LES ANTONINS — ANS DE J.-C. 69-180 - Tome II
267 pages
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LES ANTONINS — ANS DE J.-C. 69-180. TOME II. PAR LE COMTE FRANZ DE CHAMPAGNY. PARIS - BRAY ET RETAUX - 1875 ...

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LES ANTONINS — ANS DE J.-C. 69-180 TOME II PAR LE COMTE FRANZ DE CHAMPAGNY PARIS - BRAY ET RETAUX - 1875 LIVRE TROISIÈME. — HADRIEN (117-138). CHAPITRE PREMIER. — SES DÉBUTS (117-120). CHAPITRE II. — HADRIEN. - SES VOYAGES (120-130). CHAPITRE III. — HADRIEN EN ÉGYPTE ET EN SYRIE (130-135). CHAPITRE IV. — HADRIEN, SES DERNIERS TEMPS (135-138). CHAPITRE V. — CONCLUSION DE CE RÈGNE. - ADOUCISSEMENT DE L'ESCLAVAGE. § I. - De l'esclavage selon l'antiquité. — § II. - De l'esclavage à l'époque antonine. — § III. - Action chrétienne sur l'esclavage. LIVRE QUATRIÈME. — ANTONIN (138-161). CHAPITRE PREMIER. — APOGÉE DE L'EMPIRE ROMAIN. - SA PUISSANCE. CHAPITRE II. — LES LIBERTÉS DE L'EMPIRE ROMAIN. CHAPITRE III. — DES IDÉES. CHAPITRE IV. — LES LOIS ET LES MŒURS. LIVRE CINQUIÈME. — L'ÉGLISE. CHAPITRE PREMIER. — L'UNITÉ DE L'ÉGLISE. CHAPITRE II. — LA RENAISSANCE. CHAPITRE III. — LE COMBAT. CHAPITRE IV. — LA LIBERTÉ. CHAPITRE V. — LES ESPÉRANCES. CHAPITRE VI. — HÉRÉSIES JUDAÏQUES. CHAPITRE VII. — HÉRÉSIES GNOSTIQUES. CHAPITRE VIII. — L'ÉGLISE ET LA PHILOSOPHIE. CHAPITRE IX. — L'ÉGLISE ET LE POUVOIR. LIVRE TROISIÈME. — HADRIEN (117-138) CHAPITRE PREMIER. — SES DÉBUTS (117-120). Pour les amateurs de curiosités historiques, ce doit être un regret qu'il nous reste si peu de chose d'Hadrien et de son époque1. De ce prince lettré, vivant au milieu d'une cour lettrée, dans un siècle trop lettré, on peut le dire, il ne nous est demeuré qu'une spirituelle missive à un sien allié que plus tard il fit mourir, et une douzaine de vers épigrammatiques2. De ses contemporains qui ont écrit l'histoire, il ne nous est resté rien du tout. Des historiens postérieurs qui ont parlé de lui, nous avons une quinzaine de pages de l'abréviateur Xiphilin, moine du Xe siècle, une douzaine de pages de l'abréviateur Spartien, plus des paragraphes et des demi#lignes de quatre ou cinq autres abréviateurs. Les médailles et les inscriptions viennent, il est vrai, à notre secours, et peuvent, à la rigueur, nous apprendre les années des consulats, les dates des naissances et l'ordre des faits, ce qui n'empêche pas la chronologie d'être fort hésitante sur beaucoup de points. Et cependant comme la vie d'un tel prince et le tableau d'un tel règne, vus par le détail, seraient, je ne dirai pas beaux, mais curieux ! Comme le peu que nous en savons nous fait entrevoir une nature singulière, bizarre, mais puissante, dans le petit#neveu, soi#disant fils adoptif de Trajan ! Qu'on me permette une comparaison. Figurez#vous un Italien de la Renaissance, né entre 1450 et 1550, à cette époque qui a été, après l'enfance du moyen âge, comme l'adolescence des nations modernes, époque d'élan, d'effervescence, de crise, de péril, d'égarements, de chutes. Figurez#vous un de ces hommes dont 1 P. Ælius Hadrianus, né à Rome le 24 janvier 76, parent de Trajan et son pupille (86) ; épouse (100) Julia Sabina, petite#nièce de Trajan ; questeur en loi ; tribun du peuple (105) préteur 107 ; consul en 109, 118, 119. Adopté par Trajan le 11 août 117 avec le titre d'Auguste et la puissance tribunitienne ; mort à Baïes le 10 juillet 138 ; mentionné parmi les frères Arvales en l'an 119 (Marini 49). — Voir Spartien, in Hadrian. ; Xiphilin, ex Dione, LXIX ; Aurel. Victor, in Cæsar., XIV ; in Épitomé, XIV ; Eutrope, VIII. Parmi les modernes, l'Histoire de l'empereur Hadrien et de son temps, par F. Gregorovius, Kœnigsberg, 1851. 