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Le décrochage scolaire Cours pour le DES de psychiatrie, décembre 2005 1 2 3Dr Jean-Paul Matot , Hai Lam , Dr. Rita Sferrazza Introduction dr J-P Matot La question du décrochage scolaire est souvent envisagée par les enseignants, par les parents et par les professionnels de la santé mentale dans des termes très individuels : les désirs, les capacités propres d’un jeune, … On fait ainsi peser sur lui des déterminants dont l’origine, elle, n’est pas individuelle. Ce faisant, on tend à accréditer l’idée, qui dans certains cas peut devenir écrasante, que tout se résume à une question de volonté personnelle. Or, la question de la réussite scolaire, dans le chef du jeune, s’inscrit dans une dialectique entre ce qu’il est, ce qui l’a fait tel qu’il est, et ce qu’il espère devenir. Le premier terme, « ce que je suis », est particulièrement délicat à l’adolescence, période de transition par excellence où la question de l’identité est précisément l’enjeu des transformations en cours. Précisons le deuxième terme de l’équation : ce qui nous a fait tels que nous sommes. On peut distinguer trois niveaux : 1°) Ce qui nous a été transmis, en tant qu’enfants et adolescents, par nos parents ; transmission très complexe, dans laquelle ce qui est dit ou montré manifestement est souvent moins déterminant que ce qui est vécu au niveau d’une communication implicite. Transmission qui doit se concevoir au niveau de la famille élargie et sur plusieurs ...

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Le décrochage scolaire  Cours pour le DES de psychiatrie, décembre 2005
Dr Jean-Paul Matot1, Hai Lam2, Dr. Rita Sferrazza3 
Introduction   dr J-P Matot
 La question du décrochage scolaire est souvent envisagée par les enseignants, par les parents et par les professionnels de la santé mentale dans des termes très individuels : les désirs, les capacités propres dun jeune,  On fait ainsi peser sur lui des déterminants dont lorigine, elle, nest pas individuelle. Ce faisant, on tend à accréditer lidée, qui dans certains cas peut devenir écrasante, que tout se résume à une question de volonté personnelle.  Or, la question de la réussite scolaire, dans le chef du jeune, sinscrit dans unedialectique entre ce quil est, ce qui la fait tel quil est, et ce quil espère devenir.  Le premier terme, «ce que je suis», est particulièrement délicat à ladolescence, période de transition par excellence où la question de lidentité est précisément lenjeu des transformations en cours.  Précisons le deuxième terme de léquation :ce qui nous a fait tels que nous sommes. On peut distinguer trois niveaux : 1°) Ce qui nous a été transmis, en tant quenfants et adolescents, par nos parents ; transmission très complexe, dans laquelle ce qui est dit ou montré manifestement est souvent moins déterminant que ce qui est vécu au niveau dune communication implicite. Transmission qui doit se concevoir au niveau de la famille élargie et sur plusieurs générations, faisant
                                                          1Pédopsychiatre, directeur du Service de Santé Mentale à lULB 2psychologue au centre de guidance de lULB et assistant chargé dexercices à la Faculté des Sciences Psychologiques et de lEducation de lUniversité Libre de Bruxelles 3 pédopsychiatre, responsable de léquipe pour enfants et adolescents du Centre de Guidance de lULB 
 
