Un manuscrit interpolé de la Chronique scandaleuse [quatrième article]. - article ; n°1 ; vol.17, pg 556-573
19 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un manuscrit interpolé de la Chronique scandaleuse [quatrième article]. - article ; n°1 ; vol.17, pg 556-573

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
19 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1856 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 556-573
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1856
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jules Quicherat
Un manuscrit interpolé de la Chronique scandaleuse [quatrième
article].
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1856, tome 17. pp. 556-573.
Citer ce document / Cite this document :
Quicherat Jules. Un manuscrit interpolé de la Chronique scandaleuse [quatrième article]. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1856, tome 17. pp. 556-573.
doi : 10.3406/bec.1856.461866
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1856_num_17_1_461866UN MANUSCRIT INTERPOLÉ
DE LA
CHRONIQUE SCANDALEUSE1.
Déû entre Boffille de Juge et Julio de Pise. 1475.
An ее temps ung nommé Julio de Pise, chevalier du pays d'Italie,
appella et requist ung autre chevalier nommé Boffille de Juge 2, natif
du royaulme de Naples, par manière de gaige de bataille à oultrance,
sur certains cas que ledit Julio imposoit audit Boffille et dooc il le vou-
loit reprocher de son honneur. Sur laquelle convocation et requeste de
gaige, ledit Boffille print deffense, disant que à tort et mauvaise cause
ledit Julio Га voit accusé ; et pour monstrer son innocence , franche
ment et libéralement accepta le gaige de bataille. Si tira par devers le
roy, luy suppliant humblement que son plaisir fust le recepvoir et ad
mettre à deffendre sa juste querelle par bataille à oultrance contre ledit
Julio, et , en acceptant la judicature , donner seureté et sauf-conduit
audit Julio, demandeur et convocant en laditte matère de gaige de
bataille, de venir faire ses armes et s'en retourner seurement et saulve-
ment en son pays. Ce que le roy octroya ; et ausdittes parties fut ass
igné journée à comparoir pardevant le roy, en la ville de Paris , en la
place de Grève, armées et garnies suffisaument pour faire leursdittes
armes, au vingt-sixiesme jour du moys de décembre oudit an mil qua
tre cent soixante-quinze.
Et pour ce que ledit Julio n'estoit point natif du royaulme de France
(par quoy il eust peu faire difficulté de se comparoir, ainsi que tenu y es-
1. Voy. le tome I de la 4e série, pages 231 et 412, et le tome II, ci-dessus, p. 242.
2. Personnage devenu très-important par la faveur de Louis XI, qui le fit comte de
Castres et qui le maria dans la maison d'Albret. Il fut aussi vice-roi de Roussillon,
pays qu'il connaissait parfaitement pour y avoir longtemps fait la guerre. C'est sans
doute dans la campagne de 1474, pour le recouvrement de Perpignan, qu'il eut que
relle avec Julio de Pise; car Zurita nons apprend que, cette année-là, Julio de Pise
défendit Elne contre les Français. Anales de la corona de Aragon, I. XIX, с 53. Où/
toit), le roy délivra ses lettres patentes de sauf-conduit, qui furent por
tées audit Julio, pour luy et pour tous ceulx qu'il vouldroit amener en
sa compaignie , de quelque estât , qualité , nation ou condition, et en
quelque abillement qu'ilz fussent. Et aussi pour ce que le roy ne peult
estre en personne à laditte journée , y commist et ordonna Monsei
gneur le conte de Dampmartin, grant maistre d'ostel de France, pour
y estre et assister comme lieutenant du roy. Lequel pour éviter arro
gance et pour y besoignier plus seurement, sans encourir pour ce l'in-
dignacion des seigneurs, et avant que laditte journée escheust, en
voult bien avoir leur délibération, et mesmement de Monseigneur de
Loheac, mareschal de France, lequel luy envoya son advis par ses let
tres !.
Et audit jour vingt-sixiesme de décembre, qui estoit assigné aus-
dittes parties, ledit grant maistre, comme lieutenant du roy, se trouva
en personne en laditte ville de Paris et place de Grève, en laquelle
estoient ordonnés et faictes lices convenables pour les parties pour faire
leurs armes à oultrance : chaffaulx pour ledit grant maistre et autres
notables personnes, gens en armes commis et députés pour gardes, et
autres choses nécessaires pour faire faiz d'armes. Et icelluy grant
maistre venu en laditte place , envyron l'heure de mydi , trouva jo
ignant de l'entrée desdittes lisses du costé dextre ledit Boffille de Juge,
deffendeur, armé de toutes pièces, une dague pendant à sa saincture,
et tenant une hache d'armes entre ses mains, acompaigné de plusieurs
officiers d'armes, de sa banière, d'un hérault portant sa cotte d'armes,
et plusieurs chevaliers et eseniers de diverses nations, qui illec estoient
venuz pour l'acompaigner. Auquel grant maistre , illec séant en son
siège et représentant la personne du roy, ledit Boffille dist et exposa
qu'il estoit illec venu et comparu armé de ses armes, prest d'entrer es
ditles lisses pour deffendre sa juste querelle à rencontre dudit Julio de
Pise, et monstrer et prouver de son corps que faulsement et mauvaise-
ment icelluy de Pise l'avait accusé.
