La photographie aérienne infra-rouge et l étude des marais littoraux charentais  - article ; n°1 ; vol.70, pg 237-254
20 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La photographie aérienne infra-rouge et l'étude des marais littoraux charentais - article ; n°1 ; vol.70, pg 237-254

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
20 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Norois - Année 1971 - Volume 70 - Numéro 1 - Pages 237-254
In this preliminary study, the accent has been placed on the possibility of detecting different types of relief forms in the littoral marshes, by means of infra-red aerial photographs. This research is often hampered by the presence of vegetation. It is possible to overcome this difficulty by analysing the types of zones of equal density which appear on the photographs ; the shape and structure of these zones allow us to record numerous phenomena often practically invisible on the ground.
In the littoral marshes of Charente (France) the analysed examples show the grid of natural channels, more or less obliterated when the land was reclamed, and the dialectical opposition between natural phenomena and those due to human agency ; they allow us to define the slope of the marshes in relation to the underground water level, here very near the surface. In the areas occupied by salt marshes, the successive stages of their development may be traced.
Black and white infra red aerial photographs is thus one of the multiple aspects of « remote-sensing ».
Dans cette étude préliminaire, l'accent est mis sur la possibilité de détecter, grâce aux photographies aériennes sensibles à l'infra-rouge, différents types de formes de relief des marais littoraux ; cette recherche est gênée par ta présence de végétation. L'analyse des types de zones d'égale densité apparaissant sur les clichés permet de s'affranchir de cette « contrainte » ; les formes de ces zones et leurs structures permettront de cartographier de nombreux phénomènes, souvent peu perceptibles sur le terrain.
Dans les marais charentais, les exemples analysés montrent les réseaux des axes naturels d' écoulement des eaux, plus ou moins oblitérés lors de l'aménagement humain, et l'opposition dialectique entre les phénomènes naturels et les phénomènes anthropiques ; ils permettent de retrouver l'inclinaison des marais par rapport à la nappe d'eau, très proche de la surface du sol. Dans les zones autrefois couvertes de marais salants, les stades successifs de mise en valeur peuvent être retrouvés.
La photographie aérienne infra-rouge (noir et blanc) apparaît comme un des aspects de la « télé-détection » (remote-sensing).
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Raymond Regrain
La photographie aérienne infra-rouge et l'étude des marais
littoraux charentais
In: Norois. N°70, 1971. pp. 237-254.
Citer ce document / Cite this document :
Regrain Raymond. La photographie aérienne infra-rouge et l'étude des marais littoraux charentais . In: Norois. N°70, 1971. pp.
237-254.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1971_num_70_1_1847Abstract
In this preliminary study, the accent has been placed on the possibility of detecting different types of
relief forms in the littoral marshes, by means of infra-red aerial photographs. This research is often
hampered by the presence of vegetation. It is possible to overcome this difficulty by analysing the types
of zones of equal density which appear on the photographs ; the shape and structure of these zones
allow us to record numerous phenomena often practically invisible on the ground.
In the littoral marshes of Charente (France) the analysed examples show the grid of natural channels,
more or less obliterated when the land was reclamed, and the dialectical opposition between natural
phenomena and those due to human agency ; they allow us to define the slope of the marshes in
relation to the underground water level, here very near the surface. In the areas occupied by salt
marshes, the successive stages of their development may be traced.
Black and white infra red aerial photographs is thus one of the multiple aspects of « remote-sensing ».
Résumé
Dans cette étude préliminaire, l'accent est mis sur la possibilité de détecter, grâce aux photographies
aériennes sensibles à l'infra-rouge, différents types de formes de relief des marais littoraux ; cette
recherche est gênée par ta présence de végétation. L'analyse des types de zones d'égale densité
apparaissant sur les clichés permet de s'affranchir de cette « contrainte » ; les formes de ces zones et
leurs structures permettront de cartographier de nombreux phénomènes, souvent peu perceptibles sur
le terrain.
Dans les marais charentais, les exemples analysés montrent les réseaux des axes naturels d'
écoulement des eaux, plus ou moins oblitérés lors de l'aménagement humain, et l'opposition dialectique
entre les phénomènes naturels et les phénomènes anthropiques ; ils permettent de retrouver
l'inclinaison des marais par rapport à la nappe d'eau, très proche de la surface du sol. Dans les zones
autrefois couvertes de marais salants, les stades successifs de mise en valeur peuvent être retrouvés.
La photographie aérienne infra-rouge (noir et blanc) apparaît comme un des aspects de la « télé-
détection » (remote-sensing).photographie aérienne infra-rouge La
et Tétude des marais littoraux charentais
par Raymond REGRAIN
Institut de géographie d'Amiens
L'attention des géographes a depuis longtemps été attirée par les
photographies aériennes, et la richesse des phénomènes qu'elles
révèlent (17) en fait un document indispensable. Les photographies
aériennes à axe vertical les plus répandues, effectuées sur emulsion
panchromatique, font l'objet de travaux pratiques (29). Depuis quel
ques années apparaissent de nouvelles emulsions, dont l'emploi dans
les « missions d'inventaire des ressources terrestres » (1) se généralise.
Parmi ces dernières, les photographies diurnes sur emulsions sensibles
à Tinfra-rouge détectent avec précision les zones humides. L'exploita
tion des marais maritimes aménagés par l'homme est fonction de
l'excès ou du manque d'eau, suivant les saisons ; une étude géogra
phique de ces régions peut donc utiliser les photographies infra-rouge,
ainsi que les photographies panchromatiques qui fournissent d'utiles
et nombreux points de comparaison.
Nous étudierons donc successivement la nature des photographies
infra-rouge et celle des formes des marais maritimes, avant de montrer
quelques exemples d'utilisation de ces photographies.
I. — Les clichés infra-rouge.
A. Sensibilité spectrale des emulsions photographiques (fig. 1).
Parmi les radiations électromagnétiques issues du soleil, celles dont
la longueur d'onde est inférieure à 0,3 \i sont filtrées par l'ozone. Dans
l'atmosphère proche, vapeur d'eau et gaz carbonique arrêtent de même
certaines radiations de longueur d'onde supérieure à 1 y. , en particul
ier celles comprises entre 1 et 3 pi , entre 5 et 8 \x, et au-dessus de 14 \i.
Trois fenêtres s'ouvrent donc dans l'atmosphère : celles de 3 à 5 jx et
de 8 à 14 y. d'une part, qui sont exploitées par des moyens électr
omagnétiques (Scanners infra-rouge sensibles à la rayonnance propre
16 RAYMOND REGRAIN
0.9 1M
ultra-violet I violet) bleu I vert | j | oranj rouge | infra-rouge
_o i 100
(couleurs ) 10
\
\ 1
100
(fausses couleurs)
^ cyan 10 '. ^^ / / N ••' — Se"* V 1
0,3
Fig. 1. — Courbes de sensibilité spectrale de l'œil et de différentes emulsions
photographiques (d'après Ch. Cazabat.)
des corps [1]), et celle de 0,3 à 1 y. d'autre part, exploitée par les emuls
ions photographiques traditionnelles : de 0,3 à 0,7 [i, le spectre est
visible par l'œil humain, et l'émulsion panchromatique l'enregistre ;
de 0,7 à 1 [:., on doit faire appel à l'émulsion photographique sensible
à l'infra-rouge proche. Le succès du « » vient de sa
conformité satisfaisante avec la sensibilité de l'œil. Le paysage appar
aît, mutatis mutandis, sur la photographie aérienne, de la même
manière que pour l'observateur transporté en avion.
L'émulsion sensible à l'infra-rouge enregistre une bande spectrale
différente de celle que perçoit l'œil humain. Sa forte sensibilité aux
faibles longueurs d'ondes, partie du spectre où s'observe la lumière
diffusée, nécessite l'utilisation de filtres, placés généralement vers 0,6
ou 0,7 micron ; la brume atmosphérique ou la brume sèche sont ainsi
éliminées : la faible sensibilité de l'émulsion infra-rouge dans la partie
du spectre comprise entre 0,45 et 0,70 u environ (du bleu au rouge)
contribue à rendre les clichés obtenus différents des photographies PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE INFRA-ROUGE 239 LA
panchromatiques. Cependant la différence essentielle provient de
l'enregistrement photographique du rayonnement infra-rouge réfléchi
par les objets terrestres.
B. Nature du « message » enregistré par les clichés infra-rouge.
1. Des analyses spectrales, réalisées en particulier en U.R.S.S. et aux
U.S.A., montrent que, si beaucoup de roches ont une réflectance spec
trale appréciable dès 0,6 y. , leur maximum se situe aux environs de
0,8 ix (à l'exception de certains calcaires), donc dans une zone de forte
sensibilité de l'émulsion infra-rouge (32) ; il en est de même pour les
sols, mais les différences sont beaucoup plus ténues. Les arbres, par
contre, voient leur réflectance augmenter brutalement vers 0,7 y. : la
réflectance des feuillus est supérieure à 40 %, celle des conifères infé
rieure à cette valeur ; ces derniers apparaissent donc plutôt en noir sur
les clichés, les feuillus s'inscrivant en teintes plus claires. La photogra
phie infra-rouge constitue ainsi un document essentiel pour les études
phytogéographiques (26-5).
La reflection de l'infra-rouge par les végétaux est un phénomène
connu depuis longtemps : en 1941, des études de laboratoire (21) sou
lignaient le phénomène, et ce pouvoir réfléchissant était mis en rapport
avec l'activité végétative : « pour tous les végétaux chlorophylliens
naturellement exposés aux rayons solaires, on peut estimer que les
jeunes feuilles ont une reflection de 10 à 12 %, passant dans la feuille
adulte de 13 à 40 %, tombant brusquement de 5 à 15 % lorsque la
feuille se fane » (8) : la détection d'engins militaires, camouflés sous
des branchages coupés, fut l'une des premières applications des emuls
ions sensibles à l'infra-rouge. La distinction entre conifères, graminées
sèches, plantes succulentes étiolées, mauvais réflecteurs de l'infr
arouge et les feuillus, les graminées vertes, les plantes succulentes
saines, meilleurs réflecteurs, établie dès 1939 par Ives (16) a dû récem
ment être nuancée (27). La réflectance infra-rouge des végétau

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents