Services officiels français et préhistoire (II). Compléments et errata - article ; n°8 ; vol.49, pg 353-363

Guy Gaudron

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Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1952 - Volume 49 - Numéro 8 - Pages 353-363
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1952
• Nombre de lectures: 14
• Langue: Français

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Guy Gaudron
Services officiels français et préhistoire (II). Compléments et
errata
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1952, tome 49, N. 8. pp. 353-363.
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Gaudron Guy. Services officiels français et préhistoire (II). Compléments et errata. In: Bulletin de la Société préhistorique
française. 1952, tome 49, N. 8. pp. 353-363.
doi : 10.3406/bspf.1952.5077
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1952_num_49_8_5077Bulletin de la Société Préhistorique Française №8, 1952 XLIX.
Service* officiels français et préhistoire (II).
Compléments et errata.
PAR
Guy GAUDRON.
Depuis la publication récente d'une étude sur cette question
(B. S. P. F., XL VIII, 1951, n° 9-10, pp. 418-438) diverses informat
ions nous sont parvenues, fort obligeamment, de plusieurs Col
lègues, ce qui nous permet, en suivant l'ordre adopté précédem
ment, de compléter, préciser et rectifier ce que nous avions dit
alors :
I. ENSEIGNEMENT
1. Enseignement primaire.
à) V. Faroes nous écrit (7.5.1952) : L'enseignement de la préhis
toire n'est pas officiel dans les écoles primaires. Mais ne pourrait-on
pas prévoir pour ces écoles — tout au moins dans les régions où se
sont révélées des stations préhistoriques — des placards muraux
où seraient mentionnés : la loi sur les fouilles préhistoriques, un
plan simple de fouilles, quelques photographies ou croquis d'objets
les plus couramment découverts? — Ne pourrait-on pas inviter
aussi les instituteurs, les prêtres, etc., à faire l'acquisition de livres
traitant de la préhistoire, pour les bibliothèques, communales ou
autres? — II est probable que la préhistoire occupera un jour une
place aussi importante que l'histoire, dans l'étude des peuples, et
nous nous devons de veiller sur la conservation de ces premières
archives que sont tous ces objets enfouis depuis des millénaires
par les hommes préhistoriques, témoins de leur vie et de leurs
mœurs.
On peut répondre à cette suggestion que dans la région messine,
une société archéologique lorraine a édité un placard de ce genre et
a suggéré à la Commission supérieure des Monuments Historiques
de le répandre dans toute la France. Il lui a été répondu par un
refus, basé sur le fait que l'on développerait ainsi le goût des fouilles
hâtives, incompétentes et clandestines, et par suite la destruction
de gisements peut-être importants. — Hélas il faut bien avouer que
la loi sur les fouilles est souvent lettre morte, et que pour l'appli
quer dans toute sa rigueur, il faudrait un personnel de surveillance
si nombreux et si averti que l'on se heurte à des impossibilités pra
tiques. En effet nos compatriotes ont davantage le goût de la collec
tion et l'amour de la liberté que le respect des lois : la plupart
d'entre eux considèrent comme une offense personnelle tout con
trôle de leurs trouvailles et toute surveillance de leurs recherches.
C'est un état d'esprit qu'il conviendrait certes de changer, mais il
est beaucoup plus aisé de le déplorer que de le modifier rapide
ment. — Quant à la diffusion des livres de préhistoire, elle est
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Revue publiée avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 354
souhaitable, mais ne se réalisera que lorsque la majorité des fran
çais — même dans les milieux les plus sérieux d'intellectuels ou de
membres de l'enseignement — ne considérera plus les préhistoriens
comme de vieux messieurs un peu maniaques et gâteux, ou de doux
illuminés s'oecupant de choses sans le moindre intérêt : petits
cailloux qui n'ont jamais rien signifié.
b) Pierre Guillaume (lettre du 8.2.1952) précise fort utilement
