Crises de balance des paiements, politique monétaire, contrôle des changes - article ; n°4 ; vol.37, pg 637-658
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Description

Revue économique - Année 1986 - Volume 37 - Numéro 4 - Pages 637-658
Crise de balance des paiements, politique monétaire, contrôle des changes
On examine dans ce papier divers cas d'abandon d'une parité fixe dans un pays où la création monétaire est plus forte qu'à l'étranger. Il n'y a crise de balance des paiements, c'est-à-dire attaque spéculative sur le taux de change en anticipation parfaite, que si le contrôle des changes permet la détention de monnaie nationale par les non-résidents et si cette détention a un caractère spéculatif et non transactionnel. Si le contrôle des changes permet aux non-résidents de détenir de la monnaie nationale mais non de s'endetter en monnaie nationale, il peut y avoir dévaluation et non passage aux changes flexibles.
Balance of payment crisis, monetary policy and capital control
In that paper, several cases of a collapse of a fixed exchange-rate regime by a country where the growth rate of money supply is too large are examined. A balance of payments crisis, i.e. a speculative attack on foreign exchange reserves with perfect foresight, occurs if capital controls don't prevent foreigners from holding the domestic currency, and if it is held for speculative and not transactionnal purposes. If foreigners are allowed to hold the domestic currency but not to borrow it, it is possible to devaluate and not to turn to a flexible exchange rate system after the balance of payments crisis has taken place.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 63
Langue Français

