L apprentissage chez les invertébrés.  - article ; n°2 ; vol.69, pg 491-530
41 pages
Français

L'apprentissage chez les invertébrés. - article ; n°2 ; vol.69, pg 491-530

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
41 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1969 - Volume 69 - Numéro 2 - Pages 491-530
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 65
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

J. Medioni
M.-G. Robert
L'apprentissage chez les invertébrés.
In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°2. pp. 491-530.
Citer ce document / Cite this document :
Medioni J., Robert M.-G. L'apprentissage chez les invertébrés. In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°2. pp. 491-530.
doi : 10.3406/psy.1969.27678
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1969_num_69_2_27678CHEZ LES INVERTÉBRÉS L'APPRENTISSAGE
II. — Données psychophysiologiques
par Jean Médioni et Marie-Cécile Robert
Faculté des Sciences de Toulouse, Laboratoire de Psychophysiologie
Dans la première partie de cette revue, nous avons envisagé les
principaux aspects de l'apprentissage dans les différents Embranche
ments d'animaux Invertébrés. Nous allons voir, à présent, dans quelle
mesure les conditions psychophysiologiques de ces processus ont pu
être précisées et s'il est possible de les rapprocher des données obtenues
sur les Vertébrés1.
PROTISTES
Comme nous l'avons vu, tous les auteurs n'admettent pas encore
la possibilité de modifications du comportement par voie d'apprent
issage (associatif ou non) chez les Unicellulaires. C'est-à-dire que l'étude
des aspects psychophysiologiques est encore inexistante à ce niveau
zoologique.
Mentionnons pourtant les travaux d'Applewhite (1968 a, b, c)
sur l'accoutumance d'un Infusoire, le Spirostome, à des ébranlements
mécaniques. L'acquisition et la rétention de cette accoutumance se
développent à des vitesses différentes suivant la température : l'acqui
sition évolue plus rapidement à 37 °C et à 25 °C qu'à 15 °C (mais il
n'y a aucune différence entre 37 °C et 25 °C). La rétention se dissipe
plus vite à 37 °C qu'à 15 °C (mais dans ce cas, l'évolution de la réten
tion est la même à 25 °C et à 15 °C). Le caractère peu cohérent de ces
résultats ne permet guère d'invoquer l'intervention d'un mécanisme
physico-chimique simple, tel que des variations thermiques graduelles
de la perméabilité cellulaire ou la cinétique d'une réaction enzy-
matique. Cependant, si l'on inflige un bref choc thermique aux Spi-
rostomes (acquisition à 22 °C, puis séjour d'une minute à + 5 °C,
1. Comme dans la première partie, M.-C. Robert a analysé les données
concernant les Arthropodes et J. Médioni les travaux concernant les autres
groupes zoologiques. 492 REVUES CRITIQUES
puis retour à 22 °C pour l'épreuve de rétention), le niveau de la rétention
est bien plus élevé, au bout de 2 mn, que dans un groupe de contrôle
ayant subi les mêmes manipulations, mais pas de choc thermique.
Il est vrai que le choc thermique abaisse, à lui seul, la réactivité aux
ébranlements mécaniques, mais pas dans des proportions susceptibles
de rendre compte de cet effet. Ces résultats sont à rapprocher de ceux
obtenus par Alloway et Routtenberg (1967) sur le Ver de farine. Ils
pourraient suggérer le blocage momentané, par le froid, de la dégra
dation d'une substance biochimique élaborée au cours de l'acquisition
et très rapidement détruite par la suite.
VERS PLATS (PLATODES)
La littérature concernant la psychophysiologie de l'apprentissage
chez les Planaires est à présent aussi abondante que les travaux sur la
mise en évidence des possibilités d'apprentissage, que nous avons résu
més dans la première partie de cette revue. Nous tenterons d'en donner
un aperçu rapide, sans prétendre aucunement à l'exhaustivité.
Auparavant, quelques rappels biologiques aideront sans doute le
lecteur à mieux suivre l'exposé de ces travaux.
Les Planaires sont des Vers plats dotés d'un pouvoir de régénération
totale : un animal entier peut être reconstitué à partir d'un fragment
