Nouveautés sur le Hoang-Ho - article ; n°1 ; vol.26, pg 77-97
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1951 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 77-97
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Maurice Pardé
Nouveautés sur le Hoang-Ho
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 26 n°1, 1951. pp. 77-97.
Citer ce document / Cite this document :
Pardé Maurice. Nouveautés sur le Hoang-Ho. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 26 n°1, 1951. pp. 77-97.
doi : 10.3406/geoca.1951.6040
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1951_num_26_1_6040NOUVEAUTÉS SUR LE HOANG-HO
par Maurice Pardé
ETUDES RECENTES
L'.-.-. inondations du Fleuve Jaune à travers la grande plaine de loess qui
«onstitue le delta, au sens le plus large du terme, dans la Chine du Xorrl,
.sont depuis des millénaires considérées comme un des pires fléaux naturels
qui affligent notre globe. Contre lui, les riverains ont établi des endiguenients
«ans cesse perfectionnés, mais qui n'ont jamais pu offrir une sauvegarde
satisfaisante. Depuis quelques dizaines d'années on est venu à des études
.scientifiques de plus en plus approfondies sur les facteurs, les modalités, les
éléments numériques du problème. Ces investigations ont été conduites,
de plus en plus uvre l'assistance d'experts étrangers, par les gouvernements
des provinces menacées, puis à partir de 1919, par une organisation relevant
du Gouvernement Central, la Chihli River Commission. A partir do l'automne
193:i. une nouvelle organisation centralisée, la Commission du Fleuve Jaune,
naquit et travailla avec une vive diligence. (Par exemple, elle avait сгг'>л
15 .stations hydrornétriques le long du fleuve et 16 pour les affluents). Elle
avait entrepris non seulement des jaugeages nombreux, mais fies mesures
de troubles, des relevés modernes des profils en long et en travers, des études
de Laboratoire sur modèles, etc. Mais cette œuvre fut grandement g.'-née puis
interrompue sur une grande partie du champ d'action, par l'invasion japo
naise, puis récemment par les guerres civiles.
Les recherches en question et les travaux exécutés pour réparer les digues
et ramener toutes les eaux dans le lit actuel, lors1 des fréquentes ruptures, ont
donné lieu a des publications variées, pour la plupart en langue anglaise.
Le plus remarquable mémoire de beaucoup, avant celui que nous allons
surtout commenter ici, fut celui de l'excellent ingénieur américain John R.
Freeman : FUvul Problems in China (1). Mais ce mémoire a été dépassé par
une étude encore plus fouillée (2), grâce aux progrès considérables des me-
.sures et a la. très frappante sagacité des auteurs, l'ingénieur américain
О J. Todd, et son collègue norvégien Sig. Eliassen. De cet ouvrage publié vn
HKO, noirs extrairons quelques données utiles aux géographes.
SURFACE RECEPTRICE ET PEXTE
La surface réceptrice, jusqu'au pont du chemin de fer Pékin-Ilankfou, vers
Chinchang, peu après l'origine1 du delta, .s'élève à ТГИкООО km-. Ou peut dire
(1) Paper n" 1505, Transactions, American Society of Cit il Engineers; vol. LXXXV,
1922, p. 1405-1460, 23 fig. Ouvrage rempli d'indications et d'explications d'une haute
valeur pour l'hydrologie comme pour la Dynamique Fluviale.
(2) Todd (O. J.) et Eliassen (Sig.), The Yellow River Problem, American Society of
Civil Engineers, Paper n° 2064, réimprimé au vol. 105 des Transactions, 1940, p. 346-
453, 37 fig. M. Sig. Eliassen a bien voulu me fournir, par lettres, quantité de renseigne
ments précieux, illustrés par de beaux graphiques. Cf. un article bien plus succinct de
Todd (O. J.), The Yellow River reharnessed, Geogr. Review, New- York, vol. XXXIX,
1949, pp. 38-56, 2 fig., 25 photos sur 7 planches. 78 MAURICE PARDÉ
qu'en aval, la surface supplémentaire varie selon les changements de cours.