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intervenir les mythes organisateurs transgénérationnels et leurs transformations lors de la fondation de chaque nouvelle famille. 2°) Lesvaleurs et représentations du groupe social dappartenance de la famille. Il sagit ici de valeurs partagées par des ensembles dindividus, constitués par exemple en fonction de rapports de tradition, dhabitat, de profession, qui tout à la fois confirment certaines valeurs issues de la transmission transgénérationnelle, assurant ainsi à la structure familiale un étayage identitaire, mais qui en contrepartie tendent à imposer certaines normes et contraintes qui seront relayées au sein de la famille. Il faut également évoquer dautres groupes dappartenance, qui ne se superposent pas nécessairement aux précédents : ce sont ceux que constituent pour ladolescent dune part le groupe des pairs, et dautre part le groupe des maîtres. Le groupe des pairs, cest à dire les camarades décole, les copains du quartier, les bandes qui sassemblent autour dactivités de loisirs, est le lieu de rencontre avec des valeurs éventuellement différentes de celles de la famille et du groupe dappartenance familial. Le groupe des maîtresles enseignants, mais plus largement tous les, cest à dire bien sûr adultes extérieurs à la famille et au groupe dappartenance familial qui sont dépositaires dun savoir ou dune expérience, constitue un deuxième niveau dhétérogénéité par rapport aux groupes précédents. 3°) Enfin, le dernier niveau, celui qui englobe les précédents, est celui desvaleurs et représentations véhiculées au sein dune société dans son ensemble, non seulement à travers les médias, mais par tous les actes et situations de notre vie quotidienne ; ces valeurs quon pourrait qualifier de dominantes infiltrent et influencent évidemment tous les autres systèmes qui sorganisent en son sein, dont en particulier lécole. Ces trois niveaux de systèmes de valeurs sont nécessairement en partie contradictoires, et des conflits surgissent à chaque articulation, conflits qui vont inévitablement confronter lindividu à un positionnement personnel qui passe toujours, à des degrés divers, par un conflit intérieur.  Quant au troisième terme de léquation, ce que nous voulons devenir, on peut le définir comme la projection dans lavenir de la confrontation dialectique, qui ne sachève quavec la mort, entre les deux premiers termes,ce que nous sommes et ce qui nous a fait.  Alors quen est-il de linvestissement des études dans tout cela ?
 
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Dans la logique de ce qui vient dêtre résumé, cet investissement est très chargé de sens parce que sy exprime cette tension entre ce quun individu a le sentiment dêtre, en fonction de ce qui la fait tel quil est, et ce quil voudrait devenir, qui est encore très incertain.  On peut donc poser comme hypothèse que linvestissement des études reflète létat actuel dintégration ou de conflictualité entre les différents systèmes de valeurs et de représentations qui constituent le sentiment didentité dun individu.   Les enjeux identitaires à ladolescence  Cet aspect sera développé par le docteur R. Sferrazza, qui est responsable de léquipe pour enfants et adolescents du Centre de Guidance de lULB. Lenjeu central de ladolescence, en termes de développement et daffirmation de soi, cest lacquisition psychologique dune identité sexuée, ce qui implique darriver à construire des investissements affectifs suffisamment dégagés des liens aux parents. Cette installation dune identité sexuée repose sur lintégration dune double différence, celle des sexes et celle des générations. Ce processus est loin dêtre évident, car il nécessite labandon dune grande part de la toute-puissance infantile : intégrer la différence des sexes, cest à dire accepter de nêtre physiquement que garçon ou fille, cest aussi admettre quon est incomplet, quon dépend de lautre sexe, quon doit renoncer à lauto-suffisance ; quand à la différence des générations, elle suppose bien entendu que se poursuive le déplacement des investissements amoureux des parents vers les pairs ; mais plus fondamentalement, elle impose surtout à ladolescent lidée de la mort, et de sa propre finitude. Ces importants bouleversements psychologiques vont constituer lessentiel du travail psychique à ladolescence, et rendent compte de la prégnance de la dévalorisation, des idées de mort et de la dépressivité pendant cette période de la vie. Ce processus ne pourra donc se dérouler de manière fructueuse et sans trop de risques que dans la mesure où ladolescent trouvera dans sa vie quotidienne des compensations suffisantes pour renforcer son narcissisme. Ces compensations sont diverses. Les principales sont liées à la découverte et à lexploration de nouveaux horizons, avec ce que cela comporte de prise de risque inévitable, et donc danxiété, mais aussi, et cest moins évident à déceler, denvie chez les adultes en général et chez les parents en particulier. Ces explorations adolescentes saccompagnent, non sans heurts, de lacquisition de nouvelles habiletés sociales, notamment à travers linvestissement des groupes de pairs. La scolarité occupe une place particulière et particulièrement conflictuelle dans ce processus.
 
