Contribution à l étude des langues nègres du Centre-africain - article ; n°2 ; vol.19, pg 143-194
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Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1949 - Volume 19 - Numéro 2 - Pages 143-194
52 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Général de Rendinger
Contribution à l'étude des langues nègres du Centre-africain
In: Journal de la Société des Africanistes. 1949, tome 19 fascicule 2. pp. 143-194.
Citer ce document / Cite this document :
de Rendinger . Contribution à l'étude des langues nègres du Centre-africain. In: Journal de la Société des Africanistes. 1949,
tome 19 fascicule 2. pp. 143-194.
doi : 10.3406/jafr.1949.2599
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1949_num_19_2_2599CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DES LANGUES NÈGRES DU CENTRE-AFRICAIN
PAR LE
Général de RENDINGER
"Ces quelques notes sur les langues nègres de FEst du lac Tchad,
n'étaient, pas destinées à paraître sous cette forme.
Recueillies à titre de simple documentation- de 1909 à 1912, elles
devaient servir dans mon esprit à une étude comparée des influences du
Bantou et du Chamitique sur les divers parlers de la région comprise
entre FOubanghi et le désert.
Le loisir m'a toujours manqué de poursuivre cette étude ; je crains
qu'il ne me fasse défaut longtemps encore, sinon définitivement, et
je me résous à livrer ces quelques résultats de mes recherches, heureux
s'ils peuvent contribuer à ébaucher un des maillons de la longue
chaîne des langues nègres qui s'étire du Nil à l'océan Atlantique.
Les langues considérées ont toutes été étudiées dans la région comp
rise entre le Chari et le Ouadaï en prenant Melfi comme centre ;
sur une aire ainsi limitée de 700 kilomètres d'Ouest en Est et de
moins de 300 kilomètres du Nord au Sud, les langues sont particulièr
ement nombreuses comme l'indiquait déjà en 1906 M. Gaudefroy-
Demonbynes dans son remarquable travail sur les Langues de l'Ou-
banghi-Chari l.
Ces langues se sont évidemment fait entre elles de nombreux
emprunts, mais leur pureté relative, comme leur diversité, tient aux
caractères physiques du pays.
Une série de massifs montagneux abrupts, séparés les uns des
autres par de larges plaines où les nègres n'osaient s'aventurer dans
la crainte des Arabes chasseurs d'esclaves, ont servi de refuges aux
diverses races et les ont préservées des mélanges.
1. Gaudefroy-Demonbynes, Documents sur les langues de VOubanghi-Chari, Ernest Leroux,
éditeur. SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES 144
La paix française, ramenant le calme dans ces régions troublées,
encourageant les noirs à descendre dans les plaines, favorisant main
tenant les échanges de toute nature, tend peu à peu à effacer ces di
fférences entre les diverses peuplades ; un patois arabe, s'introduisant
dans tous les milieux comme langue véhiculaire, désagrège de jour en
jour toutes les autres langues : certaines d'entre elles, comme il m'a
été donné de le constater en 1934, sont en voie de disparition totale.
Gela m'a paru une raison de plus de publier, si imparfaite qu'elle
puisse être, la documentation que j'avais recueillie il y a près de qua
rante ans.
Je m'excuse en particulier de la médiocrité de la transcription
phonétique. Le voyageur qu'intéressait alors les langues indigènes
était bien loin de posséder le matériel phonétique mis de nos jours à la
disposition des étudiants.
Quelle classification est-il possible de faire entre les différentes
langues considérées dans cette étude ?
Comme nous l'avons vu, elles se sont fait de larges emprunts de
vocabulaire. Il m'a paru que la différence la plus essentielle entre elles
était la place du complément du nom et du possessif par rapport au
nom et que la classification adoptée par Delafosse l était ainsi, dans
l'ensemble, la meilleure.
Nous classerons donc :
a) Dans le groupe Chari-Ouadaïen :
le Barma, le Kenga, le Dadjo, le Saba,
le Sokoro, le Baraïn, le Dionker, le Mogum
langues où le complément de relation est placé après le nom et où le
possessif est accolé au nom comme suffixe.
b) Dans le groupe Charien :
le Bolgô et le Gula
langues où le complément de relation comme le possessif précèdent
le nom.
On remarquera d'ailleurs qu'en ce qui concerne ces dernières langues
et le Sokoro, notre classement ne correspond pas à celui de Delafosse.
