Comment nous résolvons la question des femmes - article ; n°1 ; vol.2, pg 103-114
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Sociétés contemporaines - Année 1990 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 103-114
NATALIA ZAHAROVA, ANASTASIA POSAD S KAJ A, NATALIA RIMASEVSKAJA This article was published in Kommunist, the theoretical journal of the Soviet CP, and is presented here as a document. The authors insist that although the question of women was considered as solved, it is more than ever present on the Soviet political agenda. After a critical analysis of dominant discourses (patriarchal, economical, demographical) which state the solution as lying in the withdrawal of women from the labour market, they propose an egalitarian approach. In this perspective, problems of both genders must find their solutions together, through the rejection of a distribution designating the household as the priority for women, and the production place for men.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 27
Langue Français
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Extrait

Natalia Zaharova
Anastasia Posadskaja
Natalia Rimasevskaja
Comment nous résolvons la question des femmes
In: Sociétés contemporaines N°2, Juin 1990. pp. 103-114.
Abstract
NATALIA ZAHAROVA, ANASTASIA POSAD S KAJ A, NATALIA RIMASEVSKAJA This article was published in Kommunist, the
theoretical journal of the Soviet CP, and is presented here as a document. The authors insist that although the "question of
women" was considered as solved, it is more than ever present on the Soviet political agenda. After a critical analysis of
dominant discourses (patriarchal, economical, demographical) which state the solution as lying in the withdrawal of women from
the labour market, they propose an "egalitarian" approach. In this perspective, problems of both genders must find their solutions
together, through the rejection of a distribution designating the household as the priority for women, and the production place for
men.
Citer ce document / Cite this document :
Zaharova Natalia, Posadskaja Anastasia, Rimasevskaja Natalia. Comment nous résolvons la question des femmes. In: Sociétés
contemporaines N°2, Juin 1990. pp. 103-114.
doi : 10.3406/socco.1990.955
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/socco_1150-1944_1990_num_2_1_955♦ ♦♦♦♦♦♦ NATALIA ZAHAROVA ♦♦♦♦♦♦♦
ANASTASIA POSADSKAJA RIMASEVSKAJA
COMMENT NOUS RESOLVONS
LA QUESTION DES FEMMES
TEMOIGNAGE
PRESENTATION ' : L'article présenté ici est paru en mars 1989 dans Kommunist, revue
théorique du PCUS. Les auteurs sont deux jeunes chercheuses de l'Institut d'études socio-
économiques de la population, Natalia Zaharova et Anastasia Posadskaja et la directrice de
cet institut, Natalia Rimasevskaja. Créé en 1988, dans la floraison de nouveaux centres de
recherche en sciences sociales qui ont vu le jour au cours des années 80 2, cet institut de
l'Académie des de Moscou compte une centaine de personnes. On y mène
essentiellement des enquêtes statistiques locales (sur telle entreprise et sa cité ouvrière, ou
telle ville industrielle) portant sur la démographie et les modes de vie.
Ce texte est représentatif de la position de la sociologie dans la période gorbatchevienne:
mobilisée par le pouvoir pour informer l'action politique, elle produit à la fois des données et
de l'expertise. Interlocutrices du Comité des femmes du Soviet suprême, les auteurs ont écrit
un article où elles se situent dans le débat social sur "la question des femmes" , proposent leur
analyse et en même temps des mesures de politiques économiques et sociales.
Cet article a par ailleurs été un élément stratégique pour la création d'un centre de
recherches sur les femmes dans leur institut. Elles ont en effet, à la fin de l'année 1989,
obtenu cinq postes et l'ouverture de ce centre, qui est, semble-t-il, le premier de ce genre en
URSS.
Stratégique, ce texte l'est aussi sur le plan théorique. En effet, après avoir été totalement
occultée pendant la période stalinienne, où l'émancipation des femmes a été proclamée
réalisée dès lors qu'elles ont toutes eu accès au travail salarié, la "question des femmes"
ressurgit en force dans plusieurs types de discours patriarcaux, savants ou journalistiques .
Dans un contexte où les conditions réelles de vie et de travail des femmes ne sont plus passées
sous silence, où en même temps ces conditions s'aggravent avec l'apparition du chômage et
avec l'accroissement des difficultés de gestion du quotidien, où par ailleurs les pouvoirs
publics s'inquiètent de la dénatalité dans les Etats slaves, ces discours argumentent tous dans
le sens d'un retrait - total ou non - des femmes du travail salarié (congés maternels, mesures
protectrices comme l'interdiction de certains travaux, travail à temps partiel, etc.)
Les auteurs de l'article soutiennent une position très différente qui repose sur le constat
fondamental que dans les recherches, aussi bien que dans les politiques sociales, on a
toujours traité de la question des femmes sans se préoccuper de celle des hommes, alors que
la condition des unes est intrinsèquement liée à celle des autres.
Cette approche peut paraître naïve car on sait bien que le propre des groupes dominés est
d'être "agis" par la force publique et par les groupes dominants plutôt qu'acteurs de leur
1 . Texte de présentation rédigé par Danielle Chabaud-Rychter (CNRS, GEDISST).
2. Cf. Champagne, P. Notes sur quesques développements récents de la sociologie en Union Soviétique.
n° 83. In Actes de la recherche en sciences sociales, juin 1990,
103
Sociétés Contemporaines (1990) n°2 N. ZAHAROVA, A. POSADSKAJA, N. RIMASEVSKAJA ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦
destin social. Rien d'étonnant donc à ce qu'il y ait toujours une "question des femmes"
ressurgissant aux moments critiques, de crise socio-économique. C'est sur les femmes que la
pression s'exerce, via les politiques sociales notamment, pour les mobiliser en direction du
travail salarié, comme cela a été le cas lors de la période de reconstruction économique,
après la seconde guerre mondiale, par exemple, vers la famille lorsque s'annonce le
chômage. Les acquis des femmes sont toujours ambigus et réversible.
Cependant, la démarche discursive par laquelle on pose l'existence de rapports de genre et
l'équivalence théorique des hommes et des femmes comme groupes sociaux est au fondement
d'une sociologie des genres. C'est à partir de là qu'il devient possible et nécessaire de traiter
des deux groupes conjointement, que ce soit dans une approche comparative ou relationnelle.
Or, c'est bien de cette démarche fondatrice qu'il est question dans cet article. On verra quelle
spécificité lui confère le contexte soviétique.
La communauté internationale, en particulier les organisations telles que
l'UNESCO ou ГОМТ, classe la situation des femmes parmi les problèmes universels
qui se posent à l'humanité.
Notre siècle se caractérise par un changement radical du statut des femmes,
défini par la reconnaissance de plus en plus complète et réelle du principe de
l'égalité avec les hommes. Mais l'obtention de l'égalité pratique est un processus
social complexe et contradictoire. Y compris dans notre pays. Dans les années trente
la "question des femmes" a subi le sort de bien d'autres problèmes sociaux
importants : proclamée "résolue" elle a été exclue des débats et confinée aux
grandes discussions rhétoriques sur les "acquis fondamentaux". Dans les années
soixante, les recherches théoriques et pratiques sur cette thématique ont repris, mais
à cette époque, elles ont rarement abouti à de réels résultats. Cependant, nombre de
faits négatifs se sont accumulés dans la sphère du travail féminin. Les problèmes
démographiques deviennent particulièrement préoccupants. La mise en chantier de
la restructuration fait surgir, en liaison avec la réalisation de la réforme économique
toute une série de questions nouvelles. Principalement on peut se demander si les
femmes ne sont pas le groupe social auquel le processus de licenciement va nuire en
tout premier chef. Quelles garanties existe-t-il dans ce domaine ? Sont-elles
nécessaires ? Comment en règle générale, la protection des femmes est-elle
assurée ?
La position marxiste sur la "question des femmes" est bien connue : égalité de
droits sur le plan juridique et égalité sociale sur le plan pratique entre les femmes et
les hommes ; participation large et entière à la production sociale; transformation du
mode de vie ; enfin mise en place d'une politique appropriée, dirigiste, militante
dans son organisation concrète. Est-il encore nécessaire de démontrer que plusieurs
générations de femmes soviétiques ont vécu dans des conditions dont l'analyse
prouve que ces principes théoriques ne correspondent pas à la réalité pratique. Reste
maintenant à élucider si cette conception est applicable telle quelle à la résolution
des problèmes auxquels nous sommes confrontés, ou s'il faut en préciser certains
points, voire même définir de nouveaux principes, des orientations sociales
nouvelles.
1 . POINTS DE VUE ET APPROCHES
Dans la façon même d'appréhender la "question des femmes" (dont découlent
aussi les solutions proposées), il semble qu'on puisse actuellemen

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