Sur une rubrique du Missel romain, In Sabbato sancto Paschae - article ; n°1 ; vol.35, pg 141-160
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1915 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 141-160
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1915
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Louis Canet
VIII. Sur une rubrique du Missel romain, In Sabbato sancto
Paschae
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 35, 1915. pp. 141-160.
Citer ce document / Cite this document :
Canet Louis. VIII. Sur une rubrique du Missel romain, In Sabbato sancto Paschae. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 35,
1915. pp. 141-160.
doi : 10.3406/mefr.1915.7117
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1915_num_35_1_7117SUR UNE RUBRIQUE DU MISSEL ROMAIN
IN SABBATO SANCTO PASCHAE
La messe du Samedi-saint, si l'on en croit la rubrique du Missel,
n'a pas de Postcommunion et s'achève par un office de Vêpres :
Agnus dei non dicitur, nec postcommunio .... post sumptionem sa
cramenti, pro uesperis in choro cantatiti- antiphona Alleluia etc. l.
L'omission de Γ Agnus dei ne fait pas difficulté : elle s'explique
par le caractère archaïque de la cérémonie ; ce chant, introduit
2 n'a pas sa place dans rOrdo missae par le pape Serge (687-701)
dans une messe :i qui ne connaît ni introït ni offertoire '.
1 Le cas est unique aujourd'hui. .Mais Moléon ί Voyage liturgique en
France, Paris, 1757) et Martène (de Antiquis Ecclesiae Ililihus, ed. de Ven
isti, 178;}) en signalent d'analogues dans l'ancien usage de plusieurs
Eglises, intercalation de Vrpres dans la messe. (\n Jeudi- saint ä S. Maurice;
de Vienne, à S. Agnan d'Orléans, à Notre-Dame de lioueri (Molcon, pp. 21,
207, 30), Martern; (t. ill, p. i)8) : quae praxis passim atique u/igebat, excepta
ima, ./Ecclesia romana; la veille de la, Pentecôte ;Ί S. Maurice di; Vienne
(Moléon, p. 32). Intercalation de Laudes dans la messe de Minuit de No<:l
à S. Maurice de Vienne,, à Notre-Dame de Paris, à (Jlermont et à Orléans
(Moléon, p. 14, 75, 24H), et dans une vingtaine d'autres Eglises (Martène,
t. ΠΙ, p. 36); cette coutume subsiste encore chez les Dominicains.
2 Liber Pontificalia, ed. L. Duchesne, t. I, p. 376 : Hic statuii ut tempore
confractionis dominici corporis Agnus dei qui tollis peccata ìnundi, mi
serere nobis a clero et populo decantetur .
:· II est à noter cependant, on le verra plus loin, que certaines Eglises
ont admis VAgnths dei à la messe du Samedi-saint.
4 Ces chants. Introït, Offertoire. Agnus dei, Communion, sont en effet
surajoutés, et ne tiennent pas à la contexture de l'office, au contraire du
Graduel, de Γ 'Alleluia et du Trait, qui sont dans la liturgie chrétienne
« la plus ancienne et la plus solennelle représentation du Psautier davi-
3'- éd., p. 168. dique » cf. L. Duchesne, Origines du Culte chrétien, 142 SUR UNE RUBRIQUE
Mais il en va tout autrement de la Postcommunion· II suffit
de considérer l'ordonnance de la Messe des fidèles, qui est propre
ment la synaxe liturgique de l'Eglise romaine, pour comprendre que
la Postcommunion n'y peut pas être omise : l'office se divise en trois
parties :
offrande — canon — communion
dont la première et la dernière se font pendant, comme les deux
volets extérieurs d'un triptyque. Offrande et Communion sont deux
rites complémentaires qui s'appellent et se répondent: les hommes
apportent à Dieu les fruits de la terre, qu'il a fait mûrir pour
eux ; Dieu les leur rend en nourriture spirituelle et gage d'immort
alité. C'est pourquoi les deux actes s'achèvent par deux prières,
si l'on peut ainsi dire, conjuguées, l'oraison Super oblata, ou Se
crète ], et l'oraison Ad cmiplendum ou Postcommunion. Voici par
exemple la Secrète et la Postcommunion d'une des messes du Sa-
cramentaire grégorien 2 :
Super oblata. Offerimus Ubi, domine, mimera quae dedisti: ut
et creationis tuae circa mortalitatem nostrum testificentur auxilium,
et remedium nobis inmortalitatis operentur. per dominum etc.
Ad complenditm. Quod ore sumpsimus, domine, mente capiamus ;
et de munere temporali fiat nobis remeditim sempiternum. per d
ominum etc.
