Apriorisme et théorie économique - article ; n°2 ; vol.29, pg 261-290
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Description

Revue économique - Année 1978 - Volume 29 - Numéro 2 - Pages 261-290
It may be strange to write about Apriorism at a time of high Empiricism. However, when looking from a critical point of view on Apriorism and in particular on the arguments of its advocates in Economic Sciences, we must necessarily recognize the importance of a correct practice of refutation. The necessity of a serious study of the methodological conventions of refutation is here affirmed. considered as taken into account through a suitable définition of production or consumption sets. However, if one wants thé choice of a location to be controlled by the agents, it is a well knouw fact that one has serious difficulties with non-convexities. Such a representation is necessary to build a meaningful theory of local public goods : in such a case one can enjoy a public good only by choosing a location in which this public good is available.
This model has to be considered as a polar case with respect to the classical models of general equilibrium. The commodities are fixed, in thé sensé that they cannot be moved from one location to another. Only the agents can move, and they chose the best location from the point of view of their own welfare.
There are three parts to this paper.
First I try to analyse how the individual welfare changes when the number of people in a given location changes. This is, in some sense, the old problem of the optimal population.
The second part is devoted to defining suitable concepts of equilibrium and stability. Standard conditions of existence and stability are presented. In the last section, I study Pareto optimality, showing the necessity of being careful when transposing classical concepts. For instance, there are stable equilibria which
are not Pareto optima ; this creates new difficulties in interpreting the well known argument by Tiebout.
II peut sembler paradoxal d'écrire sur l'apriorisme à une époque où l'empirisme paraît être de rigueur. Cependant, à l'occasion d'un examen critique de l'apriorisme en général et des arguments de ses partisans économistes en particulier, surgit une notion fondamentale, celle d'une pratique correcte de la réfutation. L'article affirme la nécessité d'un examen sérieux des conventions méthodologiques de réfutation qui sont employées par les économistes.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Claude Meidinger
Apriorisme et théorie économique
In: Revue économique. Volume 29, n°2, 1978. pp. 261-290.
Citer ce document / Cite this document :
Meidinger Claude. Apriorisme et théorie économique. In: Revue économique. Volume 29, n°2, 1978. pp. 261-290.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1978_num_29_2_408384Abstract
It may be strange to write about Apriorism at a time of high Empiricism. However, when looking from a
critical point of view on Apriorism and in particular on the arguments of its advocates in Economic
Sciences, we must necessarily recognize the importance of a correct practice of refutation. The
necessity of a serious study of the methodological conventions of refutation is here affirmed. considered
as taken into account through a suitable définition of production or consumption sets. However, if one
wants thé choice of a location to be controlled by the agents, it is a well knouw fact that one has serious
difficulties with non-convexities. Such a representation is necessary to build a meaningful theory of local
public goods : in such a case one can enjoy a public good only by choosing a location in which this
public good is available.
This model has to be considered as a polar case with respect to the classical models of general
equilibrium. The commodities are fixed, in thé sensé that they cannot be moved from one location to
another. Only the agents can move, and they chose the best location from the point of view of their own
welfare.
There are three parts to this paper.
First I try to analyse how the individual welfare changes when the number of people in a given location
changes. This is, in some sense, the old problem of the optimal population.
The second part is devoted to defining suitable concepts of equilibrium and stability. Standard
conditions of existence and stability are presented. In the last section, I study Pareto optimality, showing
the necessity of being careful when transposing classical concepts. For instance, there are stable
equilibria which
are not Pareto optima ; this creates new difficulties in interpreting the well known argument by Tiebout.
Résumé
II peut sembler paradoxal d'écrire sur l'apriorisme à une époque où l'empirisme paraît être de rigueur.
Cependant, à l'occasion d'un examen critique de l'apriorisme en général et des arguments de ses
partisans économistes en particulier, surgit une notion fondamentale, celle d'une pratique correcte de la
réfutation. L'article affirme la nécessité d'un examen sérieux des conventions méthodologiques de
réfutation qui sont employées par les économistes.APRIORISME
ET THÉORIE ÉCONOMIQUE
Nous vivons encore des années de hautes controverses, si ce
ne sont pas des années de haute théorie. Si l'article bien
connu de Friedman 1 relança en son temps le débat, il ne
semble pas qu'on ait progressé beaucoup depuis les « boîtes vides »
de Clapham 2 et la réponse apportée par Pigou 3. Je n'en veux pour
preuve que l'article de Machlup 4 qui, analysant rétrospectivement la
controverse des années 1946-1947 5, ne permet pas plus qu'auparavant
de conclure le débat en faveur de l'une ou l'autre des thèses en pré
sence. Et pratiquement chaque année, depuis quelque temps, les
revues économiques se font l'écho des attaques lancées contre la
théorie économique, ou du moins contre une certaine position méthod
ologique, essentiellement celle qui confère à la théorie économique
* Cet article a été discuté au séminaire de recherches économiques de la
faculté des sciences économiques de Nantes. Je remercie les participants pour
leurs remarques et particulièrement M. Robert Tartarin, qui a bien voulu relire
le manuscrit et m'indiquer un certain nombre de transformations.