2 Voir ses vers latins cités dans Spartien et ses épigrammes grecques dans l'Anthologie, VI, 332, VII, 674, IX, 137, 387, 389, 402, et dans Dion, LXIX, 10. On possède encore : ses réponses (άποφάσεις) en matière de droit (Fabricii, Biblioth. græca) ; un traité sur la tactique (apocryphe) ; un Dialogue (apocryphe) avec Épictète — Ouvrages perdus : une Alexandréide (Steph. Byzant. in Αστραδα) ; des poèmes appelés Catacriani, à l'imitation d'Antimaque (Spartien, 16) ; des poèmes érotiques (Apulée, in Apolog.) ; deux livres de harangues ou déclamations (Photius, 100 ; Aulu#Gelle, XVI, 13) ; des livres historiques qu'il publiait sous le nom de ses affranchis ; (ce sont peut#être ceux de Phlégon. Spartien, 16) ; un poème en l'honneur de Plotine (Dion, LXIX, 10) ; un livre sur la discipline militaire, (έπιτήδευ]α ). Hadrien était médecin et avait inventé un collyre (Fabricius, Bibl. Gr., XIII, 34 ; — musicien (Athénée, VIII, 16) ; — sophiste (rhéteur), Julien, in Cæsarib., et par suite surnommé Græculus (Victor, in Épit., 14. Spartien, 15, 17, 20) ; — joueur de flûte (Fronto, de feriis Alsiensib., 3) ; — et enfin gourmet très#distingué, prandiorum optimorum esorem optimum (id.). l'intelligence, comme subitement éveillée et fraîche de son long sommeil, s'était ouverte à la fois à toute chose, un de ces hommes qui étaient en même temps poètes, peintres, musiciens, sculpteurs, architectes, ingénieurs, soldats. Il lira les manuscrits de l'antiquité avec le Pogge et Bembo ; il sera poète avec l'Arioste, peintre avec le Pérugin, architecte avec Bramante ; il devinera l'Amérique avec Colomb. Il vivra de toute la vie intellectuelle de cet âge si fécond pour l'intelligence. Habile en toutes choses, ce contemporain de Machiavel ne sera pas étranger à l'art de gouverner les hommes, et pour les dominer il saura faire tout, même le bien. Seulement le bien en lui sera plutôt un calcul de son habileté qu'une impulsion de son cœur ou une inspiration de sa foi. Jeté au milieu d'un monde où bouillonnent toutes les passions aussi bien que toutes les idées ; où le paganisme renaissant se mêle aux luttes du christianisme déchiré ; où parfois, idolâtre par les souvenirs, par les admirations, par les mœurs, on n'est plus chrétien que par la controverse : un tel homme, vivant surtout par l'intelligence, vivra peu par la conscience. Ce ne sera pas la noble, idéale, mais exceptionnelle pureté de Michel#Ange ; ce sera bien plutôt l'aventureuse et libertine hardiesse de Cellini. Ses mœurs seront corrompues, comme elles le furent si souvent à cette époque. Il sera capable même de crimes ; l'orgueil blessé de l'artiste mania plus d'une fois le poignard. Enfin, à travers ces grandeurs et ces vices, il aura les petitesses de son temps, les pédantismes, les sophismes, les jeux académiques ; au lieu de la foi qui s'éloigne des cœurs souillés, il aura ces superstitions que l'imagination alimente bien plus que le cœur ; il s'enfoncera dans le dédale des sciences occultes, il pratiquera la magie, l'astrologie, ces choses si appropriées à la curiosité de l'esprit et à la corruption de l'âme.
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