Le travail en cours d études a-t-il une valeur professionnelle ? - article ; n°1 ; vol.378, pg 55-83
29 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le travail en cours d'études a-t-il une valeur professionnelle ? - article ; n°1 ; vol.378, pg 55-83

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
29 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Economie et statistique - Année 2004 - Volume 378 - Numéro 1 - Pages 55-83
¿ Tiene algún valor profesional el haber trabajado durante los estudios?
El casi 80 % de los estudiantes que terminaron los estudios superiores en 1998 han tenido durante la carrera, a parte de las prácticas, una actividad profesional remunerada. Para el 15 % de los jóvenes, se trata de un empleo regular, de al menos ocho horas semanales, ocupado durante el curso universitario. Estas actividades profesionales corresponden a un amplio abanico de empleos: para muchos de ellos, se trata de unos empleos de complemento, a menudo no cualificado y a tiempo parcial, que terminan al final de la carrera. Otros son sin embargo más cualificados y pueden prorrogarse en los tres años que suceden a la salida del sistema educativo. Incluso al 11 % de esos jóvenes se les puede calificar de preinsertos: han alcanzado antes de acabar la carrera una posición profesional estabilizada que corresponde a su formación. Si bien la tercera parte de los jóvenes piensan que este trabajo ha perturbado sus estudios, la mayoría de ellos considera que éste les ha dado unas competencias, unas redes de relaciones profesionales o tan sólo una experiencia que merece mencionarse en el curriculum vitae. Para algunos, esto va a condicionar el acceso al posterior empleo, lo que muestra el valor profesional del haber trabajado durante los estudios. Los estudiantes que salen de la enseñanza superior pueden valerse de esta primera experiencia laboral, aunque sea poca su aportación en comparación con el diploma obtenido y dependa mucho de las características de esta actividad. Por lo general, las actividades profesionales más cualificadas y aquellas en relación con la formación las valoran más los estudiantes y los futuros empleadores. Otras actividades consideradas ante todo como trabajos ocasionales que proporcionan una renta complementaria, parecen menos valoradas. En todo caso, cuanto más larga es la inversión en tiempo, más posibilidad tiene el trabajo hecho durante los estudios de que lo valoren en el mercado laboral, pero mayor es el riesgo de que éste perturbe los estudios.
Hat die Arbeit während des Studiums einen beruflichen Wert?
Fast 80 % der Studenten, die 1998 die Hochschule abschlossen, gingen während ihres Studiums zusätzlich zu den Praktika einer entlohnten Beschäftigung nach. Bei 15 % der Jugendlichen handelte es sich um eine regelmäßige Arbeit von mindestens acht Wochenstunden, die sie während des Studienjahres verrichteten. Diese Berufstätigkeiten entsprechen einem breiten Spektrum von Beschäftigungen: Für viele unter ihnen sind sie eine Verdienstmöglichkeit, die eine nicht qualifizierte Beschäftigung oder eine Teilzeitbeschäftigung darstellt, die mit Abschluss der Ausbildung endet. Andere sind wiederum qualifizierter und können in den drei Jahren nach Ausbildungsabschluss noch ausgeübt werden. 11 % dieser Jugendlichen können sogar als vorab eingegliedert bezeichnet werden, da sie vor Ende ihres Studiums eine stabilisierte berufliche Position erreicht haben, die ihrer Ausbildung entspricht. Nach Ansicht eines Drittels der Jugendlichen hat diese Arbeit ihr Studium beeinträchtigt, wohingegen die Mehrheit von ihnen meint, sie habe ihnen Kompetenzen vermittelt, sie in ein Netz beruflicher Beziehungen eingebunden oder ihnen ganz einfach eine Erfahrung gebracht, die in ihrem Lebenslauf herauszustellen ist. Für manche ist dies Voraussetzung für den späteren Zugang zur Beschäftigung, was den beruflichen Wert der Arbeit während des Studiums belegt. Nach Abschluss ihrer Hochschulausbildung können die Studierenden diese erste Arbeitserfahrung geltend machen, auch wenn deren Nutzen im Hinblick auf das Diplom gering ist und vor allem von den Merkmalen dieser Tätigkeit abhängt. Generell werden die qualifiziertesten Berufstätigkeiten und diejenigen, die einen Bezug zum Studium haben, von den Studierenden und ihren künftigen Arbeitgebern am meisten geschätzt. Andere Tätigkeiten, die hauptsächlich als «kleine Jobs» für einen Nebenverdienst betrachtet werden, werden weniger geschätzt. Je mehr Zeit investiert wird, desto besser sind auf alle Fälle die Chancen, die Tätigkeit auf dem Arbeitsmarkt zur Geltung zu bringen, desto größer ist aber auch das Risiko, dass sie das Studium beeinträchtigt.
Le travail en cours d’études a-t-il une valeur professionnelle?