Et après laditte heure de midi passée , ledit Julio de Pise fut deue-
ment convoqué et appelle par le commandement dudit grant maistre,
par Normandie, roy d'armes des pays de Normandie, par trois diverses
foys. Et pour ce qu'il ne vint ni comparut, et aussi que les excusations
qu'il avoit envoyées de non y venir, furent déclairées inadmissibles et
1. La lettre du maréchal, intercalée à cet endroit du récit, est dans le Cabinet de
Louis XI, с 8. Il y est parlé des formalités qui furent suivies pour un duel qui eut
Heu à Laval, du temps de Charles VII, entre sir Andrew Trollop et Jacques de Guiter. »*p
558
non recepvables, ledit Boffille demanda deffault. Et après que icelluy
Boffille eut attendu jusques après soleil couchant et que les estoilles
apparissoient au ciel, sans soy despartir et estant tousjours en armes
ainsi que diet est, ledit grant maistre luy donna deffault à Rencontre
dudit Julio de Pise , et luy adjugea tel proufflt que selon raison et le
droit des armes luy en appartenoit, renvoyant ladiite matère parde-
vant le roy pour en faire et ordonner ainsi que faire se devroit.
Et le huitiesme jour de janvier ensuivant, le prouffit dudit deffault
fut par le roy en son grant conseil, ouquel estoient plusieurs princes et
seigneurs du sang , prélatz, chevaliers de l'ordre et autres chevaliers ,
escuiers et gens de justice, adjugé audit Boffille tel : que faulsement et
mauvaisement ledit Julio de Pise avoit accusé et appelle à droict d'ar
mes ledit Boffille de Juge ; que icelluy Boffille s'en estoit loyaulment
acquitté et deffendu à son grant honneur. Et partant fut absoulz de
laditte accusation contre ledit Julio, comme homme contumax, deffail-
lant et non comparant , comme homme vaincu , reproché de honte et
diffamé de son injuste querelle et deffaillant à son honneur.
Mot du fou de Charles le Téméraire à la bataille de Granson. Mars 1476.
Et estoit avec luy ung fol que on nommoit le Glorieulx, qui luy di-
soit en s'enfuyant, pour ce qu'il avoit estimé Hannibal preudz et vail
lant homme, et ledit Glorieulx luy re[spo]ndit : « Monseigneur, nous
sommes aujourd'uy bien Hannibalez *. »
Arrestation du duc de Nemours. Mars 1476.
Ou moys de mars, le roy envoya Mgr. de Beaujeu prandre le duc de
Nemours, parce qu'il avoit faulcé son serement encontre le roy ; car
combien qu'il euèt promis et juré à Mgr le grant maistre egant lieute
nant du roy es pays d'Armignac , Rouergue, Languedoc et pays voi
sins 2, de bien "et loyaulment servir le roy et luy estre bon et loyal ,
sans luy faire aulcune faulte, ne à la couronne de France, ce non obs-
tant, icelluy duc de Nemours n'avoit aucune chose tenu desdictes pro
messes : pour quoy le roy avoit envoyé ledit seigneur de Beaujeu, avec
grant quantité de gens de guerre, assiéger icelluy duc de Nemours, qui
lors estoit à Cariât.
1. On ignorait la source de cette plaisanterie , que nombre d'auteurs modernes ont
rapportée.
2. En 1469. 559
Particularités sur la bataille de Morat. Juin 1476.
Et entre autres y fut tué ung nommé Jacques du Matz, homme très-
hardi et vaillant gentilhomme, qui ne voulut oncques tourner le dos à
ses ennemis, ne rebourser. Et après son trespas, tous ses biens, qui n'es-
toient pas petiz, furent envoyés à son frère, Jehan du Matz, chambellan
de Mgr. de Beaujeu, conte de Clermont.
Et aucuns ont voulu dire que aucuns seigneurs de France prestoient
des deniers au duc de Lorraine pour mener ceste guerre , et que le roy
le faisoit faire. Mais je m'en rapporte à ceulx qui le sçavent mieulx que
moy : pourquoy m'en taiz d'en parler plus avant.
Exécutions à Arras, après l'entrée des Français dans la ville. Mai 1477.
Auquel lieu ď Arras maistre Antithus *, nommé maistre Denis Cous
in, fist ungne merveilleuse et grande exécuciou d'aucunes gens es
festes de la Penthecou

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents