Stratégies de mobilité et formes organisationnelles - Quelques repères analytiques - article ; n°1 ; vol.51, pg 226-237
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1990 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 226-237
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Luc Gaffard
Stratégies de mobilité et formes organisationnelles - Quelques
repères analytiques
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 51. 1er trimestre 1990. Organisation et dynamique industrielle. pp. 226-237.
Citer ce document / Cite this document :
Gaffard Jean-Luc. Stratégies de mobilité et formes organisationnelles - Quelques repères analytiques. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 51. 1er trimestre 1990. Organisation et dynamique industrielle. pp. 226-237.
doi : 10.3406/rei.1990.1314
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1990_num_51_1_1314JEAN-LUC GAFFARD
CNRS - LATAPSES
Université de Nice Sophia-Antipolis
STRATÉGIES DE MOBILITÉ
ET FORMES ORGANISATIONNELLES
QUELQUES REPÈRES ANALYTIQUES
microéconomique Les produits changements et la ils mise impliquent technologiques en œuvre pour de nouveaux les se entreprises traduisent processus par d'entrer l'apparition de production. sur de nouveaux de Au nouveaux niveau mar
chés et plus généralement d'engager des processus de mobilité d'activité qui se
heurtent à différents obstacles qui peuvent être regroupés sous le vocable de bar
rières à la mobilité (au sens de Caves et Porter 1977). L'identification de la nature
de ces barrières qui s'incarne dans l'existence de coûts irrécouvrables permet, d'une
part, de concevoir un cadre analytique approprié pour les analyser et, d'autre part,
de formuler une théorie des stratégies de mobilité qui sont des stratégies
d'innovation.
I. — BARRIERES A LA MOBILITE ET CREATION DE TECHNOLOGIE
Le concept de barrières à la mobilité est introduit par Caves et Porter (ibid)
pour dépasser la notion jugée trop restrictive de barrière à l'entrée. Il présente
l'avantage de permettre d'envisager la mobilité comme un processus séquentiel
de création de technologie.
1. Les limites du concept de barrières à l'entrée
Les barrières à l'entrée telles qu'elles ont été analysées par J. Bain (1956) ont
fait l'objet d'une modélisation spécifique qui a conduit à un apprauvrissement
certain dans l'approche du problème.
La première étape de cette modélisation est incarnée dans le modèle du prix
limite qui établit comment une entreprise installée fixe un prix en dessous du
de monopole qui décourage l'entrée d'une autre entreprise. Ce modèle tend à mettre
l'accent sur la détermination formelle position d'équilibre. Toutefois, l'équi
libre de la firme installée ainsi décrit est fondé sur l'idée que cette firme a pour
objectif le maintien de sa part de marché et non la maximisation de son profit.
Comme, par ailleurs, la fixation d'un prix limite et corrélativement celle d'un pro
duit limite, parce que ce sont des décisions parfaitement réversibles, ne consti-
226 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 51. 1" trimestre 1990 tuent pas des menaces crédibles pour des entrants potentiels, l'équilibre en ques
tion n'a pas semblé correspondre à un comportement rationnel de la part des fi
rmes installées. Aussi l'étape suivante de la modélisation a-t-elle consisté à conce
voir un modèle d'investissement de capacité (M. Spence 1977).
