Vocabulaires Samuku, Morotoko, Porturero et Guarañoka précédés d une étude historique et géographique sur les anciens Samuku du Chaco bolivien et leurs voisins.  - article ; n°1 ; vol.50, pg 185-243
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Vocabulaires Samuku, Morotoko, Porturero et Guarañoka précédés d'une étude historique et géographique sur les anciens Samuku du Chaco bolivien et leurs voisins. - article ; n°1 ; vol.50, pg 185-243

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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1961 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 185-243
59 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Suzanne Lussagnet
Vocabulaires Samuku, Morotoko, Porturero et Guarañoka
précédés d'une étude historique et géographique sur les
anciens Samuku du Chaco bolivien et leurs voisins.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 50, 1961. pp. 185-243.
Citer ce document / Cite this document :
Lussagnet Suzanne. Vocabulaires Samuku, Morotoko, Porturero et Guarañoka précédés d'une étude historique et
géographique sur les anciens Samuku du Chaco bolivien et leurs voisins. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 50,
1961. pp. 185-243.
doi : 10.3406/jsa.1961.2481
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1961_num_50_1_2481VOCABULAIRES SAMUKU,
MOROTOKO, POTURERO
ET GUARAŇOKA,
PRÉCÉDÉS D'UNE ÉTUDE HISTORIQUE
ET GÉOGRAPHIQUE
SUR LES ANCIENS SAMUKU DU CHACO BOLIVIEN
ET LEURS VOISINS %
par Suzanne LUSSAGNET.
Les ouvrages des auteurs anciens fournissent un certain nombre de noms
de tribus du Chaco boréal rappelant de plus ou moins loin le nom de Zamucos
qui est employé pour la première fois dans la Relaciôn du P. Fernandez, en 1726.
Ulrich Schmidel, dans sa Warhaftige Historia (1534-1554, p. 136 et 145)
fait allusion à des Surucusis, cultivateurs de maïs, rencontrés par Alvar Núnez
lors de sa remontée du Paraguay. Ils auraient habité les bords de cette rivière,
à 90 milles des Bascheropos, eux-mêmes situés par Schmidel à proximité des
Paiembos, soit à environ 92 milles ď Asuncion. Dans son volume de 1567, le
nom devient Samococis et Sivisicosis.
Nous savons d'autre part que les successeurs d'Ayolas dans leur quête du
pays des métaux précieux, le Pérou, but principal de leurs expéditions, eurent
l'occasion d'entrer en contact avec des tribus indiennes qu'ils affublèrent de
noms variés. Irala, le premier, envoyé en éclaireur par Alvar Nunez, atteignit
Puerto de los Reyes, sur le Haut -Paraguay, en 1542 (Báez, Historia, 25), et,
sur ses rapports, Nunez entreprit, l'année suivante, la remontée de la rivière
à partir d'Asuncion, avec 10 bateaux et 120 canots. Les Comentarios de Núnez
(p. 576-579) content la rencontre qu'il fit, aux environs de Puerto de los Reyes
(i6°3O, selon Báez, Historia, 25), des Indiens Sococies qui habitaient la contrée
environnante, puis des Indiens Xaqueses leurs voisins. Suivent une petite
description ethnographique et des considérations sur le genre de vie des
Sococies.
1. Cette dernière en appendice à la publication du manuscrit inédit du P. Ignace
Chômé, Arte de la lengua zamuca, dans le précédent volume du Journal des Améri-
canistes, t. XLVII, 1958, p. 121-178. 86 SOCIÉTÉ DES AMÈRICANISTES 1
A la fin de l'année 1547, Irala, devenu gouverneur à son tour, reprit la même
route, toujours à la recherche du Pérou. A 90 lieues au nord ď Asuncion, il
débarqua et parvint, après avoir visité un certain nombre de tribus, et, selon
ses ennemis, massacré un certain nombre d'Indiens, au pays des Tamococis
(Báez, Historia, 28), déjà occupé par des émissaires de Pizarro descendus du
Haut-Pérou. Ces mêmes Indiens réapparaissent dans des documents de la
même époque relatifs aux expéditions de Ňufrio de Chaves, fondateur de
Santa Cruz de la Sierra, qui poursuivit, après Irala, la pacification des terri
toires explorés du Chaco (1556). Nous avons successivement affaire aux Tama-
guacis {Comisiôn al gobernador de Santa Cruz, citée par Mujia, Bolivia, Anexos,
I, p. 44-47), aux Tamacocies (Relaciôn, in Mujia, op. cit., p. 61) y aux Tamaguacies
(Resolution, in Mujia, op. cit., p. 100, extrait de l'Archivo general de Sevilla)
et aux Tamacocies de nouveau (Relation del gobernador de Santa Cruz, in
Mujia, op. cit., p. 203) Tamis et partisans des Chiriguanos, alors en guerre
avec les Espagnols (1585).