Près des 80 % des étudiants sortis de l’enseignement supérieur en 1998 ont exercé pendant leurs études, en dehors des stages, une activité professionnelle rémunérée. Pour 15 % des jeunes, il s’agit d’un emploi régulier, d’au moins huit heures par semaine, occupé au cours de l’année scolaire. Ces activités professionnelles correspondent à une large palette d’emplois: pour beaucoup d’entre eux, il s’agit d’emplois d’appoint, souvent non qualifiés et à temps partiel, qui s’arrêtent à la fin des études. D’autres sont cependant plus qualifiés et peuvent continuer pendant les trois années qui suivent la sortie du système éducatif. 11 % de ces jeunes peuvent même être qualifiés de préinsérés: ils ont atteint avant la fin de leurs études une position professionnelle stabilisée qui correspond à leur formation. Si un tiers des jeunes juge que ce travail a perturbé leurs études, la majorité d’entre eux considère qu’il leur a apporté des compétences, des réseaux de relations professionnelles ou tout simplement une expérience méritant d’être signalée dans leur curriculum vitae. Pour certains, ceci va conditionner l’accès à l’emploi ultérieur, révélant la valeur professionnelle du travail en cours d’études. Les étudiants qui sortent de l’enseignement supérieur peuvent faire valoir cette première expérience de travail, même si l’apport de celle-ci reste généralement faible au regard du diplôme et dépend avant tout des caractéristiques de cette activité. Généralement, les activités professionnelles les plus qualifiées et celles en rapport avec la formation sont les plus valorisées par les étudiants et par leurs futurs employeurs. D’autres activités, considérées avant tout comme des «petits boulots» permettant un revenu d’appoint, semblent moins valorisées. Dans tous les cas, plus l’investissement en temps est important, plus le travail en cours d’études a des chances d’être valorisé sur le marché du travail, mais plus le risque qu’il perturbe les études est élevé.
Do jobs worked when studying have any professional value?
Nearly 80% of all students who left higher education in 1998 worked in paid employment, not counting traineeships, during their studies. For 15% of these young people, this was a regular job worked at least eight hours per week during the school year. Such employment covers a wide range of jobs: many are secondary jobs, often unskilled and part time, finishing at the end of their studies. However, others are more skilled and may continue over the three years following the exit from the education system. Some 11% of these young people could even be called pre-integrated into employment: they have attained a stable professional position in keeping with their education before the end of their studies. Although one-third of young people feel that such work disrupted their studies, the majority consider that it gave them skills, networks of professional contacts or quite simply experience worth putting on their CV. For some of them, this will condition their access to subsequent employment, demonstrating the professional value of working when studying. Graduates from higher education can use this initial work experience to their benefit, even if its contribution is generally small compared with the qualification and depends first and foremost on the characteristics of the work itself. The most highly skilled professional activities and those associated with the studies taken are generally held in the highest standing by students and their future employers. Less is made of other activities seen primarily as •casual jobs” to bring in extra money. In all cases, the greater the time investment the more the work while studying is likely to be optimised on the labour market, but the more it is likely to disrupt the studies.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 138
Langue Français

Extrait

EMPLOI
Le travail en cours d’études a-t-il une valeur professionnelle ? Catherine Béduwé et Jean-François Giret*
Près des 80 % des étudiants sortis de l’enseignement supérieur en 1998 ont exercé pendant leurs études, en dehors des stages, une activité professionnelle rémunérée. Pour 15 % des jeunes, il s’agit d’un emploi régulier, d’au moins huit heures par semaine, occupé au cours de l’année scolaire. Ces activités professionnelles correspondent à une large palette d’emplois : pour beaucoup d’entre eux, il s’agit d’emplois d’appoint, souvent non qualifiés et à temps partiel, qui s’arrêtent à la fin des études. D’autres sont cependant plus qualifiés et peuvent continuer pendant les trois années qui suivent la sortie du système éducatif. 11 % de ces jeunes peuvent même être qualifiés de pré-insérés : ils ont atteint avant la fin de leurs études une position professionnelle stabilisée qui correspond à leur formation. Si un tiers des jeunes juge que ce travail a perturbé leurs études, la majorité d’entre eux considère qu’il leur a apporté des compétences, des réseaux de relations professionnelles ou tout simplement une expérience méritant d’être signalée dans leurcurriculum vitae. Pour certains, ceci va conditionner l’accès à l’emploi ultérieur, révélant la valeur professionnelle du travail en cours d’études. Les étudiants qui sortent de l’enseignement supérieur peuvent faire valoir cette première expérience de travail, même si l’apport de celle-ci reste généralement faible au regard du diplôme et dépend avant tout des caractéristiques de cette activité. Généralement, les activités professionnelles les plus qualifiées et celles en rapport avec la formation sont les plus valorisées par les étudiants et par leurs futurs employeurs. D’autres activités, considérées avant tout comme des « petits boulots » permettant un revenu d’appoint, semblent moins valorisées. Dans tous les cas, plus l’investissement en temps est important, plus le travail en cours d’études a des chances d’être valorisé sur le marché du travail, mais plus le risque qu’il perturbe les études est élevé.
