Histoire de la littérature grecque (Croiset)/Tome 5/Texte entier
206 pages
Français

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Alfred Croiset et Maurice Croiset : Histoire de la littérature grecque, tome 5 (-p. 542)
HISTOIRE
DE LA
LITTÉRATURE GRECQUE
PAR
ALFRED CROISET MAURICE CROISET Mcmbrc dc Ylustitut Profosscur dc
Litténturc Graoquc Doycn do ln Faculté des Lcttres an ` de Paris. Collège de
France.
TOME CINQUIÈME
PÉRIODE ALEXANDRINE, par Alfred Croiset
PÉRIODE ROMAINE, par Maurice Croiset
PARIS
ALBERT FONTEMOING, ÉDITEUR
Libraire des Écoles Françaises d’Athènes et de Rome
du Collège de France et de l'École Normale Supérieure
4, RUE LE GOFF, 4
1899
Droits do induction et do reproduction réservés.
HISTOIRE
DE LA
LITTÉRATURE GRECQUE
V
IMPRIMERIE GÉNÉRALE DE CHATILLON-S-SEINE. — A. PICHAT
HISTOIRE
DE LA
LITTÉRATURE GRECQUE
PAR
ALFRED CROISET MAURICE CROISET Mcmbrc dc Ylustitut Profosscur dc
Litténturc Graoquc Doycn do ln Faculté des Lcttres an ` de Paris. Collège de
France.
TOME CINQUIÈME
PÉRIODE ALEXANDRINE, par Alfred Croiset
PÉRIODE ROMAINE, par Maurice Croiset
PARIS
ALBERT FONTEMOING, ÉDITEUR
Libraire des Écoles Françaises d’Athènes et de Rome
du Collège de France et de l’École Normale Supérieure
4, RUE LE GOFF, 4 1899
Droits de traduction et de reproduction réservés.
PÉRIODE ALEXANDRINE
par
Alfred CROISET
CHAPITRE PREMIER
CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA PÉRIODE ALEXANDRINE
Sommaire
Introduction : transformation politique du monde grec ; conséquences littéraires ; les divers centres
intellectuels. — I. Athènes. Conditions politiques nouvelles; les genres littéraires ; le nouvel esprit
attique ; ...

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Langue Français
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Extrait

Alfred Croiset et Maurice Croiset : Histoire de la littérature grecque, tome 5 (-p. 542)
HISTOIRE
DE LA
LITTÉRATURE GRECQUE
PAR
ALFRED CROISET MAURICE CROISET Mcmbrc dc Ylustitut Profosscur dc
Litténturc Graoquc Doycn do ln Faculté des Lcttres an ` de Paris. Collège de
France.
TOME CINQUIÈME
PÉRIODE ALEXANDRINE, par Alfred Croiset
PÉRIODE ROMAINE, par Maurice Croiset
PARIS
ALBERT FONTEMOING, ÉDITEUR
Libraire des Écoles Françaises d’Athènes et de Rome
du Collège de France et de l'École Normale Supérieure
4, RUE LE GOFF, 4
1899
Droits do induction et do reproduction réservés.
HISTOIRE
DE LA
LITTÉRATURE GRECQUE
V
IMPRIMERIE GÉNÉRALE DE CHATILLON-S-SEINE. — A. PICHAT
HISTOIRE
DE LA
LITTÉRATURE GRECQUE
PAR
ALFRED CROISET MAURICE CROISET Mcmbrc dc Ylustitut Profosscur dc
Litténturc Graoquc Doycn do ln Faculté des Lcttres an ` de Paris. Collège de
France.
TOME CINQUIÈME
PÉRIODE ALEXANDRINE, par Alfred Croiset
PÉRIODE ROMAINE, par Maurice Croiset
PARIS
ALBERT FONTEMOING, ÉDITEUR
Libraire des Écoles Françaises d’Athènes et de Rome
du Collège de France et de l’École Normale Supérieure
4, RUE LE GOFF, 41899
Droits de traduction et de reproduction réservés.