Dans ce modèle, la barrière à l'entrée est constituée d'un excédent de capacité
correspondant à un investissement irréversible, et il y a un découplage entre la
décision de production et celle relative au niveau de la capacité de production ins
tallée. L'idée est que l'excédent de capacité représente un engagement irréversible
et, par suite, une menace crédible à rencontre d'un entrant potentiel. C'est l'irré
versibilité de la décision d'investissement en capacité qui est constitutive de la bar
rière à l'entrée. Deux critiques sont, cependant, adressées à ce modèle, qui en affai
blissent considérablement la portée. En premier lieu, il apparaît que, lorsque
l'entrée est effective, les pertes encourues par la firme installée et celles que doit
supporter la firme entrante sont proportionnelles à leurs niveaux respectifs d'enga
gement (cf. R. Clarke, 1985) ce qui fait, pour le moins, douter de l'efficacité de
la stratégie mise en œuvre par la firme installée. En second lieu, s'il y a plusieurs
firmes installées, aucune d'entre elles n'est véritablement incitée à mettre en place
une capacité excédentaire, et, au contraire, chacune est à adopter une stra
tégie dite du passager clandestin (M. Waldman 1983, R. Me Lean et M. Riordan,
1985). Autrement dit la stratégie d'excédent de capacité n'est pas crédible. Le défaut
de crédibilité est ici directement corrélé avec le défaut d'optimisation. Aussi l'étape
ultime de l'évolution des constructions théoriques consiste-t-elle dans l'élabora
tion de modèles qui rétablissent le principe de décisions procédant d'un calcul
d'optimisation et utilisent pour ce faire le schéma analytique des jeux à plusieurs
étapes (A. Dixit 1980, notamment). Les engagements constituent désormais des
menaces crédibles parce qu'ils correspondent à des positions optimales des firmes
installées avant comme après l'entrée éventuelle de nouveaux concurrents. Dans
le cas où l'engagement est constitué de la mise en œuvre d'une capacité de pro
duction supplémentaire, le niveau de production choisi correspond toujours au
niveau d'utilisation optimum de la capacité totale de production. De la sorte,
l'objectif de la firme installée n'est plus d'ériger une barrière à l'entrée, mais
demeure de maximiser son profit, ce qui implique, désormais, qu'elle cherche par
un engagement particulier, à façonner, à son avantage, les conditions (de coût
ou de demande) dans lesquelles se déroulera le jeu de marché. Un problème clas
sique de l'économie industrielle, en l'occurrence celui des barrières à l'entrée, est
circonscrit à la détermination de l'équilibre d'un oligopole asymétrique. Il est
analysé dans le cadre d'une démarche à caractère axiomatique suivant laquelle
des firmes réputées efficientes (elles sont toujours sur la frontière de leur ensemb
le de production) maximisent systématiquement leurs profits compte tenu
d'« imperfections » que constituent des asymétries temporelles ou des asymétries
d'information. Les stratégies analysées sont de pures et simples stratégies de
marché.
Cette catégorie de modèles permet certes d'effectuer une taxonomie aussi large
que l'on veut des situations de marché. Elle ne permet pas de décrire l'enchaîne
ment de ce qui doit arriver dans des conditions données.
2. L'originalité du concept de barrières à la mobilité
La théorie des barrières à la mobilité de Caves et Porter (ibid) repose sur l'idée
d'une segmentation des industries en groupes particuliers qui implique qu'une
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 51, 7" trimestre 1990 227 entrée dans l'industrie est une entrée dans l'un des groupes, qui prélude, éven
tuellement, à une mobilité entre les groupes.
Les groupes dans une industrie sont des groupes d'entreprises qui se distinguent
par leur degré d'intégration verticale ou de diversification, leur pratique en matière
de marketing, de publicité ou de marque, leur politique de distribution du pro
duit, tous éléments auxquels pourraient s'ajouter la forme d'organisation interne
et la politique d'alliance. La constitution de ces groupes est simplement le résultat
des stratégies de segmentation des firmes qu'elles ont conduites à partir de ce qui
leur apparaissait être leurs points forts.
Dans une industrie ainsi segmentée l'entrée d'une nouvelle firme a, nécessaire
ment, un caractère séquentiel. Suivant l'exemple de Caves et Porter pour entrer
dans le groupe j une firme peut décider de faire un détour et d'entrer d'abord le i. Le détour est avantageux, non pas parce qu'il accroît la probab
ilité de succès d'entrer finalement dans le groupe j, mais parce qu'un échec à
l'entrée dans le groupe i entraîne une perte absolue moindre, ou si l'on

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