EMSR VOL2 etude MAURITANIE
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PAEP PROJET D’APPUI A L’ENTREPRENEURIAT PAYSAN MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA PROTECTION DE LA NATURE FINANCEMENT : AGENCE CANADIENNE DE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL ORGANISMES D’EXECUTION : ÉTUDE DU MARCHÉ OUEST-AFRICAIN DE L’OIGNON ET DE LA POMME DE TERRE DIRECTION DES Etude MauritanieEAUX, FORETS CHASSE ET DE LA CONSERVATION PRÉPARÉ PAR : DES SOLS Thierno N'Diath et Diallo Alassane ET CENTRE CANADIEN D’ETUDES ET DE: COOPERATION INTERNATIONALE BUREAU DU PROJET CENTRE FoReT 10° RIAOM Thiés SENEGAL BP : 432 TEL : (221) 951 17 85 FAX : (221) 951 23 42 C. élec. : remipaep@sentoo.sn AVRIL 1999 ` PREAMBULE La demande en produits maraîchers importés par la Mauritanie, la détérioration des termes de l'échange, ainsi que les perspectives de l'accroissement probable des échanges entre le Sénégal et la Mauritanie, montrent bien que ces derniers ont besoin de stimuler la coopération économique dans le domaine commercial notamment dans le secteur des légumes. Les experts ont étudié la structure du commerce des produits maraîchers entre les deux pays et les facteurs qui font obstacle à son essor. L'objectif de la promotion du commerce des produits maraîchers se fonde sur leur complémentarité dans le secteur agricole. Les virtualités du commerce entre le Sénégal et la Mauritanie sont ...

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PAEP                                        ORGANISMES D EXECUTION :              DIRECTION DES EAUX, FORETS CHASSE ET DE LA CONSERVATION   DES SOLS     ET     CENTRE CANADIEN D’ETUDES ET DE: COOPERATION  INTERNATIONALE          BUREAU DU PROJET CENTRE FoReT 10° RIAOM Thiés SENEGAL BP : 432 TEL : (221) 951 17 85 FAX : (221) 951 23 42 C. élec. : remipaep@sentoo.sn 
           
  
PROJET DAPPUI A 
L ENTREPRENEURIAT PAYSAN
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA PROTECTION DE LA NATURE   FINANCEMENT : AGENCE CANADIENNE DE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL   ÉTUDE DU MARCHÉ OUEST-AFRICAIN DE L’OIGNON ET DE LA POMME DE TERRE       Etude Mauritanie
PRÉPARÉ PAR :   Thierno N'Diath et Diallo Alassane          
 AVRIL
1999
  
 `  
PREAMBULE  La demande en produits maraîchers importés par la Mauritanie, la détérioration des termes de l'échange, ainsi que les perspectives de l'accroissement probable des échanges entre le Sénégal et la Mauritanie, montrent bien que ces derniers ont besoin de stimuler la coopération économique dans le domaine commercial notamment dans le secteur des légumes.  Les experts ont étudié la structure du commerce des produits maraîchers entre les deux pays et les facteurs qui font obstacle à son essor.  L'objectif de la promotion du commerce des produits maraîchers se fonde sur leur complémentarité dans le secteur agricole.  Les virtualités du commerce entre le Sénégal et la Mauritanie sont considérables à la condition que les produits maraîchers soient produits en quantités suffisantes, à des prix concurrentiels et répondent aux normes mauritaniennes (les mauritaniens, qui sont moins exigeants en qualité, demandent plutôt une disponibilité des produits et à des prix abordables).
