Le problème de l eau à Damas et dans sa Ghouta - article ; n°1 ; vol.52, pg 35-53
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1977 - Volume 52 - Numéro 1 - Pages 35-53
Grâce à l'eau du Batada, Damas et son oasis de la Ghouta ont connu pendant des millénaires, aux marges du désert, entre les fonctions urbaines et les activités agricoles un équilibre harmonieux que la brutale croissance de la capitale syrienne est aujourd'hui en train de détruire. L'oasis est repoussée vers l'Est et son eau de plus en plus accaparée ou polluée par la ville.
Thanks to the water of the Barada, Damascus and its Ghouta oasis enjoyed for millenaries, on the edge of the desert, a happy balance of urban functions and agricultural activities which the ruthless growth of the Syrian capital is now disturbing. The oasis is being pushed back to the East and its water is more and more used up and polluted by the town.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Anne Marie Bianquis
Le problème de l'eau à Damas et dans sa Ghouta
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 52 n°1, 1977. pp. 35-53.
Résumé
Grâce à l'eau du Batada, Damas et son oasis de la Ghouta ont connu pendant des millénaires, aux marges du désert, entre les
fonctions urbaines et les activités agricoles un équilibre harmonieux que la brutale croissance de la capitale syrienne est
aujourd'hui en train de détruire. L'oasis est repoussée vers l'Est et son eau de plus en plus accaparée ou polluée par la ville.
Abstract
Thanks to the water of the Barada, Damascus and its Ghouta oasis enjoyed for millenaries, on the edge of the desert, a happy
balance of urban functions and agricultural activities which the ruthless growth of the Syrian capital is now disturbing. The oasis is
being pushed back to the East and its water is more and more used up and polluted by the town.
Citer ce document / Cite this document :
Bianquis Anne Marie. Le problème de l'eau à Damas et dans sa Ghouta. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 52 n°1, 1977.
pp. 35-53.
doi : 10.3406/geoca.1977.7148
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1977_num_52_1_7148Revue de Géographie de Lyon, 1977/1
LE PROBLEME DE L'EAU A DAMAS
ET DANS SA GHOUTA
par Anne-Marie Bianquis
L'oasis de Damas forme autour de la ville un demi-cercle que tranche
à l'Ouest la retombée orientale de l'Anti-Liban x. Située entre 750 et 600 m
d'altitude, elle porte le nom de Ghouta, mot que les géographes arabes
emploient pour désigner une région en creux où les eaux se rassemblent. Ce
nom s'applique en Syrie à des oasis de piémont situées à des altitudes où
ne pousse pas le palmier-dattier.
1. De très bonnes descriptions du système traditionnel d'irrigation de la Ghouta de
Damas ont été faites, au temps du Mandat Français, sur la Syrie :
Tresse R., L'irrigation dans la Ghouta de Damas, Revue des Etudes Islamiques, 1929.
Thoumin R., Notes sur l'aménagement et la distribution des eaux à Damas et dans sa Ghouta,
Bulletin d'Etudes Orientales, t. V, 1934. R. Géographie humaine de la Syrie centrale. Tours, 1936.
Tower Allen, The oasis of Damascus, Publications of the American University of Beirut, 1935.
Deux études très complètes sur l'oasis sont en arabe :
Kurd Ali M., La Ghouta de Damas, Damas, 1949.
El-Khayr S., La de 1966.
Les informations les plus récentes se trouvent dans :
Wirth E., Syrien. Eine Geographische Landeskunde, Darmstadt, 1971. Ouvrage dans lequel
on trouvera aussi une bibliographie complète.
En ce qui concerne plus précisément le problème de l'eau, nous avons utilisé les ouvrages
suivants :
Moussly N.. Le problème de Veau en Syrie, Lyon, 1951.
Technopromexport, Scheme of Regulation of the Barada River Flow, Moscow, 1961.
Ecochard M. et Banshoya G., Plan directeur de Damas. Rapport justificatif, Damas, 1968.
Les rapports suivants au Ministère syrien des Travaux Publics et des Ressources Hydraul
iques (en arabe) :
Khoury !.. Les ressources en eau du bassin de Damas et leur exploitation, Damas, 1965. J., L'influence du pompage sur le niveau des eaux souterraines dans la plaine de
Damas (période 1956-1966), Damas, 1967.
Taqi El-Din N.. Variations du niveau des eaux souterraines dans la plaine de Damas
(période 1966-1973), Damas, 1974.
Etudes des eaux souterraines dans la région de Hijané, 1965.
Etude pour l'approvisionnement assuré de l'eau à la région industrielle de la plaine
d'Adra, 1974.
