Un solidus inédit de Justinien Ier frappé en Afrique - article ; n°4 ; vol.6, pg 167-182
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Description

Revue numismatique - Année 1962 - Volume 6 - Numéro 4 - Pages 167-182
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 97
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Lafaurie
Un solidus inédit de Justinien Ier frappé en Afrique
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 4, année 1962 pp. 167-182.
Résumé
<x2) Monnaies de Carthage 11 Monnaies pré-mérovingiennes Atelier ТЛ
Citer ce document / Cite this document :
Lafaurie Jean. Un solidus inédit de Justinien Ier frappé en Afrique. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 4, année 1962 pp.
167-182.
doi : 10.3406/numi.1962.1723
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1962_num_6_4_1723Jean LAFAURIE
UN SOLI DUS INÉDIT DE JUSTINIEN Г
FRAPPÉ EN AFRIQUE1
(PL VIL)
Peu de jalons numismatiques permettent l'établissement de la
chronologie des solidi de Justinien Ier (1er avril 527-15 novembre
565) tout au long de ce règne long de 39 années. L'uniformité des
types monétaires, malgré des différences assez sensibles de styles,
ne permet que d'établir quatre grands groupes 2. Un premier
groupe, qui appartient plutôt au règne de Justin Ier, est frappé à
Constantinople entre le 1er avril 525 et la mort de Justin Ier le
1er août 527, vraisemblablement à l'occasion de l'avènement du
jeune empereur. Les solidi représentent les deux Augustes, assis de
face, nimbés et tenant chacun un globe. Au revers est représentée
une victoire, de face, tenant une longue croix et le globe crucigère,
telle qu'elle est représentée sur les solidi de Justin Ier au cours des
dernières années de son règne. Ce type de la victoire ne subira, au
cours du règne de Justinien Ier, qu'une légère modification : la
croix que tient la victoire sera chrismée à une date difficile à déter
miner mais qui doit être située vers 540/545, car des monnaies de
Théodebert Ier (534-547) 3 imitent ce type. Le second groupe repré-
1. Communication présentée au cours de la séance du 2 mai 1962 de la Société nationale des
Antiquaires de France.
2. Aucun article ni étude n'a, à notre connaissance, été consacré à la chronologie des monn
aies d'or de Justinien Ier frappées à Constantinople ni dans les ateliers occidentaux. Seuls des
inventaires ont été publiés, en particulier par Warwick Wroth, Catalogue of the Imperial
Byzantine Coins in the British Museum, I, Londres, 1908, p. 25-28 ; Comte Jean Tolstoi,
Monnaies byzantines, Saint-Pétersbourg, 1912, p. 264 ss.; Rodolpho Ratto, Monnaies byzantines
et d'autres pays contemporains à l'époque byzantine, vente à Lugano, 9 décembre 1930, p. 23 ss.,
n»« 440-469.
3. Les solidi de Théodebert imitent successivement les trois types de ceux de Justinien Ier.
Un seul exemplaire du 2e type est connu : Prou, Catalogue... Les monnaies mérovingiennes,
n° 53 ; Belfort, Description générale..., n° 5472 (croix de la victoire, latine) ; Belfort ne décrit
qu'un du troisième type, n° 5467 qui correspond à l'exemplaire n°893 de la collection J. LAFAURIE 168
sente l'empereur, en buste, de face, avec une haste sur l'épaule
droite. Le troisième groupe montre l'empereur, de face, mais tenant
de la main droite le globe crucigère. Ce nouveau type est daté par
analogie avec les monnaies de bronze, qui portent ce môme buste
dès l'an XII du règne de Justinien Ier (538/539). Ce type sera con
tinué jusqu'à la fin du règne. Seule la modification de la forme de la
croix tenue par la victoire permet de discerner les monnaies avant
540/545 de celles de la fin du règne 1.