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Tous ces aspects, par le dégagement et louverture quils opèrent vis à vis des modèles parentaux, préparent et initient létape suivante, qui est celle de lacquisition dune identité sociale, impliquant une prise de distance par rapport aux valeurs, aux modes de pensée, aux schémas relationnels, en un mot à la culture, du milieu familial dorigine. Celui-ci ne se résume en aucun cas aux parents : il sagit de la famille élargie, qui remonte au moins à deux ou trois générations, mais également pour une part au réseau social qui est celui de cette famille élargie. Cest à cette échelle que peuvent se laisser appréhender les systèmes complexes de valeurs, de règles implicites, de fidélité et de dettes, de legs et de devoirs, qui caractérisent les groupes familiaux et tendent à assigner à chacun, au sein de sa famille, une place plus ou moins contraignante voire dans certains cas aliénante. Ainsi, lenjeu du développement psychologique de la post-adolescence, qui sélabore déjà pendant la première adolescence, cest essentiellement de transcender cette identité familiale, sans rompre avec elle, pour construire une identité sociale intégrant des dimensions nouvelles, suffisamment hétérogènes par rapport à lhéritage familial que pour sen différencier, mais pas trop pour rester néanmoins compatible avec lui et assurer le sentiment dune continuité et dune transmission.  Lécole dans cette perspective est le lieu dune conflictualité potentiellement structurante, mais à certaines conditions que nous allons essayer de préciser dans nos exposés.  Dune part, elle met en tension le développement cognitif au début de ladolescence, aspect qui sera développée dans quelques minutes par H. Lam, psychologue au centre de guidance de lULB et Assistant chargé dexercices à la Faculté des Sciences Psychologiques et de lEducation de lUniversité Libre de Bruxelles.  Dautre part, elle confronte ladolescent à une négociation difficile entre laffirmation de son autonomie, associée à une révolte contre les contraintes parentales et, par extension, scolaires, et linvestissement de la réussite scolaire comme affirmation de soi. Cette seconde dimension est rendue actuellement beaucoup moins évidente par une série de facteurs, tels langoisse face au monde adulte, à la fois incertain sur le plan de la sécurité (emploi, financière, affective) et peu engageant sur le plan de lépanouissement personnel et du plaisir. Enfin, la diversité des origines culturelles des élèves daujourdhui, qui nest pas ou très peu prise en compte dans lorganisation sociale en général et dans linstitution scolaire en particulier, constitue une difficulté supplémentaire pour linvestissement scolaire de nombre de jeunes.  
 
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Le cours sera clôturé par la présentation dun entretien avec une « post-adolescente » qui a connu
une situation de grave décrochage scolaire en début dadolescence, contribuant à la, précipiter
dans un itinéraire psychiatrique lourd dont elle est parvenue à sextraire.
 
 
 
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Dr R. Sferrazza -
Troubles de ladaptation scolaire et enjeux développementaux à ladolescence    Les troubles de la scolarité des jeunes doivent senvisager sous langle dune articulation entre les difficultés individuelles de certains adolescents, le contexte familial et socio-économique dans lesquels ils baignent et en fonction de ladaptation de la réponse de linstitution scolaire aux réels besoins des jeunes. En effet, il est largement connu que le taux de « décrochage scolaire » est dautant plus élevé que les parents des adolescents se trouvent dans un milieu socio-économique défavorisé (7).  Il convient dailleurs de différencier : a. les difficultés scolaires qui peuvent se manifester par une chute des résultats scolaires, des attitudes ou comportements interpellants de la part des adolescents ; b. des conduites de déscolarisation (6), telles que arriver en retard à lécole ou manquer des cours, qui expriment le désinvestissement de la scolarité et peut mener au c. décrochage scolaire, cest-à-dire lexclusion du système scolaire délèves qui sortent sans qualification du système éducatif (4).
 On peut dès lors avancer que : si les troubles dordre affectif chez les adolescents entre autres essentiellement par des difficultés scolaires, celles-ci conduiront dautant plus à des conduites de déscolarisation voire de décrochage scolaire que les adolescents se trouvent dans un contexte familial difficile, un contexte socio-économique précaire et que létablissement scolaire aura une réponse peu adaptée aux besoins du jeune. Bien quil soit erroné de réduire la complexité du problème à des conséquences de dysfonctionnement individuel, lobjet de ce travail sera de focaliser notre attention sur les aspects du développement psychologique des jeunes, et leur lien avec les difficultés scolaires.   Envisageons doncles différents types de difficultés scolairesen fonction des enjeux développementaux propres à ladolescence et en fonction de lâge : soit 11-12 ans, 15-16 ans et 17-18 ans.  
 
