Un trésor de tétradrachmes néroniens provenant de Médamoud (Egypte) - article ; n°16 ; vol.6, pg 81-94
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un trésor de tétradrachmes néroniens provenant de Médamoud (Egypte) - article ; n°16 ; vol.6, pg 81-94

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue numismatique - Année 1974 - Volume 6 - Numéro 16 - Pages 81-94
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

François Baratte
Un trésor de tétradrachmes néroniens provenant de Médamoud
(Egypte)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 16, année 1974 pp. 81-94.
Citer ce document / Cite this document :
Baratte François. Un trésor de tétradrachmes néroniens provenant de Médamoud (Egypte). In: Revue numismatique, 6e série -
Tome 16, année 1974 pp. 81-94.
doi : 10.3406/numi.1974.1066
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1974_num_6_16_1066BARATTE François
UN TRÉSOR DE TÉTRADRAGHMES NÉRONIENS
PROVENANT DE MÉDAMOUD (EGYPTE)
(PL VIII-X)
Parmi les objets conservés dans les réserves du département
des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre figurait depuis
1929 une masse de monnaies agglomérées et oxydées qui n'avaient
pas encore retenu l'attention des archéologues1. Ce petit trésor,
qui conservait toujours l'aspect piriforme du vase qui l'avait
contenu2, a pu être identifié : il provient des fouilles exécutées par
l'Institut français du Caire à Médamoud, à quelques kilomètres
au Nord-Est de Karnak, sur la rive droite du Nil. Un examen des
rapports préliminaires de fouille permet même de penser que le
trésor a été découvert au cours de la campagne de 1928, dans la
maison dite de l'avare3, dans les couches les plus récentes, mal
heureusement dégagées rapidement et dont le matériel a été
bouleversé.
1. C'est M. J.-L. de Cénival, conservateur au département des Antiquités égyp
tiennes qui m'a signalé ce dépôt. M. J. Vandier, conservateur en chef, aujourd'hui
disparu, avait bien voulu m'autoriser à publier ce trésor. Que M. J. Lafaurie,
conservateur au Cabinet des Médailles, qui m'a fait avec tant de gentillesse profiter
de ses conseils, trouve ici l'expression de ma reconnaissance.
2. La masse de 13 cm de haut et de 14 cm de diamètre est légèrement aplatie sur
les flancs. Les pièces sont entassées de façon irrégulière. Elles sont recouvertes de
concrétions vertes. № d'inventaire au Louvre, département des Antiquités Égypt
iennes : E 14146.
3. Fouilles de VIFAO du Caire (année 1928), première partie, F. Bisson de la Roque
et J. J. Clère, rapport sur les fouilles de Médamoud (1928), Le Caire, 1929, p. 20-21.
Le trésor (n° d'inventaire 3389) est désigné comme « un agglomérat de monnaies de
bronze dans une poterie ». L'aspect des concrétions explique facilement cette confusion. 82 FRANÇOIS BARATTE
La désagrégation de ce bloc et le nettoyage des monnaies,
effectués par l'atelier de restauration du Musée du Louvre1 ont
permis de reconnaître un ensemble très homogène de 230 tétra-
drachmes alexandrins, tous frappés sous Néron, à l'exception d'un
seul, au nom de l'empereur Galba, daté de l'an 1 du règne (68 ap.
J.-C). La fourchette chronologique est d'ailleurs tout à fait précise
puisque seules les cinq dernières années du règne de Néron, de
l'an 10 à l'an 14 suivant le comput égyptien (63-64 à 68), sont
représentées2. Le trésor semble complet.
Sur la totalité du trésor, une cinquantaine de pièces ont trop
souffert de l'oxydation pour pouvoir être identifiées de façon
satisfaisante3. Un petit groupe n'a pu être classé avec précision,
la marque de l'année n'était plus lisible.
173 exemplaires ont été répartis ainsi entre les diverses émissions
des cinq années considérées :
— an 10 : 13 pièces, poids moyen 12,02 g
revers : Poppée : 10 pièces, poids moyen 11,99 g
Sarapis : 3 12,11 g
— an 11 : 43 pièces, Pm 12,10 g
revers : aigle : 24 pièces, Pm 12,08 g et simpulum : 8 pièces, Pm 12,05 g
Sarapis : 5 pièces, Pm 12,21 g
Poppée : 6 Pm g
— an 12 : 65 pièces, Pm 12,06 g
revers : Alexandrie : 61 pièces, Pm 12,06 g
aigle et simpulum : 4 pièces, Pm 12,07 g
— an 13 : 40 pièces, Pm 11,86 g
