Le problème des similitudes familiales : famille et personnalité - article ; n°2 ; vol.76, pg 597-612
17 pages
Français

Le problème des similitudes familiales : famille et personnalité - article ; n°2 ; vol.76, pg 597-612

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
17 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1976 - Volume 76 - Numéro 2 - Pages 597-612
Résumé
L'étude n'est pas des similitudes capricieuses, explicables en termes d'imitation ou génétiquement, mais de la similarisation systématique des personnalités dans ce groupe naturel constitué sans choix personnel et caractérisé par la longueur et l'intimité des interactions. Les recherches de similitude des traits de personnalité ont reçu un bilan finalement négatif, avec des résultats variables et contradictoires. Par contre, deux résultats positifs se dégagent : une similitude familiale d'intensité affective, chaque famille possédant un indice global d'intensité familiale spécifique, exprimable dans des modes différents selon les membres de la famille ; une similitude familiale du domaine de l'imaginaire (ou de la fantasmatique ?), portant sur la relation au monde, animé et inanimé.
Summary
The review does not cover variable similarities that may be explained by imitation or genetics, but systematic similarities of personality in the family, a natural group without personal choice of membership and characterized by long and close interactions. In generai, studies concerning similarity of personality traits have not achieved definitive results. But two valuable conclusions have emerged : firstly, a significant familial similarity of affective intensity whose expression varies with the different personalities of the family members ; and secondly, a familial similarity of Imaginative (or phantasmatic ?) themes about the living and non-living worlds.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Y. Castellan
Le problème des similitudes familiales : famille et personnalité
In: L'année psychologique. 1976 vol. 76, n°2. pp. 597-612.
Résumé
L'étude n'est pas des similitudes capricieuses, explicables en termes d'imitation ou génétiquement, mais de la similarisation
systématique des personnalités dans ce groupe naturel constitué sans choix personnel et caractérisé par la longueur et l'intimité
des interactions. Les recherches de similitude des traits de personnalité ont reçu un bilan finalement négatif, avec des résultats
variables et contradictoires. Par contre, deux résultats positifs se dégagent : une similitude familiale d'intensité affective, chaque
famille possédant un indice global d'intensité familiale spécifique, exprimable dans des modes différents selon les membres de la
famille ; une similitude familiale du domaine de l'imaginaire (ou de la fantasmatique ?), portant sur la relation au monde, animé et
inanimé.
Abstract
Summary
The review does not cover variable similarities that may be explained by imitation or genetics, but systematic similarities of
personality in the family, a natural group without personal choice of membership and characterized by long and close
interactions. In generai, studies concerning similarity of personality traits have not achieved definitive results. But two valuable
conclusions have emerged : firstly, a significant familial similarity of affective intensity whose expression varies with the different
personalities of the family members ; and secondly, a familial similarity of Imaginative (or phantasmatic ?) themes about the living
and non-living worlds.
Citer ce document / Cite this document :
Castellan Y. Le problème des similitudes familiales : famille et personnalité. In: L'année psychologique. 1976 vol. 76, n°2. pp.
597-612.
doi : 10.3406/psy.1976.28163
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1976_num_76_2_28163Année psychol.
1976, 76, 597-612
LE PROBLÈME
DES SIMILITUDES FAMILIALES :
FAMILLE ET PERSONNALITÉ1
par Yvonne Castellan2
Maître de Conférences, Université de Paris XIII
SUMMARY
The review does not cover variable similarities that may be explained
by imitation or genetics, but systematic of personality in the
family, a natural group without personal choice of membership and
characterized by long and close interactions. In general, studies concerning
similarity of personality traits have not achieved definitive results. But
two valuable conclusions have emerged : firstly, a significant familial of affective intensity whose expression varies with the different
personalities of the family members ; and secondly, a familial similarity
of imaginative (or phantasmatic ?) themes about the living and non
living worlds.
De tous temps se sont révélées des ressemblances à l'intérieur des
familles, de façon frappante mais capricieuse dans une même famille
et d'une famille à l'autre, ce qui a posé le double problème du « comment »
et du « pourquoi ». On a cherché le « comment » à travers les différents
types de relations familiales et les différents aspects de la vie psycholog
ique. Dès le début du xxe siècle avec Galton, sur le terrain intellectuel,
et sur ce même terrain jusqu'à nos jours entre parents et enfants, entre
frères et sœurs, entre jumeaux et non-jumeaux (revue de question,
M. Reuchlin, 1973 et 1976). Dès le début du siècle aussi à l'intérieur
du couple, aussi bien sur le terrain intellectuel que sur celui des traits
de caractère (revue de question, J. Maisonneuve, 1966). On a cherché
le « pourquoi » dans une communauté biologique du stock génétique,
variable à l'heure actuelle assez bien contrôlée, qui possède l'avantage
de donner une loi au caprice : mais elle est plus difficile à admettre et à
préciser dans le domaine des conduites et des traits de personnalité
1. N.D.L.R. : Nous signalons aux lecteurs que Mme Castellan est l'auteur
d'une thèse récente : Personnalité et relations inter personnelles au sein d'un
groupe naturel.
2. Pour demander des tirés à part de cet article, écrire à Mme Y. Castellan,
24, avenue Perrichont, 75016 Paris. 598 REVUES CRITIQUES
que dans le domaine des caractéristiques physiques ou des aptitudes.
On a aussi tenté de répondre au « pourquoi » en termes d'imitation, ou
d'apprentissage, qui jouent certainement un rôle : mais alors on a perdu
la loi générale du caprice, les variables de l'environnement étant en
nombre infini. Ces différentes approches ont appartenu souvent à la
méthode différentielle, et la famille en tant que scène unique d'un théâtre
psychologique s'estompait au profit du cas individuel. C'est cette scène
unique que l'on va tenter d'explorer aujourd'hui, et dans le domaine
des traits de personnalité, grâce au double progrès de la psychologie
générale et de la psychologie sociale dans les dix ou quinze dernières
années. Le progrès est venu de l'approfondissement de la réflexion sur
les méthodes d'investigation : les grands tests par exemple ne sont plus
des techniques destinées à détecter des signes cliniques ou des traits
massifs mais des instruments destinés à éveiller une dynamique, éprou
vée, de la personnalité. Le progrès est venu d'une meilleure connaissance
de la dynamique des groupes, de l'affectivité dans les groupes et de la
fantasmatique des groupes. Le progrès est venu enfin de raffinement des
procédés mathématiques de traitement des résultats, à travers des
analyses de variance de plus en plus élaborées, ou d'analyses factorielles
telles que l'analyse en composantes principales ou l'analyse factorielle
des correspondances, pour ne citer que celles-là.
Alors, comme le dit Gerald Handel en 1965, « de familles
complètes est maintenant un champ d'études psychologiques. L'impor
tance de ce champ est révélée par le sentiment croissant qu'un modèle
simple de relations cause-effet dans le rapport parent-enfant ne répond
pas aux problèmes de la psychologie et de la pathologie — pas plus que
de la psychologie de la personnalité et de la psychologie sociale ».
Variété des approches, variété des problèmes posés et dispersion des
résultats, tel est le bilan dix ans après. Et surtout, rareté relative des
études scientifiques au sens strict, y compris dans le domaine de la
pathologie, obscurci plus qu'éclairé par une nuée d'études parcellaires.
Il faut poser trois questions :
— Quels sont les écueils qui rendent difficile l'accès scientifique de la
famille ?
— Quel bilan peut-on dresser à travers les quinze dernières années ?
— Quelles seraient les grandes directions de l'avenir ?
DIFFICULTÉS MÉTHODOLOGIQUES
DE L'ÉTUDE DE LA FAMILLE
DE QUELLE FAMILLE PARLER ?
Sa définition est très souple. Elle peut désigner, du plus vaste au
moins vaste, l'ensemble des individus liés par une parenté quelconque,
ou l'ensemble des individus portant le même patronyme, fussent-ils Y. CASTELLAN 599
géographiquement dispersés. Ou encore le groupe des individus unis
par un lien de parenté et vivant ensemble dans une communauté de
services. Ou la famille nucléaire stricte, composée des parents géniteurs
et de leurs enfants non adultes. Mais on ne peut s'en tirer en posant au
départ une définition rigoureuse qui risquerait de masquer une partie
des phénomènes. Si la caractéristique de la famille en tant que groupe
porte sur la longueur, la continuité, l'intimité et la multiplicité des
interactions, peu de choses peuvent distinguer, dans les cas d'espèce, la
troisième de la quatrième forme. D'ailleurs, comme l'ont montré les
travaux de M. B. Sussman (1962), la famille ample joue un rôle dans la
famille nucléaire. Les déplacements de celle-ci à l'intérieur des Etats-
Unis, par exemple, ne sont pas l'effet des seules variables économiques,
mais aussi de la présence d'une parenté plus large, grands-parents,
oncles, cousins, qui peut fournir de l'aide. Si, dans un souci de précision,
on adopte pour champ d'étude la famille nucléaire « parce que, à l'inté
rieur de ses frontières matérielles, la maison, les membres de la famille
développent des relations longuement suivies, relative

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents