Documents sur le climat des Alpes françaises. Étude critique - article ; n°4 ; vol.14, pg 681-764

Ernest Bénévent

Description

Revue de géographie alpine - Année 1926 - Volume 14 - Numéro 4 - Pages 681-764
84 pages

Sujets

• Sciences et techniques

Informations

• Publié par: REVUE_DE_GEOGRAPHIE_ALPINE
• Publié le: 01 janvier 1926
• Nombre de lectures: 19
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Ernest Bénévent
Documents sur le climat des Alpes françaises. Étude critique
In: Revue de géographie alpine. 1926, Tome 14 N°4. pp. 681-764.
Citer ce document / Cite this document :
Bénévent Ernest. Documents sur le climat des Alpes françaises. Étude critique. In: Revue de géographie alpine. 1926, Tome 14
N°4. pp. 681-764.
doi : 10.3406/rga.1926.5004
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1926_num_14_4_5004' ' ' ' ^ ■"-- ^'-'î^ У- v ';•;-$/«*-' "'
'^ili
DOCUMENTS
SUR LE CLIMAT DES ALPES FRANÇAISES
ÉTUDE CRITIQUE
Par à. BÉNÉVENT;
»N
Le climat des Alpes françaises n'a jamais fait l'objet d'une
étude d'ensemble appuyée sur des documents nombreux et so
igneusement contrôlés. Le chapitre que MM. Faisan et Chantre lui
ont consacré dans leur ouvrage sur Les Alpes françaises г (1893)
ne fournit qu'une vue très sommaire, basée sur quelques don
nées souvent peu com-parables entre elles et dont il était mani
festement impossible de tirer des lois générales sur l'allure que
revêtent les phénomènes -climatiques dans un pays de relief
aussi compliqué et soumis à des influences aussi diverses. Par
la suite apparurent quelques rares travaux de détail, d'ailleurs
de valeur fort inégale. Ainsi, à ce point de vue, l'étude' de la%
partie française de la grande chaîne se trouvait beaucoup moins
avancée que celle des Alpes suisses ou autrichiennes. Seules
les Alpes italiennes partageaient notre infériorité. C'est à essayer
de combler cette lacune que nous avons consacré les efforts de
dçuze années. .
. Avant d'aborder une pareille étude, il m'a cependant paru
л *
1 Faisan [23]. , 682 E. BENEVENT.
nécessaire de faire l'inventaire des connaissances acquises jus
qu'à ce jour et des documents météorologiques qui devaient en
permettre l'élaboration. Double tâche : la première vite achevée,
il est vrai; la seconde beaucoup plus longue et plus délicate.
C'est que les observations météorologiques n'ont pas été effec
ni* — ce qui est plus, tuées partout avec la: même constance,
grave — avec la même conscience* De là la nécessité d'un tra
vail minutieux de critique et l'obligation de rechercher une
méthode propre à rendre utilisable le plus grand nombre pos
sible de ces documents disparates. • '
Travail de critique d'abord. J'ai rigoureusement rejeté toutes .
les données qui ne me paraissaient pas présenter de sérieuses
garanties d'exactitude.-' elles n'auraient réussi qu'à obscurcir une
discussion déjà délicate pař elle-même et à en fausser les résult
ats. J'irai plus~ loin. J'ai pensé qu'il ne serait pas inutile de
mettre en garde tous ceux qui seraient tentés à l'avenir d'utiliser .
les documents que j'ai volontairement laissés de côté: aussi v
m'attacherai- je surtout à indiquer pourquoi je n'ai pu accorder
aucune confiance à ces. données. Cette. étude sera donc à la fois
un inventaire de ^ nos sources et un Index.
Recherche d'une méthode ensuite. Les. documents -une fois
sévèrement triés, une autre difficulté- surgit : comment utiliser ,
des observations effectuées au cours de périodes très diverses ?
On sait, en effet, quelle grande variabilité/ se -manifeste dans
l'allure des éléments climatiques lorsqu'on envisage des pério
des différentes de courte durée. L'absence de synchronisme dans
les données rend impossible toute comparaison entre les stations
et par là toute étude d'ensemble. Il était donc indispensable de
ramener ces données à une même période par une méthode de
calcul appropriée.
C'est l'exposé de tout ce travail préliminaire que nous tentons
ici et qui apparaîtra ■ comme un complément nécessaire au vo
