Sorel collaborateur des Sozialistische Monatshefte. Lettres à Joseph Bloch 1897-1899 - article ; n°1 ; vol.2, pg 107-129
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Sorel collaborateur des Sozialistische Monatshefte. Lettres à Joseph Bloch 1897-1899 - article ; n°1 ; vol.2, pg 107-129

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Description

Cahiers Georges Sorel - Année 1984 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 107-129
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 16
Langue Français
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Extrait

Michel Prat
Georges Sorel
Sorel collaborateur des Sozialistische Monatshefte. Lettres à
Joseph Bloch 1897-1899
In: Cahiers Georges Sorel, N°2, 1984. pp. 107-129.
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Prat Michel, Sorel Georges. Sorel collaborateur des Sozialistische Monatshefte. Lettres à Joseph Bloch 1897-1899. In: Cahiers
Georges Sorel, N°2, 1984. pp. 107-129.
doi : 10.3406/mcm.1984.889
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mcm_0755-8287_1984_num_2_1_889Sorel collaborateur des Sozialistische
Monatshefte
Lettres à Joseph Bloch 1897-1899
MICHEL PRAT
En 1 898, dans une lettre où il lui conseille de faire connaître
en Allemagne ses écrits sur le marxisme, Sorel écrit à Croce :
« II est probabe que la Neue Zeit n'en soufflera pas mot, pas
plus qu'elle n'a soufflé mot des Essais de Labriola ». Et il
poursuit :
« // y a à Berlin une revue indépendante : Sozialistische
Monatshefte qui remplace l'ancien Akademiker et qui
pourrait prendre votre mémoire... J'y ai donné des articles
et ils ont traduit mon article du Journal des économistes.
L'adresse est 13 Marienstrasse. Le mieux est d'écrire à
J. Bloch, 31/32 Rankestrasse. Je lui ai envoyé hier un
article et je lui ai signalé votre mémoire. » x
Au moment où il rédige ces lignes, Sorel est en contact avec
cette revue depuis près de six mois. Il y a déjà publié quatre
articles et vient, comme il l'indique à Croce, de lui adresser le
texte du premier de ses « essais de critique du marxisme » : les
« Observations sur le matérialisme historique ». Dans les deux
années qui suivent, les Sozialistische Monatshefte publient encore
quatre articles originaux de Sorel, dont un autre de ses grands
1. Lettre à Benedetto Croce du 26 février 1898, La Critica, XXV,
1927, p. 105.
107 sur le marxisme. Ainsi, entre la fin de 1897 et le début essais
de 1900, c'est-à-dire durant la phase d'élaboration intense de sa
révision théorique du marxisme, après la Rivista critica del
socialismo de Merlino, c'est dans les Sozialistische Monatshejte
de Joseph Bloch que Sorel intervient le plus régulièrement. 2
Curieusement, et bien que Sorel n'ait jamais fait mystère
de ses articles publiés en allemand3, cette collaboration aux
Sozialistische Monatshejte est restée, jusqu'ici, négligée (quand
elle n'est pas purement et simplement ignorée) dans la littérature
consacrée à Sorel 4. La découverte de lettres inédites de Sorel
à Joseph Bloch, qui permettent de reconstruire l'histoire de
cette collaboration, nous offre aujourd'hui l'occasion de combler lacune et, par là-même, de mieux connaître une période
particulièrement riche de l'itinéraire de Sorel 5.
2. Pour la liste des articles publiés par Sorel dans les
Sozialistische Monatshefte, comme pour un tableau général de
sa production littéraire durant cette période, voir la bibliographie
de ses écrits établie par Shlomo Sand dans les Annali délia
Fondazione Luigi Einaudi, XVI, 1982, pp. 389 sq.
3. Ils figurent, par exemple, en bonne place dans la
de ses écrits contenue dans les Saggi di critica del marxismo,
volume où sont repris 3 articles publiés dans les Sozialistische
Monatshefte.
4. Elle est ainsi passée sous silence dans les ouvrages récents
de S. Onufrio (Sorel e il marxismo, Urbino, 1979), L. Portis
(Georges Sorel, London, 1980) ou J. L. Stanley (The Sociology of
Virtue, Berkeley, 1981). Jack J. Roth se borne à indiquer que
Sorel « contribua brièvement » à une « revue marxiste all
emande » (sans plus de précisions), cf. The Cult of Violence,
Berkeley, University of California Press, 1980, p. 10. On la trouve
également parfois mentionnée comme collaboration à une revue
créée et dirigée par Eduard Bernstein, cf. G. Goriely, Le Plura
lisme dramatique de Georges Sorel (Paris, Rivière, 1962, pp. 118
