Traité de l office du podestà dans les républiques municipales de l Italie, extrait du troisième livre du Trésor de Brunetto Latini. - article ; n°1 ; vol.2, pg 313-349
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Traité de l'office du podestà dans les républiques municipales de l'Italie, extrait du troisième livre du Trésor de Brunetto Latini. - article ; n°1 ; vol.2, pg 313-349

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1841 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 313-349
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1841
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Charles Lenormant
Traité de l'office du podestà dans les républiques municipales
de l'Italie, extrait du troisième livre du Trésor de Brunetto Latini.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1841, tome 2. pp. 313-349.
Citer ce document / Cite this document :
Lenormant Charles. Traité de l'office du podestà dans les républiques municipales de l'Italie, extrait du troisième livre du Trésor
de Brunetto Latini. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1841, tome 2. pp. 313-349.
doi : 10.3406/bec.1841.451589
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1841_num_2_1_451589.- i a î
TRAITÉ
DE
L'OFFICE DU PODESTA
LES RÉPUBLIQUES MUNICIPALES DE L'ITALIE,
EXTRAIT DU TROISIÈME LIVRE DU TRÉSOR DE BRUXETTO LATTNÍ.
Le morceau que je publie, quoique tiré d'un ouvrage célèbre
depuis plus de cinq siècles, ne saurait avoir, aux yeux des lecteurs
érudits, que l'attrait de la primeur. Brunetto Latini, le maître du
Dante, et l'un des premiers citoyens de Florence h l'époque la
plus pure et la plus glorieuse dé son histoire, va bientôt recevoir,
de la part de deux savants du premier ordre, le dédommagement
de l'indifférence avec laquelle la critique historique l'a traité jus
qu'à ce jour. L'édition du texte du Trésor (originairement écrit
en français), que M. Libri doit publier pour la С ollcction des docu
ments relatifs à l'histoire de France, est depuis longtemps annonc
ée, et nous ne doutons pas que cet éditeur si compétent ne soit
désormais en mesure d'accomplir sa promesse. M. Fauriel a com
posé une notice de Brunetto Latini, qui paraîtra bientôt dans
VHistoire littéraire de la France. La manière tout à fait neuve et
profonde, dont M. Fauriel a su combiner, pour l'élude du Dante,
les renseignements de l'histoire et les considérations littéraires,
nous est une garantie plus que suffisante de l'intérêt qu'offrira,
sous sa plume, la vie de Brunetto Latini. Je n'hésite pas toutefois
à devancer la publication intégrale de M. Libri et à fournir à la
и. 21 зн
notice encore inédite de M. Fauriel des indications qui ne peuvent
être complètement inutiles.
J'avoue que, comme tout le monde, j'avais jusqu'ici attaché
peu d'importance au texte du Trésor de Brunelto Latini. Les au
teurs les plus accrédités de l'Histoire littéraire de l'Italie, Tira-
boschi, Ginguené, M. deSismondi, n'ont accordé à ce grand ouvrage
qu'une très-médiocre attention. J.-B. Zannoni n'en parle que pour
le distinguer des autres ouvrages de Brunetlo écrits en italienne
, Tesorelto et le Favoletto. La version italienne, regardée comme
presque contemporaine de l'original français, et attribuée à Bono
Giamboni, a été rangée parmi les textes de langue par l'Acadé
mie de laCrusca; mais on n'a jusqu'ici parlé qu'en termes très-
généraux de cette Encyclopédie, effectivement inférieure à plu
sieurs des entreprises du même genre, exécutées dans le treizième
siècle, et particulièrement au Speculum de Vincent de Beauvais.
La version italienne de Bono Giamboni, publiée trois fois dans les
quinzième et seizième siècles, a été dernièrement encore repro
duite par M. Carrer dans la collection qui paraît à Venise, sous le
litre de Biblioteca classica; mais le nouvel éditeur n'a pas appelé
spécialement l'attention du lecteur sur telle ou telle partie du
Trésor; de façon qu'aujourd'hui, en publiant le traité de Brunetlo
Latini sur Y Office du Podestà, non-seulement je donne l'original
d'un opuscule qui, jusqu'à ce jour, n'a été imprimé qu'en italien,
mais encore je dislingue, dans un vaste ensemble, un ouvrage
qui, par son objet, touche à l'une des formes les plus intéressanles
et les moins connues des constitutions politiques du moyen âge.
