Une mare, un lavoir: une richesse pour la collectivité
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Guide technique à l’usage des collectivités2 Guide technique à l’usage des collectivitéssommairePréface ..........................................................................................................3Un peu d’histoire ....................................................................................41Une mare n’est pas un étang! ....................................................52Pourquoi réhabiliter les mares.......................................................633.1 La perte des fonctions3.2 Un intérêt écologique majeur3.3 Un témoin de l’activité locale passée3.4 Une petite merveille paysagère3.5 Un outil pédagogique remarquableAménager et donner une seconde vie aux mares ............1444.1 Définir des objectifs spécifiques4.2 La fonction écologique4.3 La fonction paysagère4.4 La fonction pédagogique4.5 Les lavoirs aussi !Et après….................................................................................................195Bibliographie...................................................................................................19(ec(afUne mare, un lavoir : une richesse pour la collectivitéAujourd’hui du fait d’une uniformisation du monde de plus en plus Nous sommes devenus des consommateurs de produits finis en oubliantévidente, chacun cherche ses racines et des lieux de mémoire.

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Publié le 21 février 2012
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Langue Français
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à
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Guide technique des collectivités
5
Et après… .................................................................................................19 Bibliographie...................................................................................................19
Aménager et donner une seconde vie aux mares ............14 4.1 Définir des objectifs spécifiques 4.2 La fonction écologique 4.3 La fonction paysagère 4.4 La fonction pédagogique 4.5 Les lavoirs aussi !
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s o m m a i r e
1
Une mare n’est pas un étang ! ....................................................5
Pourquoi réhabiliter les mares .......................................................6 3.1 La perte des fonctions 3.2 Un intérêt écologique majeur 3.3 Un témoin de l’activité locale passée 3.4 Une petite merveille paysagère 3.5 Un outil pédagogique remarquable
Préface ..........................................................................................................3
Un peu d’histoire ....................................................................................4
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que l’homme a acquis la connaissance dans l’observation, forme premiè-re de l’étude et du savoir. Ce livret nous réapprend à regarder le commun, le banal apparent ; il nous met sous les yeux ce que nous savons depuis toujours, sans en avoir for-cément conscience, le monde est vaste, mais le monde commence au bout du chemin… Et au bout du chemin il y a forcément une mare. Or, toute mare est un condensé formidable pour une leçon de choses, une leçon de sciences naturelles, une leçon de géogra-phie physique, une leçon d’histoire, une leçon de vie ; il y a plus de merveilles dans la plus banale des mares que dans les jeux les plus sophistiqués. Si chacun prenait une mare sous sa protection le monde n’en serait peut-être pas changé mais la Bretagne sûrement. Car toutes choses se tenant, on com-mence par protéger une mare et on se retrouve à s’intéresser aux rivières, aux océans, à la planète entière… Jean-François PIQUOT Porte-parole d’Eau et Rivières de Bretagne
A évidente, chacun cherche ses racines et des lieux de mémoire. Qui dit lieu de mémoire songe à des constructions ou des paysages marqués par l’his-toire. C’est oublier que derrière l’histoire avec un grand « H » il y a l’his-toire quotidienne des hommes, celle qui marque l’évolution des civilisa-tions et des sociétés humaines. Les vrais lieux de mémoire ne sont pas toujours évidents et la sociologie nous a appris qu’on en découvrait parfois davantage sur notre passé à travers des objets et des lieux considérés comme banals qu’à se pencher sur des réalisations excep-tionnelles. Ce livret pédagogique et didactique met en lumière l’inté -rêt flagrant d’un domaine oublié voire méprisé : la mare. Pas les mares célèbres comme la Mare au diable de George Sand, non, la mare ordinaire, délaissée ; celle qui dans un creux naturel ou artificiel naît, croit et disparaît au fil des saisons, bien souvent dans l’indifférence générale. Avec le « progrès » et la vitesse qui en est sa jumelle nous avons désap-pris à voir et à apprécier ce que nous avons sous nos yeux et à ne juger de l’intérêt des choses qu’en fonction de leur utilité immédiate ou de leur seul aspect extraordinaire.