lume que nous publions d'autre part sur I<e Climat des Alpes
françaises. Nous considérferons successivement les documents -
qui concernent les Vents, la Température et les Précipitations. . DOCUMENTS SUR LE CLIMAT DES ALPES FRANÇAISES. 683
CHAPITRE PREMIER
LES VENTS
L'étude des vents alpins jamais encore n'avait été abordée.
J'étais là en terrain entièrement neuf. Je ne saurais faire excep
tion même. pour les travaux die M. Angot sur « Les Vents en
France » l. Dans la partie de son œuvre qui concerne le Sud-Est
de la France, l'auteur a volontairement omis les observations
alpines. Quant aux autres stations, M. Angot a eu l'idée — ■
discutable d^ailleurs — de les grouper par régions et d'en tirer
une. moyenne générale. Or, cette division en qu'il a cru
bon d'établir est assez - artificielle : c'est ainsi que Privas et
Valence voisinent avec Mâcon dans un premier groupe, • d
énommé Rhône moyen; qu'un deuxième ensemble (Rhône infé
rieur) réunit Orange, Avignon, le Ventoux^ Nî-mes^ Apt, Aix-et
Marseille; dans un troisième groupe enfin (Sud-Est) sont asso- ■
ciés Toulon, Draguignan et Nice. On peut se demander d'abord'
pourquoi Valence n'aurait pu trouver place aussi parmi le
groupe du couloir du Rhône; pourquoi surtout Toulon et Dra
guignan, dont le régime est assez analogue à celui d'Aix et de
Marseille, sont agrégés à. Nice, station de régime tout différent.".
Certes, si la moyenne, générale des observations de la vallée du
Rhône n'est point dépourvue de toute valeur, le régime conser
vant dans la plupart des stations utilisées des caractères géné
raux communs, en revanche la moyenne des dbnnées du groupe
du Sud-Est n'a plus aucun sen3 : l'opération mathématique qui
consiste à noyer le régime de Nice dans le régime de Draguignan
1 A; ApgOt [7]. ,
■
684 E. BÉNÉVENT.
et Toulon aboutit à fausser terriblement la réalité en construi
sant de toutes pièces i un régime inexistant.
Remarquons en oiftre que, parmi toutes les stations utilisées
' le Ventoux seul appartient réellement à la zone par M. Angot,
alpestre. Ainsi l'étude générale de M. Angot laissait intact notre
sujet. Par ailleurs, je ne vois guère à citer que les observations
effectuées en Savoie sur le vent de neige et «que M. Mougin a
publiées dans ses études nivométriques 1. Des observations ana
logues ont été' poursuivies aussi dans l'Isère, mais elles sont
restées inédites dans les Archives de la Commission météorV
logique. Enfin, j'ai fait paraître moi-même récemment un travail
préliminaire sur « Le régime des vents en Provence et dans les -
Alpes méridionales » 2, simple sondage d'ailleurs, qui devait
être repris et étendu à l'ensemble du massif.
Une étude des vents dans un pays de montagne me paraît
devoir être envisagée sous deux aspects. On sait, en effet, com
bien les conditions topographiques masquent la vraie direction
des courants généraux de l'atmosphère. Or, il est de toute nécess
ité, semble-t-il, de rechercher, d'une part quelles sont, les in
fluences générales qui pèsent sur le . climat . de la montaigne,
d'autre part quelles perturbations les obstacles du relief apport
ent dans la marche des grands courants aériens.
Or, il est de fait que la recherche des influences générales doit
faire abstraction des observations faussées par l'interposition
des reliefs. C'est pourquoi d'ailleurs M. Angot, se plaçant à. un
point de vue strictement météorologique, avait fort 'légitimement
omis dans son travail les données des stations alpines. Il existe,
en effet, dans nos Alpes un certain nombre de, localités où des
observations sur la fréquence des diverses directions du vent
ont été faites trois fois par jour : Bonneville, Albertville, Grer
noble (Ecole Normale), Gap, Barcelonnette, Nyons et Digne. Des
résumés mensuels en oni été publiés chaque année dans la col-
1 P. Mougin [35].
s E. Bénévent [13]. DOCUMENTS SUR LE CLIMAT DES ALPES FRANÇAISES. 685
lection des Annales du Bureau Central Météorologique (tome II,
Observations). On trouve, en outre, dans les Archives de. la
Commission M