Chronique de la pensée économique en Italie  ; n°4 ; vol.12, pg 645-654
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Revue économique - Année 1961 - Volume 12 - Numéro 4 - Pages 645-654
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Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

Monsieur Henri Bartoli
Chronique de la pensée économique en Italie
In: Revue économique. Volume 12, n°4, 1961. pp. 645-654.
Citer ce document / Cite this document :
Bartoli Henri. Chronique de la pensée économique en Italie. In: Revue économique. Volume 12, n°4, 1961. pp. 645-654.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1961_num_12_4_407476a 3
CHRONIQUE DE LA PENSEE ECONOMIQUE EN ITALIE
Le 30 septembre I960, 10, rue Guy-de-la-Brosse, à Paris, fut inaugurée
la plaque de marbre apposée sur la maison natale de Vilfredo Pareto
grâce à la générosité de la ville de Gênes. De brefs discours furent pro
noncés par E. Fossati, professeur à l'Université de Gênes, par M. Giuliani,
représentant le grand port méditerranéen, par M.-R. Roy, membre de l'Ins
titut, et par M.-J. Tardieu, président du Conseil municipal de Paris. Nos
amis italiens ont tenu à publier les textes de ces discours et divers docu
ments relatifs à la cérémonie dans le premier volume de la série A des
Etudes du laboratoire d'économie V. Pareto de l'Université de Gênes (1).
Qu'il me soit permis, en commençant cette chronique, de rendre hommage
à leur fidélité et de les remercier.
C'est aussi de Pareto que nous entretient R. Giacalone-Monaco, en
même temps qu'il publie de précieuses lettres à Walras (2). L. Walras
depuis plusieurs années correspondait avec Pantaleoni. Pareto nourrissait
envers Pantaleoni une gratitude infinie, n'est-ce pas à lui qu'il devait l'orien
tation de ses recherches alors que la lecture des travaux de Walras l'avait
<< dégoûté » tant y était grande la part de la « métaphysique ». C'est en
tant qu'ami de Pantaleoni que Pareto écrit, en 1891, à Walras. Leur ren
contre effective ne tarde pas. Walras invite Pareto. La correspondance
se poursuit, pleine d'indications précieuses pour l'historien de la pensée
économique, jusqu'à juillet 1901. Giacalone-Monaco considère que la rup
ture était inévitable étant donné l'orientation philosophique de Walras.
Ne recherchait-il pas « une solution mathématique de la question sociale »,
ne terminait-il pas ses écrits d'économie appliquée par une « prière de
libre penseur », ne mêlait-il pas les plus remarquables intuitions scienti
fiques avec « les plus étranges rêves de métaphysique pure » ?
1. Celebrazione franco-italiana di Vilfredo Pareto, Studi del laboratorio
di eeonomia Vilfredo Pareto dell'Università dl Genova, série A, vol. I. Milan,
Giuffrè, 1960, 28 p.
2. T. Giacalone-Monaco, Pareto-Walras, da un carteggio inedito (1891-
1901), Padoue, Cedam, 1960, 141 p. REVUE ÉCONOMIQUE 646
Disciple de Pareto, E. Fossati rassemble dans ses Œconomica varia (3)
des essais, des notes, et des « éléments de théorie dynamique », parus tant
en anglais, qu'en allemand, qu'en français ou qu'en italien. Signalons plus
particulièrement aux économistes le texte des leçons données à la
Faculté de droit de l'Université de Liège et aux Universités de Louvain
et de Bruxelles en 1953. Keynes n'a pas méconnu le principe de l'inte
rdépendance générale, mais il n'en a ni précisé le rôle, ni montré le jeu.
Il appelle variables « indépendantes » des variables qui contiennent un
minimum irréductible et autonome. Il suggère ainsi une possible synthèse
entre le principe de causalité et le principe d interdépendance, mais met
l'accent surtout sur la causalité. E. Fossati, en parétien fidèle, met l'accent
sur l'interdépendane. Il pose le problème de l'intégration de la théorie
keynésienne à la théorie de l'équilibre général et envisage la politique éc
onomique à la lumière de cette synthèse possible. Il conclut eh citant
Walras : « Faire librement la science d'abord et faire ensuite rationnell
ement la politique ».
Les recherches de F. Brambilla s'inscrivent elles aussi dans la ligne paré-
tienne. Depuis de longues années le problème de la distribution des revenus
retient son attention, car l'invariance de la courbe des revenus contraint
le savant à envisager le problème général de la stabilité des variabilités
des phénomènes en tant qu'expressions de la structure de l'espace à travers
lequel se meuvent les impulsions. L'ouvrage que publie F. Brambilla
aujourd'hui (4) nous révèle à quelles conclusions il est parvenu après tant
d'années de patientes recherches. Il évoque assez brièvement les sources,
puis longuement étudie la mesure des inégalités de revenus en référence
aux indices de Giaccardi, Gini, de Vergottini, aux lois de Pareto, aux
équations de Mac Alister, Amoroso, Champernowne. Brambilla s'attache
ensuite à l'invariance de la distribution des revenus. Il envisage celle-ci
comme un processus stochastique et, après avoir analysé les processus de
diffusion, des richesses, propose son propre modèle (5). L'ouvrage se pours
uit par des pages fort denses consacrées à la théorie de la consommation
dans sa liaison avec la théorie de la distribution des revenus, aux effets
de la redistribution opérée par le canal de la politique fiscale, au problème
3. E. Fossati, Œconomica 'varia, Milan, Giuffrè, 1960, 253 p.
4. F. Brambiixa, La distribuzione dei redditi, Pavie, Fusi, 1960, 298 p.
5. Le modèle en examen peut s'exprimer ainsi :
/ (*) = Ç <p (A) f (A, x) d A
/ (x) est la fréquence des bénéficiaires de revenus compris entre x
et x + dx — <p (A) d A est la fréquence des individus ayant les carac
téristiques initiales comprises entre A et A -f <*A — <p (A. #) est la loi
de diffusion des richesses exprimant la structure du système économique
et transformant les aptitudes A en revenus x. LA PENSÉE ÉCONOMIQUE EN ITALIE 647
du bien-être, à l'idéologie égalitaire et à la mobilité sociale, et finalement
à l'utilité marginale du revenu. Une très abondante bibliographie complète
une œuvre qu'aucun théoricien de la répartition ne pourra méconnaître.
*
De l'économie pure à l'économie appliquée le pas n'est pas toujours
facile à franchir. Théoricien de haute volée, animateur du laboratoire
d'économie politique de l'Institut universitaire Ca'Foscari de Venise, G. La
Volpe nous présente le fruit de méditations attentives sur la comptabilité
national (6). L'ambition n'est pas mince : élaborer une méthode générale
et unitaire de comptabilité nationale qui puisse servir à la formation d'un
système apte à répondre à toute exigence de la comptabilité nationale et
donc capable d'embrasser tout aspect quantitatif de l'économie d'un pays.
Dans l'état actuel des recherches, il s'agit, entre autre, de fondre en un
système 1' « input-output unique les analysis diverses » de comptabilités Leontief, le particulières relevé du revenu et, principalement, national et le
cadre économique du Service des études économiques et financières du
Ministère des finances. G. La Volpe se propose aussi d'appliquer la méthode
à l'économie italienne dans la limite du matériel statistique disponible.
Il ne saurait être question dans cette brève chronique d'exposer les
difficultés auxquelles se heurte La Volpe et comment il tente de les sur
monter. Disons seulement qu'il expose avec beaucoup de clarté les prin
cipes de la comptabilité nationale et plus particulièrement ceux qui pré
sident à l'établissement du tableau des opérations économiques, des tableaux
des achats et des ventes des secteurs, du tableau des opérations financières,
puis étudie avec minutie les comptes et documents disponibles en Italie.
Tour à tour sont analysés la formation et la structure des tableaux de
secteur des financements et des paiements de l'Italie, le tableau des opé
rations financières internes, la balance des paiements, les comptabilités
dérivées.
Dans l'introduction générale qu'il a donnée à l'ouvrage, La Volpe
retrace les péripéties de la recherche. Il montre comment ce sont, par exemp
le, les difficultés rencontrées dans le calcul des financements globaux
li&#

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