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 A) Les enjeux psychiques vers 11-12 ans  Le passage de lenseignement primaire vers le secondaire peut précipiter le passage du monde de lenfance vers ladolescence.  Mais en quoi consiste ce passage ? Soumis à un bouleversement sur le plan physique (physiologique, hormonal) qui marque lentrée dans la puberté, le jeune devra également faire face à une métamorphose psychologique et sociale.   Ainsi, devenu étranger à son propre corps, sagira-t-il pour le jeune dacquérir une nouvelle image de soi, de se trouver une identité propre, à la fois différente et dans la continuité de celle de lenfance.   La sexualité génitale devenue possible, actualise la conflictualité dipienne et influence le rapport de lindividu à ses objets internes et imagos parentales. Autrement dit, la possible réalisation de ses fantasmes dipiens oblige ladolescent à réaliser un travail psychique de deuil de ses « objets internes infantiles ». Sensuit un phénomène de distanciation à légard de ses objets infantiles qui saccompagne dans la réalité dun besoin dautonomie du jeune par rapport à ses parents, dune perte de limage idéale de ceux-ci et dune quête dautres figures didentification et de soutien narcissique.  Du reste, mis en effet en branle sur le plan de ses acquis de lenfance, le jeune devra puiser dans ses ressources narcissiques et recherchera également lappui des adultes et de ses pairs.  Outre tout ce qui vient dêtre relevé, des bouleversements majeurs vont également se manifester au niveau de ses processus de pensée. Ainsi, sintéresser aux enjeux de la symbolisation à ladolescence (1) est-il dun grand intérêt pour comprendre ses changements.  Si on définit la symbolisation comme étant : 1.symbolisation primaire: « processus par lequel les traces perceptives sont transformées en représentations de choses, cest-à-dire le premier travail de métabolisation de lexpérience et de la pulsion »
 
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2.symbolisation secondaire: « travail de transformation des représentations (Roussillon 1995) de choses en représentations de mots » on sattend à ce que les processus de symbolisation soient en remaniements perpétuels tout au long de la vie. Toutefois, certaines périodes, comme celle de ladolescence, sont marquées par des spécificités de remaniements. Dans loptique qui nous intéresse, à savoir la question de la scolarité à ladolescence, relevons un des enjeux particuliers de la symbolisation à ladolescence en nous appuyant sur quelques caractéristiques de lenfance.  Lenfant, immature sur le plan de son développement physique, est soumis à une énigme de la sexualité adulte. Il ressent un décalage entre son excitation pulsionnelle interne et le plaisir sexuel des adultes, qui imprègne le langage et la communication entre eux (par exemple, une pipe peut désigner autre chose que lobjet réel et avoir une connotation sexuelle, dont lenfant ne peut percevoir quune excitation dordre sexuel chez ladulte qui en parle).  Au moment de ladolescence, lexpérience orgasmique va jouer le rôle de révélateur après-coup, de cette énigme liée à la sexualité infantile. « Mais, plus généralement, le rapport de ladolescent au savoir sera marqué par cette révélation, en ce sens quil va découvrir que derrière les apparences, au-delà du manifeste, peut se trouver un autre sens. Ladolescent sera à même de commencer à investir et à donner sens à lidée que le monde visible, fait de manière continue, nest quune illusion des sens, qui cache la réalité dune nature en fait microscopiquement atomique et discontinue, ce sera le point de départ de lapprentissage de la physique, celui de la chimie et de toute lapproche scientifique. Lenfant latent a sans doute toutes les potentialités « cognitives » pour comprendre cela, il ne peut linvestir « en vérité » au sein de son économie psychique. La réflexion  au sens de la pensée réflexive  suppose ce passage par la reconnaissance dun inconnu énigmatique caché dans le secret des apparences » (1).  Quel lien avec les difficultés scolaires à ces âges ?  A lécole, sont mobilisées les compétences cognitives, les acquis de la scolarité primaire et les compétences psychiques et relationnelles des jeunes.  
 
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Dès lors, les troubles affectifs se manifestent souvent sur le plan symptomatique par « une chute des résultats scolaires » comme signe, parmi tant dautres : - de difficultés à penser par inhibition intellectuelle et refus de penser - des troubles du comportement tels que instabilité motrice (agitation), de lagressivité, des troubles anxieux - des inhibitions relationnelles (isolement) - des consommations de substances, rares avant 15 ans et qui témoignent alors dune pathologie grave du jeune. - une phobie scolaire, souvent liée à une problématique de séparation ou narcissique sérieuse
 Sous couvert dun même symptôme, peuvent se cacher des troubles : 1. liés à larrivée de la puberté et aux enjeux de ladolescence ou 2. faisant suite à des problèmes de lenfance non ou mal résolus 3. générés par lécole   1. Troubles liés aux enjeux propres de ladolescence  A. Inhibition intellectuelle i) liée à un mécanisme névrotique : A lheure de la réactualisation de la problématique dipienne chez le jeune, le conflit intrapsychique peut être tel que réaliser une tâche intellectuelle est assimilé à une réalisation de fantasmes dipiens. La pensée peut alors être inhibée par culpabilité inconsciente. En dautres termes, les performances intellectuelles sinscrivant dans un contexte de rivalité dipienne, peuvent être source dangoisse pour certains jeunes. ii) liée à un renoncement à penser : Pour éviter le deuil des objets infantiles, éviter de « grandir » et sauvegarder le lien infantile aux parents (4), renoncer à penser seraient léquivalent dun refus à sengager dans ladolescence. iii) par opposition et refus dune relation de soumission au savoir (4) quon peut appeler « inhibition narcissique ». Les assises narcissiques et les ressources du Moi du sujet sont largement sollicitées à ladolescence,. Cela peut amener certains jeunes à ériger des mécanismes de
 