Projet PAEP, Sénégal, Étude de marché en Mauritanie  Page 1
Avril 1999
 1. ION DUCTORTNI  1.1 CONTEXTE ET OBJECTIF DE L’ETUDE  Dans l’optique du développement de la commercialisation des produits maraîchers dans les pays limitrophes du Sénégal notamment en Mauritanie, l’Agence pour laCoopération et le DéveloppementInternationale apporte son assistance aux producteurs Sénégalais à travers le projet d’Appui à l’Entreprenariat Paysan. A terme, le projet vise à substituer les importations en légumes en provenance des pays Européens par des légumes produits au Sénégal. L'étude permettra de connaître les périodes les plus favorables afin de caler les exportations du Sénégal vers la Mauritanie pour que les productions puissent être complémentaires mais non concurrentielles.  Pour ce faire, il est nécessaire de connaître les capacités d’absorption du marché Mauritanien et ses principales sources d’approvisionnement. C’est pourquoi, la présente étude vise à apprécier les caractéristiques du dit marché et les différents circuits d’approvisionnement des principaux produits maraîchers consommés en Mauritanie en particulier l’oignon, la pomme de terre, l’ail, la tomate, le chou et la carotte.  Cette étude permettra d’élucider la nature des différentes contraintes qui se posent à l’approvisionnement du marché central de Nouakchott et, par conséquent, de prendre les mesures adéquates qui s’imposent pour venir en aide aux différents intervenants dans ce secteur en vue d’améliorer les circuits d’écoulement des produits maraîchers Sénégalais vers la Mauritanie .  1.2 MANDAT DU CONSULTANT  Le mandat du Consultant consiste à recueillir, traiter et analyser l’information pertinente permettant d’apprécier l’importance et la caractéristique de la demande solvable et les réseaux d’approvisionnement des principaux produits maraîchers.  1.3 APPROCHE METHODOLOGIQUE  Compte tenu de l’objet de l’étude, l’approche proposée a été relativement classique et comprend quatre (4) phases :  ) Entrevues semi-structurées avec les principaux opérateurs concernés par cette activité notamment les grossistes/importateurs des légumes en question pour déterminer leur origine (locale, sous- régionale ou Européenne). Le recueil et l’exploitation des documents existants en la matière a permis d’appréhender les grandes lignes de la problématique de commercialisation des produits maraîchers en Mauritanie. ) Mise en place d’un système quotidien de collecte de données permettant de cerner le flux et les caractéristiques des légumes et autres produits maraîchers approvisionnant le marché de la SOCIM ( Marché Central de Légumes de la ville de Nouakchott ) jusqu’en Octobre 1999. Les informations collectées pour chacun des produits maraîchers sont consignées dans un cahier conçu pour la circonstance et tenu régulièrement par un Agent de suivi recruté parmi les intermédiaires ( coxeurs ) du marché de la SOCIM. Ce cahier porte Projet PAEP, Sénégal, Étude de marché en Mauritanie Avril 1999  Page 2
les informations suivantes : date d’arrivée, marque et immatriculation du véhicule, localité d’origine du produit, nom du fournisseur, quantité et unité ( sacs ou kg ), prix (prix du jour et prix d’achat ), nom de l’acheteur ( grossiste/ importateur ).   Après avoir été validées, les informations saisies sur un tableau EXCEL sont envoyées chaque semaine et par e.mail. ) chacun des produits étudiés tout en cherchant à identifier :Analyse pour  La consommation totale de chaque type de légumes étudiés ;  Les principaux opérateurs économiques ;  Les comportements et les exigences des grossistes/importateurs ;  Les principales contraintes liées à cette activité ;  Les calendriers culturaux et les volumes en coût de production dans la zone de la vallée du Sénégal. ) élaboration du rapport   1.4 DEROULEMENT DE L’ETUDE  L’étude s'est déroulée du 19 Avril au 15 juin Mai pour un total de 40 jours ouvrables. Deux (2) rencontres avec le Conseiller technique du projet dont une première avec Daniel Pelletier, consultant principal ont permis d’échanger des idées sur les premières informations recueillies et