minuscule du corps (moins de 1/100, à la limite), dont la localisation est
presque indifférente. Chez certaines espèces, la reproduction agame,
par scissiparité, est d'ailleurs la règle et se fonde sur ce pouvoir de régé
nération. Le système digestif de ces animaux carnivores est très pri
mitif : le corps entier est occupé par les diverticules du tube digestif
et l'absorption des aliments qui s'opère par une sorte de phagocytose
n'implique pas nécessairement de dégradation chimique immédiate
des substances ingérées. Quant au système nerveux, il est également
très primitif, puisqu'il se compose de deux ganglions cérébroïdes, situés
à l'avant du corps, prolongés vers l'arrière par une ou deux paires de
chaînes nerveuses n'ayant pas encore la structure ganglionnaire qui
caractérise les Vers plus évolués (Annélides par exemple) et les Inver
tébrés supérieurs. En effet, les corps cellulaires des neurones ne sont pas
concentrés en des étages définis des chaînes nerveuses (ganglions reliés
par des connectifs), mais diffus tout au long de celles-ci. Quant à la
céphalisation, elle est encore peu accentuée, bien que la partie antérieure
du corps porte les organes sensoriels les plus différenciés (yeux, fossettes
olfactives) .
Influence de la température
Powers et Katzung (1966) ont montré que les variations de la tempé
rature de l'eau pendant les séances d'entraînement ne retentissaient
pas sur une éventuelle sensibilisation à la lumière ; mais l'éclairement J. MÉDIONI ET M.-C. ROBERT 493
violent utilisé (10 000 lux) est certainement très défavorable à la manif
estation d'un effet quelconque.
Les expériences de Van Deventer et Ratner (1964) sont plus inté
ressantes : ils montrent qu'entre + 10 °G et + 33° C la réactivité
inconditionnelle à une lumière « froide » s'élève fortement avec la tem
pérature. Ce facteur de l'ambiance doit donc être contrôlé avec soin
dans les expériences de conditionnement dont nous parlerons plus loin.
Mais, à notre connaissance, il n'existe aucune étude systématique
concernant l'influence de la température sur l'évolution d'un apprent
issage chez les Planaires. Compte tenu des hypothèses émises sur la
nature biochimique de l'engramme (voir ci-après), cette carence est
pour le moins inattendue.
Amnésie rétrograde
Une étude préliminaire de G. R. Davis (1963) porte sur le condi
tionnement à la lumière d'une réponse nociceptive évoquée incondi
tionnellement par un contact sur la tête. Les animaux sont entraînés
jusqu'à l'atteinte d'un critère de 20 réponses anticipées par série de
25 essais, puis soumis à un électrochoc. Les premières données obtenues
montrent que la rétention est nulle si l'électrochoc est administré juste
après la fin de l'entraînement, mais que, par contre, elle n'est pas
modifiée quand le délai est de 12 heures entre la fin de l'entraînement
et l'électrochoc. Si l'on s'en rapporte aux résultats obtenus chez les
Vertébrés, les données de Davis pourraient constituer un premier
indice en faveur d'une mémorisation en deux temps (au moins) chez
les Planaires.
Transmission à des régénérais de modifications du comportement
En 1959, McConnell, Allan Jacobson et Kimble publiaient sur le
conditionnement de Dugesia dorosocephala une étude destinée à avoir
des prolongements importants.
Reprenant la situation expérimentale mise au point par Thompson
et McConnell (1955), ils conditionnaient des Planaires à réagir de façon
anticipée, par des contractions nociceptives, à un éclair lumineux
renforcé par un choc d'induction. Une fois le critère d'acquisition atteint
(23 R.C. pour 25 essais consécutifs), les animaux étaient sectionnés
transversalement à mi-corps ; on attendait ensuite leur régénération
(4 semaines), puis on effectuait un reconditionnement, tant avec les
régénérats issus des tronçons céphaliques qu'avec les régénérats posté
rieurs (ces derniers ayant des ganglions cérébroïdes néoformés). Dans
l'un et l'autre cas, on enregistrait alors une économie dans le réapprent
issage voisine de 70

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents