L élevage ovin dans le Campo de Montiel (Ciudad Real) - article ; n°1 ; vol.12, pg 415-446
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Mélanges de la Casa de Velázquez - Année 1976 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 415-446
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

M. Michel Omer
L'élevage ovin dans le Campo de Montiel (Ciudad Real)
In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 12, 1976. pp. 415-446.
Citer ce document / Cite this document :
Omer Michel. L'élevage ovin dans le Campo de Montiel (Ciudad Real). In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 12, 1976.
pp. 415-446.
doi : 10.3406/casa.1976.2235
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230X_1976_num_12_1_2235L'ÉLEVAGE OVIN DANS LE CAMPO DE MONTIEL
(CIUDAD REAL)
Par Michel OMER
Membre de la Section Scientifique
Sur les 16 millions 238.242 ovins que compte l'Espagne 1, les quatre
provinces de Nouvelle Castille représentées au Conseil Economique de la
Manche 2 en possèdent 2 millions 198.542, soit 13,6%. Comparé au cheptel
extremeno 3, le troupeau ovin manchego est numériquement le second d'Es
pagne. Ajoutons que cette région dispose d'un atout zoologique non né
gligeable: sa race ovine, dont la Manche, au sens strict du terme, est ie
domaine par excellence. En effet, bonne laitière, la brebis manchega donne
par ailleurs des agneaux de qualité 4.
Aussi l'adaptation de l'élevage ovin manchego aux conditions économi
ques et commerciales nouvelles ne se pose-t-il pas dans les mêmes termes qu'en
Extremadoure 6 notamment. La place à attribuer à la production laitière
et fromagère dans l'économie ovine est justement le problème original de
l'élevage manchego. L'amélioration de la production en viande, en quantité
et en qualité, en est un autre. Ce dernier fait est par contre un trait com
mun à de nombreux élevages de l'Europe méditerranéenne, et de l'Espagne
en particulier.
Le choix du Campo de Montiel nous permettra précisément, dans le ca
dre de la Manche de Ciudad Real, de mieux saisir les difficultés et les chanc
es de l'élevage ovin manchego, d'opposer ainsi divers types d'élevage et
d'apprécier finalement la place qui devrait revenir à l'élevage ovin dans
l'économie régionale de la Manche.
Censo ganadero de 1973. Anuario Estadfstico 1974. I. N. E.
Il s'agit des provinces de Tolède (525.998 têtes), de Cuenca (642.679), d'Albacete
(428.717) et de Ciudad Real (601.148). En fait, cet ensemble administratif regroupe
des régions géographiques très diverses, la Manche étant la plus vaste et la plus
originale. Elle servira de cadre à cette étude, limitée à la Manche de Ciudad Real.
Les provinces de Badajoz (1.331.803 têtes) et Câceres (1.135.333 têtes) représentent
15%, 2 du cheptel ovin national.
Voir la figure et la carte de répartition des races ovines en Espagne, publiée par
le Ministerio de Agricultura in «Mejora ganadera», Madrid, 1966.
Y. Baticle, L'élevage ovin en Estremadure. Revue de géographie des Pyrénées et
du Sud Ouest 1967, t. XXXVIII. MICHEL OMER
A L C U D I A
FIGURE: 1 INTENSITE DE L'ELEVAGE OVIN DANS LA"MANCHE" DE CIUDAD REAL EN 1974
CENSO GANADERO DE 19 A JO TÊTES
I. LA REPARTITION ET L'EVOLUTION DU CHEPTEL OVIN
Sur la carte de la Manche de Ciudad Real (fig. 1), trois zones de densi
té ovine se détachent aujourd'hui aisément. Le Campo de Calatrava, de
Ciudad Real à Almagro, est un centre de fortes densités, partout supérieures
à 40 ovins pour 100 hectares de S. A. U. Par contre, dans la vaste plaine de
calcaire miocène qui se déroule de Valdepenas à Alcâzar de San Juan, les L'ELEVAGE OVIN DANS LE CAMPO DE MONTIEL 417
densités atteignent les taux les plus faibles. Quant au Campo de Montiel,
il occupe aujourd'hui une situation intermédiaire.
Cette inégale répartition du cheptel ovin semble ici un fait ancien,
attesté du moins depuis le XVIIIe s. par le Catastro de la Ensenada (fig. 2)
Cependant, dans la seconde moitié du XIXe s., comme le révèlent les re-
/♦-♦'
TOLEDO
MONTES
FIGURE 2 DISTRIBUTION DU CHEPTEL OVIN DES MUNICIPES DE LA MANCHE DE CIUDAD REAL EN 1753
O 50 TÊTES SOO TÊTES ♦ -♦- LU 418 MICHEL OMER
censements de 1865 * et de 1917 2 (fig. 3), cette situation avait été sérieus
ement bouleversée par un déclin important de l'élevage ovin, amputé des
deux tiers de ses effectifs dans le Campo de Montiel et des trois quarts
dans la région de Ciudad Real et d'Almagro. Dans cette dernière zone, pré
cisément, depuis un siècle, la récupération a été forte, le nombre des mout
ons ayant été multiplié par trois et avec 124.496 têtes en 1974, c'est
l'effectif de 1752 qui est dépassé. Par contre, dans le Campo de Montiel,
le redressement a été beaucoup plus modeste. Avec 49.566 moutons en
1974, nous sommes encore loin des effectifs atteints en 1765 3, époque où les
23 municipes du Campo de Montiel, qui vivaient en communauté de pâ
turage, possédaient 110.695 têtes. Ces fédérations de village étaient d'ailleurs
très fréquentes dans la Manche: le Comun d'Uclès, le Comun de la Mancha,
pour ne citer que les cas existant sur le territoire de l'Ordre de Santiago 4.
Leur apparition est ancienne, à l'origine même du repeuplement de la Manc
he: en 1243 était établi le Comun de Montiel 5. Cette communauté pasto
rale a joué un rôle capital dans la vie économique 8 et le développement de
l'élevage des 23 municipes 7. En 1835 la fédération était dissoute, sa dis
parition provoquant immédiatement une appropriation clandestine des
communaux dans certains municipes 8. Un coup mortel fut porté à cette
vie communautaire par la loi de désamortissement de 1855 9 qui permit
d'engager la vente massive des biens communaux et ceux de l'Etat, les
biens du clergé et ceux de l'Ordre de Santiago ne représentant ici qu'une
faible partie des biens désamortis. La désorganisation de la vie pastorale
qui en résulta ne fit qu'accélérer l'effondrement de l'élevage ovin notam-
1 Censo de la ganaderfa de Espana segûn el recuento verificado el 24 de septiembre
de 1865. Madrid, 1868.
2 ' Consultiva Estudio de Agronômica. la ganaderia Madrid, en Espana. 1920 Resumen Ie v. de las Memorias de 1917. Junta
3 Consejos Suprimidos. Campo de Montiel. Liasse, 7.399, Ie partie. C'est pour amél
iorer l'administration des communaux du Campo y Suelo de Montiel que la Con-
taduria general de Propios fit réaliser deux recensements des troupeaux existant
alors: l'un en 1765 et l'autre qui permit de dénombrer en 1784, 98.825 moutons.
4 Voir «Las Relaciones Topogrâficas de Felipe II».
5 Consejos Suprimidos. Campo de Montiel. Liasse 7.411, pièce 20.
8 Suprimidos (idem). Dans le privilège accordé le 10 février 1421 aux
habitants d'Infantes leur était reconnu le droit de «pacer con sus ganados, beber
las aguas, cortar lena, cazar, etc.» sur tout le territoire du Comun de Montiel,
comme à ses autres habitants.
7 Le Comun de Montiel se composait des 15 communes du partido actuel d'Infantes,
auxquelles s'ajoutaient La Solana, La Membrilla, Torrenueva, Castellar de
Santiago, La Osa et deux communes de la province de Jaén, Cliclana et Béas.
Villanueva de la Fuente n'en faisait pas partie.
8 Expediente de subasta de bienes nacionales. Liasse 1612. Expediente 188, août
1837.
9 Simon Segura, La desamortizaciôn de 1855 en la provincia de Ciudad Real, Revista
de Hacienda Pûblica Espaflola, n° 27, 1974. .«"*-
CORDOBA
FIGURE 3 LES REGIONS D'ELEVAGE OVIN DANS LA PROVINCE
DE CIUDAD REAL EN 1865 ET 1917
10 000 20 000 OVINS
Les recensement des ovins de 1865 et de 1917 sont donnés dans le cadre des partidos judi-
ciales; le de 1974 est communal. Malgré ces différences, les comparaisons entre
les trois périodes sont néanmoins significatives. Les Archives Municipales d'Infantes donnent
13.000 ovins en 1865 pour les éleveurs du chef-lieu et Joaquin Costa, citant les renseignements
que lui donna, à la fin du siècle dernier, le curé de la paroisse, signale 7.000 moutons pour la
Solana. Ces deux renseignements isoiés rendent bien compte cependant de l'évolution de
l'élevage ovin dans le Campo de Montiel (voir le texte). 420 MICHEL OMER
ment, comme le démontrent les recensements de 1865 et de 1917. L'inégale
répartition des ovins dans cette partie de la Manche tient à de multiples
facteurs.
Depuis une quinzaine d'années la région d'Almagro et de Ciudad Real
a été le théâtre d'un important développement des surfaces irriguées 1
grâce aux nouvelles technique

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