Apamée (1986) : nouvelles données sur l armée romaine d Orient et les raids sassanides du milieu du IIIe siècle - article ; n°1 ; vol.131, pg 213-242
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Apamée (1986) : nouvelles données sur l'armée romaine d'Orient et les raids sassanides du milieu du IIIe siècle - article ; n°1 ; vol.131, pg 213-242

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1987 - Volume 131 - Numéro 1 - Pages 213-242
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Charles Balty
Apamée (1986) : nouvelles données sur l'armée romaine
d'Orient et les raids sassanides du milieu du IIIe siècle
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 131e année, N. 1, 1987. pp. 213-
242.
Citer ce document / Cite this document :
Balty Jean-Charles. Apamée (1986) : nouvelles données sur l'armée romaine d'Orient et les raids sassanides du milieu du IIIe
siècle. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 131e année, N. 1, 1987. pp. 213-242.
doi : 10.3406/crai.1987.14478
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1987_num_131_1_14478COMMUNICATION
apamée (1986) : nouvelles données
sur l'armée romaine d'orient
et les raids sassanides du milieu du iiie siècle,
par m. jean-charles balty
Dans tout le monde romain, en Orient comme en Occident,
nombreuses sont les villes dont le rempart, renforcé à la hâte devant
la menace des invasions du 111e siècle, a remployé, pour ces travaux
de fortune, des éléments architecturaux et inscrits ayant appartenu
à la nécropole voisine. A cet égard, Apamée ne se distingue certes
pas d'Arlon, de Langres ou de Pola, de Nicée ou de Palmyre.
Plusieurs parties de l'enceinte ont déjà retenu l'attention des
anciens voyageurs, puis des premiers fouilleurs. Au nord, l'important
bastion constitué entre la porte proprement dite et l'arc qui la pré
cède, a fourni, en mars 1900, à l'épigraphiste de l'expédition de
Princeton, William K. Prentice, six documents1, dont deux seul
ement ont été retrouvés par les missions archéologiques belges qui se
sont succédé sur le site depuis 1930 et surtout depuis la reprise des
fouilles en 1965 ; depuis lors deux autres sont apparus, au gré des
pluies de l'hiver et du printemps, et il en reste beaucoup, à n'en
guère douter, dans ces « longs murs » qu'il faudra bien un jour
se résoudre à démonter. Ailleurs, de-ci de-là, sur tout le tracé oriental
du rempart et à proximité de la porte sud, quelques trouvailles
isolées ont apporté, elles aussi, depuis un peu plus de cinquante ans,
un complément non négligeable au corpus des inscriptions grecques
et latines de la ville que prépare aujourd'hui activement notre épi-
graphiste Wilfried Van Rengen, professeur à la Vrije Universiteit
Brussel, l'université néerlandophone de Bruxelles2.
Mais plus particulièrement peut-être, une des tours de l'enceinte,
celle que nous appellerons dorénavant la tour XV — compte tenu
d'une numérotation systématique que nous faisons débuter à la porte
1. W. K. Prentice, Greek and Latin Inscriptions = Public. Amer. Archaeol.
Exped. Syria 1899-1900, III, New York, 1908, n°* 129-134 p. 142-145 ; cf. IGLS
1358, 1360, 1361, 1371, 1374 et 1375.
2. Pour les inscriptions mises au jour à l'occasion des campagnes de 1930-
1938, cf. IGLS 1311-1370 passim ; pour les découvertes consécutives à la reprise
des fouilles en 1965, cf. W. Van Rengen, Inscriptions grecques et latines, dans les
actes du colloque Apamée de Syrie I, Bruxelles, 1969, p. 95-96 et 97-101 ; Id.,
Nouvelles inscriptions grecques et latines, ibid. II, Bruxelles, 1972, p. 97-98. 214 COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
nord et qui procède dans le sens des aiguilles d'une montre tout
autour de la ville — avait attiré notre attention dès 1965. Au pied
du vaste cône de déjection que dessinait dans les champs la masse
écroulée de ses murs, deux inscriptions en effet avaient été retrou
vées dès les premiers jours de la campagne, qui n'avaient pu — du
moins le pensions-nous — échapper à nos prédécesseurs des
années 30 ; de fait, une d'entre elles, demeurée inédite en raison de
son état à peu près désespéré3, avait été photographiée en 1934 et
figurait par chance dans un des rares carnets de fouille des campagnes
de 1930 à 1938 qui aient été sauvés de l'incendie des Halles univers
itaires de Louvain en 1944 et de celui des Musées royaux d'art et
d'histoire à Bruxelles, en 1946. Cette donnée précieuse nous permit
de constater que trois autres inscriptions de ce carnet provenaient
du même endroit ; c'étaient les nos 1357, 1359 et 1362 du recueil des
Inscriptions grecques et latines de la Syrie publié par les R.P. Jala-
bert, Mouterde et Mondésert : l'une d'elles y était donnée comme
« détruite par les paysans »4, une autre comme « détruite dans
l'incendie » du musée (mais elle a en réalité échappé au feu5 à la
différence de quelques autres qui disparurent en effet ou furent en
tout cas sérieusement endommagées à cette date) ; et la troisième,
que ses derniers éditeurs considéraient comme « probablement
détruite par les paysans », gisait aux abords de la maison de fouilles
lorsque nous reprîmes le chantier en 1965 ; elle est aujourd'hui au
musée d'Apamée6.
Cinq inscriptions provenaient donc des décombres de cette tour,
ce qui suffisait à la distinguer de toutes les autres, moins riches en
matériaux de remploi et surtout en matériel épigraphique. Au
demeurant, il est à peu près assuré que c'est déjà là qu'Éduard
Sachau avait aperçu, en 1879, deux épitaphes métriques grecques,
depuis lors déplacées et en parties perdues, épitaphes dont il donne
le texte et précise l'emplacement sur un plan de la ville7.
Aussi est-ce avec une réelle curiosité que nous avons suivi les
travaux de dégagement du rempart entrepris par la Direction géné
rale des antiquités et musées en 1984, sous la direction de notre
collègue et ami M. Abderrazaq Zaqzouq et le contrôle quotidien du
responsable du musée M. Nadim Khoury, auxquels vont nos remer
ciements les plus vifs pour les informations qu'ils voulurent bien
3. J.-Ch. Balty, Guide d'Apamée, 1981, n° 14 p. 201 et fig. 222 (cité ci-après
Guide d'Apamée).
4. IGLS 1362 ; elle a été retrouvée en 1984 par nos collègues syriens.
5.1359 ; elle a été reproduite, depuis lors, par V. Verhoogen, A pâmée de
Syrie aux Musées royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, 1964, pi. 11.
6. IGLS 1357 ; cf. Guide d'Apamée, n° 10 p. 196 et flg. 215.
7. E. Sachau, Reise in Syrien und Mesopotamien, Leipzig, 1883, p. 78-80 et
plan face à p. 76. ARMÉE ROMAINE D'ORIENT À APAMÉE 215
nous donner sur le déroulement des opérations et la localisation
précise des trouvailles qui furent faites. Quatre stèles funéraires
grecques — dont une anépigraphe — furent découvertes en été 1984
à cet endroit, avant le retour de la mission archéologique belge au
mois d'août ; neuf stèles et cippes latins le furent à partir d'octobre
et au-delà de notre période de fouilles, à l'occasion notamment de ce
que l'on appela la « semaine d'Apamée », campagne de sensibilisa
tion de la population à l'intérêt de ce site, organisée en étroite
collaboration par la Direction générale des antiquités et musées et
la province de Hama, grâce à l'extrême sollicitude de son préfet,
le Dr. Mohammed Harba, auquel s'adresse aussi ma réelle grati
tude. Une seule face, la face nord, de la tour XV était dégagée en
août 1984 ; elle laissait apparaître, in situ, une brève inscription
funéraire et quantité de blocs de remploi plus sommairement mis en
œuvre qu'ailleurs sur l'enceinte. Les deux autres faces étaient à leur
tour accessibles lorsque nous revînmes en été 1985 (fig. 1), et
confirmèrent ces premières observations : trois nouvelles inscriptions
y étaient visibles, une à l'angle nord-est de la face orientale, une
seconde au sud, la troisième à l'angle sud-est, arrêtée à mi-pente
d'un grand effondrement de blocs. Ce qui portait maintenant à plus
de vingt le nombre des documents mis au jour.
Un examen attentif de la construction (fig. 2) allait vite montrer
qu'une vingtaine de blocs inscrits à tout le moins étaient encore
emprisonnés dans la masse, certains mêmes constituant l'ensemble
d'une assise ; et déjà deux d'entre eux, au sud, un autre au nord,
révélaient une

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