Une interprétation des fluctuations du prix du pétrole - article ; n°1 ; vol.22, pg 24-38
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Revue d'économie industrielle - Année 1982 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 24-38
Hotelling's theory of exhaustible ressources provides an explanation for the two last oil shocks. Within this framework, the first oil shock can be understood as the introduction of a user cost in a competitive market. The second one can be considered as an attempt by OPEC to reach the monopoly price corresponding to the long run demand curve (about 45 $/barrel). However, in the short run, oil stocks variations have modified this demand curve so that the monopoly price is only about 29-30 $/barrel. The lower limit to the fall of oil prices can be obtained by assuming a return to free compétition (24 $/barrel).
La théorie des ressources non renouvelables de Hotelling permet d'interpréter de façon cohérente les deux chocs pétroliers récents. Dans ce cadre, le premier choc se comprend comme résultant de la prise en compte du caractère non renouvelable du pétrole en situation de concurrence parfaite. Le second au contraire peut être considéré comme une tentative de l'OPEP pour imposer le prix de monopole correspondant à sa courbe de demande à long terme (soit environ 45$/baril). Le jeu des stocks a modifié cette courbe de demande de sorte que le prix de monopole à court terme se situe à un niveau nettement inférieur (29-30 $/baril). La limite inférieure de la baisse actuelle est donnée par l'hypothèse d'un retour à une situation de concurrence parfaite. On obtient ainsi environ 24 $/baril.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 30
Langue Français