Wolfart der Sud R., und Zur Nordwestlichen Geologie und Hydrogeologie Lendesteile, Hanover, von Syrien 1966. unter besonderer Berucksichtigung 36 ANNE-MARIE BIANQUIS
La situation de Damas sur un carrefour de routes qui joignent d'une part
la Méditerranée à la Mésopotamie et au golfe Persique, d'autre part l'Asie
Mineure à la péninsule arabique et à l'Egypte, la prédisposait à jouer un
grand rôle commercial. Mais c'est le site privilégié où les hommes étaient
assurés de trouver de l'eau et des vivres en abondance qui explique l'existence
ininterrompue d'une ville importante sur cet emplacement depuis le troisième
millénaire avant notre ère. Sa ceinture de verdure et les innombrables cours
d'eau qui traversaient ses jardins et ses vergers ont de tout temps évoqué
pour les nomades le paradis promis à l'homme épuisé par les fatigues du
désert.
Jusque vers les années 1950, Damas n'avait pas cessé d'être une ville en
harmonie avec son oasis, et les descriptions qu'en donnaient les poètes arabes
il y a treize siècles demeuraient valables pour l'essentiel. La fraîcheur et le
clair-obscur des ruelles aux maisons de torchis, les senteurs des épices et des
bois travaillés, répondaient à l'ombre des noyers et aux parfums des vergers.
Les gravures anciennes montrent la ville enfouie au milieu des jardins. Aujourd
'hui c'est plutôt le désert proche qu'évoquent les grands espaces découverts
dévorés de soleil, larges avenues de la ville moderne, quartiers anciens éventrés,
et les bâtiments de béton peints de couleur claire. Une chappe de poussière
et de fumées s'étend sur la ville et la Ghouta, et les canaux y sont devenus
égouts. Banlieues d'habitations et usines rongent le cœur de l'oasis, où la
terre et l'eau sont menacées.
Les données naturelles qui ont fait la richesse de Damas au cours des
siècles peuvent-elles lui permettre de faire face à un développement moderne
fondé sur l'industrialisation et la mécanisation ?
Les eaux du Barada : une abondance relative
Séparée de la mer par deux chaînes de montagnes, Damas reçoit environ
220 mm d'eau en moyenne par an (moyenne de la décennie 1962-1972 . 230,8 ;
moyenne établie sur 42 ans, 1931-1973: 218,6 mm). Mais Kharabo, située
dans l'oasis, à quelques kilomètres à l'Est de Damas, reçoit moins de 170 mm.
Ces quantités sont donc insuffisantes pour assurer une vie agricole, mais le
massif calcaire de l'Anti-Liban reçoit sous forme de pluies ou de neiges des
précipitations non négligeables (moyenne pour la période 1935-1972, à la station
de Zabadani : 490 mm). L'eau s'infiltre dans le massif et sert à alimenter de
nombreuses sources de trop-plein et la nappe phréatique du bassin de Damas.
L'une de ces dont le débit varie entre 1 ,5 et 15 m3/s (moyenne : 3 m3/s)
est située à 1100 m d'altitude dans la plaine de Zabadani; elle donne nais
sance au Barada, le petit cours d'eau permanent auquel Damas et la Ghouta
Enfin deux rapports essentiels présentés en janvier 1976 au Colloque des ingénieurs
syriens pour la sauvegarde de Damas et de sa Ghouta (en arabe) :
Safadi Ch., Le réseau d'irrigation de la Ghouta de Damas, sa situation et les perspectives
d'avenir.
Chawaf S., Analyse de la pollution des eaux dans ta Ghouta de Damas et des remèdes à y
apporter. PROBLÈME DE L'EAU A DAMAS 37 LE
doivent leur existence. Au sortir de la plaine de Zabadani, le Barada passe
le seuil rocheux de Tékiyé ; une dénivellation d'une trentaine de mètres a
permis l'installation d'un petit barrage maintenant inutilisé ; puis il serpente
dans une vallée profonde où se succèdent les villages, et prend toute son
importance grâce à l'appoint d'une source abondante, dite d'Ain el-Figé,
dont le débit varie de 3 à 25 m3/s (moyenne 1941-1972 : 8,34 ms/s). Depuis
1932 cette source est captée pour alimenter Damas en eau potable et seul le
surplus se déverse dans le Barada 2.
Les variations de débit du Barada sont très importantes. Les étiages
interviennent en septembre-octobre et les hautes eaux en mars-avril. Les
débits enregistrés sur une longue période à la station d'El-Hamé, soit juste
en amont de la division du Barada en plusieurs branches, permettent de situer
les moyennes d'octobre entre 4 et 6 m3/s et celles d'avril à plus de 20 m3/s.
Mais lors d'une année de sécheresse sévère comme 1972-1973, le débit moyen
de septembre n'a été que de 1,8 m:i/s et celui d'avril de 10,5 m3/s-
Le Barada franchit le dernier chaînon de l'Anti-Liban par la cluse de
Raboué. C'est dans cette portion de son cours que sont aménagées les prises
d'eau des six canaux qui constituent, avec le Barada, le réseau d'irrigation
de la Ghouta de Damas. Se succèdent ainsi sur la rive gauche la prise d'eau
du Yazid à 750 m d'altitude, puis celle d

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