Umen,eranuvola:irneurciehsseoprulacollectivité
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D epuis des lustres, la mare constitue un élé-ment paysager caractéristique de notre région. Au beau milieu d’une pâture, au cœur des villa-ges, près des chemins bocagers ou au fin fond des forêts, la mare est omniprésente. Mais d’où vient-elle ? Quelle est son origine ? Il faut remonter au Néolithique pour voir naître les pre-mières mares. Jusque-là, l’homme vivait davantage dans les vallées et aux abords des cours d’eau ; mais, explosion démogra-phique oblige, il s’en éloigne de plus en plus pour s’installer sur les en extrayant les maté-fortune, il va, de fait, creuser de multiples dépressions qui formeront autant de points d’eau . Éloigné des rivières, il pourra quand même y trouver l’eau nécessaire à sa survie et à celle de son bétail. Ainsi, à partir de ce moment, l’homme commence à s’installer sur l'ensemble du territoire. Plus tard, la mare devient un lieu de culte druidique puis, à l’aube de la chrétienté, ses fonctions évoluent et se diversifient : elle est alors souvent baptistère et fait même quelquefois l’objet de processions. Autour de la mare, les activités se multiplient : L’artisanat (vannerie, fabrication du pain, forge,…), l’agriculture (élevage, culture du lin, bras-sage du cidre,…), les activités domestiques (cuisine, toilette, lessive,…), et d’autres encore (lutte contre les incendies, pêche, baignade,…) ; cha-cun y trouve une utilité.
Au XIX e siècle, les régions de bocage où l’élevage est omniprésent voient, du fait de l’extension du cheptel, s’accroître parallèlement le nombre de mares. Évidemment, la mare étant sujette à une forte évaporation, la crainte de l’assèchement inquiète tous ceux qui en dépendent ! Pour résoudre ce problème et faire face à cette éventualité, des techniques de récupération d’eau dans des citernes souterraines par les toitures voient le jour ici et là, à la moitié du XIX e siècle. Dans la deuxième moitié du XX e siècle, l’hygiène étant devenue une prio-rité sociale, l’adduction d’eau potable apparaît dans les campagnes. La mare perd alors une grande partie de ses fonctions. Le robinet et l’abreu-voir métallique la remplacent. Abandonnées, comblées naturellement ou remblayées par des gravats divers, le nombre de mares recule inexo-rablement . Pire, elle devient même source et synonyme d’ennuis et de dangers : insalubrité, insécurité,… Le “progrès” est passé par là, et la mare “ne sert plus à rien” ! Sa longue histoire, ses symboles païens ou chrétiens et les innombrables services vitaux rendus depuis toujours se retrouvent souvent enfouis sous des tonnes de gravats. Curieux tombeau ! Aujourd’hui, la tendance ne s’inverse toujours pas. Si l’on veut voir per-durer leur grande valeur historique et patrimoniale, il faut sans tarder donner de nouvelles fonctions aux mares . Celles-ci n’ont pas encore livré tous leurs secrets et elles présentent encore et toujours de nombreuses vertus pour la collectivité. À chacun d’entre nous d’agir !
