Les relations entre producteurs et distributeurs : une approche empirique  - article ; n°2 ; vol.88, pg 73-86
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Description

Économie & prévision - Année 1989 - Volume 88 - Numéro 2 - Pages 73-86
Relations Between Producers and Distributors: an Empirical Approach,
by Alain Chappert and François Ecalle.

Relations between mass market retailers and their suppliers underwent a crisis in 1984 and 1985. Distributors gained significant advantages in dealing with producers through the creation of supercentrales d'achats (large-scale groups purchasing centres offering better conditions to members). This article aims to place this conflict in a historical perspective: before this battle with suppliers, the mass market retail sector was already witnessing difficult relations between traditional commerce and industry. Butthe events of 1984 and 1985 have leftfew perceptible traces. Although it is difficult to isolate the damage that producers suffered from strong market pressure, international comparisons show that the power of the agri-foodstuff industries and the power of the mass market distribution sectors are not mutually exclusive.
Las relaciones entre productores y distribuidores : un enfoque empirico,
por Alain Chappert y François Ecalle.
Las relaciones entre el gran comercio y sus proveedores han experimentado una crisis en 1984 y 1985. La creación de supercentrales de compra ha incrementado, en efecto, los puntos afavor de los distribuidores trente a los productores. Este artículo tiene por objeto ver este conflicto dentro de una perspectiva histórica : antes de enfrentarse con estos proveedores, el gran comercio mantenía relaciones difîciles con el comercio tradicional y la industria. Sin embargo, los indicios de acontecimientos de 1984 y 1985 son poco perceptibles. No es posible aislar los inconvenientes que han tenido que soportar productores con fuerte poder de mercado, mientras que las comparaciones internacionales muestran que la potencia de las industrias agrícolas y alimentarias y de la gran distribución no son antinómicas.
Die Beziehungen zwischen Herstellern und Vertriebsunternehmen : ein empirischer Ansatz,
von Alain Chappert und François Ecalle.

1984 und 1985 befanden sich die Beziehungen zwischen den großen Vertriebsunternehmen und ihren Lieferanten in einer Krise. Die Einrichtung von Großeinkaufszentralen hat nämlich den Vertriebsunternehmen gegenüber den Herstellern noch bessere Trümpfe in die Hand gegeben. Dieser Artikel zielt darauf ab, diesen Konflikt wieder in eine historische Perspektive einzuordnen : bevor die großen Vertriebsunternehmen mit ihren Lieferanten in Widerstreit gerieten, unterhielten sie schwierige Beziehungen zu dem traditionellen Handel und der Industrie. Doch die Nachwirkungen der Ereignisse von 1984 und 1985 sind nur in geringem Maße erkennbar. Man kann die Nachteile, die die Hersteller mit starker Machtstellung hinnehmen mußten, nicht isolieren, während die internationalen Vergleiche zeigen, daß die Machtposition der Agrarwirtschaft und der Nahrungsmittelindustrie sowie die der großen Vertriebsunternehmen nicht antinomisch sind.
Les relations entre producteurs et distributeurs : une approche empirique,
par Alain Chappert et François Ecalle.
Les relations entre le grand commerce et ses fournisseurs ont connu une crise en 1984 et 1985. La création de supercentrales d'achat a, en effet, accru les atouts des distributeurs face aux producteurs. L'objet de cet article est de replacer ce conflit dans une perspective historique : avant de se heurter à ses fournisseurs, le grand commerce entretenait des rapports difficiles avec le commerce traditionnel et l'industrie. Mais les traces des événements de 1984 et 1985 sont peu perceptibles. On ne peut isoler les inconvénients subis par des producteurs au fort pouvoir de marché, tandis que les comparaisons internationales montrent que la puissance des Industries agricoles et alimentaires et de la grande distribution ne sont pas antinomiques.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 94
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alain Chappert
François Écalle
Les relations entre producteurs et distributeurs : une approche
empirique
In: Économie & prévision. Numéro 88-89, 1989-2-3. Etudes du comportement des entreprises. pp. 73-86.