de réorienter les travaux. Une visite à Rosso, ville où transitent les importations du Sénégal, et capitale de la première région agricole du pays, le Trarza, structures impliquées dans la filière maraîchère   2. PRESENTATION DE LA MAURITANIE  2.1 Cadre général  2.1.1 Le milieu  La République Islamique de Mauritanie est située entre le 15eet le 27eparallèle Nord et couvre une superficie de 1 030 700 km². Elle est limitée au Nord par l'ex-Sahara Occidental et l'Algérie, à l'Est par le Mali, au Sud par le Mali et le Sénégal et à l'Ouest par l'Océan Atlantique. Plus de la moitié du territoire national, au Nord, est désertique et faiblement peuplée. La zone sahélienne s'étend d'ouest en est sur une bande de 200 km traversant le pays sur sa partie sud. Au centre et au Nord, le relief est constitué de massifs montagneux tels ceux de l'Adrar et du Tagant qui culminent de 400 à 800 mètres. A l'exception de la plaine alluviale du fleuve Sénégal, au sud, appelée Chemama, le reste du pays est constitué, en grande partie, d'alignements dunaires qui, lorsqu'il pleut, se couvrent de pâturages et où se pratiquent les cultures pluviales.  Le climat, saharien au nord et sahélien au sud, est généralement chaud et sec. Les maxima dépassent 44°C en mai-juin, pour des minima pouvant descendre à 10°C en janvier et décembre. Les vents, à dominante nord-est, sont très fréquents et favorisent la progression de l'ensablement. La saison des pluies, qui conditionne en grande partie la production agro-pastorale, est très hétérogène dans le temps et dans l'espace. Elle s'étend, en général, sur une période de quatre mois, de juin à septembre (hivernage), selon un gradient nord-sud de quelques Projet PAEP, Sénégal, Étude de marché en Mauritanie Avril 1999  Page 3
millimètres à 450 mm/an dans la région du Guidimakha. La majeure partie du pays reçoit une pluviométrie inférieure à 300 mm/an. Durant les quinze dernières années, deux grandes sécheresses ont été enregistrée, en 1984-1985 et en 1991-1992. Durant ces années, la pluviométrie était inférieure de 35 à 70 % par rapport à la moyenne.  Administrativement, la Mauritanie est divisée en (i) 13 Wilayas (régions) placées sous l'autorité d'un Wali (Gouverneur) assisté de deux ou trois Wali Mouçaïd (Adjoints aux Gouverneurs), (ii) 53 Moughataa (départements) dirigés par un Hakem (Préfet) et (iii) 205 communes dont 163 dont rurales. La mission et les attributions de l'administration territoriale sont définies par l'Ordonnance n° 90.002 du 31 janvier 1990. L'ensemble de cette structure relève du Ministère de l'Intérieur, des Postes et Télécommunications. La commune bénéficie néanmoins d'un statut de collectivité territoriale décentralisée dans son administration et sa gestion sous la responsabilité d'un maire élu par ses administrés. Ce mode de gestion implique une fiscalité locale placée sous le contrôle du Ministère des Finances.  2.1.2 La population  La population mauritanienne, avec un taux de croissance naturelle de 2,9 % par an, est estimée, à partir des résultats du recensement de 1988, à 2 277 766 habitants en, 1995, dont 44,9 % ont au moins de 15 ans. Sa répartition par Wilaya figure dans le tableau ci-après. Les quatre Wilayas de la vallée (Trarza, Brakna, Gorgol et Guidimakha) représentent, à elles seules, 33,9 % de la population. Abstraction faite des Moughataas hors vallée (Boutilimit, Mederdra, Ouad 1 Naga, Aleg, Maghta Lahjar, Monguel et Ould Yengé), ce pourcentage est de 23,7 %  Tableau 1 : Population des Wilayas2 WILAYAS 1988 1994 1995 Hodh El Char ui 212 203 247 556 254 237 Hodh El Gharbi 159 296 184 207 189 032 Assaba 167 123 191 255 195 916 Gor ol 184 359 203 446 207 482 Brakna 192 157 215 523 220 345 Trarza 202 596 204 756 205 597 Adra 61 043 66 937 68 133 D. Nouadhibou 63 030 88 371 92 990 Ta an 64 908 71 197 72 369 Guidimakha 116 436 134 143 137 646 Tiris Zemou 33 147 39 985 41 280 Inchiri 14 613 13 728 13 609 Nouakchot 393 325 550 369 579 130 Total Mauritanie 1 864 236 2 211 473 2 277 766   Sur la période 1988-1994, le taux de croissance urbaine était de 5,6 % par an. Le taux d'urbanisation