Christianisme et population - article ; n°4 ; vol.4, pg 615-630
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Description

Population - Année 1949 - Volume 4 - Numéro 4 - Pages 615-630
Quelle est l'influence du christianisme et, particulièrement, de la discipline catholique sur les phénomènes démographiques ? Telle est la question à laquelle s'efforce de répondre ici le R. P. Riouet, Prédicateur de Notre-Dame de Paris, et, depuis longtemps, familier des problèmes d'hygiène et de population. Il le fait en précisant quelle fut, à travers l'histoire, l'attitude de l'Eglise à l'égard de l'avortement, des procédés anti-conceptionnels et, plus généralement, de la vie conjugale et du célibat.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R.p. Riquet
Christianisme et population
In: Population, 4e année, n°4, 1949 pp. 615-630.
Résumé
Quelle est l'influence du christianisme et, particulièrement, de la discipline catholique sur les phénomènes démographiques ?
Telle est la question à laquelle s'efforce de répondre ici le R. P. Riouet, Prédicateur de Notre-Dame de Paris, et, depuis
longtemps, familier des problèmes d'hygiène et de population. Il le fait en précisant quelle fut, à travers l'histoire, l'attitude de
l'Eglise à l'égard de l'avortement, des procédés anti-conceptionnels et, plus généralement, de la vie conjugale et du célibat.
Citer ce document / Cite this document :
Riquet R.p. Christianisme et population. In: Population, 4e année, n°4, 1949 pp. 615-630.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1949_num_4_4_2174CHRISTIANISME
ET
POPULATION
de Quelle la discipline est l'influence catholique du christianisme sur les phénomènes et, particulièrement, démogra
phiques f Telle est la question à laquelle s'efforce de répondre
ici le R. P. Riouet, Prédicateur de Notre-Dame de Paris,
et, depuis longtemps, familier des problèmes d'hygiène
et de population. Il le fait en précisant quelle fut, à travers
l'histoire, l'attitude de l'Eglise à l'égard de l'avortement,
des procédés anti-conceptionnels et, plus généralement, de
la vie conjugale et du célibat.
ÍL serait puéril de prétendre traiter pareil sujet dans les limites
d'un court article. Si l'on veut parler, en effet, de l'influence
des idées chrétiennes sur la démographie en général et la natal
ité en particulier, il faudrait le faire avec une rigueur suffisante
et non point se contenter de quelques considérations et approximat
ions littéraires. Pour cela, il faudrait pouvoir comparer à travers
l'espace et le temps la situation démographique de communautés
humaines parfaitement connues, les unes intégralement chrétiennes,
les autres hermétiques à cette influence.
Sans doute, nous possédons des statistiques remarquables sur
la natalité, la nuptialité, la mortalité infantile dans les différents
pays du monde, pour ces dernières décades, voire pour les derniers
cent ans. Mais elles nous font défaut dès que l'on veut remonter,
précisément, vers ces périodes de l'histoire où pourrait consi
dérer des sociétés entièrement chrétiennes.
Pour le temps présent, la difficulté est de pouvoir circonscrire
avec exactitude des groupes humains où l'évangile imprègne pro
fondément la vie quotidienne. Cependant, on peut beaucoup attendre
des enquêtes si remarquables menées avec un enthousiasme, une
obstination, une sagacité vraiment exemplaires par M. le Doyen
Gabriel Le Bras, sur l'histoire et la géographie de la pratique rel
igieuse en France. Sans aboutir à des statistiques rigoureuses, imposs
ibles dans pareil domaine, il est arrivé, au moins pour un certain
nombre de régions et d'époques, à des évaluations numériques qui, 616 CHRISTIANISME ET POPULATION
tout approximatives qu'elles soient encore, nous libèrent des géné
ralités confuses et souvent fausses dont trop souvent se contentent
plus d'un historien ou d'un sociologue.
C'est ainsi que pour la question présente il nous fournit déjà
ces indications précises.
« Dans le Rhône, pendant les années 1935-1937, la plus forte
natalité est relevée à Saint-Symphorien-sur-Coise, (24,4 pour 1.000),
Condrieux (19,4); la plus faible à Anse (6,6), Mornan (5,9), Neuville-
sur-Saône (4,9). Nous avons naguère signalé la réputation de pra
tique de Saint-Symphorien (« rognon du diocèse », disent les
ecclésiastiques). Nous savons la condition toute opposée de Neuv
ille.