revers : Zeus Olympien : 2 pièces, Pm 11,36 g
galère : 5" pièces, Pm 11,54 g
Auguste : 19 pièces, Pm 11,89 g
1. M. Simon de l'atelier de restauration du musée du Louvre s'est chargé de ce
travail délicat, dont je le remercie.
2. L'état économique de l'Egypte sous Néron fait l'objet d'appréciations contrad
ictoires. L'analyse de certains documents, en particulier l'édit de Tiberius Julius
Alexander, révèle, pour certains, les éléments d'une grave crise. Cf. G. Chalon, Védil
de Tiberius Julius Alexander. Étude historique et exégétique, Lausanne, 1964, en part,
p. 53-68.
3. Dans ce nombre, une bonne proportion de pièces, sur lesquelles l'effigie impériale
est encore discernable, appartient sûrement au règne de Néron. Ce sont les monnaies de
la périphérie du bloc, comme il est normal, qui ont le plus souffert. LE TRÉSOR DE MEDAMOUD 83
Tibère : 13 pièces, Pm 12,04 g
Rome : 1 pièce, P 11,94 g
— an 14 : 11 pièces, Pm 12,21 g
revers : Zeus Olympien : 2 pièces, Pm 12,74 g Olympien, étoile dans le champ : 1 pièce,
P 11,47 g
Apollon Actien : 2 pièces, Pm 13,09 g Actien, étoile : 1 pièce, P 12,85 g
Apollon Pythien : 2 pièces, Pm 11,90 g
Héra : 3 pièces, Pm 11,70 g
Galba, an 1 : 1 pièce,
revers : Rome : P 11,74 g
Le poids moyen des 173 exemplaires ainsi rassemblés est de
12,05 g.
En comparaison avec les autres ensembles connus, la répartition
des pièces suivant les émissions apparaît parfaitement normale :
elle correspond ainsi aux proportions que fournit l'étude des
collections de l'Ashmolean Museum1 ou des différentes trouvailles
publiées. Elle accorde une place prépondérante aux émissions
des années 11, 12 et 13, et plus particulièrement aux séries à l'aigle
(an 11), au buste d'Alexandrie (an 12), aux effigies de Tibère et
d'Auguste (an 13)2.
Les émissions de tétradrachmes néroniens ont été parmi les
plus nombreuses quantitativement de l'atelier alexandrin; ce
phénomène, déjà signalé à maintes reprises, se traduit par la
présence en grande quantité de ces pièces — surtout de celles
frappées après l'an 10 — dans les trésors postérieurs. Jusqu'au
règne de Commode en effet, il n'est pas rare de les voir constituer
plus de la moitié de la masse monétaire de chaque trésor3. Une
1. J. G. Milne, Catalogue of alexandrian coins in the Ashmolean Museum, Londres,
1933; 2e éd. 1971. Sur le monnayage alexandrin, cf. également G. Dattari, Nummi
Augg. Alexandrini, Le Caire, 1901, et J. Vogt, Die alexandrinischen Miinzen, Stuttgart,
1924.
2. On considérera par exemple le trésor saisi par la police à Menshah-Girga Mudiriah,
en partie vendu, en partie conservé au musée d'Alexandrie. Outre deux lingots d'argent
et huit bracelets, 1 293 pièces de bronze et de billon ont été dénombrées : toutes appar
tenaient au règne de Néron, sauf une (an 2 de Vespasien) ; comme à Médamoud, ce
sont les années 11, 12 et 13 les mieux représentées. G. A. Wainwright, A hoard of
silver from Menshah-Girga Mudiriah, Annales du Service des Antiquités, 1925, p. 120-121.
3. On examinera le tableau dressé par Milne, Hoards of the roman coinage of
Alexandria, Historical Studies, 1911, p. 31, pi. XII; celui de L. G. West-A. Ch. Johnson, 84 FRANÇOIS BARATTE
telle permanence, exceptionnelle, correspond certainement à une
intense activité de l'atelier entre 63/64 et 68, d'autant plus
frappante que l'examen de la composition des trésors semble
révéler un net ralentissement par la suite, tout au moins jusqu'à
la reprise qui se produit durant le règne de Trajan. Une explication
doit peut-être aussi être recherchée dans les conditions particulières
de la circulation monétaire en Egypte, isolée du reste de l'Empire1;
le volume métallique constitué sous Néron, sans doute très
important, n'aurait eu besoin que de réajustements minimes, sans
être retiré de la circulation; opération d'ailleurs d'autant moins
justifiée — sinon pour des motifs politiques, de propagande par
exemple — que depuis Néron jusqu'au règne de Marc Aurèle
à la fois le titre et le poids des tétradrachmes apparaissent relativ
e

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents