Activités traditionnelles et tourisme dans les îles du Ponant (Bretagne) - article ; n°1 ; vol.121, pg 63-76
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Description

Norois - Année 1984 - Volume 121 - Numéro 1 - Pages 63-76
ABSTRACT
This paper is a contribution to coastal management applied to insular environment. After a period of good activity in spite of difficult conditions of life, islands off the coasts of Brittany have undergone, except for one of them, a drastic demographic decline which accelerated after the Second World War (fig. 1). It is shown that the present economic situation and activity are quite different according to islands. Development of tourism is a source of profit but it raises human problems. Recent efforts to struggle against natural insular handicaps are examined. Island management must primarily consider that islands are diverse and that each of them needs particular solutions.
RÉSUMÉ
Cet article est une contribution à la gestion du littoral appliquée au milieu insulaire. Après une longue période de bonne activité malgré des conditions de vie difficiles, les îles en avant des côtes de Bretagne ont connu, sauf l'une d'entre elles, un grave déclin démographique qui s'est accéléré après la Seconde Guerre Mondiale (fig. 2). On montre que la situation et l'activité économique actuelles sont différentes selon les îles. Le dévelopement du tourisme est une source de profit, mais il pose des problèmes humains. Les récents efforts pour lutter contre les handicaps insulaires sont examinés. L'aménagement et le développement de ces îles doit tenir le plus grand compte de leur diversité, et envisager des solutions qui ne seront pas partout les mêmes.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Brigand
Activités traditionnelles et tourisme dans les îles du Ponant
(Bretagne)
In: Norois. N°121, 1984. La france et la gestion du milieu marin et côtier. pp. 63-76.
Abstract
ABSTRACT
This paper is a contribution to coastal management applied to insular environment. After a period of good activity in spite of
difficult conditions of life, islands off the coasts of Brittany have undergone, except for one of them, a drastic demographic decline
which accelerated after the Second World War (fig. 1). It is shown that the present economic situation and activity are quite
different according to islands. Development of tourism is a source of profit but it raises human problems. Recent efforts to
struggle against natural insular handicaps are examined. Island management must primarily consider that islands are diverse and
that each of them needs particular solutions.
Résumé
RÉSUMÉ
Cet article est une contribution à la gestion du littoral appliquée au milieu insulaire. Après une longue période de bonne activité
malgré des conditions de vie difficiles, les îles en avant des côtes de Bretagne ont connu, sauf l'une d'entre elles, un grave déclin
démographique qui s'est accéléré après la Seconde Guerre Mondiale (fig. 2). On montre que la situation et l'activité économique
actuelles sont différentes selon les îles. Le dévelopement du tourisme est une source de profit, mais il pose des problèmes
humains. Les récents efforts pour lutter contre les handicaps insulaires sont examinés. L'aménagement et le développement de
ces îles doit tenir le plus grand compte de leur diversité, et envisager des solutions qui ne seront pas partout les mêmes.
Citer ce document / Cite this document :
Brigand Louis. Activités traditionnelles et tourisme dans les îles du Ponant (Bretagne). In: Norois. N°121, 1984. La france et la
gestion du milieu marin et côtier. pp. 63-76.
doi : 10.3406/noroi.1984.7363
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1984_num_121_1_7363n° 121, Poitiers, janvier-mars 1984. Norois,
Activités traditionnelles et tourisme
dans les îles du Ponant (Bretagne)
par Louis BRIGAND
Observatoire des changements dans les îles bretonnes.
Université de Bretagne Occidentale. Institut de Géoarchitecture.
« II faut revenir à la Monarchie et traiter les îles différemment du conti
nent, en accordant (par exemple) des exceptions. Ces îles ont des sujétions
que le continent ne connaît pas. Si la France veut qu'elles soient prospères,
il faut les considérer à part ».
Cette déclaration de Raymond Marcellin au cours de l'une des séances
de 1983 du Conseil Général du Morbihan, suggère l'ampleur des problèmes
auxquels sont exposées les îles bretonnes. La solution envisagée par
l'homme politique indique bien un certain désarroi face à la situation éco
nomique actuelle des îles.
Les îles bretonnes traversent effectivement une mauvaise passe. La dé
mographie s'effondre et les activités traditionnelles périclitent, au profit
du tourisme. Quelles en sont les conséquences et que deviennent aujourd
'hui les activités qui ont fait hier la richesse des îles ?
I — L'APOGEE ECONOMIQUE ET DEMOGRAPHIQUE
DU XIXe SIECLE.
Bien qu'il s'avère difficile, en raison de l'absence d'études historiques
solides, de se faire une idée précise du monde insulaire avant le XVIIIe
siècle, on peut cependant affirmer que le XIXe siècle est le siècle le plus
faste sur les plans démographique et économique. Les îles sont alors
autant terriennes que maritimes. L'agriculture et la pêche constituent les
pivots de l'activité économique.
