La gestion des ressources en eau et la sécheresse de 1989 dans les Alpes du Nord : l exemple des montagnes et vallées de l Isère - article ; n°1 ; vol.80, pg 65-79
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La gestion des ressources en eau et la sécheresse de 1989 dans les Alpes du Nord : l'exemple des montagnes et vallées de l'Isère - article ; n°1 ; vol.80, pg 65-79

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Revue de géographie alpine - Année 1992 - Volume 80 - Numéro 1 - Pages 65-79
FRE : ressources en eau! sécheresse! gestion! eaux de surface! eaux souterraines! Alpes françaises! Isère
ENG : water resources! drought! management! surface water! ground water! French Alps! Isère.
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Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Benoît Ducos
La gestion des ressources en eau et la sécheresse de 1989
dans les Alpes du Nord : l'exemple des montagnes et vallées de
l'Isère
In: Revue de géographie alpine. 1992, Tome 80 N°1. pp. 65-79.
Résumé
FRE : ressources en eau! sécheresse! gestion! eaux de surface! eaux souterraines! Alpes françaises! Isère
Abstract
ENG : water resources! drought! management! surface water! ground water! French Alps! Isère.
Citer ce document / Cite this document :
Ducos Benoît. La gestion des ressources en eau et la sécheresse de 1989 dans les Alpes du Nord : l'exemple des montagnes
et vallées de l'Isère. In: Revue de géographie alpine. 1992, Tome 80 N°1. pp. 65-79.
doi : 10.3406/rga.1992.3642
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1992_num_80_1_3642gestion des ressources en eau et la La
sécheresse de 1 989 dans les Alpes du Nord :
Pexemple des montagnes et vallées de Plsère
Résumé : La gestion des ressources Abstract : The management of B. Ducos1
en eau et la sécheresse de 1989 dans water resources and the drought of
les Alpes du Nord : l'exemple des 1989 in the Northern Alps : the Mots-clés :
montagnes et vallées de l'Isère. example of the mountains and ressources en eau, Le problème d'une bonne gestion valleys of the Isère.
sécheresse, gestion, des ressources en eau utilisées à des Problems relating to the sound
eaux de surface, eaux fins industrielles, agricoles et management of industrial,
souterraines, Alpes alimentation en eau potable est tout agricultural and drinking water
françaises, Isère à fait d'actualité et ceci d'autant plus resources are of topical interest, and
lorsque sévit une sécheresse. Celle de particularly so in times of drought.
Since the drought of 1989 was the 1989 étant, dans l'Isère du moins, la Keywords :
plus exceptionnelle dans la série des most exceptional observed for the water resources,
observations météo-rologiques 1921- period from 1921 to 1990, at least in drought,
1990, il semblait opportun de voir Isère, it would seem an opportune management, surface
comment la ressource en eau a été time to examine how the water water, ground water, réellement amoindrie par la resources were really affected by the French Alps, Isère. sécheresse climatique, comment s'est climatic drought, how they were
effectuée la gestion à l'issue de la managed once the shortage had
pénurie et quelles ont été les mesures occurred and what measures have
effectivement prises pour pallier dans effectively been taken to mitigate the
consequences of a similar hydro- l'avenir les conséquences d'un
événement hydroclimatologique climatic event in the future in an
analogue au mieux de toutes les optimal way for all surface and
utilisations des eaux de surface et ground water uses.
souterraines.
Introduction
Une étude approfondie de la durée de retour de la sécheresse
dite de « 1989 », portant sur soixante-dix années (1921-1990),
montre qu'elle a commencé à partir du mois de juin 1988 et
duré au moins jusqu'en septembre 1990 : tant par sa gravité et
sa durée, que par ses conséquences, il s'agit donc bien de la
1. Cet article a été écrit à sécheresse la plus exceptionnelle jamais connue depuis 1921.
partir d'une étude réalisée Cependant, l'analyse du caractère exceptionnel du phénomène
pour un mémoire de ainsi que sa comparaison avec les grandes sécheresses de 1920- maîtrise «Aménagement»
21, 1948-49 et 1976 appelle la prise en compte des usages de préparé sous la direction
l'eau et de leur évolution en terme quantitatif. de M. R. Vivian.
REVUE DE GEOGRAPHIE ALPINE 1992 №1 Figure 1 . Répartition en % Les utilisations en eau se caractérisent dans les montagnes et
des prélèvements en eau vallées du département de l'Isère (vallées du Drac, de la
en fonction des usages en Romanche et du Grésivaudan, et les massifs du Vercors, de la 1 988 dans les montagnes
Chartreuse, de Belledonne, des Grandes-Rousses et de l'Oisans), et vallées de l'Isère.
par une sous-consommation de l'agriculture et une surcon
sommation des industries.
Ainsi en 1988, les industries ont prélevé 229 millions de m3
d'eau tandis que les usages domestiques n'ont exigé le recours
qu'à 59 millions de m3 et l'agriculture, c'est-à-dire les cultures
irriguées, seulement 2,5 millions de m3 (fig. I)2.
Dans le secteur industriel, la chimie apparaît comme étant le
plus gros consommateur d'eau : en effet, en 1988, elle était
responsable de 58 % des prélèvements en eau des industries :
132 933 310 m3 dont 86 146 300 m3 pour la seule usine de Prélèvements en
Rhône Poulenc-Pont de Claix et 31 267 700 m3 pour Atochem- eau pour
Jarrie dans le secteur Romanche-Drac. l'irrigation
Prélèvements en La politique volontariste suivie par l'ensemble des industriels en
eau des industries France, fortement encouragée par les Directions Régionales de
la Recherche et de l'Industrie (D. R. I. R), et portant sur la
réduction des consommations en matières premières, et
Prélèvements en notamment en eau, par l'intermédiaire des techniques
eau pour modernes de recyclage, ne semble pas avoir porté ses fruits ici l'alimentation en puisque la consommation totale entre 1977 et 1988 a presque eau potable quadruplé passant de 36 800 000 m3 à 1 15 486 000 m3.
Les prélèvements en eau
Ils s'effectuent dans deux types de ressources présentes dans le
département de l'Isère : les nappes et les cours d'eau
Les prélèvements d'eau en nappe
1 — Les d'eau des industriels.
Les plus gros préleveurs d'eau en nappe sont les industriels qui
d'après les données chiffrées de consommation n'ont pas réduit
leurs prélèvements au cours de ces dernières années, installés sur
des nappes où l'eau est tellement abondante et d'une telle
qualité que l'exploitation s'effectue sans se soucier des
problèmes de réduction des consommations.
LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU ET LA SÉCHERESSE DE 1989 DANS LES ALPES DU NORD - B. DUCOS Figure 2. Répartition en % Les établissements industriels ont prélevé, en 1988,
des prélèvements 91,3 millions de m3 dans la nappe du Drac, 31 millions dans
industriels par nappe en celle de la Romanche et seulement 14 millions dans celle du 1 977 dans les montagnes
Grésivaudan. La nappe du Drac est donc de loin la plus et vallées de l'Isère :
sollicitée et subit dès la confluence avec la Romanche des l'inégale sollicitation des
nappes et la prélèvements intensifs qui épuisent déjà en partie l'aquifere.
surexploitation de la Ainsi, le secteur Bas-Drac Basse-Romanche recèle des zones de
nappe du Drac. excessifs en eau de nappe. Néanmoins, la
consommation a fortement diminué depuis 1977, passant de
57, 3 millions de m3 à 46, 1 millions en 1988.
Il semble cependant qu'au fil des années on aille vers une
meilleure répartition des prélèvements industriels par nappe
(fig. 2 et 3) : ainsi entre 1977 et 1988 la part des prélèvements
industriels dans la nappe du Drac a baissé de près de 8,5 %
tandis que celle des prélèvements industriels dans les nappes de
la Romanche et du Grésivaudan a augmenté de 2,8 et 5,5 % .
La nappe de l'Isère à l'amont de Grenoble reste très peu
Nappe du Drac exploitée alors qu'elle bénéficie de l'alimentation en eau la plus
conséquente : elle est cependant aussi la plus vulnérable à des
épisodes de sécheresse exceptionnels comme celui de juin 1988 Nappe du
à septembre 1990. Grésivaudan
2 — Les prélèvements d'eau des communes. Nappe de la
Romanche
Ces trois nappes (Drac, Romanche, Grésivaudan) sont aussi
largement utilisées pour la satisfaction de la demande en eau
potable. L'ensemble des prélèvements d'eau de nappe à usage
domestique s'élève à 40 millions de m3 : 20 millions sont
prélevés par les installations de la ville de Grenoble dans la
nappe du Drac, 15 millions par celles du Syndicat
Intercommunal des Eaux de la Région Grenobloise (S.I.E.R.G) 2. Nous tenons à précisier
qu'il faut apprécier à leur dans la nappe de la Romanche, le reste par quelques communes
juste valeur les chiffres de de la vallée du Grésivaudan dans la nappe de l'Isère.
cette analyse. En effet, la
marge d'erreur peut 

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