1. Friedman M., « The Methodology of Positive Economies », Essays in Positive
Economies, University of Chicago, 1953.
2. Clapham J.H., « Of Empty Economie Boxes », The Economie Journal, vol.
XXXII, 1922.
3. Pigou A.C., « Empty Economie Boxes : A Reply », The Economie Journal,
vol. XXXII, 1922.
4. Machlup F., « Theories of the Firm : Marginalist, Behavioral, Managerial n,
American Economic Review, mars 1967.
5. Lester R.À., « Shortcomings of Marginal Analysis for Wage-Employement
Problems », American Economic Review, mars 1946. — Machlup F., « Marginal
Analysis and Empirical Research », American Economic Review, sept. 1946. —
Stigler G.J., « The Economics of Minimum Wage Legislation », American
Economic Review, juin 1946. — Hans Apel, « Marginal Cost Constancy and its
Implications », American Economic Review, dec. 1948.
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Revue économique — N° 2, mars 1978. Revue économique
le statut méthodologique des théories physiques, restreignant la pra
tique de la réfutation au seul test indirect des hypothèses 6.
Si la vérité échappe ainsi à la quête des économistes, si la pratique
même de la semble n'être d'aucune garantie, il peut paraî
tre tentant, pour sortir des sables mouvants de l'indétermination théo
rique, de réhabiliter la notion de connaissance a priori. Rien d'éton
nant donc à ce qu'on assiste à une telle résurgence dans le domaine
économique 7, l'apriorisme déjà invoqué dans le passé constituant la
voie royale des certitudes 8. Cette doctrine épistémologique semble
particulièrement choquante au regard de l'empirisme affiché par la
plupart des économistes dans la mesure où elle ne considère pas seu
lement la pensée comme source indépendante de connaissance mais
également affirme la supériorité de celle-ci sur l'expérience. Mais le
caractère lancinant des querelles d'école n'est-il pas l'indice d'une
insuffisance de connotations empiriques ?
6. Leontief W., « Theoretical Assumptions and Nonobserved Facts », American
Economic Review, mars 1971. — Morgenstebn O., «Descriptive, Predictive and
Normative Theory », Kyklos, fasc. 4, 1972. — Kaldor N., « The Irrelevance of
Equilibrium », Economic Journal, dec. 1972. — Phelps Brown E.H., « The
Underdevelopment of Economics », Economic Journal, mars 1972. — Worswick
G.N.D., « Is Progress in Economic Science Possible ? », Economic Journal, mars
1972. — Gordon R.A., « Rigor, and Relevance in a Changing Institutional Setting »,
American Economic Review, mars 1976.
7. Hollis M., Nell E.J. : « Nous affirmerons... que les vérités nécessaires sont
exactement ce qu'elles semblent être, des vérités a priori vitales pour la théorisation
et qui énoncent des relations qui doivent être vérifiées dans le monde des, marchés...,
les théories sont des systèmes axiomatiques sur le modèle géométrique, ce qui ne
veut pas dire que les soient optionnels ou vides. Les axiomes
eux-mêmes doivent être considérés comme des vérités1 nécessaires (putatives) et
non comme des hypothèses empiriques... », Rational Economie Man. A Philosophical
Critique of Neo-Classical Economies, p. 13, Cambridge University Press, ]975.
8. Knight F.H. : « II existe une science économique, science vraie et même
exacte, qui permet d'obtenir des lois aussi universelles que celles des mathématiques
ou de la mécanique ». The Trend of Economies, p. 256, R.G. Tugwell ed., New
York, Crofts, 1930 (cité par Machlup F. dans « The Problem of Verification in
Economics », The Southern Economic Journal, juillet 1955).
Robbins L. : « A partir du moment où leur nature est pleinement comprise, il
n'est pas nécessaire d'argumenter pour reconnaître aux postulats l'existence d'une
contrepartie réelle. Il n'est pas nécessaire d'entreprendre des expériences contrô
lées pour établir leur validité. » (An Essay on the Nature and Significance of
Economie Theory, p. 79, Macmillan, Londres, 1937).
Jevons W.S. : « La science économique est, cependant, d'une certaine manière
particulière en raison du fait que ses lois ultimes nous sont révélées immédiatement
par l'intuition ou bien, si ce n'est cela, nous1 sont fournies toutes faites par les
autres sciences, psychologiques ou physiques... Sa méthode est aussi certaine et
démonstrative que celle de la cinématique ou de la statistique, presque aussi
évidente que celle des Eléments d'Euclide. » (Theory of Political Economy, pp. 18
et 21, 4e éd., Macmillan, Londres, 1911).
262 Meidinger Claude
C'est pourquoi l'examen critique de l'

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