est passé ainsi de 22,7 % et 48,8 % en 1991. La seule ville de Nouakchott concentre près de 25 % de la population totale et connaît une croissance moyenne de 10 % par an. Cette urbanisation, accélérée par la sécheresse, est la conséquence d'une sédentarisation rapide de la population nomade qui représentait 73,3 % de la population en 1965 et moins de 11 % en 1991.3l'espérance de vie a augmenté de 3,3Entre 1988 et 1994, années pour atteindre 50,9 ans, le taux d'analphabétisme des adultes a été réduit à 66 % et le taux de mortalité infantile est passé de 132 ‰ à 112 ‰4. De plus, un accroissement rapide des                                                           1Annuaire statistique de la Mauritanie, Année 1995, ONS Avril 1997 2statistique de la Mauritanie, Année 1995; op. cit.Annuaire  3Annuaire statistique de la Mauritanie, Année 1995, op. cit. 4Annuaire démographique 1994, ONS, 1997 Projet PAEP, Sénégal, Étude de marché en Mauritanie  Page 4
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inscriptions dans l'enseignement primaire a été enregistré : celles-ci sont passées de 49 % pour la tranche d'âge 7-12 ans en 1986-87 à 82 % en 1996-97. Le taux d'achèvement du cycle primaire a atteint 62 % en 19965  2.2 Evolution du PIB et endettement  Au début des années 1980, la Mauritanie s'est trouvée confrontée à d'importantes difficultés économiques. Des choix économiques inadaptés, des pratiques laxistes, la sécheresse et les conséquences de la guerre du Sahara ont enfoncé le pays dans l'impasse : accroissement vertigineux de la dette extérieure, explosion du déficit public et externe et déclin du PIB malgré un niveau élevé d'investissement. Depuis 1985, le Gouvernement a lancé de vastes programmes économiques et financiers qui ont permis de restructurer l'économie et de la lancer sur la voie du redressement. Les taux de croissance annuels du PIB (à prix constants de 1983) étaient de 2,1 % e, 1992, 8,3 % en 1993, 5,2 % en 1994, 5,4 % en 1995 et 3,8 % en 1996.  Tableau n° 2 : Evolution du PIB à prix constants de 1983 (en millions d'UM)6  ANNEE 1991 1992 1993 1994 1995 1996 P.I.B. 52 524 53 672 58 126 61 134 64 416 66 872    La Mauritanie demeure, cependant, un pays à faible revenu où le PIB par tête d'habitant était de 480 $US en 1995 et où la dette extérieure totale est relativement élevée. Cette dernière (décaissée et non amortie) est estimée, en 1996, à 2,35 milliards de $US, soit 215 % du PIB répartis ainsi qu'il suit7 : :  ƒ Dette bilatérale % 48 ƒ  % 8Dette privée et à court terme ƒ  44 %Dette multilatérale  2.3 Pauvreté  En raison, notamment, de la croissance économique soutenue, du recentrage des dépenses publiques vers les secteurs sociaux, des grands travaux à haute intensité de main d'œuvre et d'une gestion plus rationnelle de l'aide alimentaire, la pauvreté a baissé, entre 1990 et 1996, de 57 à 47 %. Elle demeure, cependant, préoccupante. En effet, plus de 50 % des mauritaniens vivent encore en-dessous du seuil de pauvreté, celui-ci étant fixé à 53 841 UM par tête et par an, soit 147,5 UM par jour. Par ailleurs, la pauvreté est nettement plus prononcée en milieu rural qu'en milieu urbain. En effet, 68,1 % des habitants du milieu rural vivent en dessous du seuil de pauvreté, contre 26,8 % des citadins. En milieu rural, on constate des disparités entre "Rural Fleuve et "Rural Autre" où respectivement l'ampleur de la pauvreté est de 60,2 et 71,1 %. Alors que les ruraux ne constituent que 56 % de la population sédentaire, ils représentent 76,3 % des pauvres. Ces démunis sont, soit des métayers, soit des petits agriculteurs dont l'exiguïté de l'exploitation ou les aléas climatiques limitent ou anéantissent les revenus.                                                           5aux Administrateurs concernant la stratégie d'aide du Groupe de la BanqueMémorandum du Président de l'IDA Mondiale à la République Islamique de Mauritanie, 21 mai 1997 6Agrégats de la comptabilité nationale et indicateurs socio-économique 1995, ONS, Mai 1997 (et ONS pour l'année 1996) 7Mémorandum du Président de l'IDA aux Administrateurs concernant la stratégie d'aide du Groupe de la Banque Mondiale à la République Islamique de Mauritanie, 21 mai 1997 Projet PAEP, Sénégal, Étude de marché en Mauritanie Avril 1999  Page 5
