Le seuil de reconnaissance des mots : sommation des effets de la fréquence et de l attente catégorielle - article ; n°2 ; vol.63, pg 281-292
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Le seuil de reconnaissance des mots : sommation des effets de la fréquence et de l'attente catégorielle - article ; n°2 ; vol.63, pg 281-292

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Description

L'année psychologique - Année 1963 - Volume 63 - Numéro 2 - Pages 281-292
The threshold of perceptual recognition will be lowered as a junction of the degree of frequency of the words in a language. It will also be lowered by the presence of an attitude selectively oriented toward one class of stimuli. We have shown that these effects could cumulate. The cumulative phenomenon is more important for words that are rare than for words that occur frequently. This lets us suppose that there is a limit to the possibility of summation.
Le seuil de reconnaissance perceptive est abaissé en fonction de la fréquence des mots dans la langue. Il l'est aussi par une attitude sélective orientée vers une catégorie de stimuli. Nous avons mis en évidence que ces effets pouvaient se cumuler. Le cumul est plus important pour les mots rares que pour les mots fréquents laissant supposer qu'il y a une limite à la possibilité de sommation.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marc Blancheteau
P Fraisse
Le seuil de reconnaissance des mots : sommation des effets de
la fréquence et de l'attente catégorielle
In: L'année psychologique. 1963 vol. 63, n°2. pp. 281-292.
Abstract
The threshold of perceptual recognition will be lowered as a junction of the degree of frequency of the words in a language. It will
also be lowered by the presence of an attitude selectively oriented toward one class of stimuli. We have shown that these effects
could cumulate. The cumulative phenomenon is more important for words that are rare than for words that occur frequently. This
lets us suppose that there is a limit to the possibility of summation.
Résumé
Le seuil de reconnaissance perceptive est abaissé en fonction de la fréquence des mots dans la langue. Il l'est aussi par une
attitude sélective orientée vers une catégorie de stimuli. Nous avons mis en évidence que ces effets pouvaient se cumuler. Le
cumul est plus important pour les mots rares que pour les mots fréquents laissant supposer qu'il y a une limite à la possibilité de
sommation.
Citer ce document / Cite this document :
Blancheteau Marc, Fraisse P. Le seuil de reconnaissance des mots : sommation des effets de la fréquence et de l'attente
catégorielle. In: L'année psychologique. 1963 vol. 63, n°2. pp. 281-292.
doi : 10.3406/psy.1963.27769
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1963_num_63_2_27769L'ANNEE PSYCHOLOGIQUE
TOME LXIII (Fascicule 2)
MÉMOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de Psychologie expérimentale de la Sorbonne
LE SEUIL DE RECONNAISSANCE DES MOTS :
SOMMATION DES EFFETS DE LA FRÉQUENCE
ET DE L'ATTENTE CATÉGORIELLE
par Marc Blancheteau et Paul Fraisse
I. — Hypothèses générales
Introduction
La perception est un processus actif d'identification, ou si
l'on préfère de reconnaissance du stimulus. Elle implique, comme
l'un de nous (Fraisse, 1961) l'a analysé, la confrontation d'un
scheme perceptif et des informations sensorielles. Le scheme
perceptif provient évidemment de l'expérience passée du sujet,
mais ce qui compte essentiellement au moment même de la
perception est la disponibilité de ce scheme perceptif. La
rapidité de la perception en particulier en dépend. Cependant la
disponibilité du scheme perceptif est fonction de deux types de
conditions tout à fait différentes. 1° La disponibilité du scheme
perceptif peut être déterminée antérieurement à la stimulation
correspondante par un signal qui permet une anticipation de la
nature du stimulus à venir. Il y a dans ce cas une « attitude
préperceptive ». Celle-ci peut être très spécifique ou elle peut être
au contraire plus générale et s'étendre par exemple à une classe
ou à une catégorie de stimuli. 2° Le scheme perceptif peut être
rendu disponible par la stimulation elle-même qui l'actualise en
quelque sorte. Cette actualisation est d'autant plus rapide que
le couplage de la stimulation et de la perception a été plus fré
quent. Des recherches antérieures ont montré que ces deux fac
teurs de la disponibilité du scheme perceptif avaient pour efïet
A. PSYCHOL. 63 19 282 MÉMOIRES ORIGINAUX
d'abaisser le seuil de reconnaissance d'un stimulus en général, et
d'un stimulus verbal en particulier. Le but du présent travail est