A son tour, Ruis Diaz de Guzman, lieutenant-gouverneur de la province du
Gran Chaco vers 1600 (Báez, Historia, p. 67, ne donne pas de date précise)
nous fournit une relation détaillée des voyages ď Irala et Chaves (Historia
argentina, p. 118) et mentionne à ce propos les Saramacotis, dans le village
desquels les Espagnols rencontrèrent des Guarani, et qui étaient voisins des
Travasicosis ou Chiquitos. Il est encore question plus loin de Sambocosis et
Sivisicosis qu' Irala aurait rencontrés sur sa route vers le Pérou, après avoir
quitté Xarayes, non loin du Guapas (Guapay ?) (Diaz, Historia, p. 182).
Signalons que Boggiani tient la finale en ocis ou osis pour une addition pure
ment espagnole au nom authentique de la tribu et qu'il voit là les Zamucos
des Jésuites (Compendio, 1900, p. 192). Les mêmes noms se retrouvent dans
Lozano, (Historia, II, p. 347).
Beaucoup plus tard, Azara (Voyages, II, 82) parlera d'Indiens Cacocys ou
Orejones (voir les Sococies de Núňez) qui ne seraient autres que ses Aguite-
quedichagas des hauteurs de Sainte-Lucie et Saint-Ferdinand, sur la rive gauche
du Paraguay, vers 18 à 190 Sud.
Qu'étaient ces Tamacocies ou Tamaguacies ? Les auteurs modernes ne sont
pas toujours d'accord sur leur identification. Selon Dominguez (Viajes, 1899,
p. 152-153), les Samacocis d'Ayolas et d'Irala seraient les Chamacocos modernes :
on serait passé progressivement de Saramacotis (= mangeurs de maïs, en kičua)
à Samacocis puis à Chamacocos. Dominguez pense, en outre, qu'Ayolas n'attei
gnit pas les Andes, mais seulement les collines du Chaco qu'habitaient les
anciens Zamucos à l'époque des Jésuites : elles auraient été considérées à cette
époque comme du ressort du Pérou, ce qui explique, selon Dominguez, que les
auteurs anciens aient mentionné les « montagnes du Pérou » à propos de cette
expédition. Ces hauteurs (« Yoibide cerro » des Jésuites) ne se trouvent qu'à
70 ou 80 lieues du Rio Guapay, territoire des Samacocis selon les auteurs
anciens. Dominguez en conclut que Samacocis = Zamucos = Chamacocos.
Comme Dominguez, Martin de Moussy ((Description, i860, p. 347) homologue VOCABULAIRES SAMUKU, MOROTOKO, POTURERO ET GUARAŇOKA 1 87
Samacocis et Zamucos, mais sans donner ses raisons et sans faire allusion aux
Chamacocos. L'opinion de Boggiani sur le passage des Samacocis aux Zamucos
a été citée plus haut. Nous verrons plus loin qu'il reconnaît également, en défi
nitive, la parenté des Zamucos et des Chamacocos. Juan de Cominges (Obras,
1992, p. 11, note 2) reconnaît, comme Dominguez, une origine kičua possible
au nom de Saramacosis (mangeurs de maïs) et place les Chamacocos actuels,
descendants de ceux-ci, entre Guapay et Paraguay, sur le 20e degré de latitude
Sud. A ce propos, Baldus (Beitràge, 1931, p. 363) signale le rapport avec les
cultivateurs de maïs de Schmidel. Il paraît d'ailleurs d'accord avec les auteurs
précédemment cités, quoique avec réserves, sur le rapport ancien des Samacocis
et des Zamucos. Mais Alfred Métraux, qui passe en revue dans un ouvrage
de 1942 (The native tribes of the bolivian Gran Chaco, p. 118) les noms donnés
aux tribus en question par les anciens voyageurs, considère les Tamacoci
comme une tribu chiquito du Rio Grande (anciennement rio Guapay) et comme
correspondant aux Makasi de Schmidel. Quant aux tribus voisines du lac de
Xarayes rencontrées par Irala et Núňez, elles « étaient peut-être culturellement
et linguistiquement distinctes des Chiquito, mais, puisqu'elles ont disparu
sans laisser de traces, elles peuvent être étudiées avec les autres tribus des
Chiquitos » (op. cit., p. 119). Plus récemment encore (Ethnography of the Chaco,
1946, p. 241), le fait que les Tamacosi vivaient sur le Guapay ou Rio Grande,
près de Santa Cruz de la Sierra, paraît suffisant au même auteur pour affirmer
que les Samacosi et Tamacosi des chroniqueurs anciens sont différents des
Zamuco et Chamacoco.
Ce n'est qu'à partir de 1726, date de la Relation du P. Fernandez, que le
terme de zamuco apparaît dans les textes pour désigner l'ensemble des tribus
du Chaco boréal voisines de la tribu des Zamucos proprement dits, et de dia
lectes apparentés. Ce terme générique, adopté par les Jésuites au moment de
l'évangélisation de ces contrées, est resté en usage jusqu'à nos jours dans la
même acception, englobant tribus éteintes et tribus vivantes.
Les premières données sur les Zamucos se trouvent dans la Relation du
P. Fernandez, parue en 1726, qui rend compte des premières tentatives des
missionnaires jésuites des Chiquitos, dé

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