PÉRIODE ALEXANDRINE
par
Alfred CROISET
CHAPITRE PREMIER
CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA PÉRIODE ALEXANDRINE
Sommaire
Introduction : transformation politique du monde grec ; conséquences littéraires ; les divers centres
intellectuels. — I. Athènes. Conditions politiques nouvelles; les genres littéraires ; le nouvel esprit
attique ; le nouveau dialecte attique. - II. Les autres capitales littéraires : Alexandrie ; Pergame. Les
centres secondaires (l’Asie-Mineure, la Sicile, les iles. Antioche. Tarse, etc.) Les dialectes
poétiques et la χοινή. — III. Conclusion. Esprit général de cette période littéraire ; qualités et
défauts ; ressemblances et différences avec les époques antérieures et postérieures. Méthode a
suivre dans l’exposition de cette histoire.
Le règne d’Alexandre accomplit dans le monde grec une transformation profonde :
ce n’est pas seulement Athènes qui disparait du premier rang, où elle n’avait guère
cessé de se maintenir depuis les guerres médiques : c’est la vieille Grèce tout
entière, la Grèce des cités indépendantes et rivales, ardentes a se disputer
l’hégémonie, qui est irrémédiablement brisée avec Athènes et qui perd a jamais sa
primauté politique. I ` 2 CHAPITRE 1*. — CARACTERES GENERAUX mais la
Macédoine, les nouveaux royaumes semés par Alexandre A travers l’0rient vont
devenir les facteurs essentiels de la vie politique du monde grec, prodigieu—
sement élargi. Les Antipater, les Ptolémée, les Antio- chus refoulent dans le lointain
de l’histoire les Nicias, les Cléon, les Démosthene, les Phocion. Des peuples im-
menses, A demi barbares ou formés par de vieilles civi- lisations que la Grece
connaissait mal, cntrent dans lc cercle de l’hellénisme. De nouvelles cités, A moitié
grecques et A moitié orientales, plus peuplées, plus ri- ches que les anciennes, des
cites A la mesure dc cet hellénisme nouveau, surgissent comme par enchante-
ment. Ijhellénisme n’est plus seulement cn Grece; il O est partout on les armes
d’Alexandre ont pénétré, et il
y brille parfois d’un si vif éclat qu’il y semble plus chez
I lui que dans sa patrie d’origine et qu’on est sans cesse tenté d'oublie1· combien il
y est superficiel. I I Une pareille revolution politique, la plus grande que - le monde
ait vue avant l’empire remain, ne pouvait manquer d’avoir des conséquences
immenses pour la littérature. La vieille capitale littéraire des deux sie- _ cles
précédents, Athenes, avait désormais des rivales plus jeunes, et toutes diiférentes,
dans ces villes nou- velles qui s'appelaicnt Alexandrie, Antioche, Tarse, ‘ Pergame.
Elle-meme, d'ailleurs, ne ressemble plus A ce ' qu’elle avait été autrefois. Ni le Grec
d’Alexandrie, ni ` 1’Atl1énien du m° sieele ne sont le méme homme que 1’Athénien
contemporain de T hucydide ou de Platon. Les oeuvres, par conséquent, dilfcrent
aussi. D’une maniere ‘ générale, on peut dire que la difference essentielle est _
celle-ci : la littérature grecque, durant la période d’in· dépendance nationale, avait
toujours vécu de la vie meme de la cité, dont cnc avait reflété tres fidélement
l’évoIution naturelle ; (yéwit une littérature populaire, L. traditionnelle, une ijuémtuye
de << plein air ». Désor— E J-—-···-—_. . _ / -
� .. , A.THEN.ES _ 3 mais, la cite n’etant plus que l’ombre d’elle-·meme, la.
litterature devient a la fois plus individuelle et plus cosmopolite, plus savantc aussi;
elle ne sort plus des entrailles memes de la cite ; c’est une litterature d’ecole, de
cenacle, de bibliotheque, de cabinet, moins marquee de traits-regionaux et qui
exprimesurtout la.culture grecque en tant qu’el1e est, par tous. pays, la culture des
gens bien eleves. Avant d‘entrer dans le detail des faits, il faut jeter un coup d’ceil
sur los divers theetres on cette litterature se developpe et sur les conditions
d’existence qu’elle y trouve. . I ' Athenes, ii premiere vue, semblc avoir peu change.