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défenses de lordre dun déni du « non-savoir » et susciter une réaction de toute puissance par incapacité alors à se soumettre au savoir de lautre.
 B. Passage par lacte   Lacte est un moyen fréquent de communiquer son mal-être à ladolescence. Tenant compte de lintense travail psychique que cette période nécessite, les débordements psychiques par somatisations corporelles (surtout les filles) et passages à lacte (surtout les garçons) ne sont pas rares.
  2. Troubles faisant suite à des problèmes de lenfance et liés à des troubles instrumentaux, troubles cognitifs et/ou troubles des apprentissages au sens large. Notons que nayant pas de théories développementales globalisantes du développement psycho-affectif, nous nous basons cliniquement sur larticulation des théories du développement affectif et des théories du développement cognitif pour comprendre les troubles des apprentissages observés chez lenfant et ladolescent. Ainsi, peut-on envisager les troubles des apprentissages comme conséquences : 1. des troubles instrumentaux, et/ou 2. des troubles des fonctions cognitives, et/ou 3. des difficultés affectives (1 et 2 peuvent entraîner 3). Le versant cognitif et instrumental sera repris par H. Lam En ce qui concerne les difficultés affectives pouvant entraîner des troubles des apprentissages, D. Flagey (5) relève les inhibitions de pensée dorigine affective - par conflictualisation, entre autres névrotique ou narcissique.  - par carences affectives précoces Dans ce second cas de figure, Maurice Berger (3) développe lidée selon laquelle : pour apprendre, il faut avoir de bonnes capacités de symbolisation qui, elles-mêmes impliquent une bonne représentation inconsciente de son schéma corporel, comme base de lorganisation de notre pensée. Limportance de la qualité des relations précoces du sujet à ladulte, pour permettre le déploiement de ses capacités de symbolisation est soulignée. Il décrit toute une série de troubles de lapprentissage liés à des failles au niveau de la représentation corporelle de soi.
 
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Bien que passionnant, détailler son propos nous éloignerait de lobjet de notre travail.  3. Troubles générés par lécole Sans être exhaustif, relevons simplement - linadéquation du type denseignement : peut confronter le jeune à un vécu déchec et une blessure narcissique importante ; - lincapacité de létablissement scolaire et/ou des enseignants à répondre aux besoins psycho-affectifs du jeune : En effet, les sollicitations des adolescents peuvent être importantes et en lien avec leurs besoins de se confronter à de nouveaux modèles identificatoires. Sans appui possible sur les ressources parentales à repérer cette catégorie de troubles, les risques de décrochage scolaire sont importants.
  B. Les enjeux psychiques vers 15-16 ans  Le but à cet âge est de se différencier du groupe des pairs pour acquérir sa subjectivité propre. Si au début de ladolescence, le regard de lautre sur soi avait toute son importance, il sagit ici de limportance du regard de soi sur soi.  Du reste, la question des choix se pose de plus en plus pour les jeunes : choix doptions dans les cours, dorientation professionnelle pour certains (essentiellement dans lenseignement professionnel ou technique).  La problématique du choix peut réactiver la problématique dipienne, en ce sens que le futur statut social et professionnel du jeune peut être pris comme enjeu de dépassement du parent rival et comme un équivalent dune réalisation de fantasmes agressifs à son encontre, dans le cadre de désir incestueux.  Quel lien avec les difficultés scolaires à ces âges ? Elles sont souvent comportementales et se manifestent, sur le plan symptomatique, par : - des dépressions - des prises de toxiques (à 15 ans, essentiellement le haschich) i) pour lutter contre la dépression
 
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