et 125) et M. Charzat, Georges Sorel et la Révolution au XXe siècle
(Paris, Hachette, 1977, pp. 52 et 221). Cette erreur a été corrigée
•dernièrement par Shlomo Sand, qui a souligné l'importance de
cette première collaboration à une revue étrangère pour le
faire connaître à la veille du débat sur la « crise du marxisme »,
<f. L'Illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel
1900, Paris, La Découverte, 1985, pp. 113 et 131.
5. Ces lettres de Sorel à J. Bloch (3 lettres et 18 cartes postales)
•se trouvent conservées dans le Fonds « Sozialistische Monatshefte »
<R. 117, Bd. 16, n° 3-8, 127-132) déposé au Bundesarchiv à Koblenz.
Il ne s'agit là vraisemblablement que d'une partie de la corre
spondance Sorel-Bloch, les lettres s'arrêtant brutalement fin 1899,
alors que Sorel reste en contact avec la revue encore pendant
plusieurs années. De plus, le fonds conservé au Bundesarchiv ne
concerne que la période jusqu'à 1910. Je remercie Michael Buck-
tmiller qui a mis ces documents à ma disposition et la direction
du Bundesarchiv qui a autorisé leur publication.
308 Fondés en 1897, 15 ans après la Neue Zeit de Kautsky, les
Sozialistische Monatshejte de Bloch deviennent rapidement un
sérieux concurrent pour la revue théorique de la social-démoc
ratie allemande, à la fois en tant qu'organe des tendances
réformistes dans le SPD et en tant que revue socialiste indé
pendante qui réussit à s'attacher la collaboration des meilleurs
écrivains en Allemagne et à l'étranger e. En 1902, le congrès de
Munich repousse une proposition des « révisionnistes » de
reconnaître aux Sozialistische Monatshejte un statut identique à
celui de la Neue Zeit comme revue officielle du parti 7» La revue
de Bloch n'en continue pas moins de prospérer et fonctionne
jusqu'à la guerre comme « porte-drapeau de toute l'aile droite
du SPD > 8.
Cependant, en 1897, quand Sorel commence à y publier, les
Sozialistische Monatshejte ne jouent pas encore ce rôle.
Bernstein écrit toujours dans la Neue Zeit9, alors que Rosa
Luxemburg, elle, accepte de publier dans la revue de Bloch 10,
6. Sur cette revue encore peu étudiée et sur le rôle méconnu
de son animateur, « véritable impresario du révisionnisme all
emand », cf. l'excellent article de Roger Fletcher, « A Revisionist
Dialogue on Wilhelmine Weltpolitik : Joseph Bloch and Kurt
Eisner 1907-1914 », IWK, XVI, 4, décembre 1980, pp. 453477 ; égale
ment Dieter Fricke, Die deutsche Arbeiterbewegung 1869 bis 1914,
Berlin (Est), Dietz, 1976, pp. 462-466.
7. Déjà en septembre 1901, avant le congrès de Liibeck, Kautsky
écrit à Victor Adler que « Bernstein et ses gens font tous leurs
efforts pour ruiner la ЛГ[еие] Z[eit] et la remplacer par les
Soz[ialistische] Monatshejte » et que « la question pratique ne
sera pas Kautsky ou Bernstein, mais Sozlialistische] Monatshejte
ou Nieue] Zteit] », cf. sa lettre du 9 septembre 1901, in : Victor
Adler, Briejwechsel mit August Bebel und Karl Kautsky, Wien,
Verlag der Wiener Volksbuchhandlung, 1954, pp. 366 et 368.
8. Roger Fletcher, « A Revisionist Dialogue... », loc. cit., p. 460.
En 1913, Charles Andler écrira que « les Cahiers mensuels social
istes... sont la plus vivante et la plus savante revue socialiste qu'il
y ait au monde », cf. son article « Ce qu'il yad" impérialisme "
dans le socialisme allemand d'aujourd'hui », Revue socialiste, LVII,
1913, p. 452.
9. Il y publiera jusqu'en 1899 et ce n'est qu'en 1900 que commenc
era sa collaboration aux Sozialistische Monatshejte. Ceux-ci ne
deviendront, d'ailleurs, jamais l'organe de Bernstein.
10. Elle y publie en décembre 1897 un article sur « le socia
lisme en Pologne ». Un an plus tard, elle affirmera « on ne réagit
pas aux Sozialistische Monatshejte, on les ignore », cf. sa lettre
à Leo Jogiches du 11 décembre 1898, in : R. Luxemburg,
Gesammelte Brieje, vol. I, Berlin (Est), Dietz, 1982, p. 226 ; voir
aussi sa lettre à K. Kautsky du 2 mars 1899, in : R.
Vive la lutte! Correspondance 1891-1914, Paris, Maspero, 1975,
p. 74.
109 et que Kautsky ne considère celle-ci, encore en 1898, que
comme une « revue éclectique » comparable à la Revue socialiste
en France u. Les Sozialistische Monatshefte se veulent une
revue indépendante (non liée au SPD), s'occupant autant de
questions théoriques général

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