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Publié par | REVUE_FRANCAISE_DE_SOCIOLOGIE |
Publié le | 01 janvier 1999 |
Nombre de lectures | 29 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Extrait
Michel Ferrary
Confiance et accumulation de capital social dans la régulation
des activités de crédit
In: Revue française de sociologie. 1999, 40-3. pp. 559-586.
Citer ce document / Cite this document :
Ferrary Michel. Confiance et accumulation de capital social dans la régulation des activités de crédit. In: Revue française de
sociologie. 1999, 40-3. pp. 559-586.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1999_num_40_3_5189Resumen
Michel Ferrary : La confianza y la acumulación del capital social en la regulación de las actividades de
crédito.
La autorización de un crédito acordada por un banco implica aceptar un riesgo : que el cliente no pague
su deuda. Para anular esta incertitud, los bancos han definido los métodos instrumentales de
evaluación, permitiéndoles conocer ese riesgo a partir de elementos objetivos. El análisis de las
prácticas de los consejeros bancarios muestra los límites de esos métodos. Para obtener las
informaciones necesarias a la evaluación y reducir la asimetría de información entre el banco y los
deudores, los consejeros bancarios van a integrar las redes sociales, estableciendo lazos de confianza
y acumulando el capital social. La calidad del lazo social determina la calidad de la información
obtenida y en consecuencia la evaluación de los riesgos. Las direcciones bancarias para mejorar su
eficacia económica, conscientes de la limitación de los métodos instrumentales como de la importancia
de una evaluación social de los riesgos, van a modificar su organización de trabajo y sus prácticas de
gestión favoreciendo la aparición de un lazo de confianza y la acumulación del capital social para sus
consejeros bancarios. La desarticulación del discurso de los actores implicados en las actividades de
crédito muestra que detrás el supuesto altruismo, en realidad existe en efecto una racionalidad
económica en la que el horizonte temporal y social del optimismo son diferentes al tipo de ideal del
intercambio mercantil analizado por la teoría económica neoclásica.
Zusammenfassung
Michel Ferrary : Vertrauen und Häufung des Sozialkapitals in der Regulierung der Kreditaktivitäten.
Die Kreditgewährung durch eine Bank entspricht einer Risikonahme, das heisst dem Risiko, dass der
Kreditnehmer seine Schuld nicht zurückzahlt. Um diese Unsicherheit aus dem Wege zu schaffen haben
die Banken instrumentale Bewertungsmethoden festgelegt mit denen sie das Risiko anhand von
sachlichen Elementen erfassen. Die Untersuchung der Praxis von Bankberatern zeigt die Grenzen
dieser Methoden. Um die zur Bewertung notwendigen Informationen zu erhalten und die Asymetrie von
Informationen zwischen Verleihern und Anleihern zu vermindern, integrieren die Bankberater die
sozialen Netze, berücksichtigen sie Vertrauensverbindungen und häufen sie Sozialkapital. Die Qualität
der sozialen Verbindung bestimmt die Qualität der erhaltenden Informationen und damit die der
Risikobewertung. Die Bankdirektionen sind sich der Grenzen dieser instrumentalen Methode und der
Bedeutung einer sozialen Einschätzung der Risiken bewusst, und ändern zur Verbesserung der
wirtschatlichen Wirksamkeit ihre Arbeitsorganisation und ihre Führungspraxis, um damit das Entstehen
einer Vertrauensverbindung und die Häufung von Sozialkapital durch ihre Bankberater zu begünstigen.
Die Zerlegung des Diskurses der in den Kreditaktivitäten auf tretenden Aktoren zeigt, dass hinter dem
vermutbaren Altruismus in Wirklichkeit eine wirtschaftliche Rationalität besteht, deren zeitliche und
soziale Optimisierungsbegrenzung vom Idealtypus des Handelsaustausches abweicht, wie er von der
neoklassischen Wirtschaftstheorie analysiert wird.
Abstract
Michel Ferrary : Confidence and accumulation of social capital in the regulation of credit activities.
When a bank grants credit it is taking a risk : that of the borrower not paying back his debt. To clear this
doubt, banks have defined instrumental assessment methods based on a number of objective elements
to measure the risk. The analysis of banker practice indicates the limits of these methods. To obtain
necessary informations for assessment and to reduce the asymmetry of information between lenders
and borrowers, bank advisers are going to develop social networks, build links of trust and accumulate
social capital. The quality of the social link determines the quality of the information obtained and
therefore that of risk assessment. Aware of the limits of the instrumental methods and of the importance
of social risk assessment, bank managers, in order to improve their economic efficiency, are going to
modify their work organization and their management methods in order to favour the emergence of a
link of trust and social capital accumulation with their bank advisers. The deconstruction of the views of
actors involved in credit activities shows that behind the supposed altruism is an economic rationalitywhose temporel and social horizons of optimization are different to the ideal image of the merchant
exchange analyzed by the neoclasssic economic theory.
Résumé
L'octroi de crédit par une banque correspond à une prise de risque : celui que l'emprunteur n'honore
pas sa dette. Pour lever cette incertitude, les banques ont défini des méthodes instrumentales
d'évaluation permettant d'appréhender le risque à partir d'éléments objectifs. L'analyse des pratiques
des conseillers bancaires montre les limites de ces méthodes. Pour obtenir les informations
nécessaires à l'évaluation et réduire l'asymétrie d'information entre prêteurs et emprunteurs, les
conseillers bancaires vont intégrer des réseaux sociaux, établir des liens de confiance et accumuler du
capital social. La qualité du lien social détermine la qualité de l'information obtenue et donc celle de
l'évaluation des risques. Conscientes des limites des méthodes instrumentales et de l'importance d'une
évaluation sociale des risques, les directions bancaires vont, pour améliorer leur efficience économique,
modifier leur organisation du travail et leurs pratiques de gestion pour favoriser l'émergence d'un lien de
confiance et l'accumulation de capital social par leurs conseillers bancaires. La déconstruction du
discours des acteurs impliqués dans les activités de crédit montre que derrière l'altruisme qu'il laisse
supposer existe en fait une rationalité économique dont les horizons temporel et social d'optimisation
sont différents de l'idéal-type de l'échange marchand analysé par la théorie économique néoclassique.R. franc, social. XL-3, 1999, 559-586
Michel FERRARY
Confiance et accumulation de capital social
dans la régulation des activités de crédit*
RÉSUMÉ
L'octroi de crédit par une banque correspond à une prise de risque : celui que l'emprunteur
n'honore pas sa dette. Pour lever cette incertitude, les banques ont défini des méthodes
instrumentales d'évaluation permettant d'appréhender le risque à partir d'éléments objectifs.
L'analyse des pratiques des conseillers bancaires montre les limites de ces méthodes. Pour
obtenir les informations nécessaires à l'évaluation et réduire l'asymétrie d'information entre
prêteurs et emprunteurs, les bancaires vont intégrer des réseaux sociaux, établir des
liens de confiance et accumuler du capital social. La qualité du lien social détermine la qualité
de l'information obtenue et donc celle de l'évaluation des risques. Conscientes des limites
des méthodes instrumentales et de l'importance d'une évaluation sociale des risques, les
directions bancaires vont, pour améliorer leur efficience économique, modifier leur orga
nisation du travail et leurs pratiques de gestion pour favoriser l'émergence d'un lien de
confiance et l'accumulation de capital social par leurs conseillers bancaires. La déconstruct
ion du discours des acteurs impliqués dans les activités de crédit montre que derrière
l'altruisme qu'il laisse supposer existe en fait une rationalité économique dont les horizons
temporel et social d'optimisation sont différents de Г idéal-type de l'échange marchand
analysé par la théorie économique néoclassique.
L'activité bancaire consiste à prêter des ressources financières à des agents
économiques qui ont des besoins de financement. L'échange entre le banquier
et l'emprunteur ne porte pas sur un bien matériel mais sur une capacité future à
honorer ses échéances de remboursement. La nature de cette activité implique
une prise de risque par les établissements financiers : celui que les emprunteurs
n'honorent par leurs dettes. La rentabilité