Tableau récapitulatif des différences mares/étangs Caractéristiques La mare L’étang TaillePeallref oaitst etirnèts  gpéentiétrea l(eqmueelnqtu 2es5  àm 2 6),0  m 2 Edne  g4é0nérà apl lbuisen plus grand. Approximativement, 0 ieurs dizaines de milliers de m 2 . Profondeur Deux mètres maximum. Plusieurs mètres. Le plus souvent moins d’un mètre. AssèchementLassè cphaes mraernet  dcuormapnlte tl éotué . quasi total Bmaiasiss e ndour mnialveeamue ndt epaaus l détaés sèchement total. n est Alimentation en eau Par une source, une nappe souterraine Souvent par un cours d’eau. ou le ruissellement des eaux pluviales. Faune et flore Flore, selon le faciès de la mare. Normalement Flore, selon le faciès de l’étang. Poissons, oiseaux d’eau. pas de poissons, de nombredux naem pmhibiens, énérale.Moins favorable à la plupart des amphibiens. grande richesse biologique u anière g
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I la différencier d ha u te,unétang.Cqemareasaparticularité:grandeoutesdeaunesefontqueparévaporationouinfiltrationl.tiplesfacteurs.Le tpoetuitdeprmoêfomneddeeolaucperasn,ertreètsdveélgaédtaélcisriéree.ounon,Essayons L’absence Enffianc,ièilsnaévdéegsétbaedtriegoenlse,daleua,lafllaomrpaerreoefndoévniprdeoennudrn,raandteed,émlcaiudteernoenutrdeenlasels En principe, et pour tout un chacun, la mare se distingue de de connexion mcolornaiusaxtiondesvégétauxaussibienaubord,ensur-l’étang par sa taille (plus petite) et sa profondeur (plus fai-avec un cours d’eau face, qu’au fond de la mare. (belex)c.epEtinonefnfeelt,qsuiansadsmuêpemrefi)c,ieellpeeeusttlaattpeliunpdraret1d5u0t0emmps 2 distingue bien À i le creusement de petites mares ne une mare noter que s cbaeraruésc.oupplusmodeste,généralementdequelquesmètres d’un étang. mpuoltsieplaicuactuionnpdreosblpèlamnes,dc'eeanu':esatccpéalsérlaeticoasnddeesla phénomènes d'évaporation, perturbations  ro mais c’est très rare- hydrauliques,... En Ille-et-Vilaine, par exemple, l’éva-e, accen poration des plans d’eau fait perdre l’équivalent des Iml r o earnr o tivleecqause.L sa e p risq fo ue n  d d e u é r v a a t p t o e r ig a n ti e o n d  e t u o x t a m l ètres tuée par une faible besoins annuels en eau de 940 000 personnes p f ndeur, est monnaie courante en période estivale .(source:préfecture35)!Cesderniersontdeplus L’absence de connexion avec un cours d’eau distingue bien une mare d’un une valeur biologique (entre autres) bien moindre. sléaotaumnragcr.eesEnneoesutffaeltip,masirecnetuédneeeqrnuineearpparpréseluelrtseuoissusoteeullrvereamnitneend.tudneDsbaeanrasruaxgcepelsuuvdriaeulrennsie,eprriavricèdraeess,,Mdiee umxa rveas uqt u'uunne  édtizanaign!e 
U n e m a r e , u n l a v o i r , u n e r i c h e s s e p o u r l a c o l l e c t i v i t é
armneuntmeséciedtôtulpuo,enltesapsotjuuosrasiédedéfinirpréutaesls,casrerepsel-elvinvaueriueaeadinevuadvacelepe.Danselanap
3
Disparition d'une mare sous des tonnes de terre
Fin d'une mare ou début de décharge ?
6Guidetechnique
3.1 La perte  des fonctions Comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, les mares ont assu-ré de nombreuses fonctions tout au long de l’histoire de nos sociétés. Tour à tour, elles ont connu des fonctions vita-les, religieuses, économiques, sociales,… Depuis un demi-siècle environ, progressive-ment, les usages traditionnels des mares ont quasiment disparu de nos campagnes. Et il s’a-git là de la raison principale de la forte réduction du nombre de mares aujourd’hui. Faute d’usages et de fonctions immé-diatement identifiables, on les a considérées, à tort, comme inutiles, voire gênantes. Et d’autres menaces existent. L’altération de la qualité de l’eau des mares existantes par des apports de pollutions d’origines diver-ses ne fait qu’en aggraver l’image déjà négative. Qui voudrait d’un cloaque près de chez lui ? Personne ! Donc, le dernier recours est de la faire disparaître… L’urbanisation galopante autour des villes grignote aussi toujours un peu plus les paysages ruraux et souvent de manière aveugle. Avec les remblais, ce sont prioritai-rement les “trous” qui sont comblés…
àlusagedescollectivités
Comme il n’est plus question de nos jours d’utiliser les mares comme autrefois, il est donc indispensable de leur trouver de nouvelles fonc-tions. Car les raisons de conserver ces jolis petits points d’eau ne man-quent pas. Chacun peut y trouver un intérêt. 3.2 Un intérêt écologique majeur Sur ce plan, l’écosystème mare présente un intérêt incontestable. Il contribue d’une manière très forte à la biodiversité de nos campagnes et il joue également un rôle hydrologique important à l’échelle des micro-bassins versants. La biodiversité En raison de sa taille modeste et de sa faible profondeur, la mare est un écosystème marqué par une extrême instabilité au cours d’une même année (niveaux d’eau, température de l’eau, végétation). Elle possè-de notamment une forte propension à l’assèchement tem-poraire (phénomène normal qui profite à certains végétaux et même à certains animaux en éliminant les poissons gourmands). Pour cette raison, les mares sont très fragiles et la flore et la faune qui en dépendent et les habitent sont souvent très particulières. Elles contribuent à augmenter de manière spectaculaire la biodiversité du territoire concerné. Sur une minuscule portion de l’espace, elles attirent et permettent la survie d’un grand nombre d’espèces animales ou végé-tales souvent protégées ; ce qui est d’autant plus remarquable au sein des régions où l’agriculture intensive prédomine.
