS, Mark A. “The World Jewish Congress and the Institute of Jewish
Affairs at Nuremberg: Ideas, Strategies and Political Goals, 1942.1946”, Yad Vashem
Studies, Vol. 36, Nbr 1, 2008.
7
En conclusion, récapitulons les principaux enjeux dont traite notre projet de thèse en
ouvrant le débat. Quelles sont les traits constitutifs de la la diplomatie juive de l’entre-
deux-guerres? En quoi le concept de transnationalisme nous permet-il de mieux
capturer l’essence de cette diplomatie? La lutte pour la reconnaissance engagée par le
Congrès juif mondial en formation dans l’entre-deux-guerre a-t-elle été déterminée
par sa dimension transnationale?
8
Courte bibliographie sélective
Hannah Arendt,
The Origins of Totalitarism
, 2
e
éd., New York, 1958, p. 23
, Les
origines du totalitarisme
, première partie « l’antisémitisme » trad. de l’angl. par
Micheline Pouteau, révision par Hélene Frappat,
in Les origines du totalitarisme.
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Sur quelques aspects de l’histoire politique des Juifs
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Raisons politiques, Presse de
Sciences Politiques, No 7, 2002/2003, pp.19-52.
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