ABOLITION DE L ESCLAVAGE
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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE

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Société française pour l’abolition de l’esclavage
Revue des Deux Mondes T.10, 1837 Société française pour l'abolition de l'esclavage
Dans une de ses dernières séances, laSociété française pour l’Abolition de l’esclavagea décidé qu’elle publierait périodiquement un bulletin de ses travaux.
Rappelons en peu de mots le but et la composition de cette société.
L’abolition de l’esclavage ne peut plus, dans aucun pays civilisé, donner lieu à une discussion de principes la seule question dont les esprits éclairés aient à s’occuper aujourd’hui, est celle des moyens par lesquels cette abolition pourrait être réalisée, sans perturbation, dans les colonies. Une société principalement philosophique, comme le fut, à l’aurore de notre révolution, celle des Amis des Noirs, se proposant pour objet de combattre les préjugés de la couleur, et d’établir les droits de la race africaine à prendre place dans la famille humaine, une société de ce genre n’est heureusement plus nécessaire, au moins en France ; mais il reste une grande tâche à accomplir.
Ramener fréquemment l’attention de nos compatriotes sur tant de milliers d’hommes, qui souffrent d’horribles maux, et que nous oublions parce qu’ils sont loin de nos yeux ; intéresser l’opinion publique à leur sort, afin que l’opinion publique impose au législateur le devoir de mettre un terme à un état de choses intolérable ; éclairer le gouvernement et les colonies elles-mêmes sur les dangers d’un retard que la politique et l’humanité condamnent également, et rechercher, par de sérieuses méditations et une connaissance approfondie des circonstances locales, le mode qui doit être préféré pour l’affranchissement complet des nègres esclaves ; telle est l’œuvre de pratique et de publicité à laquelle s’est vouée laSociété française pour l’abolition de l’esclavage.
Elle fut fondée en 1834. L’article premier de ses statuts porte : « L’objet des travaux de la société est de réclamer l’application de toutes les mesures qui tendent à l’émancipation des esclaves, dans nos colonies, et en même temps de rechercher les moyens les plus prompts et les plus efficaces d’améliorer le sort de la race noire, d’éclairer son intelligence et de lui préparer une liberté qui soit utile et profitable à tous les habitans des colonies. »
Elle a, pour président, le duc de Broglie ; pour vice-présidens, MM. Passy et Odilon Barrot ; pour secrétaires, MM. Delaborde et Isambert. Ses membres fondateurs sont : MM. Berenger, Berville, Carnot, Degérando, Desjobert, Dutrône, de Golbéry, Lafayette, Lamartine, Lainé de Villévêque, Lacrosse, La Rochefoucauld-Liancourt, Lutteroth, Montrol, de Rémusat, Roger, de Sade, Salverte, de Sainte-Croix, de Tracy, l’amiral Verhuell. - Un grand nombre de nouveaux membres s’y sont associés, parmi lesquels MM. de Beaumont, de Tocqueville, Billiard, Dufau, de Corcelle, Teste, Dugabé, Ganneron, Bureaux de Puzy, Montalembert, de Saint-Anthoine, etc. Elle admet aussi des membres correspondans dans les départemens.
La société a fait imprimer et distribuer le compte-rendu de ses travaux, pendant les années 1834, 1835 et 1836, ainsi que l’analyse des séances des deux chambres, où la question de l’esclavage colonial a été agitée.
Sa session de 1837 a commencé le 19 décembre dernier. Ont pris, depuis cette époque, une part active à ses réunions : MM. Odilon Barrot, Passy, Roger, de Tracy, de Beaumont, Isambert, Carnot, Delaborde, Lainé de Villévêque, Dufau, Montrol, Saint-Anthoine, Billiard, Lutteroth, Baillehache, Dutrône, Thayer ; de La Rochefoucauld, Appert, de Sade, de Tocqueville, Desjobert, d’Harcourt, Delespaul, Ch. Lucas, Bureaux de Puzy, G. Lafayette, Pinet, etc.
Extraits des procès-verbaux de la société.
Divers membres font les communications suivantes :
Huit conseils généraux de départemens ont émis un vœu favorable à l’émancipation des esclaves : ceux de l’Allier, Ariège, Eure-et-Loir, Haute-Garonne, Loiret, Aisne, Creuse et Nord. Ce sont d’ailleurs les seuls à qui la proposition d’un pareil vœu ait été faite.
Les conseils des quatre colonies ont été consultés par le ministre de la marine, pendant leur dernière session, sur des projets d’ordonnances relatives au pécule des esclaves et à leur rachat.
Ces projets ont été repoussés à l’unanimité dans les trois conseils de la Guyane, de la Guadeloupe et de la Martinique, bien que ce dernier eût lui-même précédemment pris l’initiative pour signaler le pécule comme une amélioration désirable. Les nouvelles de Bourbon annoncent que ces propositions y ont également été fort mal accueillies. Voici les principaux motifs allégués par les conseils à l’appui de leur refus
L’institution légale du pécule renverserait tous les principes sur lesquels repose la société dans les colonies ; elle donnerait à l’esclave une existence civile. C’est établir la propriété dans la propriété : l’esclave étant la chose du maître, son pécule ne peut être qu’une tolérance, jamais un droit. Ce serait d’ailleurs une excitation permanente au vol.
Quant à la faculté de se racheter sans le consentement du maître, outre qu’elle blesse les droits acquis, c’est la destruction de tous les établissemens coloniaux, qui seraient ruinés faute de bras. La loi doit être conçue dans l’intérêt de tous ; celle-ci ne profiterait qu’à l’esclave. Pour le maître, c’est une expropriation sans cause d’utilité publique, une expropriation sans équitable indemnité ; car le rachat ne serait qu’un remboursement du prix d’acquisition, tandis que l’indemnité doit comprendre celui de la propriété matérielle, terres et bâtimens, rendus sans valeur par la libération des travailleurs.
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