Il ne paraît pas illogique de la fixer au total à environ 900.000 km2, puisque-
plus de 150.000 km 2 sont menacés par les débordements du Fleuve Jaune. Л
partir du point d'inllexion brusque du dernier grand coude, c'est-à-dire «tj
aval de Tungcliuan, lieu où débouche à droite le Wei-Ho, principal affluent,
la pente des basses eaux se présente comme il suit :
Lieux Distances Pentes ел
partielles mètres pur
en kilomètres kilomètre-
Tungkuan
85 0,35
Chanchéou
195 0,90
Mengtsin
100 0,2G
Chemin de for Pékin-IIankénu
122 0,19
Drêche de 1851
93 0,lfi(>
Tungchuang
114 0,13
Schihlipou
135 0,11
Lokeou
144 0,08
Litsin
0,10 puis 0,1''.: 67
Embouchure
Au premier examen, cette pente sur les 675 derniers kms paraît petite-
Mais les chiffres n'ont qu'une valeur relative. Pour un delta terminal d'él
éments très fins l'inclinaison est des plus fortes. Et elle s'explique par Ténor-
mité des transports solides sur laquelle nous allons nous étendre bientôt.
Les cartes des figures 1 et 2 aideront le lecteur à suivre notre exposé.
TRANSPORTS SOLIDES
En effet, malgré la finesse des matériaux avant tout composés de loes>
(mais où figurent un peu de bouillie argileuse et de sable très fin), le total
moyen annuel est si exorbitant que le fleuve doit se créer par ses dépôts urtf
déclivité suffisante pour les courants nécessaires aux charriages.
A. — Quantités annuelles.
Le volume annuel moyen de ceux-ci est difficile à déterminer, faute d'ob
servations poursuivies pendant une durée assez longue. Cependant les chif
fres de 1.370.000.000 me. en 1934 et de 1.190.000.000 me en 1935 à Chanchéou.
avant l'origine du delta étant fondés sur une densité de 1,6 (celle qu'on relève
pour le même matériel desséché dans la plaine (3), il en résulte pour ces
(3) Ce chiffre s'applique à un volume donné d'alluvions vers la surface, mais il est
très réduit par les innombrables vides entres particules; pour celles-ci considérées isolément,.
la densité serait de 2,7. SUR LE HOANG-HO 79 NOUVEAUTES
deux aimées plus de deux milliards de tonnes. Pour 1933, il faut compter
au moins 3ù í milliards de tonnes (4). Cependant, comme, il s'est agi alors
d'années apparemment riches en débits, on peut provisoirement admettre
pour une période normale quelque 1 et plutôt 1,25 milliard de tonnes par
an (5), soit 1.300 à 1.700 tonnes par km2, érosion fantastique, surtout si l'on
.songe à la médiocrité du module.
100 200 300
kms
Paotou
Kaïfeng
Fig. 1. — Bassin supérieur et moyen du Fleuve Jaune et origine du delta.
Erratum. — Lire Lungmen au lieu de Lungnien.
En chiffres ronds, cela implique encore une moyenne de 20 ù 30 k. par me
de débit, si l'on retient 2.000 me. pour le module annuel ; or, on trouve 10 à
20 k. sinon plus, semble-t-il, pour certaines rivières des Andes sèches : Pilco-
înayo, Bermejo, Salndo, San Juan, 17,35 pour le San Juan de l'Utah, 11,7
pour le Colorado à Grand Canon, ."00 à G00 grammes pour l'Isère et pour le
Mississipi inférieur.
(4) Et même plus, car ces derniers tonnages désignent approximativement ceux que
l'inondation aurait déposés dans la plaine, sans compter l'apport à la mer, et peut-être,
les masses terreuses abandonnées entre le lit ordinaire et les digues.
(5) Si les auteurs ont calculé le volume des boues d'après un poids spécifique de 2,7
et non de 1,6, ce que nous discernons mal, à la lecture du texte, il faut compter au
moins sur 1,5 à 2 milliards de tonnes comme charriages moyens annuels à Chanchéou. 80 MAURICE PARDE
Les valeurs phénoménales indiquées pour le Fleuve Jaune s'expliquent par
la friabilité inouïe ries épais entassements de -loess- et par la faiblesse ou >
ГаЬяепсе de- végétation forestière capable de fixer le sol les racines (6).
Chemin de fer
Canal
FlG. 2. — Bassin inférieur du Fleuve "Jaune, d'après Todd et EHassen
(article de la Geographical Review, fig. 1, p. 39).
В. — Charges maxima.
Encore' plus stupéfiantes, au: point qu'avant d'avoir lu 1,- mémoire, m
question, nnin n'aurions jamais supposé de pareils chiffres possibles, fsont
les charges maxima par mètre cube. Jusqu'à ces dernières aimées nous citions
(6) On rappellera que les bassins , peu arrosés, et - presque semi-arides (Amou-Daria,.
Colorado, émissaires des Andes sèches) donnent lieu à une turbidité spécifique et. à. une.
dégradation érosive particulièrement intenses, parce que les saisons sèches aménagent à la

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