Il suffira de jeter un coup d'œil sur la première page du fra
gment que je publie, pour se convaincre que Brunetto Latini n'a
fait autrec hose qu'insérer dans son grand ouvrage un traité qu'il
avait précédemment composé, probablement pour un autre objet.
Le plan adopté par l'auteur aurait exigé un traité complet de toutes
les espèces de gouvernement : mais Brunetto Latini, après avoir
énuméré les formes diverses de la souveraineté, s'excuse de ne pas
en parler au long, et finit par se restreindre au gouvernement
annuel usité en Italie, où «li ancien et li borjoiset les communes
« des viles eslisent lor poésie et lor seignor tel comme il cuident
« qu'il soit profitables au commun profit de la vile et de tous ses
« subgiez. » Dans le prologue du Trésor, l'auteur n'annonçait pas
quelque chose d'aussi limité : on devait, il est vrai, dans la tro
isième partie de l'ouvrage, insister surtout sur les usages politiques 315
des Italiens, « et cornant li sires doit governer les gens qui sont
« devers lui, meesmement selon les us as Ytaliens. » Mais en voyant,
après une si large promesse, l'auteur de ce traité se borner au seul
Office du Podestà, on ne peut pas s'empêcher de croire que Bru-
netto, pressé par le temps, n'aura trouvé rien de mieux pour comp
léter son livre, que d'y insérer intégralement un traité antérieur
sur un point de pratique gouvernementale qui n'intéressait dire
ctement que l'Italie, mais qu'un politique de Florence pouvait
présenter comme un modèle aux républiques municipales du nord
de l'Europe, encore peu façonnées à des institutions que l'Italie
avait déjà portées à un point remarquable de perfection.
L'intérêt historique du morceau que je publie est donc incon
testable : il se distingue aussi par un vrai mérite littéraire. Bru-
netto Latini , en adoptant pour son grand ouvrage la langue fran
çaise de préférence à son idiome maternel, a rendu à la clarté
et à l'agrément de la prose française un hommage répété fidèl
ement par le Dante, dans son traité de Vulgari eloquio, à une épo
que où déjà la prose italienne était sortie de l'enfance , et où on
avait cessé d'écrire chez nous avec cette précision, cette netteté,
ce ton vif et simple qui commence à Villehardouin et caractérise
tous nos bons écrivains du treizième siècle. Brunetto Latini , bien
qu'étranger, est loin d'être le plus méprisable d'entre eux. Sa
phrase joint la concision à la clarté ; la trace des idiotismes ita
liens n'y est pas fréquente; j'en ai relevé quelques-uns, princ
ipalement dans les tournures. Quant au vocabulaire, celui des deux
idiomes était alors presque identique, et entre eux les questions
de priorité me semblent impossibles à résoudre.
Le Trésor de Brunetto Latini a certainement joui en France
d'une grande popularité : les manuscrits n'en sont pas rares dans
notre pays, et le nombre de ceux qu'on a exécutés dans le quin
zième siècle, nous prouve qu'à cette époque l'ouvrage possédait
encore un véritable crédit. — Je pense qu'après avoir lu le traité
de Y Office du Podestà, on n'hésitera pas à ratifier le jugement de
nos ancêtres, et à classer le maître du Dante à côté des excellents
prosateurs didactiques de l'époque de saint Louis, les Beaumanoir,
les Navarre et les Fontaines.
Legrand d'Aussi [Notices et Extraits, etc., tome V, p. 208),
a donné une notice très-succincte et malheureusement très-super-
iîcielle du Trésor de Brunelto Latini, et des divers manuscrits que,
de son temps, on possédait de cet ouvrage à la Bibliothèque natio- 3IG
riale. Je ne sais si, parmi ces manuscrits, il s'en (rouve aucun de
ceux dont j'ai fait usage : au moins ne trouvé-je, dans la liste don
née par Legrand d'Aussy, aucun des numéros correspondant aux
volumes qui font la base de mon travail. Mon attention a été sur
tout excitée par un manuscrit qui , jusqu'à ce jour, n'avait point
été distingué par les personnes qui se sont occupées du Trésor. On
lui a donné le n° 198 dans le supplément français de l'ancien cata
logue. Une note indique

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