Il est donc également impossible d'omettre et le Super oblata
après l'Offrande, et V Ad complendum après la Communion. Aussi
bien la messe du Samedi-saint a- 1 elle, comme toutes les autres, en
dépit de la rubrique, ces deux oraisons nécessaires :
1 II ne semble pas douteux que ce terme de Secreta doive être pris
comme un doublet de Secretio, la Secrète étant la prière qui se fait sur
le pain et le vin destinés à la célébration de l'eucharistie, après qu'on
les a séparés, ou pour les séparer d'avec le reste des offrandes.
f° 172V). 2 Muratori, Lit. rom. net, t. II, col. 178 (Vat. Beg. lat. 337, MISSEL ROMAIN 143 DU
Secreta. Suscipe, quaesumus, domine, preces populi tui cum
oblationibus hostiarum : ut paschalibus Înitiata mysteriis ad aeter-
nitatis nobis medelam, te operante, perficiant. per.
<^ Postcommunio. ^> Spiritum nobis, domine, tuae charitatis in-
f unde: ut quo s sacramentis pjaschalibus satiasti, tua facias pietate
concordes, per.
Seulement cette Postcommunion se présente aujourd'hui comme
une oraison de Vêpres, parce qu'elle est précédée du Ps. 116, Lau
date dominimi, omnes gentes, et du cantique Magnificat, chacun avec
une antienne, sous la rubrique pro uesx>eris in choro cantatur. Ici
se posent donc deux questions : l'une est d'expliquer l'origine de
la rubrique non dicitur postcommunio, l'autre, de savoir ce que
sont ces prétendues Vêpres, qui, en séparant de la communion l'
oraison Ad complendum, rompent ainsi le cours de l'office.
* #
Sur le premier point la réponse, est aisée: les éditeurs du missel
de Pie V ont cru «mi effet que la collecte Spirif/um nobis était une
oraison de vêpres et que la première messe pascale n'avait pas de
postcommunion, parce; qu'ils lisaient dans leur source Postcommunio
non dicitur, ou plus probablement non cantatur ; et ils ne se sont
pas aperçus que postcommunio devait s'entendre, non pas, selon l'
usage qui a prévalu, de l'oraison Ad complendum, mais de VAnti-
phona ad communionem. qui s'appelle aujourd'hui Communion. C'est
ce que prouve, entre autres, la rubrique du missel EX des archives
de Saint-Pierre de Rome: Postcommu,nio non cantatur . . . . pjost haec
sacerdos ingreditur ad altare et dicit orationem ad complendam
(sicj post communionem ', et aussi cette remarque de Durand de
1 Rubrique presque identique dans le cod. .'>7<> de la Bibl. Cor-
sini. Dans quelques autres Missels (Vat. JJarb. 4-2>\ — S. Pietro 1Ì6?>, B 69,
Β 73, E 2) Γ Antiphone et la Collecte sont également appelées Postcom- 144 SUR UNE RUBRIQUE
Mende: Postcommunio etiam non cantatur quia uesperae quae
sequuntur uicem obtinent postcommunionis l ; car, qu'un office de
Vêpres tienne lieu d'une Antiphone, on peut s'en étonner, mais on
le comprend, puisque ce sont-là deux formes de psalmodie ; mais
Vêpres et Collecte ne sont pas des termes qu'on puisse comparer,
encore moins tenir pour interchangeables. Enfin nous avons un t
émoignage direct du même Durand 2 : « l'Antiphone, qui est souvent
appelée Postcommunion, tire son nom de ce qu'elle se chante après
la communion, ou en signe que la communion est achevée ».
Le sens primitif de cette première rubrique une fois restitué :
« on ne chante ni Agnus dei ni xintiphone pour la Communion »,
il reste à chercher l'origine de la seconde, pro uesperis in choro
cantatur antiphona. On la trouve, sous une forme ou sous une autre,
dans la plupart des Missels tant manuscrits qu'imprimés 3, dans les
munto. Mais le plus souvent quand l'Antiphone est appelée Postcommunio,
la Collecte s'intitule Oratio, par exemple dans les codd. S: Pietro B 64 à
es, B 70 à 72, El, E 4, E6,E7, E 9, E 10, F 19 — Vat. Barb. 562, 598,
ô'IO — Casan. 450, 704, 1906, à moins qu'elle n'ait pas de titre, comme
dans les codd. Vat. Barb. 417 et 658 — Casan. 1909 — Cors. 1350 —
V allie. A 21 — Vitt. Em. 152. L'Ordo de l'Eglise de Palerme dit: non
dicitur communio neque postcommunio (Ο. Judica, Breuis explcmatio ordinis
diuinorum officio-rum ecclesiae pcmormitanae, Palerme 1771, p. 233. Ici les
deux formes de la rubrique sont combinées, et l'erreur y paraît plus ma
nifeste encore que dans le Missel de Pie V.
1 Durand de Mende, Rationale,, diuinorum offlciorum, 1. 6, ch. 85.
2 Durand, ibid., 1. 4, eh. 56: Antiphona, quae postcommunio a plurimis
nuncupatur, ideo sic appellata est qiwniam post communi onem, siue in si-
gnum quod communio expleta est, concinitur. — Selon le Micrologiie, eh. 18,
l'Antiphone se chante encore pendant, et non pas après la communion:
P. L., 151, col. 989: Facta autem confractione, de

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