Contribution à l étude du climat lorrain - article ; n°3 ; vol.26, pg 297-310
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1951 - Volume 26 - Numéro 3 - Pages 297-310
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alain Godard
Contribution à l'étude du climat lorrain
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 26 n°3, 1951. pp. 297-310.
Citer ce document / Cite this document :
Godard Alain. Contribution à l'étude du climat lorrain. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 26 n°3, 1951. pp. 297-310.
doi : 10.3406/geoca.1951.2694
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1951_num_26_3_2694CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU CLIMAT LORRAIN
par Alain Godard
II ne saurait être question de faire ici l'étude complète du climat de la
région lorraine. Nous nous sommes borné à noter certains aspects originaux,
qui nous ont paru dignes d'intérêt. Seuls ont été retenus d'une analyse
détaillée (1), les problèmes qui concernaient les radiations, les régimes
des pluies, les types de temps — surtout ceux qui sont particuliers à la
Lorraine — et, enfin, les microclimats en rapport ou non avec la phyto-
géographie. Le reste, qu'il s'agisse de faits bien connus ou au contraire de
problèmes de détail a été délibérément laissé de côté.
Les limites de l'unité climatique que nous avons choisie sont fondées en
tout premier lieu sur la considération des précipitations. Toutefois, les autres
faits — températures, pressions, etc.. — rentrent assez bien dans le même
cadre.
L'Argonne et les premières pentes des Vosges soulignent le contact
climatique et phytogéographique de la Lorraine avec le Centre du Bassin
Parisien d'une part, et avec le Massif Vosgien d'autre part. Au Nord, la
frontière politique a été choisie pour des raisons pratiques : moyennes basées
sur des périodes homogènes (2).
I. — RADIATIONS ET TEMPÉRATURES
L'insolation, qui commande l'évolution générale du climat, a des valeurs
assez faibles en Lorraine. Elle varie de 1.650 à 1.750 heures et n'atteint à
Nancy que 1.718 heures (moyenne 1926-1935). Ce chiffre prend toute sa
signification si on le compare à la durée du soleil au-dessus de l'horizon de
la même ville: 4.400 heures. Le rapport, ou fraction d'insolation, n'atteint
donc que 39 %. Un calcul analogue effectué dans les autres villes lorraines
donnerait des chiffres du même ordre de grandeur, bien que l'insolation
absolue augmente régulièrement vers le Sud (Thionville 1.658 h., Metz
1.699 h., Nancy 1.718 h., Epinal 1.736 h.).
(1 ) A. Godard. Le Climat des plateaux lorrains. Diplôme d'Etudes Supérieures présenté
à la Faculté des Lettres de Nancy, 1950.
(2) Sauf indication contraire, les chiffres se rapportent aux moyennes de la période 1851-
1930. A. GODARD 298
La variation annuelle de la fraction d'insolation est assez instructive
(fig. I). Elle est à mettre en rapport avec le régime pluviométrique à max
imum estival, si Ton veut comprendre le minimum secondaire d'avril: au
printemps, la nébulosité s'accroît plus vite que la durée du soleil au-dessus
de l'horizon. Quant au minimum principal de décembre, il s'explique de la
façon suivante : les hautes pressions ne se sont pas encore établies de façon
stable, aussi la nébulosité est-elle plus forte qu'en janvier.
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Fraction d'insolation j^T Amplitude thermique ,..) (.Echelle à gauche) кг~' (Etbelle «à droite)
FiG. 1. — Fraction d'insolation (1926-35)
et amplitude thermique moyenne (1851-1930) à Nancy
Le température est surtout intéressante, en Lorraine, par les contrastes
qu'elle présente. Certes, on peut déduire de l'analyse des moyennes que les
valeurs observées sont faibles (Nancy 9° 5), si on les compare au reste de la
France. Il n'est pas sans intérêt de noter une décroissance des températures
quand on s'avance vers le Sud : valeurs vraies et valeurs réduites sont en
contradiction flagrante. Pourtant un fait domine la géographie thermique
de la Lorraine, c'est l'écart entre maxima et minima.