de vérifier que les efîets de mise en disponibilité du scheme par
une attitude préperceptive ou par une évocation directe peuvent
se cumuler. A titre d'hypothèse secondaire, nous posons que l'effet
de l'attitude sera d'autant plus sensible que celui
dû à l'évocation directe sera moins important.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons organisé deux expé
riences différentes. Dans la première, l'effet de l'attente pré
perceptive porte sur des stimuli relativement fréquents dans
la langue. Dans la seconde, au contraire, l'effet de l'attente porte
sur des mots relativement rares. D'après nos hypothèses, nous
devons trouver dans les deux expériences un abaissement du
seuil de reconnaissance perceptive plus grand lorsqu'il y a cumul
des deux effets, mais ce cumul doit être plus important dans la
seconde expérience que dans la première.
Travaux antérieurs
Les auteurs qui ont mis en évidence les effets des mécanismes
de facilitation perceptive ne les ont, en général, étudiés que d'une
façon séparée, sans chercher à les faire varier simultanément de
manière à réaliser des sommations d'effets. Plus spécialement,
aucune variation conjointe des deux sortes de facteurs distingués
plus haut ne semble avoir fait l'objet d'une recherche expéri
mentale.
A) Si l'on considère le deuxième groupe de mécanismes
distingués ci-dessus, c'est aux travaux de Howes et Solomon
(1951) qu'il convient de se référer tout d'abord. Ils ont constaté
qu'il y avait une forte corrélation négative entre le logarithme de
la fréquence d'usage d'un mot et le seuil de reconnaissance per
ceptive (durée minimum de la stimulation qui permet la reconnais
sance). Ce résultat a été plusieurs fois confirmé et affiné. Ainsi,
Fraisse (1963) a montré qu'un indice de familiarité d'un mot
dans une population donnée, était une variable en plus forte
corrélation avec le seuil de reconnaissance perceptive que la
fréquence d'usage dans la langue, en général. Donc plus une
stimulation est familière et plus le seuil de reconnaissance est
bas, comme si le scheme perceptif nécessaire était plus disponible
et plus rapidement mobilisé.
La disponibilité d'un scheme perceptif peut dépendre d'autres
facteurs que de la fréquence d'usage. Ainsi, les travaux de Post
man, Bruner et Mac Ginnies (1948), puis de Solomon et Howes FRAISSE. SEUIL DE RECONNAISSANCE DES MOTS 283 BLANCHETEAU,
(1951), et de Postman et Schneider (1951), ont montré l'existence
d'un effet de facilitation perceptive des mots correspondant aux
intérêts personnels du sujet.
Cependant, Solomon et Howes émettent l'hypothèse que la
facilitation est essentiellement fonction de la fréquence d'usage
propre à chaque sujet, fréquence qui traduit l'intérêt qu'il porte
à tel ou tel stimulus. S'il en est ainsi, les mots « intéressants »
pour le sujet, et rarement utilisés dans la population, bénéficient
d'une marge d'augmentation de fréquence d'usage individuel
plus grande que celle dont peuvent bénéficier les mots également
« intéressants » pour le sujet considéré, mais fréquemment utilisés
par la moyenne des autres sujets de la population. C'est donc sur
ces mots rares que l'on doit constater la plus grande facilitation
perceptive attribuable à l'intérêt personnel. Cette hypothèse est
vérifiée par les résultats des auteurs qui l'émettent, ainsi que
par ceux de Postman et Schneider. Comme Solomon et Howes
ramènent en effet la facilitation due à l'intérêt personnel à la
fréquence d'usage, on ne peut parler, au sujet de leur conception,
de cumul de facilitations. Cependant, leur idée d'une marge
de facilitation perceptive est à retenir, car elle est en rapport
avec notre hypothèse secondaire.
B) Dans les études concernant la facilitation perceptive par
la mise en jeu d'attitudes précédant la présentation du stimulus,
on peut citer en premier lieu les travaux relatifs à la « défense
perceptive ». On a d'abord constaté que la perception des « mots
tabous » demandait un temps de stimulation plus long que pour
les mots « neutres » de même fréquence et de même longueur
(Cowan et Beier, 1951). On en a conclu à l'existence d'un facteur
d'habitude réactionnelle lié à l'éducation ou à une « censure »
inconsciente, agissant de la même façon qu'un autre facteur de ce
type, tel que la fréquence d'usage. Mais d'autres travaux ont
montré qu'il s'agissait en fait d'un facteur d'attitude prépercept
ive (Freeman, 1954) et que le seuil de reconnaissance de tels
mots dépendait de leur probabilité d'occurrence pour le sujet dans
la situation d'expérience : si celui-ci est averti avant présentation
qu'on peut lui montrer des « mots inconvenan

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