Extrait

Monsieur Patrick Artus
Crises de balance des paiements, politique monétaire, contrôle
des changes
In: Revue économique. Volume 37, n°4, 1986. pp. 637-658.
Résumé
Crise de balance des paiements, politique monétaire, contrôle des changes
On examine dans ce papier divers cas d'abandon d'une parité fixe dans un pays où la création monétaire est plus forte qu'à
l'étranger. Il n'y a crise de balance des paiements, c'est-à-dire attaque spéculative sur le taux de change en anticipation parfaite,
que si le contrôle des changes permet la détention de monnaie nationale par les non-résidents et si cette détention a un
caractère spéculatif et non transactionnel. Si le contrôle des changes permet aux non-résidents de détenir de la monnaie
nationale mais non de s'endetter en monnaie nationale, il peut y avoir dévaluation et non passage aux changes flexibles.
Abstract
Balance of payment crisis, monetary policy and capital control
In that paper, several cases of a collapse of a fixed exchange-rate regime by a country where the growth rate of money supply is
too large are examined. A balance of payments crisis, i.e. a speculative attack on foreign exchange reserves with perfect
foresight, occurs if capital controls don't prevent foreigners from holding the domestic currency, and if it is held for speculative
and not transactionnal purposes. If foreigners are allowed to hold the domestic currency but not to borrow it, it is possible to
devaluate and not to turn to a flexible exchange rate system after the balance of payments crisis has taken place.
Citer ce document / Cite this document :
Artus Patrick. Crises de balance des paiements, politique monétaire, contrôle des changes. In: Revue économique. Volume 37,
n°4, 1986. pp. 637-658.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1986_num_37_4_408932CRISES DE BALANCE DES PAIEMENTS,
POLITIQUE MONÉTAIRE,
CONTROLE DES CHANGES *
Une littérature abondante et récente examine le déroulement des
crises de balance des paiements : lorsqu'un abandon de la
parité devient imminent, les détenteurs de monnaie nationale
l'échangent contre de la monnaie étrangère pour contraindre les autor
ités monétaires à passer à un régime de taux de change flexibles. Cette
attaque sur les réserves de change a lieu à un moment où le changement
de régime de change n'implique pas de fluctuation brutale du taux de
change, exclue en anticipations parfaites.
Le travail qui suit se situe dans la lignée de ces articles. Il en
diffère par le traitement de l'inflation, l'introduction d'un possible
contrôle des changes, et la discussion à la fois d'une situation de
passage au régime de taux de change flexibles et d'une dévaluation.
On se situe dans le cadre d'une économie qui mène une politique
monétaire moins stricte que ses partenaires (l'offre de monnaie y croît
plus vite). Il s'y manifeste des pressions inflationnistes, nécessaires —
comme d'habitude — pour que la monnaie émise soit détenue, ce qui
dégrade progressivement la compétitivité, provoque un déficit com
mercial et un épuisement progressif des réserves de change. Les autorités
monétaires ont déterminé un niveau de minimal à conserver,
ou un niveau maximal d'endettement extérieur possible.
Soucieux d'éviter des pertes de change, les résidents ou les non-
résidents détenteurs de monnaie nationale forcent les autorités à aban
donner la parité fixe qui avait été maintenue jusque-là et à passer à un
système de taux de change flexibles. Au moment choisi, ils vendent
massivement de la monnaie nationale, épuisant ainsi les réserves de
change ou les capacités d'endettement. Le moment est déterminé de
* L'auteur tient à remercier les deux rapporteurs de la revue dont les
sntaires l'ont beaucoup aidé à simplifier et à clarifier cet article. commentaires
637
Revue économique — N" 4, juillet 1986 économique Revue
façon à ce que le taux de change ne fluctue pas brutalement, ce qui
évite les pertes de change.
A la différence d'Obstfeld [1984 b], on fera l'hypothèse que le
passage aux changes flexibles est définitif, et non qu'on reviendra à
une parité fixe à un moment connu par les agents. Dans notre modèle,
ceci est impossible car, à partir du moment où le taux de change est
flexible, les réserves de change sont à leur niveau plancher.
Si le pays considéré a mis en place un strict contrôle des changes,
l'isolant financièrement puisque les résidents ne peuvent pas détenir
de devises et les non-résidents ne peuvent pas détenir de monnaie
nationale, il n'y a pas de crise spéculative puisque personne ne peut
attaquer la monnaie. Le régime de taux de change fixe peut être
maintenu asssez longtemps, jusqu'à ce que le niveau minimal de réserves
(ou le niveau maximal d'endettement) soit atteint. On peut passer alors
au régime de changes flexibles, le taux de change se dépréciant par la
suite régulièrement en fonction de l'excès de croissance de la monnaie
dans le pays par rapport à ses partenaires ; ce passage se fait brutale
ment, puisque le taux de change se déprécie instantanément d'un mont
ant important.
On examinera le passage aux changes flexibles, mais aussi, comme
Wyplosz [1985], la possibilité d'une dévaluation. Pour que la déva
luation soit crédible (que le nouveau taux de change puisse être maint
enu), il faut qu'elle soit suffisamment forte pour provoquer rapidement
un excédent de balance commerciale (il faut surcompenser la perte
cumulée de compétitivité).
Si les transferts entre monnaie nationale et devises sont possibles
(de la part des résidents ou des non-résidents ou des deux), il y a une
crise de balance des paiements (attaque spéculative) qui survient préco
cement (avant épuisement des réserves ou des capacités d'endettement)
s'il y a détention de monnaie à des fins spéculatives. Il y a alors passage
précoce au régime de taux de change flexibles, mais ici sans brutalité
(sans décrochement du taux de change au moment du passage) ;
l'attaque spéculative précoce a justement pour objet d'empêcher ce
« saut » du taux de change. Si la monnaie étrangère est détenue à de
simples fins de transaction l'attaque spéculative se produit au moment
où le niveau de réserves atteint son plancher (ou le niveau d'endett
ement son maximum) : la crise n'est pas plus précoce que dans le cas
de contrôle strict des changes. Dans ce cas de liberté des capitaux, une
dévaluation n'est pas possible. Elle conduirait en effet les non-résidents
à s'endetter, avant la dévaluation, d'une quantité infinie en monnaie
nationale.
638 Patrick Artus
Si les non-résidents peuvent détenir de la monnaie nationale mais
non s'endetter en monnaie nationale (et symétriquement si les résidents
ne peuvent pas détenir plus d'une certaine quantité de devises), il peut
y avoir, au moment de l'attaque spéculative, passage aux changes
flexibles mais aussi dévaluation dans les mêmes conditions que pré
cédemment.
Si l'on passe au régime de changes flexibles, il y a glissement continu
du taux de change tant qu'il y a excès de création monétaire. Si on
dévalue, il y a maintien de la parité pendant un temps puis à nouveau
dévaluation tant que l'offre de monnaie croît plus vite qu'à l'étranger.
PREMIER CAS
UNE ECONOMIE ISOLEE FINANCIEREMENT
Dans cette économie, le contrôle des changes est tel que les rési
dents n'ont pas le droit de détenir d'actifs étrangers, et que les non-
résidents ne peuvent ni nationaux ni s'endetter en
monnaie nationale. Les seules relations de cette économie avec l'exté
rieur sont donc les relations commerciales. S'il y a, par exemple,
excédent commercial, les exportateurs doivent immédiatement céder les
devises obtenues à la Banque Centrale.
Les articles existants supposent presque tous que la parité de pou
voir d'achat est respectée ; ceci implique que le prix intérieur pourrait
« sauter » si le taux de change le faisait ; on a préféré ici introduire une
rigidité du prix des biens qui exclut qu'il puisse sauter ; ceci donne
un rôle très actif dans ce travail au sol

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