Généralement sans accès aux infrastructures et aux services de base, ils n'ont d'autre alternative que de pratiquer une agriculture de subsistance de faible productivité. Beaucoup émigrent alors vers les centres urbains dans l'espoir d'y trouver une vie meilleure, espoir trop souvent déçu. Si, d'une façon générale, la pauvreté a reculé dans le pays, sa baisse n'est pas uniforme et varie d'une région à l'autre selon les caractéristiques géographiques. Elle a diminué dans les centres urbains, notamment à Nouakchott, et dans la Vallée. Cependant, elle a progressé de 69,2 % en 1990 à 71,7 % en 1996 dans les zones rurales d'agriculture pluviale et de sylvo-pastoralisme.8  L'étendue de la pauvreté dans le milieu rural, particulièrement dans le rural 'hors fleuve", n'est pas surprenante eu égard aux conditions climatiques que ce milieu a connu depuis plus de vingt ans. Les sécheresses successives ont sapé la base de production, décimé les troupeaux, rendant les populations plus vulnérables et modifiant les équilibres sociaux. Les disparités entre la zone du fleuve et "hors fleuve" s'expliquent, au-delà des potentialités agricoles, par l'importance des investissements publics réalisés. En effet, sur la période 1985-95, ces investissements se sont élevés à 34,739 milliards UM dont 20,118 milliards UM (57,9 %) ont été alloués à l'agriculture. 9 L'agriculture irriguée, sur ce montant, a absorbé en moyenne entre 75 et 80 % environ.  3. MARAICHAGE EN MAURITANIE  La filière maraîchère est ancienne et intensive dans les Oasis mais assez récente dans la vallée. La production qui peut atteindre 40 000 tonnes en année normale, se concentre pendant la contre saison froide sur environ trois mois, de décembre à février. Le reste de l'année, le marché est alimenté par des importations. Les principales spéculations sont les carottes, les oignons, la pomme de terre, les aubergines, la tomate, la laitue et le chou. Au delà de la contrainte relative à la faiblesse des équipements de stockage, l'étalement et la diversification de la production sont limités par le niveau de technicité des producteurs, l'absence d'espèces et de variétés adaptées aux contraintes et la rareté de l'eau en dehors de la vallée. Cependant, la filière est appelée à connaître des mutations suite au développement d'opérations d'exportations vers l'Europe qui ont démarré ces dernières années dans le cadre de la promotion et de la diversification des cultures composantes du Programme de Développement Intégré de l'Agriculture Irriguée en Mauritanie (exportation de gombo et de haricots en France)  3.1 Caractéristique de la production maraîchère locale  La production maraîchère se subdivise en trois catégories :  - La production destinée au marché de Nouakchott provenant essentiellement du Trarza et de l'Adrar et dans une moindre mesure du Brakna et du Gorgol. Soulignons que l'Adrar approvisionne Nouakchott, principalement en carotte,  - la production des coopératives maraîchères féminines et celles des autres régions dont la production est, en général, auto-consommée ou vendue sur les marchés de proximité.  - La production des jardins maraîchers dans la périphérie de Nouakchott qui assure un approvisionnement régulier mais insuffisant de la capitale, surtout en période de soudure.  Les produits maraîchers ne sont actuellement cultivés qu'à des périodes limitées dans l'année sauf dans la zone "océanique", dans le bas delta du fleuve et à Nouakchott.                                                           8en Mauritanie 1996 – Volume 1, ONS, Mai 1997Profil de la pauvreté 9Mémorandum du Président de l'IDA….op. cit Projet PAEP, Sénégal, Étude de marché en Mauritanie Avril 1999  Page 6
