Joseph Liouville et le Collège de France. - article ; n°3 ; vol.37, pg 255-304
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Description

Revue d'histoire des sciences - Année 1984 - Volume 37 - Numéro 3 - Pages 255-304
RÉSUMÉ. — Le rôle de l'enseignement donné par Liouville au Collège de France pendant quarante ans est évalué de manière générale et l'accent mis sur certaines leçons d'une importance particulière. Les cours professés entre 1837 et 1843 dans la chaire de physique générale et mathématique sont présentés dans leur contexte institutionnel et scientifique et les rapports entre Liouville et Dirichlet éclairés à la lumière des leçons données en 1839-1840. Puis les élections à la chaire de mathématiques en 1843 et en 1850-1851, fertiles en péripéties, sont l'occasion d'analyser les relations entre Liouville, Cauchy et Libri. Enfin, les cours donnés entre 1851 et 1882 dans la chaire de mathématiques sont étudiés dans leur évolution, marquée par la place grandissante de la théorie des nombres.
SUMMARY. — Joseph Liouville taught mathematics at the Collège de France for forty years. In this paper we analyse the role of this teaching in general and of certain important courses in particular. The courses taught between 1837 and 1843 in the chair of applied mathematics are discussed in their institutional and scientific context and the relations between Liouville and Dirichlet are considered in the light of the lectures of 1839-1840. The dramatic elections to the mathematics chair during 1843 and 1850-51 further illustrates the relations between Liouville, Cauchy and Libri. Finally we treat the evolution of Liouville's courses from 1851 to 1882 in the chair of mathematics characterized by the increasing content of number theory.
50 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