Extrait

Jean-Michel Chasseriaux
Une interprétation des fluctuations du prix du pétrole
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 22. 4e trimestre 1982. pp. 24-38.
Abstract
Hotelling's theory of exhaustible ressources provides an explanation for the two last oil shocks. Within this framework, the first oil
shock can be understood as the introduction of a user cost in a competitive market. The second one can be considered as an
attempt by OPEC to reach the monopoly price corresponding to the long run demand curve (about 45 $/barrel). However, in the
short run, oil stocks variations have modified this demand curve so that the monopoly price is only about 29-30 $/barrel. The
lower limit to the fall of oil prices can be obtained by assuming a return to free compétition (24 $/barrel).
Résumé
La théorie des ressources non renouvelables de Hotelling permet d'interpréter de façon cohérente les deux chocs pétroliers
récents. Dans ce cadre, le premier choc se comprend comme résultant de la prise en compte du caractère non renouvelable du
pétrole en situation de concurrence parfaite. Le second au contraire peut être considéré comme une tentative de l'OPEP pour
imposer le prix de monopole correspondant à sa courbe de demande à long terme (soit environ 45$/baril). Le jeu des stocks a
modifié cette courbe de demande de sorte que le prix de monopole à court terme se situe à un niveau nettement inférieur (29-30
$/baril). La limite inférieure de la baisse actuelle est donnée par l'hypothèse d'un retour à une situation de concurrence parfaite.
On obtient ainsi environ 24 $/baril.
Citer ce document / Cite this document :
Chasseriaux Jean-Michel. Une interprétation des fluctuations du prix du pétrole. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 22. 4e
trimestre 1982. pp. 24-38.
doi : 10.3406/rei.1982.2069
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1982_num_22_1_2069interprétation des fluctuations Une
du prix du pétrole
Jean-Michel CHASSERIAUX
« Dans l'état actuel du marché, essayer de prévoir l'offre, la demande et le prix
du pétrole, c'est essayer de peindre les ailes d'un avion en vol. Même si l'on par
vient à couvrir le sujet, il est sûr que le travail ne sera pas très soigné » déclarait
récemment le Président d'Exxon. Cette modestie n'est guère surprenante ; les
experts se sont si souvent trouvés surpris par les soubresauts du marché qu'il
apparaissent aujourd'hui désemparés, plus enclins au « wishful thinking » qu'à
l'analyse. C'est ainsi que les partisans d'un développement rapide des énergies de
substitution comptent sur une hausse rapide du prix dupétrole de l'ordre de 7 à
8 °/o par an d'ici 1990, alors que certains pétroliers envisagent une croissance plus
lente (1 à 2 °/o par an) voire même une baisse au cours des dix prochaines années.
L'évolution à long terme du prix du pétrole est cependant une hypothèse centrale
dans les exercices de prévision énergétique et, ni les difficultés du problème, ni les
déconvenues récentes ne sauraient justifier que l'on s'en désintéresse. Les pertur
bations d'ordre politique et économique qui ont accompagné les deux chocs
pétroliers ont pu obscurcir la logique profonde du marché pétrolier mais il sem
ble bien qu'il est possible de comprendre l'évolution des prix pendant les années
70 et également d'obtenir des indications utiles pour l'avenir en utilisant la théor
ie des ressources non renouvelables avancée par Gray dès 1914, mais développée
principalement par Hotelling en 1931. Sans discuter du fondement de cette
approche, il suffit d'admettre que les acteurs du marché s'y réfèrent implicite
ment.
I. — LA NOTION DE COÛT D'USAGE
Nous admettrons que le propriétaire d'une source non renouvelable gère son
exploitation de façon à maximiser la valeur actualisée totale de ses profits pré
sents et futurs. Le profit tt est la différence entre le revenu et le coût de product
ion. Le taux d'actualisation r sera supposé constant. Soit T la durée de vie éc
onomique des réserves. Le profit total actualisé est alors :
fT
xTA = ]07r(q(t), t)e-"dt
Celui-ci doit être maximisé en tenant compte du fait que la somme des product
ions q pendant la période T doit être égale au volume des réserves
fT (1)
R = ]oq(t)dt
C'est un problème classique de calcul des variations dont la solution doit satis
faire à l'équation de Lagrange qui se réduit ici à :
24 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 22, 4' trimestre 1982 [7re-rI - Xq] = 0 Â
dq
où X est le multiplicateur de Lagrange. En introduisant le profit marginal
\/iM 7T = dir
dq
cette équation conduit à :
M 7T = X err
ou encore en appelant M tto le profit marginal à l'instant initial :
M 7T = M 7TO C'
Cette solution correspond à un équilibre dans le temps de la production. En
effet, si le producteur s'attend à un profit futur M ir > M tto ert il a intérêt à con
server son produit et à ne rien vendre dans l'immédiat. Au contraire, s'il prévoit
un profit inférieur, il va chercher à liquider son stock le plus rapidement possible.
1 — Situation de concurrence parfaite
Le profit marginal est alors égal au prix p diminué du coût marginal de product
ion MC
M 7T = p - MC
D'où
p = MC + M 7TO ert
Le prix de la ressource apparaît donc comme la somme du coût marginal de
production et d'une « royalty » qui croît exponentiellement avec le temps et qui
traduit la rareté future de la ressource. Cette « royalty » peut être considérée
comme le coût d'usage. Pour simplifier la discussion nous allons provisoirement
négliger le de production devant le coût d'usage. Nous avons donc :
P = poe" (2)
où po est le prix initial.
Il est facile de voir que ce scénario conduit également à une gestion optimale de
la ressource pour la société. Si à un instant donné, on définit 1'« utilité » de la en fonction de la quantité produite q par :
u(q) = j'p(q')dq'
l'utilité totale actualisée sur la durée de vie des réserves T est :
UTA = Jou(q)e-'dt
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n" 22, 4' trimestre 1982 25 Celle-ci doit être maximisée en tenant compte de la contrainte (1)
L'équation de Lagrange correspondante s'écrit :
A [u (q) e-" - Xq] = 0
dq
et l'on retrouve le résultat précédent.
Le prix po à l'instant initial peut également s'exprimer en fonction du prix
maximum pmx de la ressource qui est atteint à la date d'épuisement du gisement
t = T. On a alors :
P™, = Po erT
D'où :
La durée de vie du gisement T dépend du volume des réserves R et de la
demande présente et future :
q = f (P,t)
Elle s'obtient à partir de l'équation (1). Il faut donc se garder de déduire de
l'équation (2) que le prix de la ressource doit croître exponentiellement au cours
du temps avec le taux r. Cette conclusion serait exacte si le volume des réserves et
la demande pendant la péiiode T étaient connus avec certitude dès l'instant ini
tial. En pratique, il n'en est évidemment pas ainsi. Ces facteurs varient au gré des
découvertes, des cycles économiques... Ils doivent être estimés à chaque instant
par les opérateurs et les variations de po qui résultent de leur révision peuvent
masquer le phénomène de croissance exponentielle du coût d'usage.
2 — Situation de monopole
Lorsque le producteur est en situation de monopole, son profit marginal (en
négligeant le coût de production) est :
M 7T = — — (pq) = p
oq e
où q est la quantité vendue et e l'élasticité de la demande par rapport au prix. On
en déduit :
p = — - — M tto ert
e - 1
er' + M 7TO e" = M -Ko
e - 1
26 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n" 22, 4' trimestre 1982 prix apparaît ainsi comme la somme : Le
— d'un coût d'usage : M tto ert
err — et d'une rente de monopole : M iro
6-1
Comme en situation de concurrence, le coût d'usage initial peut se mettre sous
la forme :
M 7TO = pmx e~rT
car lorsque t tend vers T, la quantité produite q tend vers zéro. Par suite, l'élasti
cité tend vers l'infi

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