 Leur durée de conservation, sauf pour l'oignon, est courte et l'étalement des mises en marché difficile faute de circuits de commercialisation organisés.  Le marché bien que non négligeable (consommation potentielle estimée à 60 kg/habitant/an) est limité par la position des importateurs qui maîtrisent le marché.  Le pouvoir d'achat de la majorité de la population urbaine est un frein non négligeable, bien que les habitudes alimentaires évoluent rapidement.  Cette situation a pour conséquence :  Une saturation du marché, essentiellement de Nouakchott et de Kaédi (région du fleuve) à certaines époques, mars, avril et un effondrement des prix à la production pas totalement répercutés au détail  La quasi absence d'approvisionnement du marché par des produits locaux environ 9 mois sur 12.  3.2 Production maraîchère  Le bilan de la campagne 97/98 fait ressortir une production de 35 565 tonnes sur une superficie de 2 746 ha, toutes spéculations confondues. Il ressort des enquêtes menées par la SONADER en 1998 que les superficies totales, mises en cultures au niveau de la rive droite du fleuve Sénégal, pour 3 régions, Trarza, Brakna et Gorgol, peuvent être estimées à 1 123 ha avec la prédominance de l'oignon (voir annexe superficies maraîchères régions du fleuve). Mais la production maraîchère reste confrontée à plusieurs problèmes structurés :   Forte saisonnalité de la production  Faible rendements par rapport aux pays voisins (source Ministère du Développement Rural et de l'Environnement, conseiller technique)  Disponibilité et coût de transport  Conservation et stockage  Prix  Il est à signaler que le marché de Nouakchott est essentiellement approvisionné par les productions du Trarza, de l'Adrar et des jardins maraîchers, soit 24 955 tonnes.  Le reste de la production dans les régions peut être considérée comme auto-consommée sauf marginalement pour le Gorgol et le Brakna (régions du fleuve)  
                                                           du Développement Rural et de l'Environnement, conseiller techniqueSource MDRE Ministère  Projet PAEP, Sénégal, Étude de marché en Mauritanie  Page 7
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 3.3 Calendrier de production  La production maraîchère est prédominante en saison froide, entre janvier et avril.  La production maraîchère à Nouakchott et le flux des légumes du delta océanique se prolongent au delà de la période d'abondance. Du point de vue climatique, la zone littorale est très voisine de celle de Nouakchott –qui est approvisionné en betterave, en navets, oignon, carotte, aubergine- pendant la période de soudure, par la région de N'Diago et Ziré.  Tableau de la production maraîchère   1997/1998 1996/1997 1995/1996 WILAYA Superficie Prod. Superficie en Prod. Superficie en ha Prod. en ha (tonnes) ha (tonnes) (tonnes) Trarza 910 19 965 1 115 14 814 1 230 17 220 Gorgol 204 3 639 250 2 700 265 2 650 Brakna 146 2 403 179 1 783 190 1 900 Guidimakha 41 337 50 250 55 550 Sous-total Vallée du fleuve Sénégal 1 301 26 344 1 594 19 547 1 740 22 320 Assaba 131 809 160 600 170 1 700 H El Gharbi 98 1 685 120 1 250 130 1 300 H El Chargui 65 1 075 80 800 85 850 Dakhlet NDB 8 135 10 100 11 110 Tagant 75 750 Adrar 245 6 739 300 5 000 330 5 610 Inchiri 37 337 45 250 50 500 Tris Zemour 3 39 4 29 4 40 Nouakchott 102 2 864 125 2 125 125 2 125 Jardins scolaires 26 260 Sous-total autres 689 13 683 844 10 154 1 006 13 245 Total pays 1 990 40 027 2 438 29 701 2 746 35 565  Source : DRAP Direction du Développement des Ressources Agro-pastorales  Les potentialités de production, la période de mise en vente varient suivant les régions et les légumes.  La mise sur le marché des tomates, navets, betteraves, aubergines et haricots verts du Trarza commence début janvier, alors que les aubergines et tomates du Gorgol ne sont disponibles qu'en Janvier – février, et que les tomates et navets du Brakna ne sont récoltés qu'en fin février (FAO, 1997).  Les choux du Trarza arrivent fin janvier, ceux du Gorgol et du Brakna en février, Mars. Projet PAEP, Sénégal, Étude de marché en Mauritanie Avril 1999  Page 8
 
Les principales spéculations cultivées à Nouakchott Espèces Variétés Carotte Mikkat Touchon Nantaise Oignons Violette de Calmi Early Texas Yellow granon Blanc de Soumarana Marteau Chinois Marché Copenhague Chinois Plate d'Egypte Jaune Canarta Keena Henz