les programmes actuels de l'enseignement primaire :
Cours moyen (C. M.). — Enfants de 10, 11 ou 12 ans. Le pr
ogramme débute en effet par l'homme préhistorique, mais l'applica
tion en est souple et le nombre des leçons d'une demi-heure est
variable. — Les manuels en proposent une en général, complétée
par des lectures faites par le maître : Ex., Bernard et Redon (libr.
Nathan), textes tirés de « La guerre du feu », de J. H. Rosny, et de
« L'histoire du vêtement » de Cousinet. — Les journaux pédago
giques varient : Ex. Journal des Instituteurs (lib. Nathan), 1 leçon
С M. et С. Е., 27.9.1948 (1). — L'Ecole et la vie (lib. A. Colin),
1 leçon C. M., 30.9.1950 (2). — libératrice (Syndicat des
Instituteurs), 3 leçons : 1 leçon C. M., L'âge de la pierre taillée
(4.10.1951); 1 leçon C. M., L'âge de la pierre polie (18.10.1951):
1 leçon C. M., L'âge des métaux (2.11.1951). — Manuel général de
l'Instruction primaire (lib. Hachette), 1 leçon C. M., 22.9.1951 (3).
Classe de fin d'études. — Le programme officiel, muet sur la pré
histoire, débute à l'Egypte ancienne. Mais les programmes départe
mentaux, basés sur les instructions officielles, sont quelquefois plus
détaillés sur ce point et peuvent en faire mention. Il me semble
— mais ceci sous toutes réserves — que ceci dépend de l'Inspec
teur d'Académie, seul directeur départemental de l'Education Na
tionale, et comme l'examen a lieu sur le plan du département!...
A ma connaissance, deux départements ont proposé au certificat
ďétudes primaires (C.E.P.), des sujets d'histoire concernant les
époques préhistoriques : En 1950, à Saint-Jean-de-Bournay (Isère):
« Les temps préhistoriques; dites quelles en ont été les grandes
divisions. Le temps en a-t-il été long ou court. Quand le situez-
vous?» — En 1951, à Availles (Vienne): « Comment connaissons-
nous la vie et les mœurs des hommes préhistoriques? Citez les
principaux âges de la préhistoire. »
Les manuels consacrent en général une leçon à ce sujet, comp
létée aussi, le cas échéant, par une lecture du maître. Ex. Bernard
et Redon, CE. P. (Nathan) : Extraits de « La guerre du feu », de
« La préhistoire » de Capitan, du « Guide illustré du Musée de
Saint-Germain », de S. Reinach, de « La préhistoire » de D. Pey-
rony, de «L'homme à la bêche» de H. Pourrai (Flammarion).
(1) A noter dans les conseils : Rechercher des armes et outils en pierre
taillée ou polie. Et la loi sur les fouilles? N.D.L.R.
(2) La durée de l'âge de la pierre polie y est estimée entre 10 et
7.000 ans. ce qui semble excessif, et on y prétend, contre toute vraisem
blance, que les Celtes sont probablement venus d'Asie en Gaule...
(3) On y attribue à l'homme néolithique l'invention de l'assolement
triennal, ce qui est bien hasardeux... On place vers 3.000 avant l'ère, en
Orient, l'invention de la métallurgie. C'est bien tard... N.D.L.R. — Tous
ces documents sont déposés à la Bibliothèque de la S. P. F. Cf. nos 52-
213 — 52-225 — 52-230 (B. S. P. F., XLIX. 1952, u» 5-6, pp. 210-211). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 355
Journaux et revues pédagogiques. Nathan publie dans ч< La docu
mentation par l'image » plusieurs planches hélio 24 X 32, la grotte
de Lascaux (2 pi.), l'homme préhistorique de Dardé, aux Eyzies. • —
La « Coopération pédagogique » à Nalliers (Vienne) réalise une
frise historique en 10 panneaux de 1 mètre à afficher autour de la
classe; un trait continu représente le temps, les dates y étant poin
tées à leur place. La préhistoire en occupe un panneau, où le trait
figurant le temps se transforme en pointillé, avec une note préci
sant l'énorme durée des temps préhistoriques. — Enfin Freinet,
l'initiateur de tant de méthodes nouvelles, dans sa « Bibliothèque
de travail » (brochures pour le travail libre des enfants) parle de la
préhistoire, notamment dans « Histoire de la fortification», « His-,
loire de l'habitation », etc., avec de nombreux croquis.
Il y aurait tant à dire sur l'ignorance ou Ja fantaisie dont témoi
gnent la plupart des journaux pédagogiques, lorsqu'ils publient le
texte d'une leçon de préhistoire, que nous nous abstiendrons d'un
long comment