A) L'AGRICULTURE.
L'activité agricole est alors vitale pour les îles. L'isolement oblige les
îliens à se procurer sur place le plus grand nombre de ressources. Aussi
les îles sont-elles mises en valeur avec le plus de rationalité possible. Les
Mots-clés : Iles. Bretagne. Gestion du littoral.
Key words : Islands. Brittany Coastal management. 64 LOUIS BRIGAND
terres les plus ingrates sont cultivées. Même les ilôts au voisinage des îles
sont voués à des fins agricoles. Ainsi les Houatais et les Hoedicais se par
tagent l'île aux Chevaux, îlot sur lequel on fauche les maigres pâturages,
et, à Sein, on cultive Kilaourou. Toutes les ressources potentielles sont
mises en valeur. Les landes, fauchées et semées, servent à l'alimentation
du bétail et au chauffage sur ces terres démunies de bois. Les pelouses li
ttorales, pâturées par le bétail, sont également utilisées pour le séchage
du goémon. A Ouessant on les découpe sous forme de mottes pour la
cuisson de plats traditionnels. Ces exemples d'utilisation rationnelle des
ressources naturelles pourraient être multiples. Ils témoignent d'une
longue et empirique adaptation de l'homme à son espace.
D'ailleurs des réglementations, émanant soit du pouvoir central, soit des
communautés îliennes elles-mêmes, régissent dans bien des cas la mise
en valeur des milieux naturels. C'est par exemple le cas à l'île de Batz
où la récolte du goémon, indispensable pour la fabrication de la soude
et l'amendement des terres, est régie au XVIIe siècle par des édits royaux
(Plassard, 1981). De même à Hoedic, les prélèvements en joncs des zones
humides sont soumis à des réglementations bien précises édictées dans
la « Charte des Iles » (Neveu, 1903). Notons à ce propos que sur ces deux
îles, véritables théocraties jusqu'au début du XXe siècle, la charte codifie
tous les actes de la vie sociale et économique.
Les paysages sont alors bien différents de ceux que l'on peut observer
aujourd'hui. L'espace agricole, ouvert et caractérisé par une marqueterie
de petites parcelles longitudinales délimitées par des sillons, l'emporte
largement sur les unités dites naturelles, telles que les landes. Le sillon,
mesure et technique d'exploitation, est à la base de l'organisation foncière
et des pratiques agricoles. Ces sillons, qui étonnent tous les observateurs
en visite dans les îles, délimitent de petites parcelles, bombées au centre
pour faciliter l'écoulement des eaux de pluie, plus longues que larges et se
regroupent entre elles pour former de larges damiers. On en recensera
à Ouessant plus de 43 000 en 1884 et près de 85 000 en 1972 (Péron, 1982).
Sur ces parcelles, dont la taille diminue régulièrement en fonction des
partages successoraux, on cultive la terre à l'aide d'outils rudimentaires,
le plus souvent la bêche ou la fourche. Cette polyculture vivrière, qui se
pratique dans le cadre de petites exploitations familiales, associe étro
itement l'élevage à la culture et se distingue par quelques traits particuliers.
La féminisation du travail de la terre est une constante, sauf à Belle-Ile où
les hommes sont étroitement associés au travail agricole. La pratique de
la culture en sillons favorise des pratiques communautaires et est en
partie à l'origine de l'absence d'arbres et de talus. En effet, sur ces terres
exiguës où l'espace est rare, l'emprise au sol de haies ou de plantations
d'arbres se ferait au détriment des cultures.
Ainsi l'agriculture se maintiendra dans les îles jusqu'aux premières
années du XXe siècle. Bien que les productions restent essentiellement
vouées à l'autoconsommation, quelques îles exporteront des produits agri
coles. C'est notamment le cas des plus grandes et des plus peuplées, comme
Ouessant et Belle-Ile. Cette dernière, la plus grande des îles bretonnes,
connaîtra un développement agricole sans comparaison avec les
autres îles. Ce trait est en partie lié à la présence des physiocrates qui
y favorisèrent l'introduction de nouvelles cultures et de la mécanisation. ACTIVITÉS TRADITIONNELLES DANS LES ILES DU PONANT 65
Néanmoins sur les petites îles, comme Sein ou Molène, l'espace agricole,
extrêmement restreint et peu favorable à l'agriculture, ne permet pas
toujours la prise en charge alimentaire des habitants. L'ingénieur en
chef Fenoux du Ministère des Travaux Publics fait à ce propos la remar
que suivante, lors de sa visite à Ouessant en 1879 : « Grâce aux ressources
agricoles dont elle (l'île d'Ouessant) dispose, si son existence est dure, elle
a d

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