Familles ouvrières, familles d ouvrières - article ; n°1 ; vol.84, pg 78-84
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Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1990 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 78-84
Arbeiterfamilien, Familie von Arbeiterinnen. Die Sozialgeschichte der durch die Textilfirma von Paulista in Pernambuko im Nordosten Brasiliens geschaffenen Gruppe der Arbeiter und Arbeiterinnen ist wesentlich die Geschichte der Veränderung der Rolle der Frauen in Arbeit und Familie. Diese reicht von der anfänglichen Unterordnung unter eine direkt durch die Handelsgesellschaft vollzogenen Rekrutierung aus dem Familienverband in den bäuerlichen Regionen bis zur Erringung einer dominanten Position nicht nur innerhalb der Arbeitsökonomie der Familien, sondern darüber Muaus in den Vereinsaktivitaten und der Konstruktion der sozialen Identitat dieser Gruppen von Arbeitern und Arbeiterinnen.
Labouring Families and their Women. The social history of the working-class group created by the Textile Company of Paulista, at Pernambouc in North-East Brazil, is essentially the history of the transformations of the role of women in work and the family, from their initial subordination to family recruitment performed directly by the Company in the peasant regions, to their acquisitions of a dominant position not only in the labouring family economy but also in collective life and in the construction of the social identity of this working-class group.
Familles ouvrières, familles d'ouvrières. L'histoire sociale du groupe ouvrier créé par la Compagnie textile de Paulista, à Pernambouc dans le Nordest brésilien, est essentiellement l'histoire des transformations du rôle des femmes dans le travail et la famille, depuis leur subordination initiale à un recrutement familial effectué directement par la Compagnie dans les régions paysannes jusqu'à leur acquisition d'une position dominante non seulement dans l'économie ouvrière familiale, mais encore dans les activités associatives et la construction de l'identité sociale de ce groupe ouvrier.
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Rosilene Alvim
Monsieur José Sergio Leite
Lopes
Familles ouvrières, familles d'ouvrières
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 84, septembre 1990. pp. 78-84.
Abstract
Labouring Families and their Women.
The social history of the working-class group created by the Textile Company of Paulista, at Pernambouc in North-East Brazil, is
essentially the history of the transformations of the role of women in work and the family, from their initial subordination to family
recruitment performed directly by the Company in the peasant regions, to their acquisitions of a dominant position not only in the
labouring family economy but also in collective life and in the construction of the social identity of this working-class group.
Zusammenfassung
Arbeiterfamilien, Familie von Arbeiterinnen.
Die Sozialgeschichte der durch die Textilfirma von Paulista in Pernambuko im Nordosten Brasiliens geschaffenen Gruppe der
Arbeiter und Arbeiterinnen ist wesentlich die Geschichte der Veränderung der Rolle der Frauen in Arbeit und Familie. Diese reicht
von der anfänglichen Unterordnung unter eine direkt durch die Handelsgesellschaft vollzogenen Rekrutierung aus dem
Familienverband in den bäuerlichen Regionen bis zur Erringung einer dominanten Position nicht nur innerhalb der
Arbeitsökonomie der Familien, sondern darüber Muaus in den Vereinsaktivitaten und der Konstruktion der sozialen Identitat
dieser Gruppen von Arbeitern und Arbeiterinnen.
Résumé
Familles ouvrières, familles d'ouvrières.
L'histoire sociale du groupe ouvrier créé par la Compagnie textile de Paulista, à Pernambouc dans le Nordest brésilien, est
essentiellement l'histoire des transformations du rôle des femmes dans le travail et la famille, depuis leur subordination initiale à
un recrutement familial effectué directement par la Compagnie dans les régions paysannes jusqu'à leur acquisition d'une position
dominante non seulement dans l'économie ouvrière familiale, mais encore dans les activités associatives et la construction de
l'identité sociale de ce groupe ouvrier.
Citer ce document / Cite this document :
Alvim Rosilene, Leite Lopes José Sergio. Familles ouvrières, familles d'ouvrières. In: Actes de la recherche en sciences
sociales. Vol. 84, septembre 1990. pp. 78-84.
