Vers les Œuvres complètes du savant et philosophe J.-H. Lambert (1728-1777) : velléités et réalisations depuis deux siècles - article ; n°4 ; vol.22, pg 285-302
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Vers les Œuvres complètes du savant et philosophe J.-H. Lambert (1728-1777) : velléités et réalisations depuis deux siècles - article ; n°4 ; vol.22, pg 285-302

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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1969 - Volume 22 - Numéro 4 - Pages 285-302
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M ROGER JAQUEL
Vers les Œuvres complètes du savant et philosophe J.-H.
Lambert (1728-1777) : velléités et réalisations depuis deux
siècles
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1969, Tome 22 n°4. pp. 285-302.
Citer ce document / Cite this document :
JAQUEL ROGER. Vers les Œuvres complètes du savant et philosophe J.-H. Lambert (1728-1777) : velléités et réalisations
depuis deux siècles. In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1969, Tome 22 n°4. pp. 285-302.
doi : 10.3406/rhs.1969.2600
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1969_num_22_4_2600Vers les Œuvres complètes
du savant et philosophe J.-H. Lambert
(1728-1777) :
velléités et réalisations depuis deux siècles
Bien que le savant universel et philosophe mulhousien (1)
Jean-Henri Lambert n'ait pas atteint l'âge de cinquante ans, son
œuvre a été non seulement très variée, originale et novatrice dans
bien des domaines, mais aussi considérable par son ampleur. Ses
ouvrages et articles imprimés sont excessivement dispersés et
parfois difficiles à trouver, le fonds de ses manuscrits posthumes
a été enterré dans une bibliothèque insoupçonnée pendant un
siècle, et est encore actuellement ignoré par bien des spécialistes
de l'histoire des sciences ou de la philosophie du xvine siècle.
Cependant, depuis près de deux siècles — depuis le décès même
de Lambert en 1777 — la publication d'œuvres inédites, et si
possible des œuvres complètes du Leibniz alsacien, a été envisagée ;
mais elle s'est heurtée à des difficultés nombreuses et variées.
L'histoire de ces tentatives et de leur réalisation partielle est peut-
être instructive par elle-même, et elle apporte en tout cas un grou
pement de données bibliographiques et historiographiques qui
voudrait éviter surtout aux non-spécialistes de Lambert (et peut-
être aussi partiellement aux spécialistes...) des recherches fasti
dieuses.
(1) La plupart des auteurs allemands considèrent Lambert comme un Allemand,
la majorité des Français le proclament Français ; les historiens suisses ont des raisons
valables de revendiquer son appartenance helvétique. Nous esquivons ici le problème
nuancé de la « nationalité » de Lambert — quitte à l'étudier dans une autre occasion —
en situant notre savant comme « Mulhousien », qualification que personne ne saurait
lui contester : Lambert est né, en 1728, à Mulhouse (en Alsace), de parents (et grands-
parents) mulhousiens, et il a vécu le premier tiers de sa vie dans sa ville natale.
T. XXII. — 1969 19 revue d'histoire des sciences 286
I. — Le fonds manuscrit de « Lambertiana »
ET LE ROLE DE JEAN (III) BERNOULLI (1744-1807)
Lorsque Lambert, célibataire, mourut loin de sa famille mul-
housienne, à Berlin, le 25 septembre 1777, son ami et collègue de
l'Académie des Sciences de Berlin, Jean-Georges Sul?er (1720-1779)
devint son exécuteur testamentaire. S'étant rendu compte de la
richesse des manuscrits, en grande partie inédits, se trouvant dans
cette succession, Sulzer en recommanda l'achat à l'Académie
(de Berlin). L'Académie acheta effectivement cet ensemble aux
héritiers de Lambert pour une somme importante (eine belrachiliche
Summe).
Mais comment tirer parti de ce trésor scientifique ? Il ne pou
vait être mis en valeur qu'à condition qu'une personne qualifiée
fût prête à se consacrer à cette tâche absorbante. L'Académie la
trouva en la personne de Jean Bernoulli, membre de ce corps
depuis 1764 et directeur de l'observatoire royal de Berlin. Ce
Jean (III) Bernoulli (1744-1807), petit-fils de Jean I et fils de II, est, parmi les huit Bernoulli notables, incontestablement le
moins profond et original, mais en même temps le plus fécond,
quantitativement parlant.
