Perception des mots et certitude de la réponse - article ; n°2 ; vol.62, pg 401-421
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Description

L'année psychologique - Année 1962 - Volume 62 - Numéro 2 - Pages 401-421
Many experiments have shown that a word's perceptual threshold varies inversely with the frequency of its use in a language. On checking, the phenomenon is again noted, and it is shown that a « familiarity variable », a psychological counterpart of frequency of use, can be usefully substituled for it. The experimental situation is rigorously identical to the control situation except insofar as the subject is instructed to estimate the level of certainty of his response. The hypothesis, derived analogously from other works, is that perceptual threshholds in the experimental situation will be lower than in a controlled situation and that the gap will be all the greater as familiarity lessens. The results confirm this double hypothesis. The proposed interpretation is that expression of certainty socially influences the process of perceptual decision.
qu'en situation contrôle et que l'écart sera d'autant plus grand que la familiarité sera plus faible. Les résultats confirment cette double hypothèse. L'interprétation proposée est que l'expression de la certitude influence socialement le processus de décision perceptive.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. Noizet
Claude Flament
Perception des mots et certitude de la réponse
In: L'année psychologique. 1962 vol. 62, n°2. pp. 401-421.
Résumé
qu'en situation contrôle et que l'écart sera d'autant plus grand que la familiarité sera plus faible. Les résultats confirment cette
double hypothèse. L'interprétation proposée est que l'expression de la certitude influence socialement le processus de décision
perceptive.
Abstract
Many experiments have shown that a word's perceptual threshold varies inversely with the frequency of its use in a language. On
checking, the phenomenon is again noted, and it is shown that a « familiarity variable », a psychological counterpart of frequency
of use, can be usefully substituled for it. The experimental situation is rigorously identical to the control situation except insofar as
the subject is instructed to estimate the level of certainty of his response. The hypothesis, derived analogously from other works,
is that perceptual threshholds in the experimental situation will be lower than in a controlled situation and that the gap will be all
the greater as familiarity lessens. The results confirm this double hypothesis. The proposed interpretation is that expression of
certainty socially influences the process of perceptual decision.
Citer ce document / Cite this document :
Noizet G., Flament Claude. Perception des mots et certitude de la réponse. In: L'année psychologique. 1962 vol. 62, n°2. pp.
401-421.
doi : 10.3406/psy.1962.26924
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1962_num_62_2_26924Laboratoire de Psychologie expérimentale
et de Sciences sociales a" Aix-en-Provence
PERCEPTION DES MOTS
ET CERTITUDE DE LA RÉPONSE
par Georges Noizet et Claude Flament
Le présent travail est à la conjonction de deux courants de
recherche1 dont le premier est maintenant classique.
1. Fréquence d'usage et perception des mots. — Si nous prenons
un ensemble suffisamment vaste et divers de textes ou de discours,
comportant au total un grand nombre de mots, nous pouvons
calculer, pour chaque mot, sa fréquence d'apparition dans
l'ensemble. Ainsi, Gougenheim (11) a recueilli, par des enre
gistrements au magnétophone dans des situations très diverses,
un choix de conversations totalisant 312 000 mots. Dans cet
ensemble, le mot enfant, par exemple, revient 305 fois et le mot
cadran, 2 fois. Ces chiffres mesurent l'utilisation que l'on fait de
ces mots dans le français parlé et constituent ce que l'on appelle,
leur fréquence d'usage2.
Si maintenant nous cherchons à mesurer le seuil de perception
de mots dont nous connaissons la fréquence d'usage, nous nous
apercevons que (toutes choses égales par ailleurs : conditions de
présentation des mots, nombre de phonèmes ou de lettres, etc.)
les mois à forte fréquence d'usage sont les plus facilement perçus.
La corrélation entre les logarithmes des seuils de perception et les
logarithmes des fréquences d'usage est linéaire. Elle est de l'ordre
de — .70 (15, p. 273.)
1. L'idée de cette recherche nous est du reste venue au cours d'une conver
sation avec G. A. Miller, qui a illustré le premier courant, et D. E. Droadbent,
que nous citerons à propos du second.
2. A proprement parlor, la fréquence d'usage, dans les deux exemples,
est respectivement de mm 305 et de —g 2 g. 402 MÉMOIRES ORIGINAUX
Ce résultat a souvent été confirmé dans diverses conditions
expérimentales : fréquence d'usage en français ou en anglais,
langage parlé ou écrit, perception visuelle ou auditive, etc. Le
phénomène global étant ainsi confirmé, il reste à mettre en évidence,
ses mécanismes élémentaires et cela n'est pas facile si l'on songe
à la distance qui sépare les deux variables considérées, puisque
l'une est une donnée linguistique et l'autre une donnée psycho
logique.