doi : 10.3406/arss.1990.2952
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1990_num_84_1_2952alvim rosilene
et josé sergio leite lopes
Depuis une l'industrie du monde importante le 19e textile où siècle, elle force utilise s'est dans de et développée, travail tous concentre les fémipays
FAMILLES nine. Les secteurs de la filature et du
tissage sont donc devenus des lieux
classiques du travail féminin dont l'i
mportance symbolique s'est révélée être
très grande dans l'essor de la réflexion
aussi bien morale qu'idéologique qui,
à la même époque, a pris pour objet
les phénomènes de prolétarisation. OUVRIERES, Or, dans les régions faiblement urba
nisées et prolétarisées -au sens où il n'y
existait guère de marché du travail li-
D'OUVRIERES bre-, comme c'était le cas dans le Nord sion, de 1930 à 1950, sa force de travail effet, fondée en 1892 sur une ancienne
este brésilien dans la première moitié fut recrutée directement sous la forme exploitation agricole de canne à sucre,
de familles et non de travailleurs indi à 20 kilomètres de Recife, la CTP avait de ce siècle, comment l'industrie tex
tile pouvait-elle se conformer à cette viduels. La CTP créa ainsi, ex nihilo, eu recours principalement à d'anciens
tradition internationale de la division un groupe ouvrier d'origine paysanne moradores (2) encadrés par des
qu'elle contrôlait y compris dans les contremaîtres ou à des ouvriers produ travail par sexe et parvenir à recru
fessionnels recrutés sur le marché de ter la partie féminine de la force de régions dont ses membres étaient ori
travail existant potentiellement au n Recife (3). ginaires. Ce mode de recrutement est
iveau local ? L'histoire sociale du Dans la phase d'expansion révélateur de la place que l'entreprise
groupe ouvrier créé par la Compagnie entendait réserver aux différents qu'elle connut dans les années 1910, à
textile de Paulista (CTP), devenue la la suite de son rachat par la famille membres de la famille dans la division
principale entreprise brésilienne de ce Lundgren et à la suite de l'installation du travail, selon leur sexe et leur âge,
secteur industriel à la fin des années d'un grand atelier d'impression de tidans l'usine comme dans les activités
40, peut être considérée, d'un certain ssu et de la constitution progressive annexes à la production industrielle.
point de vue, comme l'histoire des es d'un réseau de magasins à l'intérieur Les familles ont pu ainsi avoir une sais et des solutions apportés à ce pro du pays, la CTP était continuellement grande importance dans l'établissblème, puis celle des contradictions confrontée à un manque de main- ement de ce mode de domination, puis soulevées par les transformations du d'œuvre. Elle commença alors à édidans ses transformations. La dynami
mode particulier de domination que fier une cité ouvrière où elle pouvait que du rapport entre les sexes et les sous-tendait le recrutement d'une im attirer et accueillir des ouvriers qualiclasses d'âge au sein des familles y a portante population ouvrière. En fiés de Recife ainsi que des travailjoué également un rôle considéra
d'autres termes, cette histoire peut leurs en provenance des campagnes ble (1).
être vue comme celle des transformat de l'intérieur. Car elle comptait aussi Ce recrutement direct de faions subies par le rôle des femmes sur l'émigration spontanée et irrégumilles ne prit place qu'après une pédans le travail et la famille, depuis leur lière des familles dont la survie était riode de local spontané subordination à un recrutement famil menacée dans les régions sucrières et d'ouvriers-paysans pendant laquelle cotonnières du nord de l'Etat de Per- ial effectué directement par la coml'insuffisance de l'offre de force de trapagnie dans les régions paysannes nambouc. Toutefois, jusqu'aux années vail, en particulier féminine, fut durejusqu'à leur accession à une position 30, la cité ouvrière se résuma à quelment ressentie par l'entreprise. En dominante non seulement dans l'éc ques rues tracées autour de l'usine, de
onomie ouvrière familiale, mais encore la demeure patronale (casa grande) et
dans les activités associatives et la des bâtiments qui abritaient l'adminis1-Dans la littérature sur la classe ouvrière econstruction de l'identité sociale tration de la compagnie. Au-delà, la uropéenne au 19e siècle, on ne trouve qu'occa
sionnellement mention de cas semblables de même de ce groupe ouvrier. plupart des ouvriers habitaient dans recrutement de familles par les usines (Cf., des maisons de torchis (mocambos), pour l'Angleterre et la France, L. Tilly et construites tantôt directement par J. Scott, Les femmes, le travail et la famille, ParLe manque de femmes eux, tantôt par les "services externes" is, Rivages, 1987, pp. 135-139). L'intérêt d'une investigation monographique sur un groupe de la CTP (qui s'acquittaient des tra- dans la main-d'oeuvre locale ouvrier déterminé lié à une usine et une cité ou -
L'une des caractéristiques les plus ori possibilité d'observer l'ampleur prise par une
telle politique de recrutement appliquée penginales du système de domination mis 2-Le morador est le travailleur résidant traddant plus de 20 ans ainsi que ses conséquences, en place par l'usine de Paulista est le itionnellement sur les plantations de sucre. Pour exemplaires, sur le processus d'ouyriérisation. fait que, pendant sa période d'expan- plus de précisions, cf. A. Garcia Jr., Libres et asCf. R. Alvim, Constituiçào da familia e trabalho sujettis, Marché du travail et modes de dominatindustrial (Formation de la famille et travail in ion au Nordeste, Paris, Ed. de la MSH, 1989, dustriel), thèse de doctorat en anthropologie chap. 1 et 2. sociale, Rio, Museu Nacional, 1985 et J. S. Leite *Nous voudrions remercier Sylvain Maresca Lopes, A tecelagem dos conflitos de classe na "ci- 3-En janvier 1907, le principal quotidien de Recqui a travaillé pour la mise en forme en français dade das chaminés" (Le tissage des conflits de de ce texte et Monique de Saint Martin, Fran- ife publia pendant six jours des annonces de la
classe dans la "ville des cheminées"), Sào Paul CTP qui recherchait des ouvriers qualifiés pou

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