1. Les Langues du Monde, pp.. 504 à 310. LES LANGUES NÈGRES DU CENTRE AFRICAIN 145
METHODE DE TRANSCRIPTION
1° Voyelles.
a, i, o, ù comme en français a, i, o, u
e comme Té français
zi — la diphtongue française ou
о — — — eu
' ferme la voyelle ; L'accent ' ouvre la ; " allonge la voyelle ; l'accent w la rend brève ;
Le signe / placé devant une voyelle indique que cette voyelle dis
paraît généralement quand le mot n'est ni isolé ni final.
2° Diphtongues.
ay comme dans vitrail,
ey meilleur,
oy comme en anglais boy,
aw en how.
3° Consonnes.
g et s toujours durs comme dans gateau et sot,
w comme en anglais water,
r indique que Yr est redoublé et grasseyé,
ď son mouillé intermédiaire entre di et dj,
k' n' ť son mouillé entre ti ni ki et et tj, nj, kj,
ň son voisin de gn comme dans campagnard,
n n vél aire.
b son nasalisé voisin de mb,
d son de nd,
g son nasalisé voisin de ng,
s son chuinté du сЛ français.
4° Syllabes.
Toutes les lettres de la syllabe se prononcent ; exemple : an, en, in,
on, comme dans les mots français canne, benne, mine, bonne.
Toutefois : â, è, <5, donnent un son analogue aux mots français
clan, moyen, bon, légèrement nasalisés. 146 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES
GROUPE CHARI-OUADAIEN
Langue Barma (Baghirmien).
Le commandant Gaden a publié en 1909 un excellent ouvrage sur
le Baghirmien ou Barma1 et il ne me paraît pas utile de revenir
ici longuement sur cette langue. Le « Journal de la Société des Afri
canistes » a bien voulu insérer (t. II, 1932) une traduction d'un texte
baghirmien où j'ai expliqué comment les notes que j'avais prises per
sonnellement s'étaient trouvées entièrement confirmées par l'étude
du commandant Gaden.
Au cours de cet exposé des langues du groupe Chari-Ouadaïen
j'aurai souvent l'occasion de renvoyer le lecteur à la langue Barma
et, par conséquent, à l'ouvrage de Gaden.
Si, en effet, le Barma n'est ni la plus pure ni la plus complète des
langues du groupe Chari-Ouadaïen,. c'est la seule qui, du fait des ci
rconstances, se soit trouvée en quelque sorte codifiée et stabilisée.
Alors que, dans leur migration vers l'Ouest, ces diverses peuplades,
venues sans doute des rivages du Nil, s'accrochèrent aux massifs
montagneux et y vécurent à la vérité assez misérablement, le rameau
bahgirmien plus audacieux ou mieux commandé sut se tailler sur les
bords du Chari un véritable royaume. Autour du Sultan, rallié à
l'islamisme se forma un petit noyau de lettrés qui prirent l'habitude
d'écrire la langue Barma en caractères arabes. C'est grâce à eux que
cette langue prit une forme définitive et que, maintenant encore,
malgré l'apport de mots arabes pour exprimer des choses nouvelles
ou des idées abstraites, elle évolue relativement peu. Le sens de cette
lente évolution se fait d'ailleurs vers une assimilation progressive
avec la syntaxe du dialecte arabe du Tchad.
"
LANGUE KENGA
Les langues Barma et Kenga sont très étroitement apparentées.
Lois phonétiques.
Les lettres b d g finales d'un mot durcissent souvent pour donner
p t k.
1. Gaden, Essai de grammaire de la langue baghirmienne. Ernest Leroux, édit. Les langues nègres du centre africain
Une consonne finale tombe souvent lorsqu'elle est suivie d'une
double ou d'une consonne nasalisée.
Une voyelle sur laquelle porte l'accent tonique modifie souvent la
voyelle qui la précède ou qui la suit.
Article.
Il n'y a pas d'article.
Pronoms personnels.
Je, moi :,ma, m, mama.
Tu, te, toi : ay, i, nay.
Il lui : n'a, in'a.
Nous : ďe, naďe г.
Vous : se, sa, senani, d'e, d'enani.
Ils, eux : ďe, d'era.
\ On renforce le pronom personnel en ajoutant le mot mala après lequel
. on peut répéter le :
ma malama : moi-même,
y nay mala : toi-même.
Possessifs.
Le pronom personnel, sous une quelconque de ses

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