Amérique - article ; n°1 ; vol.1, pg 67-81

L. Gallois

Description

Annales de Géographie - Année 1892 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 67-81
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sciences et techniques

Informations

• Publié par: ANNALES_DE_GEOGRAPHIE
• Publié le: 01 janvier 1892
• Nombre de lectures: 17
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Lucien Gallois
Amérique
In: Annales de Géographie. 1892, t. 1, n°1. pp. 67-81.
Citer ce document / Cite this document :
Gallois Lucien. Amérique. In: Annales de Géographie. 1892, t. 1, n°1. pp. 67-81.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1892_num_1_1_18050AMÉRIQUE. Íi7
par ("evaporation seul p. d'un lleuve <[iii draine peut-être (iOOOOO kil
omètres carrés.
Enlin, la source, du Zambèze même n'était pas déterminée aver
certitude. On ne savait laquelle des deux rivières, Kabornpo îiu Liba,
devait être considérée comme le Zambèze supérieur. Livingstone, qui
a.vait remonté la Liba (1<S(ÍO), penchait pour l'autre; ruais personne
encore n'en avait suivi le cours.
Tels étaient les principaux desiderata de la géographie africaine m
•1880. C'était une somme de travail prodigieuse à fournir. Il nous reste
à dire ce (jui est fait aujourd'hui.
IL Schiumer.
(.1 si dn- в.)
AMÉRIQUE
On me permettra, au moins dans les premières ('Indes que je consa
crerai ici à. la géographie du nouveau continent, de ne. [tas m'occuper
exclusivement des livres ou des articles les pins récemment parus, niais
de chercher plutôt adonner une idée exacte de ce ([lie nous savons
aujourd'hui de la géographie de l'Amérique, des moyens d'information
mis à notre disposition pour l'étudier et aussi de l'esprit qui inspire les
recherches des géographes américains. Les plus importants des travaux
qui s'accomplissent annuellement dans ce domaine l'ont, en effet, partie
d'un ensemble dont ou ne saurait sans inconvénient les détacher.
Si les deux continents américains sont aujourd'hui connus dans leurs
grandes lignes, si la première période d'exploration est à peu près
terminée [jour ces deux pays, il s'en faut que l'étude attentive et minut
ieuse du sol, quo sa reconnaissance scientifique, soit aussi avancée. Il
importe toutefois de constater que. dans cette ичиге longue et difiirile le
Xord a [iris les devants sur le Sud. Certaines parties des Etals-Unis et du
Canada sont déjà presque aussi bien connues que les mieux étudiées de
nos contrées d'Europe, et l'on peut prévoirie moment où nous aurons,
pour les Etats-Unis surtout, non seulement des cartes à grande échelle,
mais encore tous les renseignements nécessaires à l'enquête, géographique.
la plus étendue.. Il convient donc de s'occuper d'abord de l'Amérique
Septentrionale.
Une des nécessités qui s'imposent aujourd'hui à tout pays civilisé, ne
fût-ce que dans l'intérêt de sa propre défense, c>\ celle de connaître son
propre sol, d'en pouvoir évaluer l'étendue, la nature, les ressources, la
population. De là l'existence dans mis Etats européens de certains ;
<Î8 ANNALES DE GÉOGRAPHIE.
services spéciaux, officiellement charges de dresser des cartes, de n'unir
les documents d'ordre scientifique et économique, qui intéressent le pays
tout entier. Les Etats-Unis n'ont pas échappé à cette nécessité. Ils possè
dent aujourd'hui des services spéciaux, des administrations d'Etat,
procédant régulièrement à cette grande, enquête, géographique. Parmi
celles-ci, quatre surtout méritent d'être particulièrement signalées, comme
fournissant à la géographie de précieux renseignements : Le Const and
geodetic Surrey, c'est-à-dire le service hydrographique auquel est réuni
le .service géodésique: le Geological Surrey qui étudie, non seulement la
géologie, mais encore la topographie du pays; le Signal Office on service
météorologique, et enlili le service du Recensement ou Census qui puhlie
à la suite de chaque recensement dc> études statistiques et économiques
d'un très grand intérêt.
La simplicité apparente de cette organisation cache cependant une