Soucieux d'accroître ses ressources pécuniaires, il confectionna
ou édita un nombre important d'ouvrages variés (en particulier
des récits de voyages), et s'intéressa aussi à l'ensemble des manusc
rits lambertiens qu'il put acquérir de l'Académie à des conditions
acceptables (annehmliche Bedingungen), sous réserve d'en faire un
usage profitable pour le public cultivé. Les archives de l'Académie
des Sciences de Berlin ne contiennent pas d'indications relatives à
ces tractations (1). Mais nous les connaissons par un Avis aux
Savants relatif aux écrits de la succession de Lambert publié par
Bernoulli lui-même en 1781 dans la première année d'une revue
(assez éphémère). Cet Avis (2) contient de précieuses indications
sur la composition de cette succession et les projets de Bernoulli,
(1) Malgré les résultats négatifs des investigations de R. Wolf et de Staeckel
au xixe siècle, nous avons, lors d'un passage à Berlin, en septembre 1960, sondé à
tout hasard les archives de cette Académie pour savoir si, depuis lors, des matériaux
intéressants avaient été mis à jour ou acquis ; il n'en est rien.
(2) Paru dans le Leipziger Magazin zur Naturkunde, Mathemalik und Oekonomie,
année 1781, n° 2, p. 290-292 : « Nachricht an die Gelehrten von J. H. Lamberts hinter-
lassenen Schriften. » Cet avis fut suivi, dans le n° 4 de 1781, d'une « Weitere Nachricht... ». Fig. 1. — Portrait de Lambert, de 1828
(Quelques indications sur les portraits de Lambert sont données en appendice, p. 302) 288 revue d'histoire des sciences
mais il resta pratiquement inconnu des historiens jusqu'à la fin
du xixe siècle.
Conformément à sa promesse, Bernoulli publia quelques
ouvrages importants extraits des papiers posthumes de son ami
Lambert, en particulier les cinq volumes de Correspondance scienti
fique en allemand (1), ainsi que des articles insérés dans des revues
spécialisées pendant la première décennie après le décès du savant.
Mais, en 1790, une tâche aussi méritoire, et plus directement exal
tante encore, s'offrit au gérant convaincu de richesses manuscrites.
A la mort de son père Jean II (1710-1790), Jean III devient l'héri
tier d'un trésor considérable de « Bernoulliana », en particulier
d'une correspondance impressionnante du grand Jean I (1667-1748).
Dès lors, il multipliera les démarches pour valoriser ce trésor,
pour le conserver à la postérité d'abord, pour en assurer si possible
la publication. Dans sa substantielle et pénétrante introduction
à la Correspondance de Jean I Bernoulli (2), Otto Spiess a rappelé
les avatars de ce « Bernoulli-Nachlass », auxquels les mésaventures
de la succession manuscrite de Lambert sont directement appa
rentées. En 1797, Jean III put vendre la correspondance de son
grand-père à l'Académie des Sciences de Stockholm ; en 1799, il
vendit un lot considérable de manuscrits, englobant tous les manusc
rits de la succession Lambert à la bibliothèque ducale de Gotha
(en Allemagne centrale). Nous le savons ; mais comme nous le
verrons tout le xixe siècle l'a ignoré, bien que Bernoulli y eût fait
allusion, discrètement, à l'Académie des Sciences de Berlin, quel
ques années avant son décès.
Depuis 1790, l'ensemble des « Bernoulliana » était la préoccupat
ion fondamentale de Bernoulli, héritier conscient et consciencieux
de manuscrits riches et variés intéressant l'histoire des sciences.
Les « Lambertiana » qui nous intéressent, nous ici, directement,
n'étaient plus qu'une sorte de sous-produit des Bernoulliana
dans l'apostolat vulgarisateur de Jean III. Aussi ne les mentionna-
t-il pas expressément lorsqu'il communiqua des renseignements
que nous sommes cependant obligés d'évoquer ici.
Dans une conférence consacrée à des Anecdotes pour servir à
(1) Johann Heinrich Lamberts Deutscher Gelehrler Briefwechsel, Berlin, 5 vol. in-8°,
1782-1784.
(2) Der Briefwechsel von Johann Bernoulli, Herausgegeben von der Naturforschen-
den Gesselschaft in Basel, Bale, t. I (seul paru à ce jour), 1955, p. 9-85 (en particulier
p. 27 sq). JAQUEL. - — « ŒUVRES COMPLÈTES » DE J.-H. LAMBERT 289 R.
Vhistoire des mathématiques lue le 13 septembre 1798, à l'Académie
de Berlin (1), l'auteur rappela les différentes vicissitudes de la
correspondance de son grand-père, puis confia qu'à la fin il en a
«

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