Navet Choux Persil Betterave Melon Tomate  3.4 Politique des prix  La politique des prix dans le secteur agricole s'inscrit dans le cadre de la promotion d'une économie libérale fondée sur les mécanismes de marché et la poursuite de la réforme tarifaire. Elle repose donc sur trois instruments complémentaires : les mesures à la frontière, la promotion des négociations interprofessionnelles et les mécanismes de promotion de la concurrence. La politique tarifaire mise en œuvre en 1999 a prévu des tarifs cumulés plafonnés à 39 % (doit fiscal - DF- d'un maximum de 22 %, Droit de douane - DD - de 14 % et Taxe Statistique - TS – de 3 %) sur la période de production en Mauritanie, du 1erjanvier au 30 avril pour les principales spéculations produites dans le pays. (Document Politique et Stratégies générales pour le développement).  Par ailleurs, il est prévu de garder le pas avec l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africain) dont le tarif sera plafonné à 20 % en l'an 2000, les mesures de sauvegarde de l'OMC seront appliquées, en consultation avec la Banque Mondiale, en cas de distorsions majeures du marché intérieur.  3.5 Evolution des prix  La commercialisation est centrée sur Nouakchott, principal marché du fait de la concentration de la demande et de l'importance des consommations potentielles (60 kg/tête contre 20 kg en zone rurale). Sur ce marché, la contrainte principale tient à sa faible capacité d'absorption lors de la saison de la récolte qui fait que les prix baissent de manière saisonnière, comme l'illustre le graphique suivant :
                                                          Document Politique et Stratégies Générales pour le développement rural Projet PAEP, Sénégal, Étude de marché en Mauritanie  Page 9
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 Prix moyen mensuel des légumes (UM/kg) Enquête Radhort Produits 8/97 9/97 10/97 11/97 12/97 Carotte locale M - - - - - D 150 157,5 - - - importée M 127 130 128,5 148,75 128,75  D 241,5 223,5 203,5 205 177,5 Chou pommé importé M 114 148,25 140 146,25 133,75 D 171 190 193,75 191,25 174,25 locale M - - - -- D - - - -- Oignon local M 59 76,5 - - - D 89 102,5 - - - importé M 64 103,75 100 99,25 90,5  D 116,5 122,75 118,75 113,75 111,75 Pomme terre locale M - - - - - D - - - - - importé M 75 66 76,25 73,75 93  D 94,5 96,5 100,75 98,75 116,5 Tomate locale M -   - - - -D 13  0,5 190 -- -Importé M 96,5 120,75 131 140,5 150 D 145,5 161 122,5 211,25 224
01/98 -  -102,5 155 100 135 - -  -- 91,25 115  - -85 100,25 - - 107,5 142,5
  M : marché Marocain = marché SOCIM ; D : détails  Ce tableau montre que les productions locales plus particulièrement celles de Nouakchott et du littoral se commercialisent jusqu'au mois d'Août : il s'agit notamment des tomates, de la carotte et de l'oignon.  La carotte, dont les importations restent très faibles, par rapport à la demande, accuse les prix les plus élevés en période de pénurie.  La pomme de terre qui connaît quant à elle des prix stationnaires puisque importée toute l'année et avec une production locale dérisoire.  L'évolution des prix y est donc conditionnée par la saison. Elle connaît un affaissement marqué en février, mars et avril et un pic de prix en été. A l'exception des oignons, les produits maraîchers, faute d'un étalement de leur offre dans le temps et/ou d'une conservation, ne peuvent occuper ce marché que durant une période limitée. Il convient de remarquer que certaines importations (500 tonnes/mois/environ) sont incompressibles, puisque constituées de produits faiblement cultivés localement (pomme de terre). La mise en place, durant la période de production de droits d'entrée à la frontière élevés, ne suffit pas à maintenir les prix compte tenu de l'importance de l'offre locale et de sa concentration dans le temps.  4. IMPORTATIONS DES LÉGUMES  Les légumes importés sont constitués principalement de pommes de terre, d'oignons, de carottes et de tomates. Projet PAEP, Sénégal, Étude de marché en Mauritanie Avril 1999  Page 10
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