U n e m a r e , u n l a v o i r : u n e r i c h e s s e p o u r l a c o l l e c t i v i t é
La flore des mares
Les plantes d’un milieu aquatique stagnant tel que la mare ne s’i pas n’importe où, au hasard. Plusieurs facteurs décident de la ré des végétaux :
La profondeur de l’eau : si certains végétaux ne s’installent que s découverte, d’autres préfèrent le fond de l’eau. Une faible pro implique un réchauffement rapide de l’eau, ce qui est profitable taines plantes. La luminosité : chaque plante a des besoins particuliers en terme de lumière, mais d’une manière générale, une mare totalement ombragée est pauvre en végétaux. La composition physico-chimique de l’eau : la richesse en sels nutritifs (phosphore et nitrates), le taux de salinité, d’acidité… commandent la végétation en présence. Chaque plante à ses exigences. La composition de l’eau dépendra du contexte (agri-culture, habitations…) et des caractéristiques du substrat (sols acides, basiques…).
Répartition des plantes de la mare
3 Fraîchement éclose, la libellule est prête à l'envol
8Guidetechnique
La faune des mares Les mares abritent une faune bien particulière et souvent foisonnante lorsque les meilleures conditions sont réunies (faciès variés, diversité floristique, contexte favorable,…). Les animaux les plus représentatifs sont sans conteste les insectes et les amphibiens, certains étant même dépendants de ces milieux ; cependant, bien d’autres groupes faunis-tiques sont représentés. Les insectes Une foule d’insectes de tous ordres se développent dans les eaux stagnan-tes des mares. Dans la vase, sous les feuilles immergées, à la surface, parmi les hélophytes,… tous les recoins de la mare sont colonisés par ces inver-tébrés. Si nombre d’entre eux sont peu connus du grand public, d’autres sont des incontournables. Parmi eux, les libellules trouvent en ces points ’eau des lieux indispensables pour assurer leur ycle de vie. En effet, l’essentiel de leur vie (de 1 à  ans) se déroule sous l’eau, à l’état larvaire. La isparition des mares entraîne aujourd’hui celle de lusieurs espèces
Deux exemples de larves de libellule
àlusagedescollectivités
Les amphibiens S’il existe aujourd’hui des animaux sévèrement menacés, ce sont bien les amphibiens. Le morcellement du paysage, les pollutions diverses et la diminution rapide du nombre de mares obscurcissent sévèrement leur avenir. Extrêmement sensibles, ces animaux ont absolument besoin de points d’eau stagnants pour assurer leur descendance. Comme chez beau-coup de petits animaux peuplant la mare, le premier stade de la vie est ici strictement aquatique (qui ne connaît pas les têtards ?). Les amphibiens regroupent les grenouilles, les rainettes, les crapauds, la salamandre et les tritons. Parmi les espèces présentes dans notre région, beaucoup sont très menacées. Tous ces animaux sont protégés par la loi. Leur rôle dans l’éco-système est très important et reconnu. Ce sont par exemple d’excellents auxiliaires du jardin et des cultures. Leur image parfois négati-ve est aujourd’hui totalement injusti-fiée.
Le très coloré triton alpestre
Les arbustes de la mare hébergent la rainette
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