Citer ce document / Cite this document :
Chappert Alain, Écalle François. Les relations entre producteurs et distributeurs : une approche empirique . In: Économie &
prévision. Numéro 88-89, 1989-2-3. Etudes du comportement des entreprises. pp. 73-86.
doi : 10.3406/ecop.1989.6073
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0249-4744_1989_num_88_2_6073Abstract
Relations Between Producers and Distributors: an Empirical Approach,
by Alain Chappert and François Ecalle.
Relations between mass market retailers and their suppliers underwent a crisis in 1984 and 1985.
Distributors gained significant advantages in dealing with producers through the creation of
"supercentrales d'achats" (large-scale groups purchasing centres offering better conditions to
members). This article aims to place this conflict in a historical perspective: before this battle with
suppliers, the mass market retail sector was already witnessing difficult relations between traditional
commerce and industry. Butthe events of 1984 and 1985 have leftfew perceptible traces. Although it is
difficult to isolate the damage that producers suffered from strong market pressure, international
comparisons show that the power of the agri-foodstuff industries and the power of the mass market
distribution sectors are not mutually exclusive.
Resumen
Las relaciones entre productores y distribuidores : un enfoque empirico,
por Alain Chappert y François Ecalle.
Las relaciones entre el gran comercio y sus proveedores han experimentado una crisis en 1984 y
1985. La creación de supercentrales de compra ha incrementado, en efecto, los puntos afavor de los
distribuidores trente a los productores. Este artículo tiene por objeto ver este conflicto dentro de una
perspectiva histórica : antes de enfrentarse con estos proveedores, el gran comercio mantenía
relaciones difîciles con el comercio tradicional y la industria. Sin embargo, los indicios de
acontecimientos de 1984 y 1985 son poco perceptibles. No es posible aislar los inconvenientes que
han tenido que soportar productores con fuerte poder de mercado, mientras que las comparaciones
internacionales muestran que la potencia de las industrias agrícolas y alimentarias y de la gran
distribución no son antinómicas.
Zusammenfassung
Die Beziehungen zwischen Herstellern und Vertriebsunternehmen : ein empirischer Ansatz,
von Alain Chappert und François Ecalle.
1984 und 1985 befanden sich die Beziehungen zwischen den großen Vertriebsunternehmen und ihren
Lieferanten in einer Krise. Die Einrichtung von Großeinkaufszentralen hat nämlich den
Vertriebsunternehmen gegenüber den Herstellern noch bessere Trümpfe in die Hand gegeben. Dieser
Artikel zielt darauf ab, diesen Konflikt wieder in eine historische Perspektive einzuordnen : bevor die
großen Vertriebsunternehmen mit ihren Lieferanten in Widerstreit gerieten, unterhielten sie schwierige
Beziehungen zu dem traditionellen Handel und der Industrie. Doch die Nachwirkungen der Ereignisse
von 1984 und 1985 sind nur in geringem Maße erkennbar. Man kann die Nachteile, die die Hersteller
mit starker Machtstellung hinnehmen mußten, nicht isolieren, während die internationalen Vergleiche
zeigen, daß die Machtposition der Agrarwirtschaft und der Nahrungsmittelindustrie sowie die der großen
Vertriebsunternehmen nicht antinomisch sind.
Résumé
Les relations entre producteurs et distributeurs : une approche empirique,
par Alain Chappert et François Ecalle.
Les relations entre le grand commerce et ses fournisseurs ont connu une crise en 1984 et 1985. La
création de supercentrales d'achat a, en effet, accru les atouts des distributeurs face aux producteurs.