Un voyageur qui l’aurait .quittee au temps du proces de la Couronne aurait pu la
revoir, trente ans plus tard, sans etre trop .depayse. Il y aurait retrouve les memes
monuments, le meme peuple vif et curieux, presque les memes institutions,.en tout
cas les memes fetes re- ligieuses, les memes concours dramatiques et lyriques,
parfois aussi les memes querelles personnclles, les me- mes enthousiasmes,et.les. memes denigrements. Une studs plus attentive l’aurait pourtant vite averti que_
l’antique decor encadrait une piece nouvelle. Cette vie politique apparente n’etait
plus qu’une ombre. Pendant dix ans, de 318 a 308, Demetrius .de Phalere avait
ete, au nom de Cassandre, le maitre d’Athenes, un maitre a la main legere etala
parole ileurie, mais un maitrc impose par»la tmsséasms. Ensuite etait venu
Demetrius Poliorcete, A qui‘les.Atheniens donnerent le·titre deroi. Plus tard,
le»_joug de l’etranger sembla parfois s’al1e— ger. Mais en somme, aux moments
memes on il fut le . I
� L I I 4 CHAPITBE I". — CARAGTERES GENERAUX
moins lourd, Atlienes n’eut plus guere que des libertes
, municipales, et toute vie politique vraiment activelui fut fermee. Meme la vie des
affaires alla s’alI`aiblissant. Le ` Pirée reeevait toujours des navires, mais il n’etait
plus le principalentrepet du commerce dans le monde grec. Les llottes et les
caravanes prenaient la route d’Alexan- drie. De plus en plus, Athenes glissait vers
ce demi si- lence des vieilles capitales dechues, oi) le passe tient plus de place
que le present et oi) le gout des belles cu- riosités survit au desir de l’action. Elle
avait encore tres grand air et le souvenir de sa gloire passee lui fai- sait une
aureole. La finesse de l’esprit et la delicatesse du gofit, naturelles sur le sol de
l’Attique, s‘y etaient encore allermies par l’heredite d'une longue culture. Ou. venait
toujours 21 Athenes comme a la patrie de l’atti- cisme. Mais ce melange d’activite
pratique et de specu- ` lation, qui avait donne e l’ancien atticisme son caractere
unique de ponderation et d‘harmonie, avait disparu, et la noble cite des Pericles et
des Thucydide tendait e de-. venir une ville-musee, ou encore une ville de
disputeurs oisifs et de beaux-esprits. Dans cette atmosphere, beaucoup de genres
litterai- res qui avaient fleuri au v° et au 1v° siecle vont s’etioler. Ne parlons pas de
l’epopee, qui est morte depuis long- temps, ni du lyrisme, qui est devenu deja
depuis un sie- cle un article de production courante et hanale plutet qu'une forme
d’art vraiment vivante; ni enfin de la` tragedie, qui n’a plus, au 1v° siecle meme,
qu'une exis-’ tence assez factice. Mais l’éloquence qui, sous ses trois formes
liistoriques, a rempli du bruit de ses periodes, pendant plus d’un siecle, la place
publique, les tribu-' naux, les reunions, que wja-tlelle devenir? Elle subit une
complete eclipse. Les discours deliberatifs, d’abord, ont disparu awjec
l’activite‘politique. .Les tribunaux, il est' vrai, continiicnt d‘entendre'des"plaidoyers,
mais la vie=
� ATHENES 5 _ —et l’éclat

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