« A mesure que l'on restreint le territoire étudié, les conclusions
deviennent plus probables. Entre deux cantons agricoles, apparte
nant l'un à la Bretagne française ou au Boulonnais, l'autre à la
Creuse ou au Gâtinais, la comparaison laisse présumer une import
ante part du facteur religieux. » (1).
Mais on voit toute la difficulté de cette entreprise. Il ne suffit
pas de comparer les tables de natalité d'un pays avec le tableau
des baptêmes qui s'y donnent. On aboutirait à de graves mécomptes;
c'est ainsi qu'à Paris entre les années 1930 et 1943 le Bureau dépar
temental et communal de la préfecture de la Seine a compté 863.073
naissances et le secrétariat de l'archevêché un total de 660.000
baptisés, exactement 76 % des nouveau-nés. Mais, de 1937 à 1941,
on a recensé 185.296 mariages civils, et seulement 78.185 mariages
catholiques, soit 42,2 % (2).
On voit par là que la pratique varie suivant qu'il s'agit de
baptêmes ou de mariages, à plus forte raison de l'assiduité à la
messe, de la fréquentation des sacrements, et, plus encore, de la
fidélité intime et quotidienne aux exigences de la morale sexuelle
du christianisme.
Mais, en attendant que l'achèvement des travaux et des cartes
annoncés par M. Le Bras et ses élèves permettent des comparaisons
statistiques ayant quelque valeur, on peut du moins, utilement
croyons-nous, fixer les grands traits de la doctrine catholique et de
son évolution, concernant les grands problèmes démographiques :
la nuptialité, la fécondité, la stabilité du foyer, etc. Mais, là encore,
l'œuvre se présente difficile et complexe. Il ne suffit pas seulement
d'établir ce que l'Eglise officielle a enseigné, mais encore de pouvoir
constater comment cet enseignement a été diffusé et assimilé dans
la masse des chrétiens.
Etant donné la facilité avec laquelle certains échafaudent des
théories sociologiques sur de simples indices ou quelques textes
épars, nous ne croyons pas inutile de donner ici un premier aperçu
de ce que pourrait être un Traité des exigences démographiques du
christianisme, qui servirait lui-même de préface à une étude sta
tistique montrant les répercussions de ces exigences.
(1) G. Le Bras. Introduction à l'Histoire de la pratique religieuse en France.
Paris, 1945, t. 2, pp. 131-136. Cf. J. Arminjon, La population du département
du Rhône, Lyon, 1940.
(2) Rev. a' hist, de l'Eglise de France, 1945, p. 319. CHRISTIANISME ET POPULATION 617
Sources. Pour comprendre l'ampleur et la complexité du travail
qui s'imposerait, rien ne vaut un rapide coup d'œil
sur l'ensemble des documents qu'il conviendrait de dépouiller pour
une étude exhaustive.
D'abord et essentiellement, c'est dans la Bible, Ancien et Nou
veau Testament, que l'on retrouvera l'immuable fondement d'une
morale démographique du christianisme. Comme nous le verrons,
il n'est à peu près aucune des exigences formulées ou rappelées
par les récentes Encycliques, Casti Conubii notamment, qui ne soit,
plus ou moins explicitement, contenue dans l'Ecriture.
Mais on sait que pour l'Eglise catholique, le message du Christ
n'a pas été confié exclusivement à un livre, mais bien à une com
munauté vivante et hiérarchique ayant pour essentielle fonction de
conserver, transmettre, expliquer et commenter avec une infaillible
autorité, l'enseignement oral de Jésus. Car si les Evangiles sont
bien l'expression authentique des paroles du Maître, ils ne les con
tiennent pas toutes. Comme dit Saint Jean à la fin de sa rédaction :
« Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les rapportait
en détail je ne pense pas que le monde entier put contenir les livres
qu'il faudrait écrire. » (3).
D'où l'importance de ce qu'on appelle le magistère vivant de
l'Eglise par lequel nous avons à connaître tout le contenu de la
Révélation, et surtout son explication, au fur et à mesure des
besoins d'une humanité dont les concepts et le vocabulaire se renou^
vellent et s'enrichissent d'âge en âge.
L'organe authentique de ce magistère vivant, c'est l'Eglise s'ex-
primant par la bouche des successeurs de Pierre, le Souverain Pont
ife, et des successeurs des apôtres, les évêques, non pas individuelle
ment, mais en communion de foi et de charité avec le chef visible
de l'Eglise, le P

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