L'objet de cet article est de replacer ce conflit dans une perspective historique : avant de se heurter à
ses fournisseurs, le grand commerce entretenait des rapports difficiles avec le commerce traditionnel et
l'industrie. Mais les traces des événements de 1984 et 1985 sont peu perceptibles. On ne peut isoler les
inconvénients subis par des producteurs au fort pouvoir de marché, tandis que les comparaisons
internationales montrent que la puissance des Industries agricoles et alimentaires et de la grandedistribution ne sont pas antinomiques.Les relations
qui débouchés, à « ordres. genoux Les se grands les Et devant ils disputent, les se fabricants plus rattrapent les larges grands qui se consentent et avec trouvent magasins. les plus les petites rapides obligés à J'en perdre connais maisons. possible. d'avoir pour trois de Aussi obtenir continuels ou sont-ils quatre leurs
entre producteurs
Sans doute le client était-il satisfait, puisque, en fin de compte, et distributeurs : c'était le client qui bénéficiait de la baisse des prix. Seulement, il
fallait bien que chacun vécût ! Où irait-on, si, sous le prétexte du
bonheur général, on engraissait le consommateur au détriment du une approche producteur ? ».
Au Bonheur des Dames — Emile ZOLA — 1883 empirique
Alain Chappert 0),
François Ecalle 0) Les rapports entre l'industrie et le commerce ont
toujours été conflictuels. La description qu'en donne
Zola au siècle dernier reste d'actualité. On trouvera
en annexe un document où il apparaît que les
oppositions prenaient en 1900 les mêmes formes
qu'aujourd'hui.
Si le conflit est permanent, son intensité est toutefois
sujette à d'amples variations. Les relations entre
producteurs et distributeurs ont ainsi connu en France
une période de forte tension au cours des années
1984 et 1985, à propos de la création de « super-
centrales d'achat ». Les autorités en charge de la
politique de la concurrence ont été amenées à
intervenir. Les rapports se sont depuis sensiblement
détendus. Il a donc paru intéressant de procéder « à
froid » à une analyse de cette crise afin de contri
buer à une meilleure compréhension des problèmes
qui sont posés à l'intervention publique.
L'affaire des supercentrales va d'abord être repla
cée dans le contexte historique des relations entre
producteurs et distributeurs, puis on s'efforcera de
procéder à une évaluation empirique des change
ments provoqués par leur création et du renforce
ment de la position des distributeurs qu'elle a
révélé.
Développement et
conflits triangulaires...
(1 ) Alain Chappert était Chef du Bureau Services et Commerce
Le développement du grand commerce a d'abord de la Direction de la Prévision, François Ecalle, Administrateur
provoqué des conflits triangulaires avec l'industrie et Civil, en était membre quand ils ont réalisé cette étude.
le commerce traditionnel qui se sont par la suite
Economie et Prévision n° 88-89 1989-2/3 concentrés sur les rapports avec ses fournisseurs.
73 La part de marché de ces dix organisations varie Le développement du grand commerce
sensiblement selon les produits. Elle est d'environ en France
42 % pour les boissons, 48 pour l'épicerie et 41 pour
les produits laitiers (5). En revanche, elle n'est que de
1 8 % pour les poissons, 8 pour la boulangerie- Ce qu'on appelle souvent la révolution commerciale pâtisserie et 8 pour l'ensemble des produits non ala débuté dans la deuxième moitié du XIXe siècle avec
imentaires (hors automobile) (5). la création des premiers grands magasins, suivie par
l'apparition des premières maisons à succursales
multiples et des coopératives de consommateurs.
Durant l'entre-deux-guerres sont apparus les magas
Les conflits triangulaires entre ins à prix unique, aussi appelés magasins popul
aires. le qrand commerce, le commerce traditionnel
et l'industrie
Mais l'essor du grand commerce a surtout été lié au
développement des grandes surfaces alimentaires
Le grand commerce — en particulier les exploitants en libre-service : les supermarchés dès la fin des
d'hypermarchés et de supermarchés — a fondé sa années cinquante et les hypermarchés dès le milieu
croissance sur des prix plus bas et des assortiments des années soixante. En 1 962, ces deux formes de
vente représentaient moins de 1 % du chiffre d'affai plus larges (mais aussi sur des services plus restreints)
que ceux du commerce traditionnel, dont les repréres du commerce de détail. En 1988, leur part était
sentants ont incité à diverses reprises les pouvoirs d'environ 29 % (1).
publics à limiter réglementairement le développe
ment de ces nouveaux concurrents. C'es

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