M Bruno Belhoste
Joseph Liouville et le Collège de France.
In: Revue d'histoire des sciences. 1984, Tome 37 n°3-4. pp. 255-304.
Résumé
RÉSUMÉ. — Le rôle de l'enseignement donné par Liouville au Collège de France pendant quarante ans est évalué de manière
générale et l'accent mis sur certaines leçons d'une importance particulière. Les cours professés entre 1837 et 1843 dans la
chaire de physique générale et mathématique sont présentés dans leur contexte institutionnel et scientifique et les rapports entre
Liouville et Dirichlet éclairés à la lumière des leçons données en 1839-1840. Puis les élections à la chaire de mathématiques en
1843 et en 1850-1851, fertiles en péripéties, sont l'occasion d'analyser les relations entre Liouville, Cauchy et Libri. Enfin, les
cours donnés entre 1851 et 1882 dans la chaire de mathématiques sont étudiés dans leur évolution, marquée par la place
grandissante de la théorie des nombres.
Abstract
SUMMARY. — Joseph Liouville taught mathematics at the Collège de France for forty years. In this paper we analyse the role of
this teaching in general and of certain important courses in particular. The courses taught between 1837 and 1843 in the chair of
applied mathematics are discussed in their institutional and scientific context and the relations between Liouville and Dirichlet are
considered in the light of the lectures of 1839-1840. The dramatic elections to the mathematics chair during 1843 and 1850-51
further illustrates the relations between Liouville, Cauchy and Libri. Finally we treat the evolution of Liouville's courses from 1851
to 1882 in the chair of mathematics characterized by the increasing content of number theory.
Citer ce document / Cite this document :
Belhoste Bruno. Joseph Liouville et le Collège de France. In: Revue d'histoire des sciences. 1984, Tome 37 n°3-4. pp. 255-304.
doi : 10.3406/rhs.1984.2039
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1984_num_37_3_2039Joseph Lioirville
et le Collège de France*
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l'occasion d'analyser les relations entre Liouville, Cauchy et Libri. Enfin, les cours
donnés entre 1851 et 1882 dans la chaire de mathématiques sont étudiés dans leur
évolution, marquée par la place grandissante de la théorie des nombres.
SUMMARY. — Joseph Liouville taught mathematics at the Collège de France
for forty years. In this paper we analyse the role of this teaching in general and of
certain important courses in particular. The courses taught between 1837 and 1843
in the chair of applied mathematics are discussed in their institutional and scientific
context and the relations between Liouville and Dirichlet are considered in the light
of the lectures of 1839-1840. The dramatic elections to the mathematics chair during
1843 and 1850-51 further illustrates the relations between Liouville, Cauchy and Libri.
Finally we treat the evolution of Liouville's courses from 1851 to 1882 in the chair of
mathematics characterized by the increasing content of number theory.
1. Le centenaire de la mort de Liouville (1809-1882), célébré il
y a deux ans, a ravivé l'intérêt pour l'œuvre et la carrière du plus
grand mathématicien français, avec Galois mort prématurément,
de la génération entre Gauchy et Hermite. La Revue d'histoire des
Sciences a d'ailleurs publié récemment un article de Jeanne Peiffer
[1983], qui replace avec bonheur Liouville dans son cadre culturel,
(*) Cet article a été conçu, préparé et rédigé en étroite collaboration par les deux
auteurs, Jesper Liitzen se chargeant plus particulièrement des parties I et III et
Bruno Belhoste de la partie II.
Rev. Hist. Set, 1984, XXXVII/3-4 256 Bruno Belhosie et Jesper Liitzen
social et institutionnel et étudie en détail sa contribution à la
théorie des fonctions d'une variable complexe.
Ici, nous nous intéresserons plus particulièrement à son ense
ignement au Collège de France, qui fut comme le laboratoire où
s'élabora une part importante de son œuvre mathématique (1).
Ces leçons illustrent, de manière plus générale, le rôle grandissant
de l'enseignement dans la recherche au xixe siècle. Sauf revenus
personnels et faute d'emplois rémunérés dans la recherche pure,
excepté au Bureau des Longitudes, les mathématiciens gagnaient
généralement leur vie en enseignant. Obtenir, et souvent cumuler,
les postes de professeurs était une préoccupation permanente dans
une carrière de mathématicien.
Après avoir renoncé définitivement en 1830 à une carrière
d'ingénieur des Ponts et Chaussées pour se consacrer tout entier
aux mathématiques (2), Liouville vécut jusqu'à sa mort de son
enseignement. D'abord répétiteur de Mathieu à l'Ecole polytech
nique (tout en enseignant parallèlement la mécanique à l'Ecole
centrale des Arts et Manufactures de 1833 à 1838), il y occupa
de 1838 à 1851 une des deux chaires d'analyse et de mécanique.
Il donna une première série de leçons au Collège de France pendant
cette période — de 1837 à 1843 — comme remplaçant de J.-B. Biot
dans la chaire de physique générale et mathématique. Il enseigna
de nouveau au Collège de France à partir de 1851, et presque
jusqu'à sa mort, en 1882, cette fois comme professeur titulaire
de la chaire de mathématiques. Il abandonna son cours à l'Ecole
polytechnique au moment de son élection au Collège, mais, plus
(1) Abréviations utilisées :
AN == Archives nationales.
Arch. Ac. Sci., Dossier Libri = dossier personnel de Libri aux Archives de l'Académie
des Sciences de Paris.
G.R. = Comptes rendus de V Académie des Sciences de Paris.
Coll. Fr., Dos. Pers. Liouville (Libri) = dossier personnel de Liouville (Libri) au
Collège de France.
Ms = Manuscrit dans les 340 cahiers de notes de Liouville conservés à la Bibliothèque
de l'Institut de France (Ms 3615-3640).
P.-V. Coll. Fr. = Procès-verbaux de l'Assemblée des professeurs du Collège de France,
Archives du Collège de France.
P.-V. Cons. Perf. Ec. pol. = Procès-verbaux du Conseil de perfectionnement de
l'Ecole polytechnique, Archives de l'Ecole polytechnique.
Les indications entre crochets renvoient à la bibliographie ci-dessous, p. 295-302.
(2) Voir la lettre de démission de Liouville du 7 octobre 1830 dans son dossier
personnel d'ingénieur, AN, F14 22711. Liouville et le Collège de France 257 Joseph
tard, de 1857 à 1874, il occupa aussi la chaire de mécanique ration
nelle à la Faculté des Sciences de Paris.
2. L'existence de programmes contraignants et l'obligation de
préparer les élèves et les étudiants à des examens de fin d'année
interdisaient, à la Faculté et surtout dans les écoles d'ingénieurs,
les innovations et les digressions trop importantes dans l'ense
ignement. Conscient de ces obligations, Liouville, contrairement à
Cauchy par exemple, se garda toujours, semble-t-il, de sortir des
limites imposées par les programmes. C'est pourquoi son ense
ignement à l'Ecole polytechnique et à la Faculté des Sciences pré
sente peu d'intérêt pour l'histoire des mathématiques.
Les conditions étaient toutes différentes au Collège de France.
Les professeurs titulaires, recrutés pour ainsi dire par cooptation
et nommés à vie, sauf événement extraordinaire, ou ceux qui
enseignaient à leur place, déterminaient en toute liberté, dans les
limites de l'intitulé de leur chaire, le programme de leurs leçons.
Pendant deux semestres, ils devaient donner trois leçons puis, à
partir de 1857, deux leçons par semaine (3). La fréquentation, que
ne sanctionnait aucun diplôme ou examen, était comme aujourd'hui
entièrement libre. Ces caractères expliquent que

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