certaine confusion. Ce n'est pas en elifet suivant nn plan antérieurement
établi que ces divers services ont été créés. Ils sont nés chacun à leur
heure, à me>ure que la nécessité de leur existence s'imposait. Ils se sont
modifiés avec le temps, et leurs attributions ne sont pas toujours très
logiquement réparties. L'histoire du Geological Survey actuel, le plus
important des services géographiques des Etats-Unis, e>t, à ces dill'é-
reilts points île vue, très instructive.
Depuis sa réorganisation en 187Í). celte Commission est chargée de
dresser en même temps la carte topographique et la carte géologique
de l'Union. 11 n'y a pas eu pendant longtemps aux États-Unis de service
organist' pour dresser la carte du pays. Chacun des anciens Etats avait
ses cartes spéciales, dues tantôt a l'initiative de l'Etat lui-même, tantôt
à celle de particuliers. Cependant, dès l'origine même de la constitution
des Etats-Unis, la création d'un service s'était imposée, chargé de faire
l'inventaire des domaines publics. Les différents Etats possédaient déjà
à cette époque, des inaliénés. Par une décision prise en 1780,
ce fut le gouvernement central qui devint le gardien de ces domaines < t
qui fut chargé d'en disposer au mieux des intérêts de l'Union. Il fallait
pour les vendre en connaître l'étendue, et en dresser le plan. Un officier
spécial, le Géographe des États-Unis {Geographer of the United States) fut
désigné en 17!M) pour diriger ces opérations. Depuis 1812 ce service
a [tris le nom de General Laud Office: il dépend aujourd'hui du minis
tère de l'Intérieur. Son travail a été et est encore considérable, car les
immenses territoires qui successivement sont venus s'ajouter aux États
primitifs, sont tombés pour la plus grande part dans le domaine national.
Le système adopté dès 1784 pour la division et la répartition de ces
territoires est le Système rectangulaire. Le lieutenant-colonel du génie
Mansfield Га définitivement établi en 180H. Il consiste ù prendre comme,
base les méridiens et les parallèles, et à subdiviser ensuite chaque, degré
en rectangles approchés de plus en plus petits, les plus petits étant de AMÉRIQUE. «y
НЮ acres (C»i hectares ~\ arcs). On devait, à l'origine, déterminer
astronomiquenient les [joints de croisement principaux, de ее canevas,
niais, dans la pratique, on a du se contenter de simples mesures faites
sur le terrain '. Le General Land Office a été aus>i chargé, depuis la
guerre de Sécession, de déterminer les limites de^ Étals et ih1^ Terri
toires. Il continue à former aujourd'hui une administration distincte.
L'acquisition par les Etats-Unis, depuis le commencement <\u siècle,
des provinces riveraines du golfe, du Mexique, puis de celles de l'Ouest,
nécessita également des reconnaissances topographiques de ces regions.
Organisées en Territoires et ПОП point en Etals, ces vastes provinces à
peine- peuplées n'avaient point de gouvernements auxquels put incomber
le soin de faire dresser leur carte. D'autre part le souci d'y maintenir
l'ordre exigeait qu'oit eût au moins du pays une connaissance superf
icielle. Le gouvernement central fut donc naturellement amené à les
faire explorer et reconnaître, et les ingénieurs topographes iTopoijra^
pl/ical Engineers), créés en 1HIIÍ, et devenus en ШУА les officiers i riiré-
nieiirs (Corps of Eutjinevrs), ou le corps du génie, м> trouvèrent tout
indiqués, conjointement à leurs collègues de l'armée, pour entre
prendre ces travaux. Des explorations militaire*, conduites par ces
officiers, eurent lieu presque annuellement, jusqu'au moment où elles
furent définitivement organisées. En 1872 fut créé sous la direction du
lieutenant, depuis capitaine Wheeler, le service (\>'> explorations géogra
phiques à l'ouest du 100" de^ré de longitude ((ireenwicln (United States
yenijraphical Sur reijs /rest of the one hundredth meridian). О service qui
a régulièrement fonctionné jusqu'en 187D, et qu'on désigne généralement
sous le nom de son chef, Wheeler's Surrey, a produit de très remar
quables travaux. 11 a publié. ."8 cartes topographiques, qui sont, il est
vrai, &#