Ces difficultés chronologiques ne sont pas les seules présentées
par les solidi de Justinien Ier. Si certaines pièces frappées en occi
dent, soit en Italie, soit, au nom de l'empereur, dans les ateliers
francs ou visigoths, sont faciles à discerner, il n'en est pas de même
pour des émissions qui proviennent d'ateliers dépendant plus dire
ctement de l'Empire 2. Les comparaisons avec les monnaies de
bronze, qui, elles, portent des marques d'ateliers et même des dates
à partir de 538, sont décevantes et ne permettent, sauf pour les
émissions italiennes, aucune étude stylistique et par suite aucune
localisation. Il est probable que la plus grande partie des solidi
connus provient de Constantinople. Cependant Howard L. Adelson 3
pense pouvoir distinguer, sur des solidi légers, qui portent des
marques spéciales à l'exergue, des styles « de l'est ou de l'ouest »,
mais là se borne sa tentative d'attribution d'origine. Il faut bien
constater que l'absence presque complète de trésors bien publiés ne
rend pas la tâche facile. Aussi faut-il considérer comme un événe
ment numismatique de grande importance la découverte d'une
monnaie permettant d'établir l'origine certaine de tout un groupe
de solidi. Le Cabinet des Médailles vient d'avoir cette chance. Il
s'agit d'un solidus trouvé dans un lot de monnaies d'or vendu par
un ancien colon tunisien à un expert parisien. Ce lot était constitué
de monnaies d'Honorius, frappées à Ravenne, de deux solidi de
Rothschild conservée à la Bibliothèque Nationale ; un exemplaire de mêmes coins se trouvait
dans la vente 79, 14 décembre 1932 de Adolph E. Cahn, n° 951, enfin un troisième exemplaire,
toujours de mêmes coins, portait le n° 1065 dans la vente de la coll. Enrico Caruso, Naples,
28 juin 1923. Cette dernière émission à la croix chrismée paraît devoit être classée tout à fait
à la fin du règne de Théodebert, vers 545/547.
1. Il faut cependant ajouter un groupe sur lequel la victoire, tient la grande croix latine et
un globe, non crucigère. Les émissions de monnaies à ce type ne proviennent certainement pas
de l'atelier de Constantinople.
2. Les solidi frappés en Occident, particulièrement en Italie, continuent le premier type de
Justin Ier, avec la victoire debout à gauche, tenant une grande croix. La plupart sont marqués
СОМОВ à l'exergue. Quelques très rares exemplaires, frappés en Italie, sont au type 2 de Jus
tinien Ier, cf. Munzhandlung Basel, vente 6, 18 mars 1936, n° 2130, et W. Wroth, Catalogue
of the Coins of the Vandals, Ostrogoths... in the British Museum, Londres, 1911, p. Ill, n08 26-28.
3. Howard L. Adelson, Light Weight solidi and Byzantine Trade during the Six and Seventh
Centuries, N. N. M. 138, New York, 1957. SOLIDUS INÉDIT DE JUSTINIEN Ier 169 UN
Justinien Ier et de ducats de Venise. Il s'agissait vraisemblablement
de diverses parties de trésors, placement d'un genre assez courant
parmi les habitants de l'Afrique du Nord.
Ce solidus est semblable à ceux frappés à Constantinople. Le mod
ule, le style, la marque inscrite à l'exergue, l'en différencient.
DN IVSTINI ANVS PPAVI (le G de AVG en forme de |, se confond
avec le bord du bouclier), buste casqué, de face, le bouclier,
très stylisé, est orné d'un cavalier schématisé, il couvre l'épaule
gauche, la main droite tient le globe crucigère.
R/ : VICTOR I AAVCCCIA, victoire de face, tenant une longue croix
et le globe crucigère ; à droite dans le champ, une étoile ; à
l'exergue АфР :
Or, 4,46 g ; diam. 19/20 mm, l.
Poids de 23 siliques. Poids spécifique 19,37 (or à 24 carats).
D'après le classement chronologique esquissé plus haut le type
de ce solidus le date des années 538-545 environ.
Le style de l'effigie et de la victoire, assez rude, montre qu'il ne
s'agit pas d'une fabrication émanant de la capitale de l'Empire,
mais d'une production locale copiée sur les monnaies officielles. La
croix, par exemple, est toujours, sur les coins de droit, fichée au
globe. Ici elle en est séparée, le globe lui-même disparaît dans une
main mal gravée.
Deux parties des légendes viennent, pour la première fois semble-
t-il, sur les monnaies d'or de Justinien Ier, confirmer cette consta
tation. Ce sont la marque d'exergue, en lettres grecques АфР et
les lettres terminales de la légende du revers : IA.
Que peuvent signifier les lettres АфР qui apparaissent pour la
première fois à l'exergue d'une monnaie ? Elles sont mises à la
place de CONOB, marque traditionnelle qui, jusqu'au début du
règne de Justinien, reste celle de l'atelier de Constantinople mais
qui, déjà, apparaît sur des monnaies de fabrication locale dont les
ateliers ne sont pas toujours orientaux.
Sur les monnaies de bronze, c'est la marque d'atelier qui occupe
la même place ou, parfois, seule

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