Comment peut-on transformer un conflit en débat argumenté ?
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Comment peut-on transformer un conflit en débat argumenté ? Il faut affirmer dans des règles claires que la parole doit se substituer à la force physique pour réglertensions et conflits. « Les mots doivent remplacer les maux ». L'acceptation des règles de droit installe le contradictoire dans la relation en cause. Elle permet de faire face aux conduites de ruptures qui perturbent les relations sociales : lesinvectives et les injures qui sont d'autant plus insupportables qu'elles sont fréquentes, et les atteintesaux biens et aux personnes qui sont d'autant plus intolérables qu'elles provoquent des drames. Nous avons tous conscience de la multiplicité et de la diversité des facteurs qui mènent à la violence: facteurs économiques, facteurs sociaux, mais aussi facteurs culturels : faiblesse du vocabulaire,enfermement socioculturel, les obstacles aux échanges avec les autres sont multiples. L'ignorance et la méconnaissance sont souvent sources d'incompréhension. L'éducation est doncimportante. Si personne ne peut prétendre que seule l'éducation est en mesure d'assécher lessources de l'incivilité et de la délinquance, personne ne peut nier qu'elle est indispensable pour enréduire le débit. Gérer et prévenir les violences des jeunes suppose une éducation qui se préoccupe à la foisd'épanouir la personne et de former l'être social. Il est nécessaire de prendre en compte ces deux dimensions de l'être humain. D'une part lapersonne dont il faut développer ...

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Comment peut-on transformer un conflit en débat argumenté ?
Il faut affirmer dans des règles claires que la parole doit se substituer à la force physique pour régler
tensions et conflits. « Les mots doivent remplacer les maux ».
L'acceptation des règles de droit installe le contradictoire dans la relation en cause.
Elle permet de faire face aux conduites de ruptures qui perturbent les relations sociales : les
invectives et les injures qui sont d'autant plus insupportables qu'elles sont fréquentes, et les atteintes
aux biens et aux personnes qui sont d'autant plus intolérables qu'elles provoquent des drames.
Nous avons tous conscience de la multiplicité et de la diversité des facteurs qui mènent à la violence
: facteurs économiques, facteurs sociaux, mais aussi facteurs culturels : faiblesse du vocabulaire,
enfermement socioculturel, les obstacles aux échanges avec les autres sont multiples.
L'ignorance et la méconnaissance sont souvent sources d'incompréhension. L'éducation est donc
importante. Si personne ne peut prétendre que seule l'éducation est en mesure d'assécher les
sources de l'incivilité et de la délinquance, personne ne peut nier qu'elle est indispensable pour en
réduire le débit.
Gérer et prévenir les violences des jeunes suppose une éducation qui se préoccupe à la fois
d'épanouir la personne et de former l'être social.
Il est nécessaire de prendre en compte ces deux dimensions de l'être humain. D'une part la
personne dont il faut développer les potentialités et à laquelle il faut permettre d'acquérir savoirs,
savoir-faire et savoir-être pour comprendre, pour faire et pour se situer parmi les autres... D'autre
part l'être social auquel il faut permettre de découvrir les autres et leur originalité pour les
comprendre et apprécier l'intérêt et les contraintes de la collectivité.
(sergecar.club.fr)
Il est essentiel de faire percevoir aux jeunes en formation toute la différence qui existe entre le débat
d'idées et l'invective L'apprentissage de l'écoute de l'autre et de ce qu'il dit, et la capacité à exprimer
un désaccord avec ce qui est dit plutôt que de rejeter l'autre parce qu'il parle différemment ou
exprime des idées différentes. La prise de conscience que réfuter les idées de quelqu'un ne
© La laïcité à l’usage des éducateurs - La Ligue de l'enseignement - Les Ceméa - Les Francas
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compromet pas nécessairement la capacité à vivre ensemble.
Les conflits naissent de nos différences.
Il faut que les adolescents apprennent à les résoudre par la discussion, l'échange, la négociation
plutôt que par la force. Il ne faut pas avoir peur du conflit, de la discussion. Il permet de construire
des compromis et est l'inverse d'un « consensus mou » porteur de conflits ultérieurs.
Tant qu'on reste dans l'échange de parole, même vif, on évite le passage à l'acte violent. Les règles
communes et les valeurs qui les fondent ne peuvent être partagées que si elles sont connues. Elles
ne sont réellement partagées que lorsqu'elles se traduisent dans les comportements quotidiens. Il
est nécessaire de mettre les jeunes en situation d'agir : agir pour apprendre ; agir pour comprendre ;
agir pour prendre confiance en soi ; agir avec les autres pour les comprendre et avoir confiance en
eux ; agir pour prendre conscience de sa responsabilité.
Les conflits naissent aussi de nos malentendus.
Le rôle de l'adulte est primordial pour permettre à des jeunes de se situer dans une relation. Sans
mobiliser un corpus psychologique impressionnant, l'enseignant doit permettre au jeune de situer ce
qui ressort du registre des émotions, des décisions et des valeurs. Les émotions sont respectables
parce que liées à la personne, mais elles ne doivent pas prendre le pas sur les autres domaines. Les
décisions peuvent être parfois personnelles (un choix d'orientation par exemple) et dans ce cas, les
personnes doivent se sentir libres de les communiquer ou non au groupe.
Les décisions peuvent aussi s'inscrire dans un cadre collectif,
la signature d'un règlement de classe,
de travail de groupe, l'accord pour un projet commun, par exemple un voyage...
Les modalités de la
coopération sont importantes. Le fait de rappeler qu'une action dans le cadre scolaire a une portée
limitée permet au jeune réticent d'accepter de s'impliquer. Il est toutefois nécessaire de prévoir une
action d'évaluation, de restitution qui peut donner une signification sociale à l'action collective
engagée (un article écrit par les jeunes dans le journal local, une manifestation à laquelle sont invités
parents, élus locaux...). Quant aux valeurs, nous en avons parlé plus haut.
La maîtrise du langage, un outil d'ouverture et de légitimité de l'école
Pour pouvoir exprimer ses idées, pour exercer ses responsabilités, pour combattre le passage à
l'acte violent, il faut que le jeune maîtrise la langue orale et écrite. Un des éléments de crise d'identité
des jeunes, c'est qu'ils confondent parfois les divers champs de langage, en ne voyant pas les
différences entre langue de la rue, langue de l'école, langue de l'entreprise... L'adolescent ou le
jeune adulte ne se soucie pas toujours de l'interlocuteur qu'il a devant lui...
L'école doit permettre au jeune de structurer son langage, de maîtriser une langue de
communication, meilleure prévention contre la violence et meilleure clé vers l'avenir. L'école doit
aider à ouvrir, à élargir l'horizon culturel et cela passe par une bonne maîtrise de la langue écrite et
orale. Il faut prendre au sérieux la parole des élèves, leur donner des responsabilités, les préparer à
être des citoyens majeurs à 18 ans.
Tels sont les enjeux de tout projet d'établissement et les meilleures garanties pour asseoir l'autorité
et la légitimité de la démarche éducative.
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