L'amplitude annuelle moyenne est forte. Elle augmente régulièrement —
comme on pouvait s'y attendre — d'Ouest en Est. Commercy 17°3, Nancy
17° 5, Château-Salins 17°6, Gondrexange 17°8. Si l'on compare par ailleurs
5 stations prises à différentes latitudes : Bruxelles, Paris, Nancy, Lyon;
Montpellier, on s'aperçoit que Nancy a l'écart le plus faible entre la date
moyenne du jour le plus froid et celle du jour le plus chaud. Quant à l'am
plitude moyenne diurne, dont les maxima se situent en mai (7°2) et sep
tembre (7° 5) elle n'est pas négligeable.
Les minima et maxima absolus moyens sont aussi très éloquents : — 10°
en décembre et 33° en juillet pour Saint-Nicolas-de-Port, voilà qui dit bien Z A. GODARD 300
les fluctuations thermiques que l'on observe en Lorraine. Le mois de mai
a souvent un minimum négatif (Mirecourt — 0°6).
Si l'on prend maintenant les minima et maxima absolus, on entre eu
contact plus étroit avec la réalité d'un climat qui se déduit mal de l'abs
traction des moyennes. + 39° 2 et — 30° ont été notés à Nancy, soit un
écart de 69°2. Une amplitude absolue de 60°8 a même été relevée à Epinal
au cours d'une même année (1879).
On pourrait, s'il en était encore besoin, montrer la rigueur du climat en
signalant le nombre moyen de jours de gelée (Nancy : 80) (3) ; les dates
moyennes, précoces en automne (16-20 octobre) et tardives au printemps
(21-25 avril). Un critère non moins instructif est celui du nombre de jours
où il ne dégèle pas, en d'autres termes où le maximum diurne est inférieur
à 0°. L'hiver 1890-91 en a vu 45 et celui de 1879, 32 consécutifs à Nancy.
Dans un autre ordre d'idées, l'analyse du nombre de jours de grosse chaleur
(température supérieure à 30°) est aussi digne d'intérêt (Nancy 63).
Le caractère contrasté et « excessif » des températures justifie donc dans
une certaine mesure la dénomination de « climat continental » que l'on
donne parfois au climat lorrain. Toutefois, il importe de se souvenir que
c'est envisager le problème d'un point de vue français. Les autres facteurs
climatiques montreront d'ailleurs toutes les nuances — on pourrait dire
les dégradations — qui peuvent trouver place en Lorraine. L'uniformité
est loin d'être de règle et rares sont les qualificatifs pouvant s'appliquer à
toute la région.
II. LES PRECIPITATIONS
Le total des hauteurs de pluie est en désaccord complet avec l'impres
sion produite sur le public, pour qui l'été est la belle saison (maximum de
pluie), l'automne une saison agréable (maximum secondaire) et le prin
temps désagréable (minimum). La notion de jours de pluie est donc à déga
ger tout d'abord. Le nombre moyen est assez élevé et varie de 100 à 140 (4),
soit 1 jour sur 3. Les pluies inférieures à 1 mm. sont nettement plus abon
dantes en automne qu'en été. Avec les pluies comprises entre 1 et 10 mm.,
les différences s'atténuent. Les pluies de forte densité, au contraire, sont
localisées en saison chaude. La répartition géographique fait apparaître une
zone plus sèche axée sur la Moselle et comprise entre deux zones plu
vieuses.
Cette disposition rappelle la répartition des hauteurs de précipitations.
La Lorraine est une région moyennement arrosée où le total annuel des
zones les plus sèches ne descend pas au-dessous de 650 mm., chiffre supé
rieur à celui de Saint-Maur (575 mm.). Les hauteurs maxima atteignent
par contre 1.200 mm. On conçoit fort bien les multiples nuances qui peu
vent prendre place entre ces deux chiffres extrêmes (Fig. 2).
(3) Moyenne 1926-1935. — 96 jours pour la période 1878-1902.
(4) Pluie supérieure à 1 m m. CLIMAT LORRAIN 301
Les auréoles pluvieuses que dessinent les côtes laissent à penser que l'i
nfluence du relief est primordiale. Effectivement, le Barrois. l'Ardenne et les
Vosges forment une couronne de terres plus arrosées. La vallée d'une
rivière a une importance proportionnelle à la dénivellation topographique
r jui raccompagne : la Meuse qui n'est qu'une coupure dans un plateau a
une importance secondaire dans le total pluviométrique. Ce n'est pas le cas
de la Seille et de la

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