Les conduites suicidaires : sélection typologique de paramètres - article ; n°2 ; vol.77, pg 417-438
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Description

L'année psychologique - Année 1977 - Volume 77 - Numéro 2 - Pages 417-438
Résumé
Une analyse multidimensionnelle appliquée à une population de malades hospitalisés (N = 366) a permis de les classer en types de suicidants ou de non-suicidants, sur plusieurs paramètres à la fois. La méthode d'analyse, « segmentation sélect », regroupe les sujets en classes définies à la fois par les variables à expliquer et les variables explicatives. Ces classes « naturelles » se distinguent essentiellement sur les variables liées aux attitudes devant la mort. L'effet de masse des facteurs de crise provoque le choix de la réponse « suicide ». Cette approche se prête à une interprétation en termes cognitivistes.
Summary
A multidimensional analysis was done on a sample of patients in a psychiatrie open ward fN = 366) in order to cluster different types of suicidal and non-suicidal groups on the basis of a number of parameters. The statistical analysis, called « segmentation select », consists in a typo-logical selection of variables where the parameters of Jl (explanatory parameters) and the patterns of J2 (parameters to be explained) are searched for, simultaneously. The classes obtained differ essentially in the variables relating to attitudes towards death; an interpretation in terms of cognitive style is proposed.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Menahem
Les conduites suicidaires : sélection typologique de paramètres
In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°2. pp. 417-438.
Résumé
Une analyse multidimensionnelle appliquée à une population de malades hospitalisés (N = 366) a permis de les classer en types
de suicidants ou de non-suicidants, sur plusieurs paramètres à la fois. La méthode d'analyse, « segmentation sélect », regroupe
les sujets en classes définies à la fois par les variables à expliquer et les variables explicatives. Ces classes « naturelles » se
distinguent essentiellement sur les variables liées aux attitudes devant la mort. L'effet de masse des facteurs de crise provoque
le choix de la réponse « suicide ». Cette approche se prête à une interprétation en termes cognitivistes.
Abstract
Summary
A multidimensional analysis was done on a sample of patients in a psychiatrie open ward fN = 366) in order to cluster different
types of suicidal and non-suicidal groups on the basis of a number of parameters. The statistical analysis, called « segmentation
select », consists in a typo-logical selection of variables where the parameters of Jl (explanatory parameters) and the patterns of
J2 (parameters to be explained) are searched for, simultaneously. The classes obtained differ essentially in the variables relating
to attitudes towards death; an interpretation in terms of cognitive style is proposed.
Citer ce document / Cite this document :
Menahem R. Les conduites suicidaires : sélection typologique de paramètres. In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°2. pp.
417-438.
doi : 10.3406/psy.1977.28208
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1977_num_77_2_28208de Psychologie médicale1 Laboratoire
Clinique des Maladies mentales et de V Encéphale
Hôpital Sainte-Anne
LES CONDUITES SUICIDAIRES
Sélection typologique de paramètres
par Ruth Menahem2
SUMMARY
A multidimensional analysis was done on a sample of patients in a
psychiatric open ward (N = 366) in order to cluster different types of
suicidal and non-suicidal groups on the basis of a number of parameters.
The statistical analysis, called « segmentation select », consists in a typo
logical selection of variables where the parameters of Jl (explanatory
parameters) and the patterns of J2 (parameters to be explained) are
searched for, simultaneously. The classes obtained differ essentially in
the variables relating to attitudes towards death; an interpretation in terms
of cognitive style is proposed.
INTRODUCTION
Nous entendons sous le terme de conduites suicidaires tous
les passages à l'acte à visée autodestructrice reconnus comme
tels par le sujet lui-même. Les nombreuses définitions proposées,
l'introduction de néologismes tels que parasuicide, somacide, etc.,
témoignent de l'ambiguïté du concept. Cependant, l'identifi
cation pratique d'une tentative pose en fait peu de problèmes
(sauf chez l'enfant), car la peur de la mort est toujours présente
pour les deux interlocuteurs, encore que ce soit généralement de
façon implicite (Pichot, Menahem, 1974).
1. 100, rue de la Santé, 75013 Paris.
2. Chargée de recherche au G.N.R.S.
L'Année psychologique 2/77, 417-438 418 R. Menahem
Les difficultés des recherches en ce domaine se situent à deux
niveaux : l'un théorique, l'autre méthodologique.
— La valorisation des buts pratiques, à savoir la prédiction
du risque, prédomine sur la recherche de modèles théoriques ;
on note même une certaine confusion entre les deux optiques.
— Cette confusion se retrouve au niveau des méthodes ; en
situation clinique le pronostic se fait sur la base d'éléments du
passé. La plupart des études utilisent des méthodes unidimen-
sionnelles sur des populations hétérogènes, comme s'il existait
une entité « suicide ».
— Il n'y a pas d'indépendance entre ces deux niveaux, théo
rique et méthodologique, qui sont sous-tendus par une perspec
tive statique du suicide dans le temps et dans l'espace.
Si bien que l'étude de la « suicidabilité » (Gorceix, 1968),
définie comme « le degré de pénétrance du risque suicidaire
chez un individu déterminé à un moment précis de son existence »,
nécessite au préalable :
— la construction d'un modèle théorique, et
— le choix d'un modèle d'analyse,
qui tiennent compte de la complexité et de la diversité des
conduites suicidaires.
POSITION DU PROBLÈME
Les schémas classificatoires empiriques essayant de dégager
les facteurs qui différencient les suicidants des non-suicidants,
ou qui tentent de recenser les variables qui caractérisent les
suicidants, n'ont guère contribué à clarifier la situation. La
diversité des résultats est à la mesure de l'hétérogénéité des
populations.
Une autre approche consiste à calculer les probabilités tran-
sitionnelles de risque de suicide, à l'aide d'études longitudinales.
Mais là encore, les résultats divergent d'une façon telle (allant
de 69 % à 0,2 % de risque de suicide dans l'année après une
première tentative) qu'il faut en conclure à des différences fon
damentales dans les conduites suicidaires.
Mais si l'on postule l'existence de sous-groupes de suicidants
dont les probabilités transitionnelles de risque varient, alors le
risque d'un groupe sera fonction de la composition de celui- Les conduites suicidaires 419
ci. C'est ainsi que Katschnig pose le problème (Katschnig et
Sint, 1974) : détecter des sous-groupes significatifs. Il utilise
l'analyse en clusters de Ward, sur 8 variables extraites des dos
siers de 1 040 sujets hospitalisés, après tentative de suicide, à
l'unité de réanimation de Vienne. Il trouve ainsi 7 clusters de
sujets. L'auteur pense que ces groupes renvoient à des risques
différents, mais une telle étude n'a pas été entreprise.
L'intérêt de ce travail réside dans l'utilisation d'une méthode
multidimensionnelle ; mais le choix des variables, qui sont les
informations de routine hospitalière, ne permet pas de donner
un sens à ces différents sous-groupes. Ceci d'autant moins
qu'aucun modèle théorique ne sous-tend cette recherche.
On peut adresser les mêmes critiques au travail de Kiev (1976) ;
l'absence de modèle théorique exclut toute interprétation ; il
classe ses sujets, tous suicidants, en 7 clusters typiques. L'analyse
se fait en trois étapes : analyse factorielle (plan R), technique
hiérarchique de Ward, procédé de purification (scrubbing proce
dure), pour tester l'adéquation de chaque sujet à son pattern. Enfin
une analyse discriminante permet d'établir le profil de chacun
des clusters pour 6 variables conséquentes (outcome). Les données
analysées comportent le sérieux de la tentative, l'environnement
social, le fonctionnement mental et les conflits interpersonnels.
Les 7 clusters seraient différenciés par le pronostic, le groupe
de plus haut risque étant celui des patients névrosés, avec une
Symptomatologie anxieuse ou dépressive, pris dans des conflits
interpersonnels. En dehors de l'aspect peu spécifique de cette
description, le défaut majeur est le fait du pronostic qui suppose
la constance, dans le temps, de ces variables. Par ailleurs, aucune
précision n'est donnée sur la façon dont ce est mesuré.
La prise en compte de l'interaction des variables dans ces
approches multidimensionnelles constitue un grand progrès par
rapport à la génération précédente de recherches unidimension-
nelles, mais il manque encore le modèle théorique qui donnerait
un sens à ces classifications.
C'est ce qu'a tenté R. F. W. Diekstra (1974) qui propose à la
fois un modèle théorique et une analyse multidimensionnelle.
Il se situe dans une perspective « cognitiviste d'apprentissage
social ». Le modèle est à deux niveaux :
— existence d'un état de crise comme condition nécessaire mais
non suffisante ; R. Menahem 420
— choix de la solution suicide en fonction de sa disponibilité
dans le répertoire de réponses du sujet.
Un tel modèle permet d'aller au-delà des conditions qui
mènent au suicide pour préciser les conditions du choix de cette
solution. La recherche porte sur une population de 580 malades
hospitalis

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