2. Certitude des réponses. — Dans la plupart des situations de
psychologie expérimentale, on demande à un sujet de donner des
réponses qui sont jugées du point de vue de leur exactitude. Il
est alors clair qu'un sentiment de plus ou moins grande certitude
accompagne les réponses. Cet aspect de la question a été dans
l'ensemble peu étudié. Certains travaux cependant portent sur la
mesure de la certitude des réponses et ses relations avec tel ou
tel de leurs concomitants : par exemple, temps de latence (13)
ou modification par influence sociale (6) ; d'autres travaux,
expérimentaux ou théoriques, essaient d'intégrer un sentiment
de certitude dans le processus même de réponse (1 et 7). Enfin,
quelques recherches ont montré, de façon assez inattendue, que
le simple fait d'exprimer la certitude de la réponse modifiait
celle-ci par rapport à ce qu'elle est habituellement.
* *
Broadbent (2) reprend, à titre de situation contrôle, des
expériences classiques de vigilance : le sujet doit, pendant un
temps assez long, détecter des signaux visuels à peine supra-
liminaires apparaissant, sur un « bruit » de fond, à intervalles
espacés et irréguliers. On sait qu'à partir d'un certain moment,
lé pourcentage de signaux correctement détectés s'abaisse rap
idement (fig. 1). La situation expérimentale est identique à la
•situation contrôle à ceci près que le sujet ne se contente pas de
dire qu'il estime avoir vu un signal, mais qu'il doit de plus
indiquer, sur une échelle en cinq points, le degré de certitude de
la détection. 1 veut dire : « Je pense qu'un signal vient d'appar
aître, mais je n'en suis pas du tout sûr », et 5 veut dire : « Je
pense qu'un signal vient d'apparaître, et j'en suis absolument
sûr. » Cette simple variante, qui peut sembler mineure, entraîne
cependant un changement essentiel dans les réponses. Le pour
centage des signaux correctement détectés ne diminue plus avec
le temps, du moins dans les limites fixées par l'expérimentateur NOIZET ET c/ FLAME NT. — PERCEPTION DES MOTS 403 G.
à la tâche (fig. I). Par contre on retrouve une courbe semblable
à celle de la situation contrôle si on considère le pourcentage de
signaux correctement détectés avec un fort sentiment de cer
titude (4 ou 5 sur l'échelle utilisée). Le décalage entre les deux
courbes de la figure 1 provient donc de la proportion des signaux
qui sont perçus en situation expérimentale, mais
avec peu de certitude, et dont la perception n'est pas signalée
par le sujet lorsqu'il est en situation contrôle, c'est-à-dire lorsqu'il
rie reçoit pas la consigne d'estimer la certitude de sa détection.
Avec expression de certitude
Sans expression "^ de certitude
Temps
Fig. 1
* *
Ces derniers résultats peuvent être interprétés selon les trois
hypothèses suivantes :
a) Ce n'est pas là perception correcte des signaux qui est
affectée par la prolongation de la tâche (du moins dans les limites
de l'expérience), c'est le sentiment de certitude accompagnant la
perception qui diminue avec le temps ;
b) La perception n'entraîne une réponse que si elle s'a
ccompagne d'un sentiment de certitude supérieur à un certain
niveau de certitude, que nous appellerons seuil de décision
perceptive ;
c) Lé seuil de décision perceptive est abaissé par l'expression
de la certitude accompagnant la réponse. ;
Si la première des hypothèses exprime simplement, de manière
quasi textuelle, les résultats de l'expérience de Broadbent, lés
deux dernières, par contre, comportent prie tentative d'irïtèr-
prétàtion qu'il est indispensable de préciser. : 404 MÉMOIRES ORIGINAUX
On peut penser, en termes de psychologie sociale, que le
sujet n'ose pas, par peur d'une appréciation défavorable de
l'expérimentateur, donner, à la suite d'une perception trop
incertaine, une réponse qui lui paraît avoir de fortes chances
d'être inexacte ; cette inhibition sociale peut alors être levée
par l'expression du sentiment de certitude, le sujet n'engageant
pas sa responsabilité par une réponse assortie d'une forte res
triction du type : « Mais je n'en suis pas du tout sûr. »
On peut aussi penser, en termes de psychologie de la per
ception, qu'en deçà d'un certain seuil de décision, l'ensemble
des indices perceptifs ne parvient pas &#

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