* Catherine Béduwé appartient au Laboratoire interdisciplinaire sur les ressources humaines et l’emploi (LIHRE) de l’Université des Sciences sociales de Toulouse et Jean-François Giret appartient au Département des Entrées dans la vie active du Céreq à Marseille. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 2004
55
56
e développement du travail en cours d’études, Lmesuré par l’augmentation du nombre et la proportion d’étudiants combinant études supérieu-res et activité professionnelle (1), est porté par un faisceau d’évolutions socioéconomiques que l’on peut brièvement résumer de la façon suivante. La première est liée à la démocratisation de l’enseignement supérieur. Celle-ci a créé de nouveaux besoins de financement des études pour une part accrue d’étudiants issus de milieux modestes et/ou obligés de quitter le domicile familial. Souvent partiel ou complé-mentaire au début, ce financement par l’activité professionnelle prend une part de plus en plus importante dans les ressources de l’étudiant au fur et à mesure qu’il avance dans ses études (Gruel et Tiphaine, 2004). Dans la mesure où les effectifs de 2emais surtout de 3ecycle universi-taire vont continuer d’augmenter (Lixi, 2003 et note 3), le nombre d’étudiants travailleurs devrait lui aussi s’accroître. Le désir d’autono-mie de ces jeunes adultes favorise également la recherche d’une certaine indépendance finan-cière (Tiphaine, 2002), alors que l’allongement de la durée des études fait reculer le moment où le jeune va pouvoir toucher sa première paye. Le besoin de financement n’est cependant pas la seule motivation qui conduit les étudiants à tra-vailler pendant leurs études. L’augmentation sans précédent du nombre de bacheliers ces quinze dernières années a amené aux portes de l’enseignement supérieur un nombre croissant d’étudiants. Certains d’entre eux, notamment ceux qui n’ont pu accéder aux études de leur choix, n’ont parfois qu’un projet professionnel très flou en entrant dans l’enseignement supé-rieur (Lixi, 2003). Celui-ci va s’affirmer, en fonction de leur réussite, mais aussi par tâtonne-ments et choix successifs entre les différentes filières de formation qui s’offrent à eux et, le cas échéant, la recherche d’activités professionnel-les partielles. Ainsi, plus d’un quart des jeunes sortis en 1998 de l’enseignement supérieur disent avoir abandonné leurs études parce qu’ils avaient trouvé un emploi (Giretet al., 2003). De plus, dans un contexte de baisse des rende-ments de l’éducation (Goux et Maurin, 1994) et de déclassement important des diplômés à la sortie du système éducatif (Nauze-Fichet et Tomasini, 2002), ces doubles ou triples situa-tions combinant poursuite d’études, activité professionnelle et recherche d’emploi peuvent s’avérer des stratégies tout à fait rationnelles dans le cadre d’une université de masse (Lévy-Garboua, 1976). Sans réduire la durée globale de leurs études, les jeunes peuvent avoir intérêt
à consacrer une partie de leur temps scolaire à d’autres activités pour compenser une baisse de rendement du diplôme.(1) Ces situations mixtes emploi-travail chez les jeunes en formation initiale sont encouragées par un marché du travail qui fait la part belle aux contrats de courte durée, contrats d’intérim et contrats à temps partiel et, de plus, un dévelop-pement des emplois peu qualifiés largement ouverts aux jeunes (Céreq, 2002). Les étudiants constituent un public privilégié et souvent con-sentant pour toutes ces formes de flexibilité, car elles leur permettent de conduire simultanément études et « petit boulot ». Les employeurs dispo-sent ainsi d’une main-d’œuvre d’appoint, vola-tile mais « éduquée » et donc rapidement opéra-tionnelle pour des emplois faiblement qualifiés, comme le montrent par exemple Pintoet al. (2000) pour les emplois dans le secteur de la res-tauration rapide. Enfin, les débats suscités par la nouvelle loi sur les régimes de retraite, et notamment autour des enjeux d’un allongement significatif des durées de cotisation, ont peut-être précipité la prise de conscience chez nombre de jeunes des difficultés, voire du danger qu’ils encourent à trop retarder leur entrée dans la vie active. Il est encore trop tôt pour mesurer ici un quelconque effet sur le déve-loppement du travail étudiant mais cela rajoute vraisemblablement un argument en sa faveur. Ces évolutions de contexte font que le travail étudiant devient une question de recherche à part entière pour ceux qui interrogent la nature des relations entre formation et emploi : à l’heure où l’on parle de formation tout au long de la vie pour développer et maintenir ses compétences au niveau imposé par les évolu-tions du travail, il faut s’interroger sur les rai-sons qui poussent ces jeunes à devancer leur insertion professionnelle, parfois au point de brouiller la frontière entre formation initiale et vie professionnelle. L’hypothèse retenue ici est que le développement du travail en cours d’études correspond – sous certaines conditions – à des enjeux de construction des compétences individuelles, enjeux complémentaires aux questions du mode de financement des études et l’évolution des conditions de vie des étudiants (Grignonet al., 2000) ou à celle de la mesure de leur participation au marché du travail (Vergnes, 1997 ; Valdelièvre, 2001).
1. Cette augmentation est clairement mise en évidence par Durier et Poulet-Coulibando (2005) dans ce même numéro.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 2004
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents